Note de la fic :
Publié le 09/05/2015 à 13:22:29 par llbartabacll
#23 : Le sacrifice d’un pour en sauver des milliards
356 ème Cycle – An 434
Une sirène discontinue me réveilla de mon lit d’hôpital. En levant mon regard, je ne m’attendais pas à me trouver dans ce genre de lieu, bien au contraire. Il ne restait plus que des restes du bâtiment dans lequel je me trouvais. Je constatai immédiatement que mon second bras était de nouveau là. C’était bien plus que seulement le ressentir. Je pouvais le toucher, le caresser… Comme si tous ces événements n’avaient pas eu lieu. Grace à cela, je me mis en tête que tout ça n’était que le fruit de mon imagination. A peine le pied posé au sol, les murs se mirent à se désintégrer un par un, me laissant face à une vue mêlant magnificence et horreur. Mes yeux se rivèrent sur l’arrivée d’une de ces machines de Genesis. Les derniers bâtiments encore debout s’effondrèrent sur eux même lorsque la machine se posa sur la terre ferme. Instinctivement, je me dirigeai vers celle-ci. Je savais parfaitement que ce n’était qu’un rêve, mais comme tout rêve, il devait avoir une signification… Je me devais de la trouver.
Un bruit mécanique se faisait de plus en plus présent au fur et à mesure que je me rapprochais de l’ossature. Ce dernier, devenant à la limite de l’assourdissant, explosa en une onde de choc qui me mit à terre. Après quelques secondes, le bruit se mit à recommencer. Outre le fait que la machine était à présent activée, le décor avait, également, quelque peu changé. Une dizaine de cadavres se trouvaient ici et là. Je repris ma route sans me poser de questions. Comme je m’en doutais, le bruit se transforma, de nouveau, en onde de choc. Je tombai de nouveau devant la puissance de cette dernière. Le décor changea aussitôt. Dorénavant, c’était une centaine de cadavres qui gisaient sur le sol. L’opération se répéta de nombreuses fois. Je n’arrivais même plus à compter les cadavres. Je me mis à courir en les voyants s’accumuler peu à peu. Il y en avait partout. Non seulement les alentours en étaient remplis, mais ils se trouvaient également en travers de mon chemin. Je manquai à maintes reprises de chuter en heurtant certains d’entre eux. J’étais proche d’atteindre la machine lorsqu’une dernière onde de choc m’envoya rejoindre les morts.
Je me réveillai en sursaut avant qu’une nouvelle sirène ne résonne. L’endroit était exactement le même, comme si j’étais revenu dans le passé. Mon intuition se confirma lorsque les murs disparurent une fois posé pied à terre. Je ne perdis pas de temps à regarder la machine et me dirigeai immédiatement vers elle. Sachant ce qui allait se passer, je fis front devant la première onde de choc. Cette variante modifia tout de même le décor, mais d’une autre façon. Les cadavres étaient, cette fois-ci, bel et bien vivants, me regardant fixement. Ils étaient de plus en plus nombreux à chaque fois qu’une onde de choc me touchait. D’un rapide coup d’œil en arrière, je remarquai qu’ils me suivaient tous. Lorsque j’avançais, ils avançaient et même chose quand je m’arrêtais.
J’arrivai indemne devant l’immense ossature de métal. Un rayon sortait de cette dernière et allait sous terre Il puisait, certainement, les ressources de la Terre pour la rendre inhabitable. Quant aux êtres vivants que j’avais croisés, ils étaient tous derrière moi. Je compris qu’ils représentaient tous les êtres humains et qu’ils étaient là pour me soutenir. Comme pour me dire que j’étais leur dernier espoir pour éviter cette catastrophe. Je me retournai vers le rayon. J’avais l’impression qu’une voix s’en dégageait mais sans que je puisse la comprendre. Brusquement, ils m’attrapèrent et me jetèrent, dès-lors, dans le rayon de la machine. Je vis mon apparence changer en quelques secondes jusqu’à atteindre celle du combat contre Shadad… Un bras en moins et une mort me tendant les bras.
Je repris mes esprits dans ce qui semblait être un tube cryogénique. J’avais déjà expérimenté cette technique auparavant. Exodus s’en servait pour les cas les plus graves. Le patient était plongé dans un sommeil profond et recevait des injections par intraveineuse dans le but de le régénérer de ses blessures. Le tout étant géré automatiquement par une I.A. La porte s’ouvrit à mon réveil, me permettant de m’en dégager. Je retirai les quelques perfusions lorsqu’une douleur traversa l’entièreté de mon corps. Je tombai immédiatement au sol, commençant à convulser. Le Docteur arriva rapidement dans la pièce. Il me prit dans ses bras et me posa sur un siège. Il me piqua avec une seringue. La douleur s’estompa peu à peu.
"Le produit qu’elle contient est un puissant inhibiteur de douleur. C’est le seul moyen qui te reste hors du tube cryogénique.
-Comment ça le seul moyen ?
-Les tubes cryogéniques soignent les blessés graves… Pas ceux qui sont déjà condamnés… Tu vas mourir, Jake. Dans un tel état, le tube peut seulement te garder en vie. Sans le tube, la douleur est trop forte pour que tu puisses continuer. Ces seringues peuvent temporairement t’aider mais tôt ou tard elles ne te feront plus aucun effet. Tu mourras quoiqu’il arrive…
-… Alors pourquoi m’avoir sorti du tube… ?
-Ce n’est pas moi qui aie fait ce choix…. Ni même l’I.A…. C’est toi-même qui as choisi d’en sortir…
-Et vous n’allez pas vous opposer à ça ?
-Tu veux sauver la Terre. Tu ne souhaites pas rester là-dedans, même si cela te permettrait de vivre encore un peu. Si tu as fait ce choix c’est pour permettre à d’autres de continuer à vivre. Je ne peux pas t’empêcher de le réaliser. J’espère juste que tu y arriveras, finit-il en me donnant quelques seringues. "
Il quitta mon chevet pour me laisser seul dans la pièce. En me regardant dans le miroir, je ne vis qu’une dépouille encore en vie… Le corps mutilé et le visage méconnaissable. Entre ce rêve et les mots du Docteur, il ne restait plus qu’une solution pour moi. Je n’avais plus peur de mourir… Plus maintenant. Je savais, à présent, ce qui me restait à faire. Sans perdre une minute, je me dirigeai auprès d’Ève. Elle était scotchée devant les panneaux de contrôle.
"Ahern a disparu du radar… Ça fait plusieurs heures qu’il est introuvable.
-Il s’en est pris à Keops, pas vrai ?
-Tout ça pour venger ses coéquipiers… Je lui avais pourtant dit…
-C’était son choix, tu t’en doutais qu’il n’allait pas t’écouter. On continue à suivre le plan. Ahern a fait sa part, à nous de le faire le reste.
-Nous ? Tu ne feras rien dans un tel état.
-Ne commence pas avec ça. Tout comme Ahern, j’ai fait mon choix et ton avis n’y changera rien.
-Tu n’aurais pas dû sortir de ce tube… Mais, quelque part, je me doutais que le contraire arriverait…
-Regarde-moi, dis-je en la retournant. Tu sais pertinemment pourquoi je dois faire ça. Tu as beau vouloir me protéger, cette fois tu dois comprendre que c’est la fin. Il n’y a qu’une seule solution et grâce à elle on stoppera cette guerre une bonne fois pour toute. La mort n’est qu’une banalité si on n’oublie pas ceux qu’on a perdus… Quoiqu’il arrive, ils seront toujours là pour nous soutenir… D’accord ?
-… Très bien… Je m’occuperai de mon père… "
Nous nous équipâmes en vitesse. Ève me donna mon sabre qu’elle avait soigneusement gardé. "Je n’en ai plus besoin maintenant, prend-le. " lui répondis-je. Je décidai de garder la même armure même si elle ne fonctionnait même plus. Je pris le strict minimum, à savoir un codec ainsi que les seringues. Nous embarquâmes dans l’un des derniers vaisseaux du QG. La première machine c’était posé là où tout avait commencé, New York. Les autres étaient sur d’autres continents. Selon Ève, la destruction d’une seule d’entre-elle devait perturber toutes les autres. J’étais donc chargé de détruire cette machine pour ainsi empêcher les autres de faire leur terrible devoir. Nous mîmes quelques minutes pour rejoindre New York. Ève me déposa non loin de ladite machine. Dans un silence pesant, elle reparti aussitôt... Aucuns mots d’adieu, simplement un regard entre nous deux.
L’endroit où elle m’avait laissé ressemblait beaucoup à celui dont j’avais rêvé. Les buildings étaient presque à l’identique ainsi que les environs. C’était comme si le rêve avait prédit ce qui allait arriver. Les douleurs revenant petit à petit, je me mis rapidement en chemin jusqu’à mon objectif. La route était complètement fissurée sous les tremblements incessants produits par la machine. J’arrivai aisément sous l’ossature de métal. Par précaution, je m’injectai une dose d’antidouleur. Comme dans le rêve, le rayon était bel et bien là. Le seul problème était de trouver comment entrer à l’intérieur de cette immense structure métallique.
"Je vois que tu es toujours en vie, déclara quelqu’un par le codec.
-C’est bien toi, Manius ? Où tu es ?
-Toujours sur Gliese mais ça ne va pas dire que je ne peux pas t’aider, répondit-il en faisant apparaître un portail derrière moi. Le reste est entre tes mains. J’espère que l’on se reverra une fois que nos guerres seront terminées.
-Ce sera dans un autre monde alors…
-Est-ce un au revoir ?
-Plutôt un adieu…
-… Ils seront fiers de toi mais ça tu le sais dé… "
Des tirs provenant de Manius coupèrent subitement la transmission. Je ne perdis pas de temps et traversai le portail. Je fus étonné en arrivant dans une salle qui semblait bien plus grande que la machine. C’était comme si le portail m’avait emmené autre part. Pourtant, je reconnus le même bruit mécanique que dans le rêve. Celui-ci se répétait inlassablement. Dans la salle, un couloir se dessina avec au bout de ce dernier, mon objectif. Je fis le premier pas lorsqu’un système de sécurité se déclencha. Des armes se déployèrent de part et d’autre du couloir. Elles ne tiraient pas tant que je n’avançais pas. Mes premiers pas furent fatals, je chutai sous les tirs.
Du bout des doigts, je pris les quelques seringues qu’il me restait. Je m’injectai trois doses pour stopper la douleur. Je me relevai fébrilement. A chaque fois que les armes me mirent à terre, je m’injectai une nouvelle dose. Finalement, je passai le rideau d’armes. Je m’effondrai devant mon objectif. Les dernières seringues ne me firent aucun effet. Je me mis à convulser et à cracher des litres de sang. D’un seul bras, je rampai jusqu’à mon objectif. Je m’aidai d’un socle pour me relever. Ce dernier contenait un artefact protégé par un rayon. C’était certainement de là que venait la puissance de ces machines.
Dans un dernier moment de réflexion, j’hésitai à contacter Ève mais je ne le fis pas. Je préférai jeter le codec pour éviter qu’elle ne le fasse à ma place. J’essayai de prendre l’artefact mais le rayon m’empêcha de l’atteindre. Les convulsions devenaient de plus en plus fortes. Dans l’effort, ma main traversa le rayon. L’armure, qui protégeait mon membre, se désintégra sur le champ. J’agrippai enfin l’artefact. De ma main, il ne restait plus que la chair à vif. Peu à peu, je ramenai l’artefact vers moi. Le bruit mécanique se mit à dérailler dans un son strident. Dans un hurlement de rage, je réussis à extraire l’artefact. Une explosion s’en suivi.
Je compris que c’était la fin. J’avais enfin réussi, je pouvais définitivement m’éteindre. Après tout ça, j’acceptais que la mort m’emporte avec elle… Aucune larme ne sortit de mes yeux… Je n’en avais plus la force… Un sentiment d’accomplissement m’envahit le corps. C’est le sourire aux lèvres que je fermai définitivement mes yeux… Finalement, ce moment n’aura jamais été aussi reposant qu’à cet instant précis.
356 ème Cycle – An 434
Une sirène discontinue me réveilla de mon lit d’hôpital. En levant mon regard, je ne m’attendais pas à me trouver dans ce genre de lieu, bien au contraire. Il ne restait plus que des restes du bâtiment dans lequel je me trouvais. Je constatai immédiatement que mon second bras était de nouveau là. C’était bien plus que seulement le ressentir. Je pouvais le toucher, le caresser… Comme si tous ces événements n’avaient pas eu lieu. Grace à cela, je me mis en tête que tout ça n’était que le fruit de mon imagination. A peine le pied posé au sol, les murs se mirent à se désintégrer un par un, me laissant face à une vue mêlant magnificence et horreur. Mes yeux se rivèrent sur l’arrivée d’une de ces machines de Genesis. Les derniers bâtiments encore debout s’effondrèrent sur eux même lorsque la machine se posa sur la terre ferme. Instinctivement, je me dirigeai vers celle-ci. Je savais parfaitement que ce n’était qu’un rêve, mais comme tout rêve, il devait avoir une signification… Je me devais de la trouver.
Un bruit mécanique se faisait de plus en plus présent au fur et à mesure que je me rapprochais de l’ossature. Ce dernier, devenant à la limite de l’assourdissant, explosa en une onde de choc qui me mit à terre. Après quelques secondes, le bruit se mit à recommencer. Outre le fait que la machine était à présent activée, le décor avait, également, quelque peu changé. Une dizaine de cadavres se trouvaient ici et là. Je repris ma route sans me poser de questions. Comme je m’en doutais, le bruit se transforma, de nouveau, en onde de choc. Je tombai de nouveau devant la puissance de cette dernière. Le décor changea aussitôt. Dorénavant, c’était une centaine de cadavres qui gisaient sur le sol. L’opération se répéta de nombreuses fois. Je n’arrivais même plus à compter les cadavres. Je me mis à courir en les voyants s’accumuler peu à peu. Il y en avait partout. Non seulement les alentours en étaient remplis, mais ils se trouvaient également en travers de mon chemin. Je manquai à maintes reprises de chuter en heurtant certains d’entre eux. J’étais proche d’atteindre la machine lorsqu’une dernière onde de choc m’envoya rejoindre les morts.
Je me réveillai en sursaut avant qu’une nouvelle sirène ne résonne. L’endroit était exactement le même, comme si j’étais revenu dans le passé. Mon intuition se confirma lorsque les murs disparurent une fois posé pied à terre. Je ne perdis pas de temps à regarder la machine et me dirigeai immédiatement vers elle. Sachant ce qui allait se passer, je fis front devant la première onde de choc. Cette variante modifia tout de même le décor, mais d’une autre façon. Les cadavres étaient, cette fois-ci, bel et bien vivants, me regardant fixement. Ils étaient de plus en plus nombreux à chaque fois qu’une onde de choc me touchait. D’un rapide coup d’œil en arrière, je remarquai qu’ils me suivaient tous. Lorsque j’avançais, ils avançaient et même chose quand je m’arrêtais.
J’arrivai indemne devant l’immense ossature de métal. Un rayon sortait de cette dernière et allait sous terre Il puisait, certainement, les ressources de la Terre pour la rendre inhabitable. Quant aux êtres vivants que j’avais croisés, ils étaient tous derrière moi. Je compris qu’ils représentaient tous les êtres humains et qu’ils étaient là pour me soutenir. Comme pour me dire que j’étais leur dernier espoir pour éviter cette catastrophe. Je me retournai vers le rayon. J’avais l’impression qu’une voix s’en dégageait mais sans que je puisse la comprendre. Brusquement, ils m’attrapèrent et me jetèrent, dès-lors, dans le rayon de la machine. Je vis mon apparence changer en quelques secondes jusqu’à atteindre celle du combat contre Shadad… Un bras en moins et une mort me tendant les bras.
Je repris mes esprits dans ce qui semblait être un tube cryogénique. J’avais déjà expérimenté cette technique auparavant. Exodus s’en servait pour les cas les plus graves. Le patient était plongé dans un sommeil profond et recevait des injections par intraveineuse dans le but de le régénérer de ses blessures. Le tout étant géré automatiquement par une I.A. La porte s’ouvrit à mon réveil, me permettant de m’en dégager. Je retirai les quelques perfusions lorsqu’une douleur traversa l’entièreté de mon corps. Je tombai immédiatement au sol, commençant à convulser. Le Docteur arriva rapidement dans la pièce. Il me prit dans ses bras et me posa sur un siège. Il me piqua avec une seringue. La douleur s’estompa peu à peu.
"Le produit qu’elle contient est un puissant inhibiteur de douleur. C’est le seul moyen qui te reste hors du tube cryogénique.
-Comment ça le seul moyen ?
-Les tubes cryogéniques soignent les blessés graves… Pas ceux qui sont déjà condamnés… Tu vas mourir, Jake. Dans un tel état, le tube peut seulement te garder en vie. Sans le tube, la douleur est trop forte pour que tu puisses continuer. Ces seringues peuvent temporairement t’aider mais tôt ou tard elles ne te feront plus aucun effet. Tu mourras quoiqu’il arrive…
-… Alors pourquoi m’avoir sorti du tube… ?
-Ce n’est pas moi qui aie fait ce choix…. Ni même l’I.A…. C’est toi-même qui as choisi d’en sortir…
-Et vous n’allez pas vous opposer à ça ?
-Tu veux sauver la Terre. Tu ne souhaites pas rester là-dedans, même si cela te permettrait de vivre encore un peu. Si tu as fait ce choix c’est pour permettre à d’autres de continuer à vivre. Je ne peux pas t’empêcher de le réaliser. J’espère juste que tu y arriveras, finit-il en me donnant quelques seringues. "
Il quitta mon chevet pour me laisser seul dans la pièce. En me regardant dans le miroir, je ne vis qu’une dépouille encore en vie… Le corps mutilé et le visage méconnaissable. Entre ce rêve et les mots du Docteur, il ne restait plus qu’une solution pour moi. Je n’avais plus peur de mourir… Plus maintenant. Je savais, à présent, ce qui me restait à faire. Sans perdre une minute, je me dirigeai auprès d’Ève. Elle était scotchée devant les panneaux de contrôle.
"Ahern a disparu du radar… Ça fait plusieurs heures qu’il est introuvable.
-Il s’en est pris à Keops, pas vrai ?
-Tout ça pour venger ses coéquipiers… Je lui avais pourtant dit…
-C’était son choix, tu t’en doutais qu’il n’allait pas t’écouter. On continue à suivre le plan. Ahern a fait sa part, à nous de le faire le reste.
-Nous ? Tu ne feras rien dans un tel état.
-Ne commence pas avec ça. Tout comme Ahern, j’ai fait mon choix et ton avis n’y changera rien.
-Tu n’aurais pas dû sortir de ce tube… Mais, quelque part, je me doutais que le contraire arriverait…
-Regarde-moi, dis-je en la retournant. Tu sais pertinemment pourquoi je dois faire ça. Tu as beau vouloir me protéger, cette fois tu dois comprendre que c’est la fin. Il n’y a qu’une seule solution et grâce à elle on stoppera cette guerre une bonne fois pour toute. La mort n’est qu’une banalité si on n’oublie pas ceux qu’on a perdus… Quoiqu’il arrive, ils seront toujours là pour nous soutenir… D’accord ?
-… Très bien… Je m’occuperai de mon père… "
Nous nous équipâmes en vitesse. Ève me donna mon sabre qu’elle avait soigneusement gardé. "Je n’en ai plus besoin maintenant, prend-le. " lui répondis-je. Je décidai de garder la même armure même si elle ne fonctionnait même plus. Je pris le strict minimum, à savoir un codec ainsi que les seringues. Nous embarquâmes dans l’un des derniers vaisseaux du QG. La première machine c’était posé là où tout avait commencé, New York. Les autres étaient sur d’autres continents. Selon Ève, la destruction d’une seule d’entre-elle devait perturber toutes les autres. J’étais donc chargé de détruire cette machine pour ainsi empêcher les autres de faire leur terrible devoir. Nous mîmes quelques minutes pour rejoindre New York. Ève me déposa non loin de ladite machine. Dans un silence pesant, elle reparti aussitôt... Aucuns mots d’adieu, simplement un regard entre nous deux.
L’endroit où elle m’avait laissé ressemblait beaucoup à celui dont j’avais rêvé. Les buildings étaient presque à l’identique ainsi que les environs. C’était comme si le rêve avait prédit ce qui allait arriver. Les douleurs revenant petit à petit, je me mis rapidement en chemin jusqu’à mon objectif. La route était complètement fissurée sous les tremblements incessants produits par la machine. J’arrivai aisément sous l’ossature de métal. Par précaution, je m’injectai une dose d’antidouleur. Comme dans le rêve, le rayon était bel et bien là. Le seul problème était de trouver comment entrer à l’intérieur de cette immense structure métallique.
"Je vois que tu es toujours en vie, déclara quelqu’un par le codec.
-C’est bien toi, Manius ? Où tu es ?
-Toujours sur Gliese mais ça ne va pas dire que je ne peux pas t’aider, répondit-il en faisant apparaître un portail derrière moi. Le reste est entre tes mains. J’espère que l’on se reverra une fois que nos guerres seront terminées.
-Ce sera dans un autre monde alors…
-Est-ce un au revoir ?
-Plutôt un adieu…
-… Ils seront fiers de toi mais ça tu le sais dé… "
Des tirs provenant de Manius coupèrent subitement la transmission. Je ne perdis pas de temps et traversai le portail. Je fus étonné en arrivant dans une salle qui semblait bien plus grande que la machine. C’était comme si le portail m’avait emmené autre part. Pourtant, je reconnus le même bruit mécanique que dans le rêve. Celui-ci se répétait inlassablement. Dans la salle, un couloir se dessina avec au bout de ce dernier, mon objectif. Je fis le premier pas lorsqu’un système de sécurité se déclencha. Des armes se déployèrent de part et d’autre du couloir. Elles ne tiraient pas tant que je n’avançais pas. Mes premiers pas furent fatals, je chutai sous les tirs.
Du bout des doigts, je pris les quelques seringues qu’il me restait. Je m’injectai trois doses pour stopper la douleur. Je me relevai fébrilement. A chaque fois que les armes me mirent à terre, je m’injectai une nouvelle dose. Finalement, je passai le rideau d’armes. Je m’effondrai devant mon objectif. Les dernières seringues ne me firent aucun effet. Je me mis à convulser et à cracher des litres de sang. D’un seul bras, je rampai jusqu’à mon objectif. Je m’aidai d’un socle pour me relever. Ce dernier contenait un artefact protégé par un rayon. C’était certainement de là que venait la puissance de ces machines.
Dans un dernier moment de réflexion, j’hésitai à contacter Ève mais je ne le fis pas. Je préférai jeter le codec pour éviter qu’elle ne le fasse à ma place. J’essayai de prendre l’artefact mais le rayon m’empêcha de l’atteindre. Les convulsions devenaient de plus en plus fortes. Dans l’effort, ma main traversa le rayon. L’armure, qui protégeait mon membre, se désintégra sur le champ. J’agrippai enfin l’artefact. De ma main, il ne restait plus que la chair à vif. Peu à peu, je ramenai l’artefact vers moi. Le bruit mécanique se mit à dérailler dans un son strident. Dans un hurlement de rage, je réussis à extraire l’artefact. Une explosion s’en suivi.
Je compris que c’était la fin. J’avais enfin réussi, je pouvais définitivement m’éteindre. Après tout ça, j’acceptais que la mort m’emporte avec elle… Aucune larme ne sortit de mes yeux… Je n’en avais plus la force… Un sentiment d’accomplissement m’envahit le corps. C’est le sourire aux lèvres que je fermai définitivement mes yeux… Finalement, ce moment n’aura jamais été aussi reposant qu’à cet instant précis.