Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Confessions d'un tueur à gages.


Par : Salmanzare
Genre : Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 10


Publié le 30/06/2009 à 00:04:58 par Salmanzare

Paris, la nuit, rame de métro déserte.

Il pleuvait sur Paris cette nuits là. Des milliers de gouttelettes fines s'écrasant sur le pavé, ruisselant sous les pieds de passants pressés. Et il faisait froid !

Oui, il pleuvait et j'avais froid. Mais est-ce réellement la pluie ? J'avais le c?ur serré. Je remis mon feutre sur la tête. Il faisait froid, et je voulais partir pour Moscou.

Rejoindre Malabar et la sauver d'elle même. Il le fallait. Je me sentais responsable de ces actes, il fallait la mettre hors d'état de nuire. N'auriez vois pas fait la même chose à ma place ?

Le gamin était parti depuis déjà trois bonnes heures pour acheter des billets d'avion. Je voulais partir au plus vite. La date de rendez-vous ne cessait se rapprocher et je voulais arriver à l'heure.

Si j'avais su ce qui allait se produire, je ne serais pas partis pour Moscou. Il y a longtemps que j'aurais dû me ranger définitivement et totalement.

Mais j'avais ça dans le sang ! Le bruit d'une balle qui siffle, d'un corps qui tombe, la sensation du travail accompli. C'est magique Docteur ! Ne me jugez pas, il faut des gens comme moi. Il faut bien que certaines personnes travaillent dans l'ombre pour que d'autres rayonnent à la lumière du jour et du pouvoir.

Sans moi, bien des personnes ne seraient pas au gouvernement. Jusqu'au Président ! Oui, il faut des gens comme moi pour garantir la sécurité démocratique.

Mais je m'écarte du sujet, reprenons l'histoire Docteur. Je suis sûr que vous êtes impatient d'entendre la suite.

Le gamin arriva, dégoulinant lui aussi. Le costume trempé, les cheveux mouillés et collés sur la tête. Le regard jovial dans un premier temps, moins lorsqu'il m'adressa la parole.

- Je suis désolé Khasar. Le compte est sec !
- Pas possible.
- Je vous assure que si.
- Et bien tant pis pour la première, on voyagera en seconde classe.
- On a même pas les moyens pour la seconde.

Je ne réponds pas. Plus d'argent. Moi qui n'avais jamais manqué de rien. Est-ce le début de la fin, le commencement du déclin ? Je tremble légèrement.

- Vous voulez vraiment y aller Khasar ? C'est peut-être un piège de Malabar.
- Je n'ai pas le choix. Il faut arrêter cette fille.
- Ce n'est pas à nous de le faire Khasar ! On est pas des justiciers et on n'a rien à voir avec elle !
- Toi peut-être. Mais moi, je suis responsable. C'est moi qui - l'ai crée.
- Vous culpabilisez ? Merde ! Et c'est vous qui me disiez de mettre de côté mes sentiments. J'ai pas envie d'y rester ! On ne sait même pas ce qui va se passer, où on doit aller.
- Moscou.
- C'est immense Moscou. Vous ne vous rendez pas compte ?

Le gamin a raison, Moscou est immense. Pourtant, il faut que j'y aille. Je ne peux pas me l'expliquer, mais je n'ai pas le choix.

- Khasar, vous ne respectez pas vos propres règles !
- Tu ne peux pas comprendre.
- C'est trop facile votre excuse.
- Calme toi Gamin ! Nous allons à Moscou.
- Ce sera sans moi.
- N'oublie pas ton engagement. Si tu quittes la formation, je te mets une balle entre les deux yeux !
- C'est vous qui tenez pas vos engagements.
- Je ne plaisante pas Gamin.
- Moi non plus.

Je sors mon revolver et le pointe vers la tête du gamin. Je m'aperçois qu'il a été aussi rapide que moi, son colt est pointé sur mon c?ur. La pluie continue de tomber. Je retiens mon souffle et ne bouge pas.
Le gamin prend alors la parole.

- Vous seriez prêt à prendre le risque. Vous vous sentez capable de tirer assez vite ? Vous prenez un risque.

Je ne dit rien, et continue à le fixer. Le doigt toujours posé sur la gâchette.

- Tu te demandes si j'en aurais le cran Khasar ? Tu voudrais savoir n'est ce pas ? Tu te dis « et si il tirait le premier ? ».
- Baisse ton arme Gamin.
- Cessez de m'appeler comme ça !
- Souviens toi de ton engagement !
- Vous n'avez pas tenu les vôtres, ne me demandez pas de le faire !

Je ne peux pas tirer, je ne me sens pas capable. Ma main commence à trembler. Je baisse mon arme lentement. Le gamin baisse alors la sienne à son tour.

- Adieu Khasar. Vous étiez le plus grand à une époque. Plus maintenant...
- Que vas-tu faire ?

Il ne réponds pas et me tourne le dos. J'entends un métro arriver. Le gamin s'apprête à monter dedans. Je pourrais lui tirer dans le dos, m'en débarrasser. Le corps ne serait pas découvert avant plusieurs heures. Je ne tire pas.

- Reste Gamin !

Le métro arrive, le gamin se retourne, l'arme à la main et tire. Je n'ai pas le temps de réagir. Mon feutre vole en arrière.

- Je ne suis plus un gamin ! Et je n'ai jamais aimé votre chapeau.

Il monte dans le métro et disparaît. Je ramasse délicatement mon feutre. Il y a un trou à présent au milieu de celui-ci.

Il faut que je parte pour Moscou.




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- Vous avez peur de la solitude Khasar.
- Non. Pourquoi cela ?
- Vous êtes un homme seul Khasar. Vous n'avez pas de liens, pas d'attaches. Vous vous êtes enfermé tout seul. Vous êtes votre propre prison et vous ne le supportez pas. Vous n'avez pas réussi à retenir Malabar, vous n'avez pas réussi à retenir le gamin. Vos échecs vous poursuivent.
- Pas du tout.
- Pourtant vous êtes ici. Ce n'est pas moi qui suit venu vous chercher.
- Vous me faîtes mal Docteur.
- La souffrance est parfois le début de la guérison.


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