Hé l’enfant.
Tu sais ce qu’il s’passe ici ?
Non ?
Tu ne sais pas qu’il y a la guerre ?
Que des gens meurent, face contre terre ?
Que des gaz puants flottent dans l’air ?
Hé l’enfant.
Inutile de cacher tes beaux yeux.
Tes yeux innocents et curieux.
La guerre ne s’arrête pas comme ça…
On n’arrête pas la guerre en ne la regardant pas.
Hé l’enfant.
Où sont tes parents ?
Est-ce qu’ils sont seulement vivants ?
Ou bien gisent-ils dans une fosse nauséabonde ?
Tu vois, l’enfant, tu vois l’horreur de ce monde ?
Hé l’enfant.
Pourquoi des larmes coulent-elle sur tes joues ?
Vois comme le monde est beau dans son agonie.
Des usines, des gaz, des cadavres partout
Et plus une seule forêt… Oh la belle ironie.
Parce que tu sais, l’enfant.
Comme on a besoin d’air pour vivre
On a aussi besoin de la nature
Et notre Terre, nous les fous ivres,
Nous lui faisons subir les pires tortures
Hé l’enfant…
Qu’est-ce que tu braques sur ta tempe ?