Note de la fic :
Publié le 30/10/2013 à 01:16:28 par UnEtreVertueux
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CHAPITRE V
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Ardu ce fût de me dégager du quai. Décidemment, ces badauds sont bien énervants
en toutes circonstances. Jouant des coudes, je n'arrivai pas vraiment à
progresser. Alors, devant une telle résistance, je me résolu à employer une
technique dont l'efficacité n'avait d'égal que son archaïsme. Rentrant la tête,
je me baissai en prenant un bon élan, puis fonçai contre toute attente droit devant
moi. En effet, les gens ne s'y attendaient pas et, sous l'effet de ma charge, l'onde
de choc se propagea à travers tout le quai bondé et nombreux sont ceux qui fûrent éjectés
sur les rails de la ligne. Ô grands malheurs ! Chaque cause à ses martyrs,
et l'histoire n'oublierera pas non plus ces innocents ! Je traçai un sillon dans la foule
et quittai finalement cet endroit damné.
Mais mes péripéties ne faisaient que continuer. Devant moi se dressait un
labyrinthe d'une rare complexité et d'une puanteur telle que les odeurs âcres de
sudation des passagers précédemment rencontrés m'apparaissaient alors comme
une douce flagrance. Légèrement effrayé, mais ayant foi en mon destin, je m'engagea
dans ces dédales recellant milles dangers. Le pas hésitant mais mal assuré,
j'avancai prudemment.
Gauche. Droite. Une volée de marches descendantes. Un escalier tortueux. Les
énigmes étaient nombreuses, mais je les franchis toutes avec grande astuce !
Soudain, au détour d'un couloir, mon dernier défi se dressa face à moi. Le dernier,
mais le plus dangeureux, assurément.
Un individu fort maigrichon à la pilosité louche et à l'hygiène hasardeuse était
étendu à même le sol. A ma vision, il se dressa et, ouvrant la bouche, il laissa
transparaître des crocs aussi brunâtres que disparates. Ce comportement
m'intrigua tout d'abord ! Mais quelques secondes de flottement plus tard et je
compris la nature de son attaque : son haleine me parvint, et elle était d'une
putridité inouïe ! Son venin s'insinuait en moi et je ne tarderai plus à perdre
connaisance, et ce malandrin pourrait alors me détrousser sans résistance.
Je me devais d'agir, et vite !
Rien ne me venais à l'esprit cependant, et j'essayai tant bien que mal de rester
stoïque face à un tel afflux de pestilence. Je commençai à être pris de
nausées, ma vision petit à petit se troublait, les effets de son poison
commençaient à se faire sentir en moi. Me voyant à l'agonie, mon fétide
adversaire s'approcha alors de moi, boitillant. Il eu même l'audace de me
narguer, implorant charité alors que le malandrin me dépouillerait sans remords
si jamais je perdais connaissance. Il était de plus en plus près. Son regard
vide cachait une malice bien dissimulée. Sa peau sale était grêlé de verrues,
furoncles, pustules et autres bubons.
Soudain, je compris ! Une révélation salvatrice ! Là résignait son point faible,
assurément, et je devais l'exploiter avec astuce si je voulais survivre à cette
confrontation.
Feignant le malaise, j'attendis l'occasion la plus opportune pour frapper, et
mon adversaire tomba dans mon traquenard. Désormais face à moi, il me demanda,
effronté, de sa voix rocailleuse :
- Vous auriez pas un euro monsieur ?
Et c'est là que je contre-attaqua. Rassemblant mes dernières forces, je me
redressa et lui rétorqua avec conviction :
- Excusez-moi, je suis dermatologue.
Il me regarda quelques instants, puis retourna s'étendre sur le sol à son
emplacement initial, vaincu.
Fier de moi, jubilant, je repris ma route d'un pas impérieux. Arrivant aux
abords du quai, je constatai que le métro était déjà arrivé et qu'il n'allait
pas tarder à reprendre sa route, avec ou sans moi. Je précipitai ma marche, si
bien même que je me mis à courir, et je réussit à entrer de justesse avant que
les portes ne se fermèrent. Triomphant, encore dans l'ivresse de la victoire,
je ne m'assis même pas alors que nombre de sièges étaient vaquants, et c'est
debout que je poursuivis mon épopée.
Fin du Chapitre V
CHAPITRE V
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Ardu ce fût de me dégager du quai. Décidemment, ces badauds sont bien énervants
en toutes circonstances. Jouant des coudes, je n'arrivai pas vraiment à
progresser. Alors, devant une telle résistance, je me résolu à employer une
technique dont l'efficacité n'avait d'égal que son archaïsme. Rentrant la tête,
je me baissai en prenant un bon élan, puis fonçai contre toute attente droit devant
moi. En effet, les gens ne s'y attendaient pas et, sous l'effet de ma charge, l'onde
de choc se propagea à travers tout le quai bondé et nombreux sont ceux qui fûrent éjectés
sur les rails de la ligne. Ô grands malheurs ! Chaque cause à ses martyrs,
et l'histoire n'oublierera pas non plus ces innocents ! Je traçai un sillon dans la foule
et quittai finalement cet endroit damné.
Mais mes péripéties ne faisaient que continuer. Devant moi se dressait un
labyrinthe d'une rare complexité et d'une puanteur telle que les odeurs âcres de
sudation des passagers précédemment rencontrés m'apparaissaient alors comme
une douce flagrance. Légèrement effrayé, mais ayant foi en mon destin, je m'engagea
dans ces dédales recellant milles dangers. Le pas hésitant mais mal assuré,
j'avancai prudemment.
Gauche. Droite. Une volée de marches descendantes. Un escalier tortueux. Les
énigmes étaient nombreuses, mais je les franchis toutes avec grande astuce !
Soudain, au détour d'un couloir, mon dernier défi se dressa face à moi. Le dernier,
mais le plus dangeureux, assurément.
Un individu fort maigrichon à la pilosité louche et à l'hygiène hasardeuse était
étendu à même le sol. A ma vision, il se dressa et, ouvrant la bouche, il laissa
transparaître des crocs aussi brunâtres que disparates. Ce comportement
m'intrigua tout d'abord ! Mais quelques secondes de flottement plus tard et je
compris la nature de son attaque : son haleine me parvint, et elle était d'une
putridité inouïe ! Son venin s'insinuait en moi et je ne tarderai plus à perdre
connaisance, et ce malandrin pourrait alors me détrousser sans résistance.
Je me devais d'agir, et vite !
Rien ne me venais à l'esprit cependant, et j'essayai tant bien que mal de rester
stoïque face à un tel afflux de pestilence. Je commençai à être pris de
nausées, ma vision petit à petit se troublait, les effets de son poison
commençaient à se faire sentir en moi. Me voyant à l'agonie, mon fétide
adversaire s'approcha alors de moi, boitillant. Il eu même l'audace de me
narguer, implorant charité alors que le malandrin me dépouillerait sans remords
si jamais je perdais connaissance. Il était de plus en plus près. Son regard
vide cachait une malice bien dissimulée. Sa peau sale était grêlé de verrues,
furoncles, pustules et autres bubons.
Soudain, je compris ! Une révélation salvatrice ! Là résignait son point faible,
assurément, et je devais l'exploiter avec astuce si je voulais survivre à cette
confrontation.
Feignant le malaise, j'attendis l'occasion la plus opportune pour frapper, et
mon adversaire tomba dans mon traquenard. Désormais face à moi, il me demanda,
effronté, de sa voix rocailleuse :
- Vous auriez pas un euro monsieur ?
Et c'est là que je contre-attaqua. Rassemblant mes dernières forces, je me
redressa et lui rétorqua avec conviction :
- Excusez-moi, je suis dermatologue.
Il me regarda quelques instants, puis retourna s'étendre sur le sol à son
emplacement initial, vaincu.
Fier de moi, jubilant, je repris ma route d'un pas impérieux. Arrivant aux
abords du quai, je constatai que le métro était déjà arrivé et qu'il n'allait
pas tarder à reprendre sa route, avec ou sans moi. Je précipitai ma marche, si
bien même que je me mis à courir, et je réussit à entrer de justesse avant que
les portes ne se fermèrent. Triomphant, encore dans l'ivresse de la victoire,
je ne m'assis même pas alors que nombre de sièges étaient vaquants, et c'est
debout que je poursuivis mon épopée.
Fin du Chapitre V