Note de la fic :
Quand Viendra l'An Mille après l'An Mille (Vae Victis)
Par : Conan
Genre : Action, Réaliste
Statut : C'est compliqué
Chapitre 17
Publié le 22/02/2014 à 17:39:52 par Conan
A onze heure, après que la nuée de pompistes se soit précipitée sur les réservoirs des véhicules afin d'y faire couler le liquide d'énergie, après que tous les camions de la colonne aient été rassasiés, un à un, après que les hommes eurent rembarqués à l'arrière et que les quinze-mille litres d'essences aient été engloutis, les véhicules se remettent en ordre de marche, rapidement. Les conducteurs font manœuvrer leurs monstres d'acier si habilement dans cette rue exiguë coincée entre les immenses blocs de métal et de béton que l'on se rend compte de leur dextérité acquise pendant toutes ces années à ne conduire que leurs camions. Combien d'hommes ont-ils envoyés sur le front ? Combien de milliers de tonnes de matériel ont-ils acheminées ? Combien de régiments, de bataillons, de brigades ont-ils vu défiler ? De soldats au regard triste et sombre, au visage noirci par la saleté, aux doigts entaillés par le fer et la pierre, au bottes usées par la marche et la course, le dos courbé sous le poids de leur paquetage, leurs pantalons et leurs vestes rapiécés tant de fois que leur couleur originelle n'est même plus visible.
Le convoi se remet en chemin. A l'autre bout de la ville-usine, les grandes portes s'ouvrent sur une nouvelle route, ligne droite de bitume se perdant jusqu'aux limites de l'horizon morne et chaotique, et tandis que les camions passent cette frontière irréelle entre la civilisation industrielle et la sauvagerie rétrograde, le chef de poste reste figé au garde-à-vous sur le côté de la chaussée, saluant ces pauvres âmes qui partent vers le nord.
Dans la caisse, les hommes se rendorment, plus par lassitude que par fatigue réelle. Et même s'ils savent que le réveil leur sera d'autant plus fatal, ils veulent échapper à ce monde, ne serait-ce que pour quelques heures. Alors, par le biais de ce bonheur artificiel, ils rentrent le nez dans le col de leurs vestes ou de leurs manteaux, replient leurs jambes vers eux, et rejoignent les bras de Morphée, apaisés.
-Jusqu'où pourrez-vous nous emmener ? Demande le capitaine Berger.
Sans quitter des yeux le ciel bas et inquiétant qui plane au-dessus de l'horizon, Bougnac grommelle :
-A une vingtaine de bornes dans le meilleur des cas, à soixante dans le pire. De toutes les manières, j'pourrais pas aller plus loin qu'en proche banlieue. Mais n'vous en faites pas, je connais les coins infectés par les Parias, et j'ferais en sorte de vous déposer le plus loin possible de leurs nids.
Sur le bas-côté, un grand chêne mort tremble sous le vent. Son écorce noircie s'envole petit-à-petit en une poudre foncée qui tournoie dans les airs. Le bruissement de ses branches fait tanguer la corde qui y est attachée, et au bout de celle-ci, le corps d'un pendu en état de décomposition. La mâchoire ouverte et les vêtements en lambeaux, il fixe la route de ses grandes orbites.
Le convoi se remet en chemin. A l'autre bout de la ville-usine, les grandes portes s'ouvrent sur une nouvelle route, ligne droite de bitume se perdant jusqu'aux limites de l'horizon morne et chaotique, et tandis que les camions passent cette frontière irréelle entre la civilisation industrielle et la sauvagerie rétrograde, le chef de poste reste figé au garde-à-vous sur le côté de la chaussée, saluant ces pauvres âmes qui partent vers le nord.
Dans la caisse, les hommes se rendorment, plus par lassitude que par fatigue réelle. Et même s'ils savent que le réveil leur sera d'autant plus fatal, ils veulent échapper à ce monde, ne serait-ce que pour quelques heures. Alors, par le biais de ce bonheur artificiel, ils rentrent le nez dans le col de leurs vestes ou de leurs manteaux, replient leurs jambes vers eux, et rejoignent les bras de Morphée, apaisés.
-Jusqu'où pourrez-vous nous emmener ? Demande le capitaine Berger.
Sans quitter des yeux le ciel bas et inquiétant qui plane au-dessus de l'horizon, Bougnac grommelle :
-A une vingtaine de bornes dans le meilleur des cas, à soixante dans le pire. De toutes les manières, j'pourrais pas aller plus loin qu'en proche banlieue. Mais n'vous en faites pas, je connais les coins infectés par les Parias, et j'ferais en sorte de vous déposer le plus loin possible de leurs nids.
Sur le bas-côté, un grand chêne mort tremble sous le vent. Son écorce noircie s'envole petit-à-petit en une poudre foncée qui tournoie dans les airs. Le bruissement de ses branches fait tanguer la corde qui y est attachée, et au bout de celle-ci, le corps d'un pendu en état de décomposition. La mâchoire ouverte et les vêtements en lambeaux, il fixe la route de ses grandes orbites.
Commentaires
- Droran
24/02/2014 à 18:42:14
Les Parias sont des mutants, dans le genre "la colline à des yeux" ?
Le chapitre précédent était vraiment bon, très intéressant. J'ai encore un peu de mal à retenir tous les noms, mais ça va finir par renter.
Il y a quelques fautes par-ci par-là, mais rien de méchant. Le fond est le plus important. Je retiens juste dans ce chapitre la première phrase, bien longue et pleine de répétitions du mot "après".
:sweet: