La mort est l'objet principal d'une vie. Quoiqu'il arrive, nous mourrons tous, on ne peut l'éviter, c'est une fatalité. Toute personne qui vit, meurt. Le destin d'une personne se dessine alors à sa naissance : Il va mourir. Et, pour la plupart d'entre nous, la mort nous effraie. On ne veut pas mourir, et on fait tout pour vivre le plus longtemps possible, espérant que, grâce à un quelconque miracle, la mort ne nous rattrapera pas. Nous nous berçons dans nos propres illusions, comme pour retarder l'échéance. Cependant, pourquoi avons nous si peur de la mort ? Toute chose a un début et une fin, et dans ce sens, la mort est donc la fin de notre histoire. Alors pourquoi en avoir peur ? Les histoires sont, bien qu'elles aient toute une fin, éternelles. Ainsi, nous sommes, finalement, tous des histoires différentes, avec une fin commune, qu'est la mort. Mais, pourquoi vous dis-je ça, me direz vous ? Qui suis-je ? Je vais vous le dire.

Mon nom est Baile O'Conner. Je suis né le 7 Novembre 1995 à Londonderry, une cité de l'Irlande du Nord. Je suis marié depuis 4ans déjà et vis en Thaïlande, à Khi Hakin. J'y suis d'ailleurs Enquêteur de police, au sein de la brigade de répression criminelle. J'ai déjà eu affaire à la mort de nombreuses fois, de trop nombreuses fois. Peut-être suis-je alors devenu insensible à celle-ci ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que j'ai appris à la comprendre, à la relativiser. Je n'en ai plus peur. Plus pour moi, tout du moins.

En réalité, je ne sais pas vraiment qui je suis. Nous avons tous nos vices cachés. Tout homme sur Terre a au moins deux visages, sans forcément le savoir. C'est ce que j'ai appris tout au long de ma vie. Moi, je ne connais pas mon deuxième visage. Peut-être qu'au fond de moi, je ne suis pas fait pour être policier. Peut-être suis-je, en réalité, un homme empli de haine, assoiffé de sang, désireux de faire souffrir les personnes autour de moi. Je n'en ai guère l'impression, et je ne saurais probablement pas qui je suis, qui est l'autre Baile O'Conner. Mais je ne le souhaite pas. Quoi de plus triste qu'une histoire où tout ne vous est pas révélé ? Le mystère est alors entretenu, jusqu'à l'apparition de la frustration, où l'on pense avoir été trompé, où l'on se dit qu'on ne saura finalement jamais le fond de la chose. Ce dont j'ai peur ? C'est probablement de cette frustration là. L'ignorance, c'est sûrement la chose la plus abominable de ce monde, et je ne veux pas que mon histoire se termine dans l'ignorance.