Red Light Story
Par : King_Yugo
Genre : Sayks, Polar
Statut : Terminée
Chapitre 10 : Les fourreurs chez les rastas
Publié le 14/06/2011 à 13:10:07 par King_Yugo
- Naw mean ? Listen niggaz : When I close my eyes, i see everything around me, you know what i mean ? I'm like a pelican fly. When I touch that flower. I am that flower. You know what I mean ?
Cela fait rire l'acolyte, décidément de très bonne humeur. Je ne sais pas quel heure il est et ne souhaite pas le savoir. Peut-être onze heure, ou midi. Dans un coin de ma tête, je me dis que l'heure de vérité approche. Cette excitation me rappelle celle engendrée par ces interminables soirées à attendre le nom du prochain candidat à quitter la maison des secrets. J'espère juste récupérer mes affaires et finir mes vacances bien tranquillement, sans encombre, vivant de fumette et d'eau fraîche. Une fumée épaisse se dilate dans l'air doux de cette fin de matinée. J'arrive à me sentir bien, malgré toute cette merde. Postés sur nos chaises comme deux vieux papys corses, on regarde les touristes passer. Aujourd'hui, j'ai l'impression d'être un peu plus ancré dans cette ville, d'y appartenir, de faire corps avec elle. Hier, je n'étais qu'un simple touriste dénué d'histoire et d'ambition. Maintenant, j'en fais partie intégrante. Une famille de touristes passe et nous dévisage comme deux animaux. Le rasta géant éclate d'un rire aussi démoniaque qu'angélique et pour cause : Noah est tombé par terre, probablement trop défoncé, il voyage à bord de son deltaplane psychédélique, avec une vue imprenable sur les hectares de plantes magique qui peuplent son paradis vert. Son front est collé au bitume du trottoir. A eux deux, ils forment une bonne équipe. Je réajuste mes lunettes de soleil et aperçoit un type posté en face de nous, contre une façade à quelques pas de la première vitrine. Un chauve, du même genre que celui avec son pull vert. Une imposante montre en or emprisonne son poignet droit. Une giclée d'adrénaline fait vibrer ma jugulaire.
- Mec, je crois qu'on est observé.
- Par qui?
Je lui montre discrètement l'emplacement de ce mec adossé à un mur de brique rouge sang, qui nous fixe en feignant un appel téléphonique. Mikael m'arrache la matraque des mains et tire une énorme latte, pour se remettre les idées en place.
- Il nous surveille. C'est normal. Et regarde celui-là.
D'un signe de tête, il m'indique un autre mec plus épais, chevelure noire de jais et mâchoire carrée très agressive, posté à une fenêtre dans une maison située sur l'autre rive.
- Putain ! Qu'est-ce qu'on fait mec ! On va jamais s'en sortir !
Je me lève d'une impulsion, des formes blanches s'imposent sur ma rétine et s'étendent comme les cellules d'un virus fulgurant. J'ai l'impression d'avoir un nid de fourmis rouge dans le crâne et manque de perdre l'équilibre mais me rattrape au dernier moment. Je me rattrape au Rasta Géant, il ne réagit pas.
- Calme toi, mec.
- Me calmer ? Mais on est en danger de mort ! Tu comprends ça ?
- Ouais. Et c'est de ta faute. Alors tu te calmes deux secondes, et tu réfléchis, d'accord. Ils nous surveillent, pour nous mettre la pression. On doit faire comme s'ils étaient pas là, et ce soir on va assurer et tout rentrera dans l'ordre.
- JE vais assurer. C'est pas toi qui te coltine la malade mentale.
- Tu l'as bien cherché.
- Et ma carte d'identité ? Qu'est-ce qu'ils vont en faire ? Et mon fric ?
Je ne reverrais ni l'un ni l'autre, c'est certain.. Quoique je fasse, si je remplis ce foutu contrat, je risque de rester sur le carreau. Dans ce cas, on pourra dire que les astres ne sont pas de mon côté. Et comme je les comprendrais. Les albanais se serviraient de ma carte pour fabriquer de faux passeport. Je laisserais mon humanité à Amsterdam, et mes couilles, sans doute. Mon identité ne m'appartient déjà plus. Les heures passent comme les bicyclettes lancées à toute blinde sur les étroites arcades du Red Light District. Je demande l'heure à mon acolyte. Il ne s'est pas encore passé une demi-heure et pourtant j'ai déjà l'impression d'être en pleine nuit. Le sentiment que le soleil ne se lèvera plus est renforcé par le fait que le pétard est bientôt terminé. Je passe mes mains derrière ma nuque et me masse en soupirant, essayant tant bien que mal de passer outre cette merde noire qui ne cesse de stimuler mon rythme cardiaque. Tachycardie, nausées, vertiges : Les ravages du cannabis sur les esprits dérangés.
Commentaires
- King_Yugo
17/06/2011 à 13:15:21
merci ma poule
- Gregor
17/06/2011 à 03:02:03
*je viens de voir que j'ai platré le texte de grosses fautes, je m'en excuse ...
- Gregor
17/06/2011 à 02:58:20
Well well well ...
C'est pas simple de commencer. par où commencer d'ailleurs ?
J'ai empilé RLS directement après Social Porn, et l'effet est ... bizarre.
Bizarrement jouissif même.
Bon, tu nous proposes, encore une fois, une histoire décalée mais pas si éclaté, à la fois proche du réel et loiin de l'impossibe. Un possible plossible, collant dru à la peau, gluant et vicieux. le genre de texte qui me rébute toujours, et que toujours je finis par adorer.
Jip est définitivement une perle. Un type banalement paumé, camé jusqu'aux ongles par une société de "crève-charogne" émaillée d'alcool, d'internet, de fille, de sexe, de foutre, de sang.
Une banalité, un quotidien qu'on apprend à reconnaitre, sans pour autant se départir d'une putain de surprise dans la montée du gore, de l'angoisse ordinaire, bref du vivant.
Là où Social Porn avait parfois des allures de journal intime, Red Light Story va se percher loin dans les nuées d'un texte jouissif, instantané mais plus que jamais efficace, prometteur.
Bon, en gros, j'adore l'ambiance, j'adore Jip, j'adore la situation. Et Red Light Story me fout sur le cul, la qualité allant croissante à chacun de tes textes.
le hic, c'est que j'ai pas grand chose à te repprocher. Alors oui, c'est vrai, tu es toujours dans ce registre inqualifiable à la limite de l'absurde, du trash, du pas regardable. Les détails les plus crus sont le splus simples, les plus parlant. Mais je en suis pas une sainte, et merde, moi j'aime ça.
je piallerais pas sur la structure, j'ai pas fait gaffe aux fautes (j'ai pas vu de truc horrible ceci dit). Le rythme, je le trouve bon, à la fois facile et super efficace. ca coule d esource, c'est une telle évidence, comme le vocabulaire. Là encore, soit on aime, soit on vomit.
Bon, je m'attarde, je m'attarde. Nous n'en somme spas encore bien loin, mais déjà, putain, Yugo, tu promets.