Note de la fic :
Red Light Story
Par : King_Yugo
Genre : Sayks, Polar
Statut : Terminée
Chapitre 12 : Les fourreurs prennent l'apéro
Publié le 17/06/2011 à 14:59:17 par King_Yugo
Je ne suis pas prêt à prendre de risques. J'attends bêtement l'impact final, comme le vieil homme attaché à sa maison qui regarde une comète arriver vers lui. Je me demande de quoi il est capable. Et si les albanais l'avait engagé dans mon dos, pour m'abattre, pour... La paranoïa est à son meilleur.
- Si t'as une solution valable pour t'en sortir sans qu'on est besoin de se friter avec des putes et des albanais, je suis preneur. - - Mais tu oublies qu'on a rien d'autre. Pas de scénario alternatif. On a même pas assez de fric pour se casser.
On marche pendant un moment sans but précis, se laissant porter par la foule et le vent marin. L'après-midi est sèche mais la bière est fraîche. Posté sur un banc proche de l'eau, je décide de me mettre vraiment en condition. Mikael est de bonne volonté et me soutient, mes soupçons s'évaporent. Il me coach. Reste à savoir si ça sera efficace. Le bar est assez excentré, une population moins dense y émerge. C'est agréable et j'oublie encore que l'heure passe tandis que mon coach allume un joint de thai assez modeste. Pour se détendre, il a prit un bouquin sur la conspiration est les franc-maçons. Je vais la trouver, être ferme direct. Elle deviendra ma pute.
- Faudra qu'on passe prendre le flingue à l'hôtel. La nuit va bientôt tomber.
- Il est à peine quatorze heure.
- Merde.
A force de fumer, je commence à avoir soif. On projette d'aller au supermarché. Après un quart d'heure de pourparlers pour savoir lequel de nous deux à raisons, on se rend compte qu'on était d'accord au départ, et qu'on a complétement plané pendant cette discussion. Les premiers supermarché qu'on trouve n'affiche pas les prix, on se dit que ce n'est pas une bonne chose : Trop nombreux sont les touristes défoncés qui se prennent des carottes monumentales. Les commerçants sont véreux et détestent les voyageurs de la drogue, même s'ils dépendent d'eux, en quelque sorte. On trouve une supérette destinée aux habitants et la disposition n'est pas tout à fait la même que dans nos commerces français. Démantibulés, on erre, déambule et se perd plus d'une fois avant de trouver le rayon alcool. Je jette mon dévolu sur une bouteille de martini blanco, une brique de jus multi-vitaminé 2 litres et des biscuits apéritifs salés. On va pour encaisser le tout et notre « hello » tombe dans l'oreille d'un sourd, le caissier nous ignore. Remonté par ce flagrant manque de politesse, on passe par un coupe-gorge avec pour ambition de regagner l'hôtel pour se faire un petit apéro à l'ancienne. Quelqu'un apparaît derrière moi, je sursaute. C'est une femme bien en chaire, qui porte un tee-shirt aux couleurs du Tourist Inn. Elle se fout de ma gueule ouvertement, genre « t'es finis, enfoirés de touriste » et continue de monter les escaliers en direction du troisième étage. Notre chambre de bonne semble être plus petite que d'habitude, désespérant qui y règne. Je me demande ce qui dirait mon père s'il voyait ne serait-ce que l'état de ma barbe ou la teinte rougeâtre que prend le blanc de mes yeux. On se contorsionne pour s'installer par terre, nos oreillers en guise de coussin. On a pas assez de place pour tendre complétement les jambes. Mikael attrape le flingue planqué sous son matelas et s'amuse avec. Il sent la puissance du feu en lui, fulmine intérieurement. Je le vois. Je le sens. L'horloge tourne et je picole, accabler par l'impitoyable déterminisme qui guide chacun de mes pas.
Mikael change totalement d'attitude, il se lève, braque le flingue sur ma gueule et devient rouge de colère. Ses lèvres s'entortillent et il me regarde, les yeux luisant de haine. « qu'est-ce que tu vas faire maintenant, enfoiré de merde ? ». Il m'envoie un coup de pied sous le menton, ma tête est irrésistiblement attirée par la moquette. Il vide le chargeur.
Je hurle, flash morbide. Le martini augmente la température de mon corps et j'étouffe, le soleil de fin d'après-midi inonde l'intérieur de notre cellule. Mikael me fait peur, encore.
- J'peux avoir le flingue ?
- Pourquoi faire ?
- Nan. Pour rien.
Faut que j'arrête. J'ai l'impression d'être coincé dans un putain de grand huit de la mort. La montée, lente et enivrante, n'est qu'un leurre avant l'inévitable course vers le vide. On sirote le Martini, avec de la musique, on écoute l'essentiel de Rick James, calmement. « I'm in love with mary-jane ». Le soleil entame sa descente et la boule de stress ankylose mon organisme. Forcément, une envie de chier s'en ressent. Elle est violente, fulgurante. J'attrape les clefs, sort dans le couloir en espérant qu'il n'y ait personne. C'est occupé. Je me retiens le plus possible, effectue plus de mille pas en me mordant les doigts, serrant les fesses au maximum. Bruit de chasse d'eau, cliquetis du verrou : C'est la grosse femme à la peau grasse, celle qui m'a foutu la peur de ma vie tout à l'heure. Elle me voit et baisse les yeux, pas très à l'aise. Je rentre dans la cabine : L'odeur qui s'en dégage est atroce. Dans sa panique, elle a même oublié d'essuyer totalement la cuvette. Je ferme les yeux et me pose à mon tour sur la lunette brûlante. Tout en expulsant l'abondance d'angoisse, je fais un point sur ma vie, relativise : Je sortirais grandis de cette aventure.
Une demi-heure plus tard, je regagne la chambre. La bouteille de Martini est à moitié pleine, ou à moitié vide. Mon acolyte a dessiné une silhouette de cendre sur le mur. Il s'amuse à viser avec le flingue les bras à moitié tendu parce qu'il peut pas plus à cause des murs siamois tout en imitant Travis Bickle dans Taxi Driver. Il est surprit de me voir réapparaître aussitôt, je pense qu'il voulait pas que je le vois s'adonner à ce genre de pratique glauque. Je doute.
- T'es vraiment déchiré mec. T'as oublié de remettre ton pantalon.
C'est exact. J'ai complétement occulté mon foutu pantalon. Sans s'arrêter de rire, Mikael me serre un autre martini et agite sa tête de droite à gauche dans le rythme de la musique. Il commence à être bien défoncé et s'amuse avec le flingue, allant même jusqu'à simuler un braquage de banque. Nul doute que toute cette histoire lui file des coups de tatanes au cerveau. Il n'est pas contre moi. Une fois la bouteille vidée, on enchaîne quelques chansons stupides, notamment « le Curet de Camaret », l'un de nos grands classiques. On continue avec « La boulangère a bientôt seize ans, pompe moi l'noeud prend moi les joyeuses » puis par « Le pont de St-Martin ». A bout de souffle, on décide d'aller prendre l'air.
- Si t'as une solution valable pour t'en sortir sans qu'on est besoin de se friter avec des putes et des albanais, je suis preneur. - - Mais tu oublies qu'on a rien d'autre. Pas de scénario alternatif. On a même pas assez de fric pour se casser.
On marche pendant un moment sans but précis, se laissant porter par la foule et le vent marin. L'après-midi est sèche mais la bière est fraîche. Posté sur un banc proche de l'eau, je décide de me mettre vraiment en condition. Mikael est de bonne volonté et me soutient, mes soupçons s'évaporent. Il me coach. Reste à savoir si ça sera efficace. Le bar est assez excentré, une population moins dense y émerge. C'est agréable et j'oublie encore que l'heure passe tandis que mon coach allume un joint de thai assez modeste. Pour se détendre, il a prit un bouquin sur la conspiration est les franc-maçons. Je vais la trouver, être ferme direct. Elle deviendra ma pute.
- Faudra qu'on passe prendre le flingue à l'hôtel. La nuit va bientôt tomber.
- Il est à peine quatorze heure.
- Merde.
A force de fumer, je commence à avoir soif. On projette d'aller au supermarché. Après un quart d'heure de pourparlers pour savoir lequel de nous deux à raisons, on se rend compte qu'on était d'accord au départ, et qu'on a complétement plané pendant cette discussion. Les premiers supermarché qu'on trouve n'affiche pas les prix, on se dit que ce n'est pas une bonne chose : Trop nombreux sont les touristes défoncés qui se prennent des carottes monumentales. Les commerçants sont véreux et détestent les voyageurs de la drogue, même s'ils dépendent d'eux, en quelque sorte. On trouve une supérette destinée aux habitants et la disposition n'est pas tout à fait la même que dans nos commerces français. Démantibulés, on erre, déambule et se perd plus d'une fois avant de trouver le rayon alcool. Je jette mon dévolu sur une bouteille de martini blanco, une brique de jus multi-vitaminé 2 litres et des biscuits apéritifs salés. On va pour encaisser le tout et notre « hello » tombe dans l'oreille d'un sourd, le caissier nous ignore. Remonté par ce flagrant manque de politesse, on passe par un coupe-gorge avec pour ambition de regagner l'hôtel pour se faire un petit apéro à l'ancienne. Quelqu'un apparaît derrière moi, je sursaute. C'est une femme bien en chaire, qui porte un tee-shirt aux couleurs du Tourist Inn. Elle se fout de ma gueule ouvertement, genre « t'es finis, enfoirés de touriste » et continue de monter les escaliers en direction du troisième étage. Notre chambre de bonne semble être plus petite que d'habitude, désespérant qui y règne. Je me demande ce qui dirait mon père s'il voyait ne serait-ce que l'état de ma barbe ou la teinte rougeâtre que prend le blanc de mes yeux. On se contorsionne pour s'installer par terre, nos oreillers en guise de coussin. On a pas assez de place pour tendre complétement les jambes. Mikael attrape le flingue planqué sous son matelas et s'amuse avec. Il sent la puissance du feu en lui, fulmine intérieurement. Je le vois. Je le sens. L'horloge tourne et je picole, accabler par l'impitoyable déterminisme qui guide chacun de mes pas.
Mikael change totalement d'attitude, il se lève, braque le flingue sur ma gueule et devient rouge de colère. Ses lèvres s'entortillent et il me regarde, les yeux luisant de haine. « qu'est-ce que tu vas faire maintenant, enfoiré de merde ? ». Il m'envoie un coup de pied sous le menton, ma tête est irrésistiblement attirée par la moquette. Il vide le chargeur.
Je hurle, flash morbide. Le martini augmente la température de mon corps et j'étouffe, le soleil de fin d'après-midi inonde l'intérieur de notre cellule. Mikael me fait peur, encore.
- J'peux avoir le flingue ?
- Pourquoi faire ?
- Nan. Pour rien.
Faut que j'arrête. J'ai l'impression d'être coincé dans un putain de grand huit de la mort. La montée, lente et enivrante, n'est qu'un leurre avant l'inévitable course vers le vide. On sirote le Martini, avec de la musique, on écoute l'essentiel de Rick James, calmement. « I'm in love with mary-jane ». Le soleil entame sa descente et la boule de stress ankylose mon organisme. Forcément, une envie de chier s'en ressent. Elle est violente, fulgurante. J'attrape les clefs, sort dans le couloir en espérant qu'il n'y ait personne. C'est occupé. Je me retiens le plus possible, effectue plus de mille pas en me mordant les doigts, serrant les fesses au maximum. Bruit de chasse d'eau, cliquetis du verrou : C'est la grosse femme à la peau grasse, celle qui m'a foutu la peur de ma vie tout à l'heure. Elle me voit et baisse les yeux, pas très à l'aise. Je rentre dans la cabine : L'odeur qui s'en dégage est atroce. Dans sa panique, elle a même oublié d'essuyer totalement la cuvette. Je ferme les yeux et me pose à mon tour sur la lunette brûlante. Tout en expulsant l'abondance d'angoisse, je fais un point sur ma vie, relativise : Je sortirais grandis de cette aventure.
Une demi-heure plus tard, je regagne la chambre. La bouteille de Martini est à moitié pleine, ou à moitié vide. Mon acolyte a dessiné une silhouette de cendre sur le mur. Il s'amuse à viser avec le flingue les bras à moitié tendu parce qu'il peut pas plus à cause des murs siamois tout en imitant Travis Bickle dans Taxi Driver. Il est surprit de me voir réapparaître aussitôt, je pense qu'il voulait pas que je le vois s'adonner à ce genre de pratique glauque. Je doute.
- T'es vraiment déchiré mec. T'as oublié de remettre ton pantalon.
C'est exact. J'ai complétement occulté mon foutu pantalon. Sans s'arrêter de rire, Mikael me serre un autre martini et agite sa tête de droite à gauche dans le rythme de la musique. Il commence à être bien défoncé et s'amuse avec le flingue, allant même jusqu'à simuler un braquage de banque. Nul doute que toute cette histoire lui file des coups de tatanes au cerveau. Il n'est pas contre moi. Une fois la bouteille vidée, on enchaîne quelques chansons stupides, notamment « le Curet de Camaret », l'un de nos grands classiques. On continue avec « La boulangère a bientôt seize ans, pompe moi l'noeud prend moi les joyeuses » puis par « Le pont de St-Martin ». A bout de souffle, on décide d'aller prendre l'air.