Note de la fic :
Red Light Story
Par : King_Yugo
Genre : Sayks, Polar
Statut : Terminée
Chapitre 20 : Et pour une fourre de plus...
Publié le 07/07/2011 à 19:05:02 par King_Yugo
Il va s'en dire que malgré toutes les certitudes qui entouraient notre amitié, je connaissais mal Mikael. Enfin, je le côtoyais depuis si longtemps qu'il était impossible pour moi de l'imaginer sous une autre facette que celle qu'il exposait au grand jour, celle que je croyais prédominante dans son esprit. Comme moi, il était un type très secret et ne dévoilait que très peu de chose sur sa vraie façon de pensée, préférant largement lancer piques acerbes et réparties bien balancées. Tel un Droopy des temps moderne, il cultivait son côté nihiliste et détaché, avec cependant beaucoup de nuance entre ces deux termes. Mais l'histoire que je venais de vivre m'encourager à prendre du recul, afin d'analyser correctement la situation tout en sachant très bien qu'il était strictement impossible de mener une réflexion sérieuse à son terme avec du THC en masse dans le cerveau. Il était un être enfermé, contorsionné dans une carapace humaine qu'il ne semblait pas vraiment vouloir adopter. J'avais une idée de comment il avait traversé cette épreuve à mes côtés, en me soutenant, sans jamais m'abandonner : Comme quelqu'un qui acceptais le poids de la vie et de ses aléas. Je remerciais le ciel, toutes ses blessures étaient superficielles. Sauf celle qui saignait son c½ur chaque jour un peu plus. Nul doute qu'il sortirait grandit de cette affaire. Il n'était pas bon de rester coincer à Amsterdam toute sa vie. Lorsqu'il se réveilla, il envoya valdinguer ses affaires aux quatre coins de notre cinq mètre carrés, se gratta les poils du torse et réalisa un collage de trois feuilles afin de le remplir avec autant de gramme de beuh. Il avait l'air d'avoir tout oublié. De ne rien avoir vécu. De ne rien en avoir tiré. Moi j'étais toujours là, appuyé contre la fenêtre, constatant avec dégout la foule de mégots et de déchets planqués entre les tuiles.
- Ça va être la merde, mec. Toute cette histoire, de Ruxanda et de ces albanais à la gâchette facile ça me bouffe. Franchement, j'ai qu'une seule envie, c'est de rentrer et de retrouver un lit qui menace pas de s'effondrer au moindre mouvement. Et en plus, je suis encore défoncé et j'ai l'impression que ton visage se déforme comme si je le regardais depuis la surface oblique d'une cuillère.
- Tu te prend la tête pour rien, mec. Regarde autour de toi ! Amsterdam. Dam, pour les intimes. La Hollande. Le seul pays du monde ou trouve des coffee-shop, l'eldorado du fumeur de ganja ! Ça fait trois mois qu'on attend ce voyage, rappelle toi je cherchais un hôtel, tu étais content, tu m'avais dit que le Tourist Inn avait l'air génial.
- Ouais, je sais, mais ce qui vient de se passer m'a foutrement refroidi, mec, ça devrait te faire prendre conscience qu'on vaut mieux que ces vices autorisés.
- Moi je m'en tape, du moment qu'il y a de la beuh à fumer et des putes à baiser, je m'en TAPE. Écoute : toute la journée on me harcèle, on m'impose des choix, on me dirige. J'avance dans la vie tête baissée, épaules voûtées ça me saoule. Je déteste être trempé par la pluie, mais le soleil m'insupporte encore plus. Tout ce que je veux, c'est être libre. Je préfère bouffer de la merde trois fois par jours pendant une semaine plutôt que de risquer un nouveau contact avec les gens qui ont les pied sur terre. Ils me répugnent, j'ai envie de tous les crever.
Comme vous pouvez le constater, Mikael était extrêmement énervé. Il transpirait, ses lèvres se crispaient et des veines créaient un important relief sur son front, surtout au niveau de ses tempes. Il se tenait debout, face à moi, la tête en avant. Je voyais qu'il était décidé à rester ici, dans cette chambre perdue au fin fond d'une ruelle coupe-gorge avoisinant le Red Light District. Sur ce plan, on partageait un point commun : Notre confort habituel nous ennuyait mortellement. On avait pas assez souffert.
****
Les substances active concentrées dans le joint fumé quelques minutes plutôt se font ressentir. Mon ouïe devient formidablement réceptive, les arguments de mon acolyte n'en sont que plus fort. Je découvre une partie de lui beaucoup plus obstinée que je ne l'aurais cru de prime abord.
- Tu veux dire que toute cette merde ne t'a pas fait réfléchir ?
- Réfléchir à quoi ? Tu sais, pute, c'est un métier comme un autre. Le plus vieux du monde, même. T'es tombés sur la mauvaise cabine, parce que t'es trop con, mais sinon y'a pas de soucis.
- Et si on recroise le type au Pull Vert ?
- Trouve une vitrine exposée avec une pétasse qui t'aguiche et crache ta purée comme tout les clients, merde ! C'est pas si compliqué ! On reverra pas ce mec.
Je ne suis qu'à moitié d'accord avec lui, mais je suis trop faible pour lutter. Sa détermination est telle que je me surprends à le soupçonner d'être la tête pensante d'une machination visant à me nuire, à me rendre fou. Y-a-t-il besoin d'un motif pour tenter de traduire l'inexplicable ? Il doit y avoir une raison. La route du retour sera plus éprouvante que n'importe quelle torture infligée par n'importe quelle pute. J'ai bien fait de ne pas avoir le courage de trop utiliser la douche jusqu'à maintenant : Elle est totalement insalubre et froide. Une odeur de moisi et d'humidité s'en dégage. Après cinq bonnes minutes passées à régler la température de l'eau par l'intermédiaire des leviers rouge et bleu, dans le froid, je plonge enfin sous le jet et évacue ainsi la crasse accumulée. Mes membres se désengourdissent l'un après l'autre, j'ai l'impression de renaître, de muer. Je bouge mes doigts, comme si on m'avait cryogénisé pendant plusieurs millénaires. L'impression d'être un cobaye, un malade ou un vulgaire sujet d'étude m'attrape par les cheveux et m'envoie des coups de lames dans les côtes. De retour dans la piaule, pas de miracle : La vive lumière du soleil intensifie la sensation de saleté. En cherchant une chaussette, je retrouve mon paquet de monster munch, sous le lit. Il a probablement été chapardé par ces foutus albanais, quand ils sont venus visiter notre cage à poule dans l'espoir d'y trouver des renseignements d'importance capitale. Ils méritaient bien la correction qu'on leur avait infligé. Mon acolyte joue à Pokémon sur son Iphone et me propose d'aller faire un tour du côté du Lion of Judah afin de se réapprovisionner en beuh. Je ne suis pas vraiment convaincu au départ mais change d'avis lorsqu'il me balance les sachets vides, parfois imprégnés par quelques traces de pollen récalcitrante.
L'air est assez étouffant aujourd'hui et de nombreux nuages gris emplissent le ciel. Je me sens oppressé et épié. Je rase un peu les murs, évite de trop regarder autour de moi. Mon pied me fait encore souffrir mais j'arrive à marcher, ma blessure étant superficielle. La défonce n'est pas encore totalement dissolue et j'ai peur de voir Ruxanda débarquer de nulle part, face à nous, bien décidée à me foutre une belle correction, mais je sais qu'elle est morte.
Pour se divertir quand il fait beau temps, les Amstellodamois s'installent sur leur palier avec du vin et des salades pâtes. Ils sont serrés et ce mètre carré de béton constitue leur jardin. Ils doivent en voir de toutes les couleurs. Ils nous regarde sans réellement nous calculer ou nous sentir, comme si devant leur yeux défilaient des images sur un écran de télévision géant. Ces pensées morbides me filent mal au crâne, mais un élément ne tarde pas à rallumer la flamme ardente de mon désir : Je suis en vie, putain.
Les rastas du Lion of Judah sont d'humeur joviales et ils nous saluent quand on arrive. Peut-être qu'ils se disent qu'on est les pigeons idéaux, qu'ils nous soulagent de nos excédents monétaires et qu'en plus de ça on les admire parce qu'ils ont des dreadlocks et qu'ils font des pauses de quarante secondes entre chaque mots. On commande chacun un joint de White Widow pure et un jus d'abricot. On s'installe sur les tabourets devant la façade du coffee et Mikael commence à faire les comptes. Pour l'instant, son verdict est sans appel :
- Tu me dois au moins 200 euros.
- Tu sais, je pense que tu vas devoir m'en prêter minimum 50 en plus.
- Pourquoi ? Tu comptes récidiver ?
Une lueur d'espoir gicle de ses yeux et éclabousse mon tee-shirt du Roi Heenok. J'aime faire plaisir à mes amis. Mes mains tremblent un peu et mon c½ur palpite. Je connais la puissance de cette beuh, je sais à quel point elle peut être traître lorsqu'on fait y pas attention. Alors je ralentis le rythme. Des picotements dans le bas ventre annonce une excitation sauvage et ingérable : Ce genre de pulsions qui nous animent tous. L'instinct animal. Celui contre lequel on ne peut lutter.
- Ouais. Et j'ai envie de le faire maintenant.
- Tu préfères pas attendre ce soir ?
- Non, mec. J'ai envie de profiter de mes vacances, tu vois ce que je veux dire. J'ai envie de me sentir léger. Mes boules pèsent des tonnes, mec ! L'adrénaline de ces derniers m'ont servi de stimulant. Je suis accro à la fourre, rien ne pourra me guérir. Sauf la mort mec, sauf la mort.
Je suis très enthousiaste et il le sent. Il s'en étonne mais ne voit pas d'objection à ce que je me farcisse une gagneuse avant même l'heure du repas de midi. D'un pas décidé, on se dirige vers De Wallen, qui fourmille de touristes de toutes sortes. On entend notamment des français, attention, il pourrait y avoir quelqu'un qu'on connaît dans le lot. C'est possible, vue notre malchance. Mon acolyte affiche son célèbre regard « mi-content mi-triste » qu'il serait bon d'adapter en smiley un jour ou l'autre. Il marche en tirant sur son joint qui parfument les étroites ruelles. On arrive près du Bulldog, premier coffee-shop ayant vu le jour à Amsterdam, puis on s'engouffre dans une allée aux murs si serrés que l'on a l'impression de pénétrer dans un cul de poule, l'odeur en moins. Encore que.
Sauf que cette fois, j'ai pas envie de faire dix fois le tour de la marchandise. L'hésitation et la soif de perfection, j'ai décidé d'éviter. J'irai droit au but, je ne tournerai pas autour du pot. Ne pas se poser de questions, appartenir à Amsterdam. Être Amsterdam. Je ne tarde pas à repérer ma gagneuse. Elle est aux antipodes de Ruxanda. Brune, teint mât, très fine et pleine de grâce. Très jolie, en somme. Ses cheveux sont longs et bouclés, elle porte une mini- jupe en éventail qui me fait crever d'envie de voir ce qu'il y a en dessous. Les mâchoires de mon acolyte se sont légèrement desserrées.
- Alors, qu'est-ce que t'en penses ?
- Franchement, elle assure grave. La culbuter te fera le plus grand bien.
- Ça va être la merde, mec. Toute cette histoire, de Ruxanda et de ces albanais à la gâchette facile ça me bouffe. Franchement, j'ai qu'une seule envie, c'est de rentrer et de retrouver un lit qui menace pas de s'effondrer au moindre mouvement. Et en plus, je suis encore défoncé et j'ai l'impression que ton visage se déforme comme si je le regardais depuis la surface oblique d'une cuillère.
- Tu te prend la tête pour rien, mec. Regarde autour de toi ! Amsterdam. Dam, pour les intimes. La Hollande. Le seul pays du monde ou trouve des coffee-shop, l'eldorado du fumeur de ganja ! Ça fait trois mois qu'on attend ce voyage, rappelle toi je cherchais un hôtel, tu étais content, tu m'avais dit que le Tourist Inn avait l'air génial.
- Ouais, je sais, mais ce qui vient de se passer m'a foutrement refroidi, mec, ça devrait te faire prendre conscience qu'on vaut mieux que ces vices autorisés.
- Moi je m'en tape, du moment qu'il y a de la beuh à fumer et des putes à baiser, je m'en TAPE. Écoute : toute la journée on me harcèle, on m'impose des choix, on me dirige. J'avance dans la vie tête baissée, épaules voûtées ça me saoule. Je déteste être trempé par la pluie, mais le soleil m'insupporte encore plus. Tout ce que je veux, c'est être libre. Je préfère bouffer de la merde trois fois par jours pendant une semaine plutôt que de risquer un nouveau contact avec les gens qui ont les pied sur terre. Ils me répugnent, j'ai envie de tous les crever.
Comme vous pouvez le constater, Mikael était extrêmement énervé. Il transpirait, ses lèvres se crispaient et des veines créaient un important relief sur son front, surtout au niveau de ses tempes. Il se tenait debout, face à moi, la tête en avant. Je voyais qu'il était décidé à rester ici, dans cette chambre perdue au fin fond d'une ruelle coupe-gorge avoisinant le Red Light District. Sur ce plan, on partageait un point commun : Notre confort habituel nous ennuyait mortellement. On avait pas assez souffert.
****
Les substances active concentrées dans le joint fumé quelques minutes plutôt se font ressentir. Mon ouïe devient formidablement réceptive, les arguments de mon acolyte n'en sont que plus fort. Je découvre une partie de lui beaucoup plus obstinée que je ne l'aurais cru de prime abord.
- Tu veux dire que toute cette merde ne t'a pas fait réfléchir ?
- Réfléchir à quoi ? Tu sais, pute, c'est un métier comme un autre. Le plus vieux du monde, même. T'es tombés sur la mauvaise cabine, parce que t'es trop con, mais sinon y'a pas de soucis.
- Et si on recroise le type au Pull Vert ?
- Trouve une vitrine exposée avec une pétasse qui t'aguiche et crache ta purée comme tout les clients, merde ! C'est pas si compliqué ! On reverra pas ce mec.
Je ne suis qu'à moitié d'accord avec lui, mais je suis trop faible pour lutter. Sa détermination est telle que je me surprends à le soupçonner d'être la tête pensante d'une machination visant à me nuire, à me rendre fou. Y-a-t-il besoin d'un motif pour tenter de traduire l'inexplicable ? Il doit y avoir une raison. La route du retour sera plus éprouvante que n'importe quelle torture infligée par n'importe quelle pute. J'ai bien fait de ne pas avoir le courage de trop utiliser la douche jusqu'à maintenant : Elle est totalement insalubre et froide. Une odeur de moisi et d'humidité s'en dégage. Après cinq bonnes minutes passées à régler la température de l'eau par l'intermédiaire des leviers rouge et bleu, dans le froid, je plonge enfin sous le jet et évacue ainsi la crasse accumulée. Mes membres se désengourdissent l'un après l'autre, j'ai l'impression de renaître, de muer. Je bouge mes doigts, comme si on m'avait cryogénisé pendant plusieurs millénaires. L'impression d'être un cobaye, un malade ou un vulgaire sujet d'étude m'attrape par les cheveux et m'envoie des coups de lames dans les côtes. De retour dans la piaule, pas de miracle : La vive lumière du soleil intensifie la sensation de saleté. En cherchant une chaussette, je retrouve mon paquet de monster munch, sous le lit. Il a probablement été chapardé par ces foutus albanais, quand ils sont venus visiter notre cage à poule dans l'espoir d'y trouver des renseignements d'importance capitale. Ils méritaient bien la correction qu'on leur avait infligé. Mon acolyte joue à Pokémon sur son Iphone et me propose d'aller faire un tour du côté du Lion of Judah afin de se réapprovisionner en beuh. Je ne suis pas vraiment convaincu au départ mais change d'avis lorsqu'il me balance les sachets vides, parfois imprégnés par quelques traces de pollen récalcitrante.
L'air est assez étouffant aujourd'hui et de nombreux nuages gris emplissent le ciel. Je me sens oppressé et épié. Je rase un peu les murs, évite de trop regarder autour de moi. Mon pied me fait encore souffrir mais j'arrive à marcher, ma blessure étant superficielle. La défonce n'est pas encore totalement dissolue et j'ai peur de voir Ruxanda débarquer de nulle part, face à nous, bien décidée à me foutre une belle correction, mais je sais qu'elle est morte.
Pour se divertir quand il fait beau temps, les Amstellodamois s'installent sur leur palier avec du vin et des salades pâtes. Ils sont serrés et ce mètre carré de béton constitue leur jardin. Ils doivent en voir de toutes les couleurs. Ils nous regarde sans réellement nous calculer ou nous sentir, comme si devant leur yeux défilaient des images sur un écran de télévision géant. Ces pensées morbides me filent mal au crâne, mais un élément ne tarde pas à rallumer la flamme ardente de mon désir : Je suis en vie, putain.
Les rastas du Lion of Judah sont d'humeur joviales et ils nous saluent quand on arrive. Peut-être qu'ils se disent qu'on est les pigeons idéaux, qu'ils nous soulagent de nos excédents monétaires et qu'en plus de ça on les admire parce qu'ils ont des dreadlocks et qu'ils font des pauses de quarante secondes entre chaque mots. On commande chacun un joint de White Widow pure et un jus d'abricot. On s'installe sur les tabourets devant la façade du coffee et Mikael commence à faire les comptes. Pour l'instant, son verdict est sans appel :
- Tu me dois au moins 200 euros.
- Tu sais, je pense que tu vas devoir m'en prêter minimum 50 en plus.
- Pourquoi ? Tu comptes récidiver ?
Une lueur d'espoir gicle de ses yeux et éclabousse mon tee-shirt du Roi Heenok. J'aime faire plaisir à mes amis. Mes mains tremblent un peu et mon c½ur palpite. Je connais la puissance de cette beuh, je sais à quel point elle peut être traître lorsqu'on fait y pas attention. Alors je ralentis le rythme. Des picotements dans le bas ventre annonce une excitation sauvage et ingérable : Ce genre de pulsions qui nous animent tous. L'instinct animal. Celui contre lequel on ne peut lutter.
- Ouais. Et j'ai envie de le faire maintenant.
- Tu préfères pas attendre ce soir ?
- Non, mec. J'ai envie de profiter de mes vacances, tu vois ce que je veux dire. J'ai envie de me sentir léger. Mes boules pèsent des tonnes, mec ! L'adrénaline de ces derniers m'ont servi de stimulant. Je suis accro à la fourre, rien ne pourra me guérir. Sauf la mort mec, sauf la mort.
Je suis très enthousiaste et il le sent. Il s'en étonne mais ne voit pas d'objection à ce que je me farcisse une gagneuse avant même l'heure du repas de midi. D'un pas décidé, on se dirige vers De Wallen, qui fourmille de touristes de toutes sortes. On entend notamment des français, attention, il pourrait y avoir quelqu'un qu'on connaît dans le lot. C'est possible, vue notre malchance. Mon acolyte affiche son célèbre regard « mi-content mi-triste » qu'il serait bon d'adapter en smiley un jour ou l'autre. Il marche en tirant sur son joint qui parfument les étroites ruelles. On arrive près du Bulldog, premier coffee-shop ayant vu le jour à Amsterdam, puis on s'engouffre dans une allée aux murs si serrés que l'on a l'impression de pénétrer dans un cul de poule, l'odeur en moins. Encore que.
Sauf que cette fois, j'ai pas envie de faire dix fois le tour de la marchandise. L'hésitation et la soif de perfection, j'ai décidé d'éviter. J'irai droit au but, je ne tournerai pas autour du pot. Ne pas se poser de questions, appartenir à Amsterdam. Être Amsterdam. Je ne tarde pas à repérer ma gagneuse. Elle est aux antipodes de Ruxanda. Brune, teint mât, très fine et pleine de grâce. Très jolie, en somme. Ses cheveux sont longs et bouclés, elle porte une mini- jupe en éventail qui me fait crever d'envie de voir ce qu'il y a en dessous. Les mâchoires de mon acolyte se sont légèrement desserrées.
- Alors, qu'est-ce que t'en penses ?
- Franchement, elle assure grave. La culbuter te fera le plus grand bien.