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Malgré l'arrivée d'un nouveau membre, l'activité du groupe se mit vite à stagner. On faisait bien de l'impro, mais aucun morceau n'en ressortait.
Accouplez cela aux horaires réduites de Diva (qui allait toujours en cours) et vous voyez le groupe descendre doucement du sommet sur lequel il vacillait déjà.
On avait de moins en moins de date et les répétitions s'espaçaient. Nous ne perdions pas le contact entre nous (encore heureux) mais à chaque fois, le même schéma que ce qui s'était passé chez Tank se répétait à chaque fois. Au début, ils me forçaient toujours la main puis je finis par y aller tout seul. C'était tellement ennuyant sans.

Starla et moi furent obligés de refaire des petits boulots pour survivre. Heureusement, nous en trouvions assez facilement. du fait de notre jeune âge, les patrons voyaient ici une source potentielle d'exploitation. Serveur, ménage, caissier, nous avions tout fait ou presque.
On jouait également de moins en moins. On avait l'habitude de jouer deux-trois heures ensemble moi et Starla, mais la fatigue nous en empêchait. Je déprimais. Ce que j'avais le plus adoré dans ma vie ne m'emballait plus beaucoup. Il ne me restait que Starla. "que", c'était un euphémisme bien entendu. Je ne me levais plus que pour elle le matin. Et pour me niquer la santé avec toutes sortes de drogue. Histoire de me sentir intéressant... Et dans une pseudo-meilleure forme.

Le temps passait... Si lentement... Je ressentais pleinement chaque seconde de ma triste existence, mais la rougeur automnale laissait sa place à la mélancolie hivernale, puis au gai printemps à l'insupportable été si rapidement. Une seconde, une saison, c'est la même chose au fond. Une simple unité de temps.

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Le généreux liquide transparent coula dans mon verre. Je me grattais distraitement ma barbe mal rasée. Starla s'assit sur la chaise en face de moi et me demanda de la servir.
Le cadre de mes séances de boisson avait dépassé le stade de la simple soirée. Je buvais avec mon amour ou même seul. Et ce depuis plusieurs mois déjà. Ca faisait au moins deux ans que Diva avait rejoint le groupe, qui traversait depuis une grave crise.

L'alcool passa douloureusement dans ma gorge. Beurk, je n'ai jamais aimé cette sensation. Je regardais Starla dans les yeux. De lourdes cernes me rappellaient ses nuits où nous buvions et faisions l'amour dans une insouciance totale, voulant profiter de notre jeunesse jusqu'au bout, jusqu'à l'user, jusqu'à ce qu'elle perde sa saveur et se morfonde dans l'ennui au fur et à mesure du temps.

Puis un jour, alors que ça nous était totalement sorti de la tête, un coup de fil. Il disait qu'il voulait parler à Mr Corgan. Je me rappellais que c'était mon nom de scène et lui répondit après quelques secondes d'hésitation que c'était moi. Il s'agissait d'un fan de Cherub Rock de la première heure. Et il avait quelque chose pour nous, et pour relancer le groupe.