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Revolution | Originum


Par : llbartabacll
Genre : Science-Fiction, Action
Statut : Terminée



Chapitre 25


Publié le 13/05/2015 à 13:50:44 par llbartabacll

#24 : Les Prophètes n’ont plus que les yeux pour pleurer

356 ème Cycle – An 434

Au loin, j’entendis une lourde explosion. L’effet de souffle fit vibrer les bâtiments aux alentours. Je compris immédiatement que Jake avait réussi à stopper la machine. Etonnement, sa mort ne me fit ressentir aucune émotion. Je n’essayai même pas de l’appeler par codec. Comme il le disait, son choix allait permettre aux autres de continuer à vivre après tout ça. Il se savait condamné alors il avait choisi de se sacrifier… Pour quelqu’un qui ne se considérait pas comme un héros, sa mort était tout d’un acte héroïque. Un acte louable en soit mais qui ne servait à rien si je ne terminais pas le travail.
Sa mort n’entacha en rien mes intentions. J’avais localisé mon père au sommet d’un grand building New Yorkais. Il me fallut plusieurs minutes pour arriver jusqu’à lui. Il me tournait le dos, regardant fièrement le paysage de désolation qu’il avait créé. Je n’avais jamais tué quelqu’un auparavant… Mon géniteur allait-elle être cette première personne ? C’était la seule question à laquelle je ne pouvais répondre. Pour moi, tuer n’était pas une preuve de courage ou de supériorité. Je n’avais jamais eu besoin de ça pour montrer ce que je valais aux yeux d’autres personnes. Ce genre d’actes montrait surtout la lâcheté d’une personne… Cette même lâcheté qui l’empêchait de trouver d’autres moyens pour aboutir à ses fins. Et ceux, qu’elles soient pour une vengeance, une religion ou toutes autres doctrines.
Finalement, c’était peut-être ce que je recherchais mon père. Après tout, la paix n’était qu’une utopie alors pourquoi ne pas la forcer. En contrôlant les masses, nous pouvions contrôler la paix. L’idée était là mais la finalité était tout autre. Je ne pouvais pas tellement lui en vouloir… Avoir un tel pouvoir donnait bien plus d’ambitions que de simplement contrôler les populaces. Malheureusement, il avait perdu de vue ceux pour quoi il l’avait créé initialement. De celui qui m’avait vu grandir, il ne restait plus rien à présent. Au final, était-ce vraiment mon père que j’allais tuer ou était-il déjà mort depuis longtemps… ?

"Tout est fini, Père ! Genesis est mort en même temps que cette guerre !
-Peut-être… Mais vois-tu la même chose que moi ? Il ne reste plus que destruction et terreur sur cette planète. Les morts se comptent en centaines de millions. Ceux encore vivant n’auront rien d’autre à faire que de pleurer.
-Tu sais autant que moi qu’ils se relèveront de tout ça... Comme ils l’ont toujours fait pour d’autres guerres. Ces gens ont déjà vécu de telles atrocités, chaque fois ils ont continué à avancer. Ils feront la même chose pour cette guerre.
-Et si cela se produit… Que feront-ils ensuite ?
-La vie reprendra son cours, tout simplement.
-Tout simplement ? répondit-il en rigolant. Rien n’est jamais simple… Dorénavant, ils savent que la vie ailleurs existe. Avec toute la technologie qu’on leur a laissée, tu penses réellement que la vie reprendra son cours sans rien derrière ? Que feront-ils lorsqu’ils la maîtriseront ? La Terre deviendra comme Gliese et Genesis sera mené par quelqu’un d’autre. Un gouvernement qui sera comme moi parce que c’est ainsi que ça fonctionne. Dominer les autres existe depuis des siècles. Qu’importe où tu iras, tu verras toujours la même chose. Le Dominant contrôle toujours le Dominé et lorsque ce dernier arrive enfin à s’en sortir, c’est à son tour qu'il devient le Dominant. La paix ne peut pas exister et elle n’existera jamais. Les gens se disent que c’est possible mais au fond d’eux ils savent que ça n’arrivera pas. J’ai essayé de donner la paix mais la Terre en a jugé autrement. Ils ont parfaitement montré que la paix n’est simplement qu’un mot. Mais selon toi, que feront-ils lorsqu’ils découvriront que c’est possible grâce à mon invention ? Ils deviendront le Dominant et c’est ainsi que tout ça recommencera, encore et encore.
-Il faudra faire en sorte que tout ça ne recommence pas alors.
-Et dans ce cas ils t’en empêcheront… C’est ainsi qu’une autre guerre éclatera. Tu ne pourras pas faire ça de manière pacifique. Tu as beau te dire qu’il y a toujours d’autres solutions mais ils prennent souvent la plus simple. Ce n’est pas avec des discussions que tu feras changer les choses. Les plus faibles croiront ce que tu diras mais pas les autres. Tu comprendras alors pourquoi la guerre est inévitable.
-En parlant de guerre, il est temps d’en terminer avec celle-là.
-Dans ce cas-là, sors ce sabre de son fourreau. A moins que tu veuilles, encore une fois, vouloir faire ça de manière pacifique… Alors, je ne vois qu’une seule issue à ce combat ! "

Il se jeta sur moi sans se dire qu’il allait se battre avec sa progéniture. Je pris l’initiative de ne pas utiliser le sabre. Nous nous renvoyâmes chaque coup. Il frappait aussi fort aussi fort que moi. C’était comme si chaque impact retentissait dans l’air tel une onde de choc. Nous savions tous les deux que notre niveau était équivalent même si ce combat n’allait être que le seul et unique. Il essaya de prendre le dessus en me bousculant. Je me déviai de sa trajectoire pour l’attraper sous le menton à l’aide de ma première main. Je passai dans son dos et posai ma seconde main sur la première afin de renforcer la pression. D’un coup de pied, je frappai au niveau du muscle poplité pour lui faire mettre genou à terre. Je mis mon genou sur son dos et grâce à mes mains, lui effectuai une prise de soumission. De toutes mes forces, je fis pression sur son cou et son dos. J’entendis ses os craquer juste avant qu’il ne se relève. Immédiatement, je lâchai prise et montai sur ses épaules. J’étouffai sa tête en l’entourant autour de mes jambes. Il s’efforça de m’attraper mais je changeai, aussitôt, de prise. Je le fis basculer avec moi. Il s’envola jusqu’à l’autre bout du toit tandis que je retombai sur la pointe des pieds.
Je ne perdis pas une seule seconde et continuai mon assaut. Malheureusement, il me stoppa net avec une technique que je n’avais jamais vue. Il utilisa un portail, qui se matérialisa derrière moi, pour ainsi arriver derrière moi. Comme s’il était capable de se téléporter. En pleine course, je me retournai en dérapant sur le bitume. Il m’attrapa la face et me l’éclata contre le sol. Ce dernier se craquela sous l’impact. Du pied, il me retourna et sortit le sabre de son fourreau. Je l’en empêchai en faisant une roulade tout en le projetai à terre. J’immobilisai son bras entre mes jambes pour essayer de le garder au sol. Malgré cela, il se releva et agrippa mon armure avec son autre bras. Il me souleva en l’air et me fit retomber aussi violemment contre le sol.
Il me laissa le temps de me relever. Je grimaçai suite à ce choc. Il m’intimida avec une petite démonstration de ce qu’il pouvait faire. Il se téléporta de portail en portail à tel point que je n’arrivai plus à le suivre. Il privilégiait toujours la force brute à la rapidité mais grâce à cette technique, il arrivait à contrebalancer les deux. Soudain, il apparut sur mon flanc gauche. Son crochet droit me fit mettre un genou à terre. Il enchaîna avec un second coup que je bloquai du poing. Il se téléporta avant même que je ne riposte. Il commença à abuser de son avantage. Il se téléportait, me portait un coup et disparaissait à nouveau. Il se doutait que j’étais plus rapide que lui en combat au corps à corps. J’avais le temps de rien faire, même esquiver ses coups était compliqués. J’avais tout de même remarqué qu’il faisait un mouvement de la main gauche avant de se téléporter. Le dispositif qui lui permettait de faire ça était sans doute sur son poignet ou son avant-bras.
Je le sentis apparaître derrière moi. Je me brandis du sabre et me retournai tout en portant un coup. Il recula brusquement de plusieurs mètres. "Maintenant c’est sérieux. " dit-il en rigolant. Il continua à utiliser la même technique. Je le surpris en devinant où il allait apparaître. A partir de ce moment, je ne lui laissai plus la chance de se téléporter. Je ne m’arrêtai plus de le frapper sur différentes parties du corps. Jambes, torse, tête, il essaya de se protéger du mieux qu’il pouvait. En position de faiblesse, il tituba en baissant sa garde. J’en profitai pour placer un dernier coup de sabre au niveau du cou mais le stoppai à quelques centimètres de ce dernier. Il prit avantage de la situation en subtilisant le sabre tout en me mettant à terre.
Je me relevai aussitôt. J’évitai de justesse les quelques coups de sabre qu’il asséna. Je passai, in extremis, sous l’un d’eux. Je m’appuyai sur ma main gauche pour ne pas tomber tout en donnant un coup sur son bras à l’aide de mes jambes. Il lâcha le sabre que je récupérai, de la main droite, pendant que je me réceptionnai sur les pieds. Je le vis faire son mouvement avec la main gauche pour se téléporter. Je me mis en position lorsqu’il apparut, une fois de plus, derrière moi. Cette fois-ci, je ne lui laissai aucune échappatoire et lui tranchai le bras gauche d’un coup sec et rapide. Il recula en se tenant l’épaule, visiblement trop choqué pour hurler. Il trébucha du rebord et fit une chute de plusieurs mètres. Il s’écrasa au milieu de la rue, tel un poids mort.
Sans surprise, il se releva quelques secondes plus tard. Il abandonna le combat et se mit à fuir. Je dévalai le bâtiment pour le rejoindre en contrebas. Je le poursuivis tout le long de la rue. Dans toutes les ruelles qui la longeaient, je remarquai de nombreux humains. Ils lui bloquèrent l’accès, l’empêchant de me distancer. Au bout de la rue, ils s’amassèrent pour l’arrêter. Il se retourna vers moi au tout dernier moment. Le sabre transperça son abdomen. Il tomba contre moi. D’un coup sec, je lui retirai la lame. Il fit quelques pas en arrière avant de s’écrouler.

"Maintenant que tu l’as fait… Achève-moi… Mais sauras-tu garder la tête haute après avoir tué ton propre père ? dit-il en suffoquant.
-La personne que je vois aujourd’hui n’est pas mon père… Toutefois, tu as raison, je ne te tuerai pas… Par contre, je ne pourrai pas empêcher à eux de le faire, répondis-je en jetant le sabre. "

Les humains se jetèrent sur lui, le frappant à mains nues ou avec des armes. Il m’était difficile de regarder cette scène sans vouloir fermer les yeux. Cela allait contre ce que je voulais transmettre aux autres. Malgré ça, au fond de moi, je comprenais leur geste. Je préférai détourner mon regard vers le ciel en me disant que cette guerre versait enfin ces dernières gouttes de sang.


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