"J'ai pas le temps pour tes salades, Deus.
- Hélas Joey, tu sembles avoir perdu de vue qui prend la parole ici.
-Ecoute moi bien Deus, ça fait un an maintenant que tu squattes mes rêves. J'ignore la raison pour laquelle tu m'as laissé en paix ces dernières nuits, mais estimes toi heureux que je revienne vers toi de mon plein gré.
-Je ne t'ai jamais vraiment laissé tu sais."

J'ai beau avoir fait des centaines de rêves lucide, j'ai toujours du mal à lutter face à cet être.

"Andrew Ryan qui me parlait, c'était toi, c'est ça?"

Deus avait fermé les yeux, mais le sourire esquissé sur son visage inexpressif le trahissait.

"Enfoiré! Tu ne me laissera donc plus jamais tranquille? Quand est-ce que je pourrais récupérer MON monde de rêves?
-Joey, tu es bien gentil mais les choses de l'imagination te dépassent. Toi qui était aussi morne et maussade dans le monde réel, tu as choisit un monde de rêve.

-D'une, il n'y a que lui qui crée et dirige des mondes.
-Murmurr...
-Elle a raison Joey. Et de deux, c'était ton choix de chercher à communiquer avec moi."

Cette fois c'est la goutte.

"Je ne savais pas que tu étais réel, Deus! Tu étais un rêve, une création de mon imagination, la puissance divine qui faisait défaut à mon monde réel! Tu répondais à mes questions de façon omnisciente, comme un dieu ; mais je pensais juste que je devenais juste maboul. Tu as abusé de ma confiance Deus!
D'ailleurs, j'ai beau me le répéter, mais rien ne prouve que tu existes et que tu diriges le monde réel! Je suis juste en train de perdre la boule!"



Deus ferme les yeux. Un soupir insupportablement long et puissant s'échappe de son masque. Rien qu'un soupir de cet être pas si irréel respire la divinité.

"Tu as la mémoire courte, Joey. Je suis celui qui contrôle l’espace et le temps, le monde réel dans lequel tu vis. As tu oublié notre marché?"
Il m'as eu. Le soupir que je lâche n'a rien à voir avec le sien. Mon soupir pue la défaite.
"Renonce à ton monde de rêve, et je t'accorde le pouvoir de supporter la réalité, d'y vivre et d'y observer chaque instant, une lucidité complète, dans la mesure des capacités de l’esprit humain. Je me souviens Deus. Et ce marché n'est pas équitable.

-Alors je vais te faire une proposition qui devrais te satisfaire...
-Assez! Non seulement tes marchés sont bidons, mais en plus tu ne les tient pas! La fatigue me rend paranoïaque, je suis censé être réveillé à 100 % quand je suis dans le monde réel!
-De la fatigue?
-Tu vas pas me dire que Kazuto et Miku sont devenus bizarres du jour au lendemain! Tu as altéré ma perception."

Deus prend à nouveau une longue inspiration, immédiatement suivie d’n soupir rauque s'échappe à nouveau de ses entrailles. J'ai fini par l’excéder finalement.

"Suis moi."

Le sol tremble. Les murs à travers lesquelles raisonnaient nos paroles résonnaient s’effondrent. La lumière du jour apparaît alors, plus artificielle et abrupte que dans le monde réel. Apparaît alors ce qui m'a semblé être une arène. En dessous de Deus se trouvaient 16 cercles, tous centrés vers moi. Je finis par ressentir la peur, ce genre d'angoisse qui n'apparaissait que dans mes cauchemars.

"Est-ce une mise à mort, Deus?"
-Enfin, tu ne reconnais pas la cathédrale de la Causalité?"

Des ombres se mettent à m'encercler. Il doit y en avoir 16 je pense. J'en suis même sûr, elles rejoignent chacune un cercle autour de moi.

"Tu as raté une réunion, Joey. Il est temps pour moi de faire un point sur les règles.
-Quelles règles?
-Mais... celles du Survival Game que tu vas surveiller enfin!