Note de la fic :
Red Light Story
Par : King_Yugo
Genre : Sayks, Polar
Statut : Terminée
Chapitre 21 : Fourre Cauchemardesque.
Publié le 07/07/2011 à 19:13:26 par King_Yugo
Elle porte un fard à paupière sombre qui accentue le côté mystérieux de son regard. Une bosse se forme sous la toile de mon pantalon beige : J'ai l'impression d'avoir une tente de leprechaun entre les cuisses. Elle aguiche un autre type qui passe puis ses yeux se posent vers moi. Je souris, j'attends qu'elle me le renvoie tout en imaginant la démonter en levrette, avec mes jambes par dessus ses épaules. Elle ouvre sa porte, me fait signe d'entrer. L'angoisse refait surface alors que j'adresse un dernier regard à Mikael, comme pour lui dire que s'il m'arrive quelque chose, qu'il dise à ma mère et à mon père que je les aimes de tout mon cœur. Je rentre et elle me tend sa main que je saisis délicatement, sans la brusquer. J'ai envie de bien m'occuper d'elle et qu'elle prenne son pied, même si je sais au fond de moi que c'est impossible. C'est bien dommage mais je dois composer avec cette triste verité si je veux bander. Elle ferme la porte derrière elle, atténuant ainsi le brouhaha des touristes en rut.
- Hello, my name is Alex. What's your ?
- Jip.
Where do you come from ?
- France.
- You have to pay first, baby.
Elle tient la conversation, comme une coiffeuse. Le fric est son seul intérêt. Je lui tends le billet de cinquante avec une certaine tristesse. J'imagine qu'il terminera dans les poches d'un albanais sadique. Elle voit que je suis mal à l'aise et veut me rassurer, c'est sympa de sa part mais le problème est tout autre. Dans ma tête, j'imagine son destin tragique. Enlevée ou vendue par ses parents pauvres à des rabatteurs sans pitié, promise à un avenir meilleur dans l'Europe riche et prospère du capitalisme post-chute du mur, elle se retrouve là, des dizaines d'hommes vont et viennent en elle, chaque jours, au plus profond de son intimité. Et je ne suis qu'un type en plus, pas plus intelligent que les autres au final. Peut-être même encore plus stupide. Cette idée ne stimule pas ma verge, toujours flasque dans mon caleçon. J'ai la pression de ne pas triquer, ça ne m'arrive jamais avec les filles gratuites.
- Baby ? You come ?
Elle est allongée sur son lit d'une façon lascive, les mains derrière la nuque. Je suis si maladroit que ça en devient ridicule. En délaçant mes chaussures, je manque de trébucher. La même en enlevant mon pantalon. J'ai l'air d'un abruti de première. D'abord amusée, elle se met à bâiller.
- You waist your time, baby. Hurry up, please. It's thirty minutes;
- It's ok. I'm ready.
Elle se met au travail et la sauce ne prend pas, j'ai la haine. Tous les ingrédients nécessaire à la réussite de cette fourre sont réunis et je suis mou. Je songe un instant à lui demander de me rendre mon fric tout en sachant que c'est impossible. Heureusement, elle est de bonne volonté et me propose un massage, pour me détendre, en échange de 20 euros supplémentaire. Vaincu, j'accepte et me positionne sur le ventre, les bras le long du corps, ne pensant à rien de particulier, trop concentré à réguler mon rythme cardiaque. Ses mains sont douces sur mes épaules mais se durcissent au fur et à mesure qu'elles dévalent ma colonne vertébrale. Arrivé dans le bas du dos, juste avant mon cul, elles me font mal.
- Can you do it slowly, please ?
- Yes baby, yes.
Rien ne change. Ses gestes sont de plus en plus brutaux, mes os craquent sous ses paumes furieuses. On dirait que je me fais masser par Kimbo, le boxeur des rues. Le cauchemar recommence, je m'en veux à mourir mais accepte cette nouvelle défaite avec cynisme. Pour qu'elle arrête, je n'ai qu'à dire le mot magique.
- Okay Alex. You can stop. Thank you.
- Why baby ? You don't like me ? I'm only seventeen. I'm a young teen and I love cock very much.
- Alors arrête de me faire mal, pétasse. Je fourre pas les gamines, tu sais ce que je risque pour ça ?
Soudain ma peau s'arrache en lambeau, mes chaires se disloquent sous un métal froid et tranchant. Couteau dans le dos. Un coup sec, entre les deux omoplates. Je suffoque, gueule ouverte. Mon sang brûlant coule comme la lave d'un volcan. Elle s'approche de mon oreille. Son souffle est doux et sucré. Ses cheveux ondulés caressent ma nuque, me propose un dernier frisson charnel. Elle tient fermement le manche à deux mains et enfonce la lame au plus profond de mon être. Je suis transpercé. Mon souffle est aussi bruyant que celui d'un vieil aspirateur.
- Baby, I was here last night. Ruxanda was my friend. Zvetlana was my sister. YOU HEAR ME, ASSHOLE ?
Elle me transperce encore et je hoche la tête à l'affirmative, priant pour ma survie. Mes mains se crispent sur le drap, je mords l'oreiller. Elle retire le couteau, mon sang l'éclabousse, elle gueule.
****
Je me réveillais dans le coffee-shop 36, face à l'eau terne du Amstel, toujours à la même place. Il faisait nuit. Un bateau-mouche occupé par de touristes asiatiques poursuivait sa folle course à deux à l'heure dans ce port crasseux et rouillé. Mon acolyte me dévisageait, comme si une corne m'était poussé sur le front, durant mon sommeil. Il n'était plus chauve. J'étais en sueur, complétement trempé. Les autres fumeurs du bar m'ignoraient mais n'en pensaient pas moins et je pouvais le comprendre : Je m'étais réveillé en sursaut de cette atroce virée dans le royaume du sommeil et j'avais probablement hurlé et poussé des cris bizarres. Mikael fumait encore son joint de Crystal Skunk et me montra du doigt celui de Brainstorming, sur lequel je n'avais même encore tiré trois lattes. Il était là, seul et mal roulé, dans le petit cendrier. Je le rallumais afin de retrouver mes esprits.
- Tu m'as fais peur, franchement. Je prenais ton pouls toutes les dix minutes. Tu murmurais des trucs incompréhensible sur des albanais et je sais pas quoi, bref des trucs de fou. Je suis tellement démonté que j'ai pensé un moment que t'étais possédés et le mec là-bas -celui qui tire sur son shilom en marbre- était plutôt d'accord avec moi, on a essayé de t'exorciser mais le gérant nous a demandé d'arrêter ou de continuer dehors. Alors, on a arrêté.
Le mec en question me salua avec un sourire compatissant, genre « t'inquiètes mec, ça va aller. ». La fumée s'évaporait de la cheminée du shilom et entourait son visage d'impressionnantes veloutes de fumées. La pression redescendait si rapidement qu'un acouphène vint squatter mes oreilles, comme après un concert de punk défoncés.
- Ça veut dire que rien de toute cette merde ne s'est vraiment passée ?
- Quoi, « toute cette merde » ?
…
- Rien. Trop long à expliquer.
J'étais tellement bien dans ma peau. Je me trompais. Je n'avais pas été punis. J'avais même encore le choix. Au plus je tirais sur le pétard, au plus le bien-être s'immisçait en mon corps. La serveuse au string apparent passa devant nous pour fermer les fenêtres, réchauffant ainsi l'atmosphère. Je regardais encore Mikael, me pinçant les lèvres pour ne pas afficher mon sourire de Joker. Il aurait été incapable de tuer quiconque, même pas un foutu ver de terre.
- Pourquoi tu me regardes comme ça ?
- J'te regarde normalement, te laisses pas envahir par la paranoïa.
- J'suis pas parano, je suis méfiant. Y'a une différence, non ? Pourquoi tu souris comme ça ?
- C'est vraiment trop long à expliquer. Je te raconterai plus tard, tu vas rire. On est là depuis combien de temps ?
- J'en sais rien, environ une demi-heure. T'es vraiment bizarre, Jip. Tu veux qu'on trouve de l'héro ou de la coke, pour te rafraîchir les idées ?
- Non, merci
Subitement, j'éclatais de rire. Ma mâchoire s'écarta et ma cage thoracique se déploya sans que je puisse lutter contre, c'était plus fort que moi. Mon sarcasme retentit comme la détonation d'une arme à feu. Je me sentais heureux, heureux et bête d'avoir cru à ce stupide rêve avec autant de détermination. Tous les regards se tournaient vers moi et les joues de mon acolyte rougissait, probablement parce qu'il avait honte de mon comportement. Néanmoins, il n'était pas le genre de type à prêter une attention particulière aux regards des autres, tant mieux pour moi. Je devais être animé par une puissance divine, ou un truc dans le genre. Cette éprouvante expérience dans les bras de Morphée m'avait fait prendre conscience de tas de chose, j'étais en totale ébullitions et ne pouvais plus empêcher mes jambes de gigoter sous la table : J'étais un cosmonaute psychédélique déambulant sur une lune multicolore. En d'autres termes, je lévitais grave.
- Bon, t'as l'air en forme, tu reprends des couleurs, c'est cool. Tu m'as presque fait peur.
Il sourit et me proposa son joint, que j'acceptais bien volontiers. J'avais l'étrange impression d'avoir atteint mon seuil de défonce maximal, la beuh ne me faisait plus que du bien. Les couleurs du coffee-shop semblaient plus vives qu'à notre arrivée.
- T'es toujours chaud pour les gagneuses ?
- Ouais. J'ai même déjà fait mon choix.
Ruxanda était là ou je l'avais rêvé, plus blonde que dans mon imagination. Mon sourire devenait si incontrôlable qu'il menaçait de déchirer mes joues.
FIN
- Hello, my name is Alex. What's your ?
- Jip.
Where do you come from ?
- France.
- You have to pay first, baby.
Elle tient la conversation, comme une coiffeuse. Le fric est son seul intérêt. Je lui tends le billet de cinquante avec une certaine tristesse. J'imagine qu'il terminera dans les poches d'un albanais sadique. Elle voit que je suis mal à l'aise et veut me rassurer, c'est sympa de sa part mais le problème est tout autre. Dans ma tête, j'imagine son destin tragique. Enlevée ou vendue par ses parents pauvres à des rabatteurs sans pitié, promise à un avenir meilleur dans l'Europe riche et prospère du capitalisme post-chute du mur, elle se retrouve là, des dizaines d'hommes vont et viennent en elle, chaque jours, au plus profond de son intimité. Et je ne suis qu'un type en plus, pas plus intelligent que les autres au final. Peut-être même encore plus stupide. Cette idée ne stimule pas ma verge, toujours flasque dans mon caleçon. J'ai la pression de ne pas triquer, ça ne m'arrive jamais avec les filles gratuites.
- Baby ? You come ?
Elle est allongée sur son lit d'une façon lascive, les mains derrière la nuque. Je suis si maladroit que ça en devient ridicule. En délaçant mes chaussures, je manque de trébucher. La même en enlevant mon pantalon. J'ai l'air d'un abruti de première. D'abord amusée, elle se met à bâiller.
- You waist your time, baby. Hurry up, please. It's thirty minutes;
- It's ok. I'm ready.
Elle se met au travail et la sauce ne prend pas, j'ai la haine. Tous les ingrédients nécessaire à la réussite de cette fourre sont réunis et je suis mou. Je songe un instant à lui demander de me rendre mon fric tout en sachant que c'est impossible. Heureusement, elle est de bonne volonté et me propose un massage, pour me détendre, en échange de 20 euros supplémentaire. Vaincu, j'accepte et me positionne sur le ventre, les bras le long du corps, ne pensant à rien de particulier, trop concentré à réguler mon rythme cardiaque. Ses mains sont douces sur mes épaules mais se durcissent au fur et à mesure qu'elles dévalent ma colonne vertébrale. Arrivé dans le bas du dos, juste avant mon cul, elles me font mal.
- Can you do it slowly, please ?
- Yes baby, yes.
Rien ne change. Ses gestes sont de plus en plus brutaux, mes os craquent sous ses paumes furieuses. On dirait que je me fais masser par Kimbo, le boxeur des rues. Le cauchemar recommence, je m'en veux à mourir mais accepte cette nouvelle défaite avec cynisme. Pour qu'elle arrête, je n'ai qu'à dire le mot magique.
- Okay Alex. You can stop. Thank you.
- Why baby ? You don't like me ? I'm only seventeen. I'm a young teen and I love cock very much.
- Alors arrête de me faire mal, pétasse. Je fourre pas les gamines, tu sais ce que je risque pour ça ?
Soudain ma peau s'arrache en lambeau, mes chaires se disloquent sous un métal froid et tranchant. Couteau dans le dos. Un coup sec, entre les deux omoplates. Je suffoque, gueule ouverte. Mon sang brûlant coule comme la lave d'un volcan. Elle s'approche de mon oreille. Son souffle est doux et sucré. Ses cheveux ondulés caressent ma nuque, me propose un dernier frisson charnel. Elle tient fermement le manche à deux mains et enfonce la lame au plus profond de mon être. Je suis transpercé. Mon souffle est aussi bruyant que celui d'un vieil aspirateur.
- Baby, I was here last night. Ruxanda was my friend. Zvetlana was my sister. YOU HEAR ME, ASSHOLE ?
Elle me transperce encore et je hoche la tête à l'affirmative, priant pour ma survie. Mes mains se crispent sur le drap, je mords l'oreiller. Elle retire le couteau, mon sang l'éclabousse, elle gueule.
****
Je me réveillais dans le coffee-shop 36, face à l'eau terne du Amstel, toujours à la même place. Il faisait nuit. Un bateau-mouche occupé par de touristes asiatiques poursuivait sa folle course à deux à l'heure dans ce port crasseux et rouillé. Mon acolyte me dévisageait, comme si une corne m'était poussé sur le front, durant mon sommeil. Il n'était plus chauve. J'étais en sueur, complétement trempé. Les autres fumeurs du bar m'ignoraient mais n'en pensaient pas moins et je pouvais le comprendre : Je m'étais réveillé en sursaut de cette atroce virée dans le royaume du sommeil et j'avais probablement hurlé et poussé des cris bizarres. Mikael fumait encore son joint de Crystal Skunk et me montra du doigt celui de Brainstorming, sur lequel je n'avais même encore tiré trois lattes. Il était là, seul et mal roulé, dans le petit cendrier. Je le rallumais afin de retrouver mes esprits.
- Tu m'as fais peur, franchement. Je prenais ton pouls toutes les dix minutes. Tu murmurais des trucs incompréhensible sur des albanais et je sais pas quoi, bref des trucs de fou. Je suis tellement démonté que j'ai pensé un moment que t'étais possédés et le mec là-bas -celui qui tire sur son shilom en marbre- était plutôt d'accord avec moi, on a essayé de t'exorciser mais le gérant nous a demandé d'arrêter ou de continuer dehors. Alors, on a arrêté.
Le mec en question me salua avec un sourire compatissant, genre « t'inquiètes mec, ça va aller. ». La fumée s'évaporait de la cheminée du shilom et entourait son visage d'impressionnantes veloutes de fumées. La pression redescendait si rapidement qu'un acouphène vint squatter mes oreilles, comme après un concert de punk défoncés.
- Ça veut dire que rien de toute cette merde ne s'est vraiment passée ?
- Quoi, « toute cette merde » ?
…
- Rien. Trop long à expliquer.
J'étais tellement bien dans ma peau. Je me trompais. Je n'avais pas été punis. J'avais même encore le choix. Au plus je tirais sur le pétard, au plus le bien-être s'immisçait en mon corps. La serveuse au string apparent passa devant nous pour fermer les fenêtres, réchauffant ainsi l'atmosphère. Je regardais encore Mikael, me pinçant les lèvres pour ne pas afficher mon sourire de Joker. Il aurait été incapable de tuer quiconque, même pas un foutu ver de terre.
- Pourquoi tu me regardes comme ça ?
- J'te regarde normalement, te laisses pas envahir par la paranoïa.
- J'suis pas parano, je suis méfiant. Y'a une différence, non ? Pourquoi tu souris comme ça ?
- C'est vraiment trop long à expliquer. Je te raconterai plus tard, tu vas rire. On est là depuis combien de temps ?
- J'en sais rien, environ une demi-heure. T'es vraiment bizarre, Jip. Tu veux qu'on trouve de l'héro ou de la coke, pour te rafraîchir les idées ?
- Non, merci
Subitement, j'éclatais de rire. Ma mâchoire s'écarta et ma cage thoracique se déploya sans que je puisse lutter contre, c'était plus fort que moi. Mon sarcasme retentit comme la détonation d'une arme à feu. Je me sentais heureux, heureux et bête d'avoir cru à ce stupide rêve avec autant de détermination. Tous les regards se tournaient vers moi et les joues de mon acolyte rougissait, probablement parce qu'il avait honte de mon comportement. Néanmoins, il n'était pas le genre de type à prêter une attention particulière aux regards des autres, tant mieux pour moi. Je devais être animé par une puissance divine, ou un truc dans le genre. Cette éprouvante expérience dans les bras de Morphée m'avait fait prendre conscience de tas de chose, j'étais en totale ébullitions et ne pouvais plus empêcher mes jambes de gigoter sous la table : J'étais un cosmonaute psychédélique déambulant sur une lune multicolore. En d'autres termes, je lévitais grave.
- Bon, t'as l'air en forme, tu reprends des couleurs, c'est cool. Tu m'as presque fait peur.
Il sourit et me proposa son joint, que j'acceptais bien volontiers. J'avais l'étrange impression d'avoir atteint mon seuil de défonce maximal, la beuh ne me faisait plus que du bien. Les couleurs du coffee-shop semblaient plus vives qu'à notre arrivée.
- T'es toujours chaud pour les gagneuses ?
- Ouais. J'ai même déjà fait mon choix.
Ruxanda était là ou je l'avais rêvé, plus blonde que dans mon imagination. Mon sourire devenait si incontrôlable qu'il menaçait de déchirer mes joues.
FIN