Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Rouge Sang


Par : Leyoh
Genre : Polar, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 14 : 2 - 7


Publié le 12/05/2014 à 19:48:30 par Leyoh

- Déjà ?
- Le plus tôt sera le mieux.

Samran me fixa avec un air surpris et légèrement méprisant, comme si j'avais dit quelque de stupide. C'est sous mon regard interrogateur qu'il décida d'expliquer son air.

- Après ce qu'il vient de se passer avec le notaire, je doute que tu obtiennes ton mandat.
- Nous ne sommes pas obligés de lui dire.

Samran haussa un sourcil en ayant un mouvement de recul. Je comprenais son étonnement, il était vrai que je n'avais pas pour habitude de cacher quoi que ce soit, y compris mes propres erreurs. Mais, cette fois.. C'était différent. Mon erreur était trop importante et je n'avais pas le temps de l'assumer. Il fallait mentir, ou plutôt... La dissimuler.

- Tu crois vraiment que ne rien dire suffira ?
- Oui.
- Le notaire a très certainement déjà contacté le procureur - ou je-ne-sais-qui - pour te mettre à pied.
- C'est un risque à prendre.

Il baissa les yeux, en soupirant exaspéré.

- On va passer au commissariat et profiter de notre petite bagarre pour inventer une histoire. On dira... Qu'il nous a jeté des objets au visage et que, en tant que légitime défense, tu l'as un peu malmené...

Je souris. J'avais bien senti que cela ne lui plaisait pas du tout, mais il avait décidé de le faire, pour moi.

- Merci.
- Ouais, ouais...

Il fit un geste de la main pour me montrer sa contrariété, sa fierté en ayant surement prit un coup. Il démarra le moteur et repartit vers le commissariat.

Une fois arrivés sur place, il se gara, coupa le moteur et se tourna vers moi.

- Bon, t'oublie pas, tu ne dis rien tant qu'on...
- Tant qu'on ne me pose pas de questions, je sais.

Samran me regardait avec un air déterminé, tandis que j'avais l'impression d'être un enfant qui voulait cacher des choses à sa mère à l'aide de son père. Nous sortions tous deux de la voiture pour rejoindre le commissariat. Une fois à l'intérieur, nous vîmes quelqu'un à l'accueil, un civil. L'agent à l'entrée nous pointa alors du doigt. Le civil s'approcha de nous.

- C'est bien vous qui vous occupez de l'affaire Johns ?
- C'est exact.
- D'accord. Je suis Mike Johns, l'unique héritier d'Ariette Johns.

Samran et moi nous regardions alors droit dans les yeux. Il était venu directement à nous, alors qu’il savait probablement qu’il serait désigné suspect d’office. Était-ce une ruse pour brouiller les pistes, ou était-il tout simplement idiot ? Il ne nous fallait que peu de temps pour le découvrir. Je le regardai alors.

- Et bien, très bien, monsieur Johns, permettez-vous que nous procédions à un petit interrogatoire ?
- Quoi !? Mais, je suis juste venu pour identifier le corps, et…
- Non, non, rassurez-vous, c’est seulement la procédure, vous savez, la routine quoi…
- Mais, je n’ai pas le temps, et puis…
- Ne vous inquiétez pas, cela ne durera guère longtemps.

Je posai une main sur son épaule, et lui indiquai le chemin à prendre de l’autre. Il me regardait, un peu intimidé, et décida de suivre le chemin que lui désignait ma main sans trop faire de commentaire. Il entra dans la petite salle sombre, suivi de près par Samran et moi. Je l’invitai à s’asseoir, chose qu’il fit sans trop se faire prier. Je pris place devant lui, tandis que Samran restait debout, dans un coin. Le coup du bon et du méchant flic, un classique. Mais cette fois-ci, qui sera le bon ou le mauvais flic ?

- Alors, monsieur Johns… Où étiez-vous la nuit dernière entre 23h et 2h du matin ?
- Euh… Je… Attendez, je ne me souviens plus trop… J’étais…
- Ne réfléchissez pas trop, monsieur Johns, dîtes nous juste où vous étiez et un quelconque moyen de vérifier l’info.
- Et bien… J’étais chez ma petite amie… Enfin, dans ma… Euh, je veux dire…
- Vous êtes un piètre menteur, monsieur Johns.
- Je ne mens pas !

Je me tournai vers Samran, et lui fit signe de laisser couler. Je vois qu’il avait bel et bien compris le petit jeu que je voulais jouer.

- Moi je vous crois, monsieur Johns.

Il me regarda alors. C’est-à-ce moment que je compris que nous n’avions pas à faire au meilleur joueur de poker du monde. Ce fut rapide, mais j’aperçu un petit sourire s’afficher sur son visage avant de disparaître rapidement. C’était lui, j’en étais sûr. Et mes intuitions ne se trompaient tout simplement jamais.


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