Note de la fic :
The Fate of the Doctor
Par : Fallavier
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué
Chapitre 9 : Novus Rex, Nova Lex
Publié le 20/01/2014 à 19:31:11 par Fallavier
« Vous partez, donc » se contenta de dire Caius.
Le neveu de l'ancien Commandant avait revêtu l'armure du commandement de la dix-neuvième garnison. À ses côtés se tenaient Marcus et Titus, les deux Commandants qui étaient venus en renfort. Je me demande encore aujourd'hui comment ils arrivaient à ne pas trembler de froid, vêtus comme ils étaient, leurs jambes complètement dévoilées. Pour ma part, je mourais de froid, même emmitouflée dans le lourd manteau beige dont le Docteur m'avait drapée. Je me sentais pleins de remords à porter son propre manteau alors qu'il grelottait, simplement vêtu de son veston brun en tweed. Mais bon, qui serais-je pour refuser la galanterie d'un homme ?
« On dirait bien, trembla le Docteur.
– Et... vous partez dans cette... boîte bleue ? demanda Marcus en haussant l'un de ses sourcils blonds.
– Exactement.
– Et, comment ?
– Vous verrez bien, Commandant ! »
Le Docteur me prit par la main et s'approcha du Tardis. Il le caressa d'un air rêveur, avant d'ouvrir légèrement la porte. Mais, avant de m'y entraîner, il se tourna une dernière fois vers les trois Commandants.
« Encore désolé pour votre oncle, Commandant Caius, dit mon ami.
– C'était un parjure, soupira le jeune homme. Il n'aura rien fait d'autre que de me vociférer dessus, finalement. Il ne me manquera pas.
– C'était quand même votre oncle, m'entendis-je soudain dire.
– Je sais ce qu'il a été pour moi, ma Dame.
– Moi aussi j'ai perdu quelqu'un. L'un de mes frères. Lui aussi, n'arrêtait pas de me vociférer dessus. Mais c'est quand il est parti que je me suis rendu compte qu'il me manquait.
– Peut-être, ma Dame. Peut-être... Ç'aura été un plaisir de vous avoir rencontrée, Catrin.
– Un plaisir partagé, parvins-je à dire tandis que le rouge me montait aux joues. Mer...
– Bon bah... Je pense qu'il est temps de nous dire au revoir ! » coupa soudainement le Docteur.
Nous nous apprêtions à entrer dans le Tardis lorsque le « Docteur ! » de Titus nous arrêta soudainement.
Je tournai ma tête vers les trois Commandants, pour les voir lever leur bras droit au ciel et prononcer un « Ave ! » qui pourfendit le sifflement du blizzard. Je vis le Docteur sourire, avant de fermer la porte du vaisseau.
« Alors, Catrin ? fit mon ami, qui rejoignait presque en courant les tableaux de bord de son Tardis.
– Ça a été absolument fantastique, souris-je. Enfin, pas la fosse, les morts, et Tiberius, mais tous ces gens ! Tellement de gens, tellement différents de nous ! Ça change du château.
– Ah et... en parlant de votre château... Voulez-vous y retourner ?
– Vous m'aviez dit que je pouvais y retourner comme si je ne m'étais jamais absentée, non ?
– C'est ça.
– Un voyage de plus ne me fera pas de mal, je pense ! »
Le Docteur tourna sa tête vers moi, et un grand sourire se dessina sur son visage.
« Qu'attendons-nous alors ? » Il baissa la poignée – oh non ! « Ça va être magnifique ! »
Et je me retrouvai de nouveau par terre, mais cette fois-ci, je ne criai point.
***
Un soudain coup de pied vint mettre le vieil homme à terre. Il releva sa tête couverte de terre et de boue et observa longuement les alentours. Il se trouvait en plein milieu d'une jungle si profonde qu'elle en paraissait quasiment infinie. De l'eau ruisselait sur son visage fatigué. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait connu la lumière du jour. Après tant d'heures passées dans cette effroyable cellule de tuyaux et de circuits, il ne pouvait que s'émerveiller devant cet endroit-là. Tout semblait être si lointain du Mur d'Hadrien et de sa satanée neige !
« Magnifique, non ? » fit soudain l'homme derrière lui.
Tiberius Marcius Longus se retourna et cacha de sa main le soleil qui perçait à travers les innombrables feuilles des arbres. L'homme baissait les yeux sur lui, avec un regard tellement sérieux et calme qu'il aurait pu troubler Jupiter lui-même. Tiberius considéra durant longtemps les vifs yeux bleus de son geôlier. La découverte que l'ancien Commandant fit au plus profond de ces yeux le bouleversa. Le feu. Un feu inexorable.
« Vous m'avez sauvé de la mort, bégaya Tiberius. Pourquoi donc m'avoir emmené ici, au lieu de m'avoir laissé mourir ?
– Car je t'ai offert ce que tes maîtres t'ont proposé, annonça calmement l'Inexorable.
– Que...
– Vous voilà Maître de la Terre, Tiberius Marcius Longus. Tout ce qui a fait la vie a quitté cette Terre depuis bien longtemps. Personne. Il n'y a plus personne. C'est ce que vous vouliez, non ?
– Non non non, pas de cette Terre !
– Ne vous inquiétez pas, vous n'y resterez pas longtemps, mon ami. L'an 4'999'999'998, c'est pas si loin de... Oh et puis non.
– Quoi non ?
– Ça gâcherait le suspens, voyons ! Bon, heureux de vous avoir rencontré, Tiberius, et bonne chance, vous en aurez besoin ! »
Le Docteur ouvrit la porte de la cabine bleue, y entra et ferma la porte, tandis que Tiberius restait planté là. Prenant soudainement conscience, l'ancien Commandant se précipita sur le Tardis, mais un vent soudain l'éloigna du vaisseau du Docteur. La cabine disparaissait dans un son.
Un son qui hanta Tiberius Marcius Longus pendant plus de deux ans, jusqu'en 5'000'000'000, l'année de la Fin du Monde.
Le neveu de l'ancien Commandant avait revêtu l'armure du commandement de la dix-neuvième garnison. À ses côtés se tenaient Marcus et Titus, les deux Commandants qui étaient venus en renfort. Je me demande encore aujourd'hui comment ils arrivaient à ne pas trembler de froid, vêtus comme ils étaient, leurs jambes complètement dévoilées. Pour ma part, je mourais de froid, même emmitouflée dans le lourd manteau beige dont le Docteur m'avait drapée. Je me sentais pleins de remords à porter son propre manteau alors qu'il grelottait, simplement vêtu de son veston brun en tweed. Mais bon, qui serais-je pour refuser la galanterie d'un homme ?
« On dirait bien, trembla le Docteur.
– Et... vous partez dans cette... boîte bleue ? demanda Marcus en haussant l'un de ses sourcils blonds.
– Exactement.
– Et, comment ?
– Vous verrez bien, Commandant ! »
Le Docteur me prit par la main et s'approcha du Tardis. Il le caressa d'un air rêveur, avant d'ouvrir légèrement la porte. Mais, avant de m'y entraîner, il se tourna une dernière fois vers les trois Commandants.
« Encore désolé pour votre oncle, Commandant Caius, dit mon ami.
– C'était un parjure, soupira le jeune homme. Il n'aura rien fait d'autre que de me vociférer dessus, finalement. Il ne me manquera pas.
– C'était quand même votre oncle, m'entendis-je soudain dire.
– Je sais ce qu'il a été pour moi, ma Dame.
– Moi aussi j'ai perdu quelqu'un. L'un de mes frères. Lui aussi, n'arrêtait pas de me vociférer dessus. Mais c'est quand il est parti que je me suis rendu compte qu'il me manquait.
– Peut-être, ma Dame. Peut-être... Ç'aura été un plaisir de vous avoir rencontrée, Catrin.
– Un plaisir partagé, parvins-je à dire tandis que le rouge me montait aux joues. Mer...
– Bon bah... Je pense qu'il est temps de nous dire au revoir ! » coupa soudainement le Docteur.
Nous nous apprêtions à entrer dans le Tardis lorsque le « Docteur ! » de Titus nous arrêta soudainement.
Je tournai ma tête vers les trois Commandants, pour les voir lever leur bras droit au ciel et prononcer un « Ave ! » qui pourfendit le sifflement du blizzard. Je vis le Docteur sourire, avant de fermer la porte du vaisseau.
« Alors, Catrin ? fit mon ami, qui rejoignait presque en courant les tableaux de bord de son Tardis.
– Ça a été absolument fantastique, souris-je. Enfin, pas la fosse, les morts, et Tiberius, mais tous ces gens ! Tellement de gens, tellement différents de nous ! Ça change du château.
– Ah et... en parlant de votre château... Voulez-vous y retourner ?
– Vous m'aviez dit que je pouvais y retourner comme si je ne m'étais jamais absentée, non ?
– C'est ça.
– Un voyage de plus ne me fera pas de mal, je pense ! »
Le Docteur tourna sa tête vers moi, et un grand sourire se dessina sur son visage.
« Qu'attendons-nous alors ? » Il baissa la poignée – oh non ! « Ça va être magnifique ! »
Et je me retrouvai de nouveau par terre, mais cette fois-ci, je ne criai point.
***
Un soudain coup de pied vint mettre le vieil homme à terre. Il releva sa tête couverte de terre et de boue et observa longuement les alentours. Il se trouvait en plein milieu d'une jungle si profonde qu'elle en paraissait quasiment infinie. De l'eau ruisselait sur son visage fatigué. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait connu la lumière du jour. Après tant d'heures passées dans cette effroyable cellule de tuyaux et de circuits, il ne pouvait que s'émerveiller devant cet endroit-là. Tout semblait être si lointain du Mur d'Hadrien et de sa satanée neige !
« Magnifique, non ? » fit soudain l'homme derrière lui.
Tiberius Marcius Longus se retourna et cacha de sa main le soleil qui perçait à travers les innombrables feuilles des arbres. L'homme baissait les yeux sur lui, avec un regard tellement sérieux et calme qu'il aurait pu troubler Jupiter lui-même. Tiberius considéra durant longtemps les vifs yeux bleus de son geôlier. La découverte que l'ancien Commandant fit au plus profond de ces yeux le bouleversa. Le feu. Un feu inexorable.
« Vous m'avez sauvé de la mort, bégaya Tiberius. Pourquoi donc m'avoir emmené ici, au lieu de m'avoir laissé mourir ?
– Car je t'ai offert ce que tes maîtres t'ont proposé, annonça calmement l'Inexorable.
– Que...
– Vous voilà Maître de la Terre, Tiberius Marcius Longus. Tout ce qui a fait la vie a quitté cette Terre depuis bien longtemps. Personne. Il n'y a plus personne. C'est ce que vous vouliez, non ?
– Non non non, pas de cette Terre !
– Ne vous inquiétez pas, vous n'y resterez pas longtemps, mon ami. L'an 4'999'999'998, c'est pas si loin de... Oh et puis non.
– Quoi non ?
– Ça gâcherait le suspens, voyons ! Bon, heureux de vous avoir rencontré, Tiberius, et bonne chance, vous en aurez besoin ! »
Le Docteur ouvrit la porte de la cabine bleue, y entra et ferma la porte, tandis que Tiberius restait planté là. Prenant soudainement conscience, l'ancien Commandant se précipita sur le Tardis, mais un vent soudain l'éloigna du vaisseau du Docteur. La cabine disparaissait dans un son.
Un son qui hanta Tiberius Marcius Longus pendant plus de deux ans, jusqu'en 5'000'000'000, l'année de la Fin du Monde.