Note de la fic :
Publié le 18/06/2010 à 17:16:39 par faces-of-truth
Dans la cabine, c'était comme si le temps s'était arrêté : Carla était figée comme une statue, les yeux emplis de terreur et la main sur sa bouche toujours ouverte ; l'homme était lui aussi immobile, le dos contre le siège, comme si le tissu et la peau avaient fusionné, et tenait toujours son téléphone collé dans la paume de sa main droite. Une larme qui perlait sur la joue de la jeune femme la força à bouger et à l'essuyer car elle la gênait.
-C'est un cauchemar..., fit-elle alors.
Les cris de panique et les coups de feu résonnèrent dans sa tête comme des pensées nuisibles que l'on ne peut chasser de son esprit.
-On ne peut pas rester là à ne rien faire et à attendre. Il faut faire quelque chose !
-Et quoi donc ? dit l'autre. Vous m'aviez dit qu'avec un petit flingue comme le vôtre...
-J'avais dit ça en supposant que c'était du bluff ! Je ne m'attendais pas à...
-... à ce qu'il ne bluffe pas ? Vous voulez que je vous dise, vous vous êtes fais avoir, Chuck vous mène en bateau !
-Au lieu de me sermonner, vous devriez m'aider à trouver une solution !
Il y eut un désagréable silence. L'homme fit le premier pas pour le briser.
-Alors, on fait quoi ? On part à l'assaut du premier wagon en se la jouant furtif ou frontal ?
-Ce n'est pas un jeu vidéo, ce n'est pas comme ça dans la vie réelle...
-Vous êtes entraînée pour ce genre de situation ?
-Pour stopper un détournement de transport public, non, mais on m'a appris à m'adapter à toutes les situations.
L'homme ironisa un air admiratif exagéré.
-Alors, que fait-on ?
-Je réfléchis. Il faut trouver quelque chose d'efficace sans pour autant être suicidaire.
L'individu s'assit sur un siège près de la vitre et contempla le paysage.
-Il a bien calculé, fit-il.
-Comment ? demanda Carla qui n'avait pas fait attention à sa remarque.
-Je crois avoir une petite idée de l'endroit où nous sommes et, si ce fameux ministre ne se rend jamais, en comptant le nombre de wagons , soit douze, en en exterminant un toutes les dix minutes, Chuck aura massacré tout ce train en deux heures, et il lui restera encore une demi-heure pour le programmer afin de faire son attentat. Nous sommes sur la voie rapide qui traverse toute la Côte Ouest, il n'y aura aucun arrêt avant Miami.
Bien qu'elle s'en allait douté, la jeune femme aurait préféré ne jamais avoir la confirmation de cette hypothèse.
-Combien de temps reste-t-il ? s'interrogea-t-il.
Il consulta son téléphone en naviguant dans des menus.
-Cinq minutes avant le prochain massacre, fit-il à voix haute.
Il resta à regarder la campagne qui défilait devant lui. Il semblait réfléchir, ce qui encouragea Carla à en faire de même. Plusieurs idées lui vinrent en tête, toutes semblaient possibles, mais reposaient sans cesse sur des conditions qu'elle ne pouvait prévoir. Orchestrer un soulèvement des passagers pour défaire les terroristes ? « En supposant qu'ils acceptent de prendre le risque de se faire tuer, ce qui est peu probable. », lui disait une voix dans sa tête. Se faire passer pour une pauvre femme suppliante, tenter un des criminels, l'emmener dans un coin sous prétexte de coucher avec lui et sortir son arme ? « Et s'il te fouille, te tue, ou pire, appelle des complices pour te violer ? », répliquait alors la voix. Il fallait trouver quelque chose. Elle eut alors une nouvelle idée, mais elle préféra en faire part à son voisin. Il était plongé dans ses pensées. Elle voulut l'appeler et réalisa alors qu'elle ne connaissait pas son nom.
-Euh... Monsieur ?
Il tourna sa tête et la fixa.
-D'ailleurs, comment vous vous appelez ? demanda-t-elle.
Il eut un sourire amusé et lui tendit la main.
-Hayes. Tom Hayes.
-Et bien, Tom, je crois que j'ai un plan, dit-elle en la lui serrant.
Il pivota complètement dans la direction de sa locutrice.
-Allez-y, fit-il.
-Voilà, dit-elle, je vais me rendre dans le couloir et grimper, par le hublot du plafond, sur le toit du train. À ce que je vois ( elle montra du doigt la vitre ), on avance à une vitesse assez rapide, mais je pense que je peux progresser jusqu'au premier wagon sans trop de risques.
-Vous... Vous ne croyez pas que c'est un peu...
-J'ai été entraînée, et je sais que je suis capable de faire ça. Oui, je suis sûre.
-Et, continua l'homme d'un air sceptique, une fois sur le toit du premier wagon, que comptez-vous faire ?
-En montant dans le train, j'ai remarqué qu'il y avait des crochets au-dessus des vitres. Mon équipement est muni d'un « attache-partout », je pourrais m'y suspendre, tirer dans une vitre, pénétrer dans le train, et m'engager dans une fusillade...
L'autre était bouche bée.
-Où est votre équipement ?
Elle lui montra sa valise.
-Vous allez vous tuer, c'est de la folie. Et s'il vous voient par la fenêtre et vous tirent dessus ?
-C'est un risque, mais je n'ai ni le temps, ni le choix.
-Et si on attendait encore un peu ? Peut-être que le ministre se rendra après votre départ et vous vous ferez assassiner pour rien.
Elle se leva.
-En temps qu'officier des forces de l'ordre, je ne peux pas me permettre de risquer la vie des civils. Et puis, si vous voulez mon avis, je crois que ce ministre aura trop peur de se dévoiler et laissera les gens se faire exécuter.
Elle consulta sa montre.
-Il reste trois minutes avant le prochain... Euh... C'est le moment d'y aller pour profiter du déplacement des tueurs dans le deuxième wagon et de les prendre par surprise.
Il y eut des cris dans le couloir.
-Non, Harry, reste ici !
-Je vais pas rester là à attendre qu'il nous descendent ! Si tu préfères rester là à pleurer en suppliant qu'ils t'épargnent, libre à toi ! Moi, je me casse !
-Harry ! Non !
Carla alla jeter un œil par la porte entrouverte de son compartiment et vit un homme qui était suspendu au plafond par les bras. Il tomba lourdement au sol.
-ARGH ! s'écria-t-il en se frottant les aisselles.
Il alla chercher sa mallette, la posa au sol, et grimpa dessus. Il ouvrit le hublot et sortit du train.
-Regardez ! appela Hayes. Il a réussi !
La policière courut vers la fenêtre de sa cabine et vit l'individu qui s'était échappé couché dans l'herbe. Malgré l'avancée du train, ils eurent le temps de le voir se redresser, et...
PAN !
Ils l'aperçurent propulsé en arrière avec une giclée de sang volant dans les airs au niveau de sa tête.
-AAAARRRGGGHHH !!!
Des cris d'horreur résonnèrent dans les compartiments de l'arrière. En effet, leur position leur avait fournie un meilleur angle pour voir le fuyard se faire tirer dessus. Malgré cette furtive mais brutale scène, Carla avait failli hurler à son tour, traumatisée par l'insoutenable cadre dont elle venait d'être spectatrice.
-Et bien, je crains que ce malheureux ne vous ai sauvé la vie..., déclara tristement Hayes.
Elle le fixa.
-Le coup venait d'en haut, assura-t-il en montrant du doigt le plafond. Il y a des tireurs sur le toit. C'est pour ça que le train ne va pas très vite.
Il eut comme un haut-le-corps et se leva.
-Maintenant, si vous me le permettez, je vais aller dans lieu isolé pour...
Et il sortit en courant de la cabine. Carla se laissa tomber sur une place et pleura, réalisant que la situation était désespérée et que les seuls espoirs de survie résidaient dans le choix que ferait le ministre. Les gardes étaient partout, même en dehors du train. Le cri de la femme de Harry résonna, elle avait du être tenue au courant de ce qui était arrivé à son mari. Elle regardait le sol, cherchant à penser à autre chose, puis son regard se posa sur un point précis.
-Qu'est-ce que c'est ?
Elle se leva et se dirigea vers un petit objet rectangulaire posé sur le sol. Elle le ramassa et reconnut le visage de Hayes sur le côté gauche.
-C'est sa carte, se dit-elle, il a dû la laisser tomber en partant.
Mais quelque chose l'intriguait, n'était pas normal. Il lui avait dit qu'il s'appelait Tom Hayes. Pourtant, un autre nom figurait sur la carte : John Uglick.
-C'est un cauchemar..., fit-elle alors.
Les cris de panique et les coups de feu résonnèrent dans sa tête comme des pensées nuisibles que l'on ne peut chasser de son esprit.
-On ne peut pas rester là à ne rien faire et à attendre. Il faut faire quelque chose !
-Et quoi donc ? dit l'autre. Vous m'aviez dit qu'avec un petit flingue comme le vôtre...
-J'avais dit ça en supposant que c'était du bluff ! Je ne m'attendais pas à...
-... à ce qu'il ne bluffe pas ? Vous voulez que je vous dise, vous vous êtes fais avoir, Chuck vous mène en bateau !
-Au lieu de me sermonner, vous devriez m'aider à trouver une solution !
Il y eut un désagréable silence. L'homme fit le premier pas pour le briser.
-Alors, on fait quoi ? On part à l'assaut du premier wagon en se la jouant furtif ou frontal ?
-Ce n'est pas un jeu vidéo, ce n'est pas comme ça dans la vie réelle...
-Vous êtes entraînée pour ce genre de situation ?
-Pour stopper un détournement de transport public, non, mais on m'a appris à m'adapter à toutes les situations.
L'homme ironisa un air admiratif exagéré.
-Alors, que fait-on ?
-Je réfléchis. Il faut trouver quelque chose d'efficace sans pour autant être suicidaire.
L'individu s'assit sur un siège près de la vitre et contempla le paysage.
-Il a bien calculé, fit-il.
-Comment ? demanda Carla qui n'avait pas fait attention à sa remarque.
-Je crois avoir une petite idée de l'endroit où nous sommes et, si ce fameux ministre ne se rend jamais, en comptant le nombre de wagons , soit douze, en en exterminant un toutes les dix minutes, Chuck aura massacré tout ce train en deux heures, et il lui restera encore une demi-heure pour le programmer afin de faire son attentat. Nous sommes sur la voie rapide qui traverse toute la Côte Ouest, il n'y aura aucun arrêt avant Miami.
Bien qu'elle s'en allait douté, la jeune femme aurait préféré ne jamais avoir la confirmation de cette hypothèse.
-Combien de temps reste-t-il ? s'interrogea-t-il.
Il consulta son téléphone en naviguant dans des menus.
-Cinq minutes avant le prochain massacre, fit-il à voix haute.
Il resta à regarder la campagne qui défilait devant lui. Il semblait réfléchir, ce qui encouragea Carla à en faire de même. Plusieurs idées lui vinrent en tête, toutes semblaient possibles, mais reposaient sans cesse sur des conditions qu'elle ne pouvait prévoir. Orchestrer un soulèvement des passagers pour défaire les terroristes ? « En supposant qu'ils acceptent de prendre le risque de se faire tuer, ce qui est peu probable. », lui disait une voix dans sa tête. Se faire passer pour une pauvre femme suppliante, tenter un des criminels, l'emmener dans un coin sous prétexte de coucher avec lui et sortir son arme ? « Et s'il te fouille, te tue, ou pire, appelle des complices pour te violer ? », répliquait alors la voix. Il fallait trouver quelque chose. Elle eut alors une nouvelle idée, mais elle préféra en faire part à son voisin. Il était plongé dans ses pensées. Elle voulut l'appeler et réalisa alors qu'elle ne connaissait pas son nom.
-Euh... Monsieur ?
Il tourna sa tête et la fixa.
-D'ailleurs, comment vous vous appelez ? demanda-t-elle.
Il eut un sourire amusé et lui tendit la main.
-Hayes. Tom Hayes.
-Et bien, Tom, je crois que j'ai un plan, dit-elle en la lui serrant.
Il pivota complètement dans la direction de sa locutrice.
-Allez-y, fit-il.
-Voilà, dit-elle, je vais me rendre dans le couloir et grimper, par le hublot du plafond, sur le toit du train. À ce que je vois ( elle montra du doigt la vitre ), on avance à une vitesse assez rapide, mais je pense que je peux progresser jusqu'au premier wagon sans trop de risques.
-Vous... Vous ne croyez pas que c'est un peu...
-J'ai été entraînée, et je sais que je suis capable de faire ça. Oui, je suis sûre.
-Et, continua l'homme d'un air sceptique, une fois sur le toit du premier wagon, que comptez-vous faire ?
-En montant dans le train, j'ai remarqué qu'il y avait des crochets au-dessus des vitres. Mon équipement est muni d'un « attache-partout », je pourrais m'y suspendre, tirer dans une vitre, pénétrer dans le train, et m'engager dans une fusillade...
L'autre était bouche bée.
-Où est votre équipement ?
Elle lui montra sa valise.
-Vous allez vous tuer, c'est de la folie. Et s'il vous voient par la fenêtre et vous tirent dessus ?
-C'est un risque, mais je n'ai ni le temps, ni le choix.
-Et si on attendait encore un peu ? Peut-être que le ministre se rendra après votre départ et vous vous ferez assassiner pour rien.
Elle se leva.
-En temps qu'officier des forces de l'ordre, je ne peux pas me permettre de risquer la vie des civils. Et puis, si vous voulez mon avis, je crois que ce ministre aura trop peur de se dévoiler et laissera les gens se faire exécuter.
Elle consulta sa montre.
-Il reste trois minutes avant le prochain... Euh... C'est le moment d'y aller pour profiter du déplacement des tueurs dans le deuxième wagon et de les prendre par surprise.
Il y eut des cris dans le couloir.
-Non, Harry, reste ici !
-Je vais pas rester là à attendre qu'il nous descendent ! Si tu préfères rester là à pleurer en suppliant qu'ils t'épargnent, libre à toi ! Moi, je me casse !
-Harry ! Non !
Carla alla jeter un œil par la porte entrouverte de son compartiment et vit un homme qui était suspendu au plafond par les bras. Il tomba lourdement au sol.
-ARGH ! s'écria-t-il en se frottant les aisselles.
Il alla chercher sa mallette, la posa au sol, et grimpa dessus. Il ouvrit le hublot et sortit du train.
-Regardez ! appela Hayes. Il a réussi !
La policière courut vers la fenêtre de sa cabine et vit l'individu qui s'était échappé couché dans l'herbe. Malgré l'avancée du train, ils eurent le temps de le voir se redresser, et...
PAN !
Ils l'aperçurent propulsé en arrière avec une giclée de sang volant dans les airs au niveau de sa tête.
-AAAARRRGGGHHH !!!
Des cris d'horreur résonnèrent dans les compartiments de l'arrière. En effet, leur position leur avait fournie un meilleur angle pour voir le fuyard se faire tirer dessus. Malgré cette furtive mais brutale scène, Carla avait failli hurler à son tour, traumatisée par l'insoutenable cadre dont elle venait d'être spectatrice.
-Et bien, je crains que ce malheureux ne vous ai sauvé la vie..., déclara tristement Hayes.
Elle le fixa.
-Le coup venait d'en haut, assura-t-il en montrant du doigt le plafond. Il y a des tireurs sur le toit. C'est pour ça que le train ne va pas très vite.
Il eut comme un haut-le-corps et se leva.
-Maintenant, si vous me le permettez, je vais aller dans lieu isolé pour...
Et il sortit en courant de la cabine. Carla se laissa tomber sur une place et pleura, réalisant que la situation était désespérée et que les seuls espoirs de survie résidaient dans le choix que ferait le ministre. Les gardes étaient partout, même en dehors du train. Le cri de la femme de Harry résonna, elle avait du être tenue au courant de ce qui était arrivé à son mari. Elle regardait le sol, cherchant à penser à autre chose, puis son regard se posa sur un point précis.
-Qu'est-ce que c'est ?
Elle se leva et se dirigea vers un petit objet rectangulaire posé sur le sol. Elle le ramassa et reconnut le visage de Hayes sur le côté gauche.
-C'est sa carte, se dit-elle, il a dû la laisser tomber en partant.
Mais quelque chose l'intriguait, n'était pas normal. Il lui avait dit qu'il s'appelait Tom Hayes. Pourtant, un autre nom figurait sur la carte : John Uglick.