Note de la fic : :noel: :noel:

Histoire au clair de lune


Par : Cérate
Genre : Fantastique
Statut : Terminée



Chapitre 3 : Troisième nuit


Publié le 16/05/2010 à 11:40:27 par Cérate

Cette fois je me suis réveillé tout seul.
Le mal de tête a repris, aussi infernal qu'auparavant. Je crie, mais rien ne peut me soulager. Le démon, lui, rit.
Je jette un ½il de l'autre côté du chêne. La sépulture est toujours là, bien sûr, même si le sol est un peu plus gelé que la nuit dernière. Celui qui dort ici est au calme, sous terre. Je l'envie.
Je m'accroupis près de la pierre tombale. Il y a quelque chose d'écrit sur un emplacement lisse, que je n'avais pas remarqué la dernière fois. Seulement cinq lettres, gravées d'une belle écriture cursive, qui contraste étrangement avec la simplicité du tas de terre : Rasler. Le nom ne me dit rien. Pas étonnant, vu l'amnésie qui me frappe.

J'ai entamé le chemin vers le campement, puis j'ai avisé un petit promontoire à proximité.
Du haut de cette colline, on a une vue sur une partie de la plaine par laquelle je n'étais encore jamais passé. Elle est couverte de pierres, blanches à la lueur de la pleine lune. Intrigué, je suis descendu. Ce sont des tombes, semblables à celle qui repose au pied du chêne. Des simples tas de terre surmontés d'un roc.
Il y en a des milliers.
La première question qui m'est venue à l'esprit, c'est de savoir pourquoi on s'est donné tant de peine : une fosse commune aurait suffit. Ce n'est que bien après que je me suis demandé qui pouvaient bien être tous ces gens. Sans doute des combattants ? J'ai erré un peu parmi les gisants : aucun nom, rien d'intéressant en fait.

J'ai eu une nouvelle absence. J'imagine que j'ai rejoint le camp, puis que j'ai donné l'ordre de bataille. Je suis maintenant monté sur l'étalon, et j'ai la tête penchée sur le côté. Quand on regarde en bas le sol devient flou, les détails se confondent, les pierres et l'herbe se mélangent, on ne voit plus qu'une masse verte que foulent les sabots. Voir le sol défiler me soulage, mon crâne m'élance moins.
Je me demande quel genre de blessure peut me faire souffrir à ce point.
Je tire mon sabre de son fourreau.

Je n'ai pas vu la sorcière cette nuit-là.
Quelque part, je le regrette.


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