Note de la fic :
Publié le 24/04/2013 à 21:52:49 par Conan
-Red. Red ! Reveil !
Je sursaute. Il me faut quelques secondes pour me souvenir de l'endroit où j'étais assis, et où je me suis vraisemblablement assoupi.
Je me lève péniblement. Mon corps me fait mal. Les jambes endolories, les bras courbaturés, l'enveloppe crasse et poussiéreuse. Je me secoue, tel un chien, pour faire planer des milliers de grains de poussière de plâtre sur le sol dur, brut, en béton, couvert de milliers de débris, de bouts de tissu, de chiffons, d'objets hétéroclite.
Je remonte mon regard vers Vinny, qui m'a réveillé. Le visage suintant, noir de poudre.
Sa tenue sombre semble collante de sueur. Son gilet pare-balles est troué. Pendouillant de son chasuble et de son ceinturon, des pochettes et des étuis tremblotent au-dessus de son pantalon effiloché.
Je dois avoir le même aspect chaotique, hors du temps.
-T'es prêt ? Me demande-t-il.
Je m'étire :
-Ouais... J'ai dormi combien de temps ?
-Une heure à peu près.
Des tirs d'artillerie résonnent au loin. Les troupes du Système tentent de déloger une poche de résistance quelques kilomètres de là.
Terrés dans les ruines, encerclés par des unités d'infanterie épaulées de blindés, nos gars coincés là-bas subissent les obus de 155 depuis près de deux jours. Presque une centaine d'homme, blessés pour la moitié d'entre-eux, sans eau et sans munitions.
Il nous aura fallu plus de vingt-quatre heures pour coordonner la contre-attaque, et trouver assez d'effectifs et de matériel pour la diriger.
Depuis les récents assauts de l'armée loyaliste sur nos positions défensives, nous sommes incessamment mobilisés pour tenter de sauver les meubles. En l'occurrence, nos camarades pris au piège dans les ruines du 7ème arrondissement.
-Il est en haut, le briefing. Me dit Vinny en tournant les talons.
Je ramasse mon fusil posé à coté du bloc de béton sur lequel je dormais, un FN FAL, version para avec la crosse rabattable, calibré avec la lourde cartouche de 7.62mm, monté d'une lunette à grossissement x4. Une bonne plus-value pour le combat urbain.
L'aspect un peu cabossé et endommagé de la carcasse longue de plus d'un mètre et assez imposante, les bricolages que j'ai effectués dessus comme la fixation de deux chargeurs l'un avec l'autre grâce à une simple bande de chatterton, peut laisser croire à une arme désuète, quasiment obsolète. Mais c'est un fusil fiable, puissant, et particulièrement précis. Mortel mis entre les mains de quelqu'un sachant s'en servir. Et il l'a prouvé plus d'une fois ces dernières semaines.
Je suis Vinny dans les sous-sol dans lesquels déambulent plusieurs hommes en armes, aussi sales et fermés que nous.
Je me souviens maintenant où nous sommes. Dans les fondations de l'hôpital Necker. Ancien Hôpital pour enfant, il abrite maintenant tous les blessés de cette guerre. Et Dieu sait s'ils sont nombreux.
C'est au bout d'un large couloir, transformé en QG de campagne, qu'a lieu le briefing. Nous n'avons effectivement pas d'autre choix que de nous installer dans les écoles, les hôpitaux, et parfois même les lieux de culte, pour éviter les bombardements ennemis.
Une dizaine d'homme est déjà présente, et une autre dizaine est attendue d'une minute à l'autre. Tous dans la même tenue noire.
Debout, les mains appuyées sur une carte de Paris dépliée sur un bureau, le chef du bataillon local fixe de ses yeux d'un bleu perçant chacun des visages de nous autres, en demi-cercle autours de lui. C'est un ancien sous-officier de l'armée de Terre. L'adjudant-chef Grandchamps. Pas très grand, au physique et au visage secs, ses cheveux grisonnants coupés en brosse.
-Ok, tout l'monde est là ? Demande-t-il de sa voix sonore.
On se regarde tous les uns-les-autres pour hocher la tête une fois que les derniers arrivants sont rassemblés à nos cotés.
Un obus pétant un peu plus fort que les autres fait trembler les fondations de l’hôpital, et les poches de perfusion des blessées. Grandchamps balaye du revers de la main la poussière de plâtre tombée sur la carte en jurant.
-Putain de fils de pute... Bon, voilà le topo. On a une compagnie prise au piège à deux kilomètres au nord-ouest de notre position. Ils ont été pris de court par l'avancée de l'ennemi et se sont retranchés au sein d'un groupe de bâtiments. Et c'que vous entendez, là.
Il lève le doigt. Le silence est comblé par le fracas des obus qui s'écrasent sur le quartier en question. Après quelques secondes, il reprend :
-Bah c'est pour leurs gueules. Heureusement, ils ont pu sauver leur matériel de communication, et ils nous informent de leur situation en direct. Mais va pas durer indéfiniment. Ça fait près de deux jours qu'ils sont encerclés et pilonnés par le Système, donc vous comprendrez que c'est pas très confortable comme situation, surtout quand on n'a plus ni d'armes, ni de flotte, ni de bouffe, et trente blessés sur les bras. Vous avez des questions jusqu'ici ?
Silence.
-Ok. Donc.
D'un geste de la main, il nous invite à nous rapprocher de la carte.
-Ici, l'Hôpital Necker, où on se trouve.
Son doigt remonte en direction du nord-ouest. Jusqu'à un petit pâté de maison, situé entre l'avenue Blosquet et l'avenue de la Bourdonnais.
-Y'a un kilomètre huit d'ici à là-bas. En sortant, vous prendrez l'avenue de Breteuil, jusqu'aux Invalides. Là-bas, vous ferez la jonction avec les gars du 93ème régiment d'artillerie de Montagne. D'ici à eux, la zone est sûre. C'est après que ça va se gâter. A la place Vauban, vous tournez à gauche, en longeant L'avenue Duquesne. Vous ferez attention en traversant l'avenue de la Motte-Piquet, normalement l'ENI n'a pas encore atteint ce point, mais ça tardera pas. Ensuite, vous progresserez jusqu'à l'objectif en utilisant le dédale de ruelles sur la droite. Surtout, vous plantez pas. Si vous prenez le coté gauche, nos gars ne seront plus en mesure de vous couvrir, et la zone est en partie sous notre contrôle. Vous allez jusqu'à l'avenue Bosquet. A ce moment-là, les équipes se scinderont. Golf deux vous vous mettrez en appui. Golf un traversera l'avenue et ira sur l'objectif pour prendre contact avec nos hommes sur place. Une fois le contact effectué, vous me rendez-compte pour commencer à organiser le repli. L'adversaire sera sans doute dans la zone, alors vous traînez pas. Vingt minutes pour aller sur objectif et prendre contact, et trente pour le repli. Normalement, en moins d'une heure vous êtes revenus.
« Ouais. Normalement. »
-Qui c'est qui a dit ça ?
Un bras tatoué se lève. C'est Gros Yo, de mon équipe. Son gilet-pare balles en guise de t-shirt laisse voir ses gros bratasses remplis de décalcos multicolores. Têtes de mort, dragons et héros mythiques se chevauchent et se croisent dans une longue fresque couleur feu et sang.
-T'as des états d'âmes, Yo ? Demande Grandchamps.
-Bah, si nos mecs sont encerclés, répond-t-il de sa grosse voix, on aura forcément de l'opposition en face. Je suis pas sûr que deux groupes ça suffira.
-Ouais, mais on n'a pas le choix. Soit on essaye de se sortir les doigt et on sauve une compagnie entière, soit on les laisse crever.
-C'est qui d'ailleurs, là-bas ? Demande Vinny.
-Un détachement de volontaires chargé de la défense du secteur.
-Des civils quoi...
Un autre homme s'avance pour parler au chef. Berbert.
-Mon 'djudant-chef, vous croyez que c'est un bon calcul de risquer vingt gars qui ont tous un entraînement au combat pour une centaine de civils éclopés ?
Grandchamps contemple l'assemblée d'un air abasourdi. Son visage se ferme.
-Putain, mais vous êtes cons ou quoi ? C'est des combattants, là-bas ! Y'a pas de question d'amateurs ou de professionnels ! C'est des soldats de l'ARF ! Ca fait deux jours qu'ils attendent de l'aide ! Et vous voulez les laisser crever comme ça ? Ah, bravo ! Bien les pros !
Tout le monde baisse le regard, comme une bande de gamins honteux, pris la main dans le sac en train de chiper des bonbons.
-Bon, y'a d'autres questions ?
Je lève la main.
-Brennan ?
-Ça s'fera de nuit ?
-J'allais y venir. Pour le moment, l'ennemi les pilonne. Mais on est pris par l'urgence. L'opération débutera dès que le tir de barrage aura cessé.
Tout le monde ouvre des yeux ronds. Mais personne ne dit rien.
-Bon, c'est tout ? Ok. Ils ont pas encore fini, alors vous pouvez commencer à vous préparer.
Nous rompons les rangs, et retournons à la cave, où certains ont laissé leur matériel.
Gros Yo récupère sa mitrailleuse, une ANF1 prise aux forces loyalistes. Dans l'armée, il était servant de mitrailleuse. Bebert insère des projectiles de 40mm dans son lance-grenade multiples, un MGL. Vinny et deux autres types récupèrent des lance-roquettes AT4-CS, récupérés eux aussi dans les stocks de l'armée régulière.
L'AT4-CS est bien plus efficace que le RPG-7 vieillissant. En plus d'être plus léger et plus puissant, il permet également le tir depuis un espace clos, ce qui facilite grandement son utilisation en zone urbaine.
Titi arme son fusil à lunette Dragunov. Il nous couvrira depuis les bâtiments en face de l'objectif. Greg, lui, finit de nettoyer son pistolet mitrailleur, une MP5. Quant à moi, je remplis des cartouchières jusqu'à la gueule de chargeurs de FAL. J'en profite pour vérifier mon Glock, fixé à ma cuisse, et les munitions restantes.
Avec notre matériel, nous faisons office d'infanterie lourde par rapport aux partisans et volontaires, qui combattent en jeans, chemise et t-shirt, et qui ne sont parfois armés que de fusils de chasse ou de pétoires de la seconde guerre.
Nous préparons ensuite la mission entre-nous. Les armes lourdes de mon groupe ne seront pas de trop si nous tombons nez-à-nez avec les forces du système, au moins aussi bien équipés de nous. Le deuxième groupe, qui ira au contact, s'équipe de pistolets-mitrailleurs et de fusils d'assaut.
Le tir d'artillerie cesse, d'un coup. Le bruit avait commencé à nous sembler habituel, familier. Tous savent ce que laisse présager ce silence.
Nous enfilons nos gilets et nos chasubles. Certains mettent casques, genouillères, coudières. On charge nos armes. Nous sommes prêts.
Je sursaute. Il me faut quelques secondes pour me souvenir de l'endroit où j'étais assis, et où je me suis vraisemblablement assoupi.
Je me lève péniblement. Mon corps me fait mal. Les jambes endolories, les bras courbaturés, l'enveloppe crasse et poussiéreuse. Je me secoue, tel un chien, pour faire planer des milliers de grains de poussière de plâtre sur le sol dur, brut, en béton, couvert de milliers de débris, de bouts de tissu, de chiffons, d'objets hétéroclite.
Je remonte mon regard vers Vinny, qui m'a réveillé. Le visage suintant, noir de poudre.
Sa tenue sombre semble collante de sueur. Son gilet pare-balles est troué. Pendouillant de son chasuble et de son ceinturon, des pochettes et des étuis tremblotent au-dessus de son pantalon effiloché.
Je dois avoir le même aspect chaotique, hors du temps.
-T'es prêt ? Me demande-t-il.
Je m'étire :
-Ouais... J'ai dormi combien de temps ?
-Une heure à peu près.
Des tirs d'artillerie résonnent au loin. Les troupes du Système tentent de déloger une poche de résistance quelques kilomètres de là.
Terrés dans les ruines, encerclés par des unités d'infanterie épaulées de blindés, nos gars coincés là-bas subissent les obus de 155 depuis près de deux jours. Presque une centaine d'homme, blessés pour la moitié d'entre-eux, sans eau et sans munitions.
Il nous aura fallu plus de vingt-quatre heures pour coordonner la contre-attaque, et trouver assez d'effectifs et de matériel pour la diriger.
Depuis les récents assauts de l'armée loyaliste sur nos positions défensives, nous sommes incessamment mobilisés pour tenter de sauver les meubles. En l'occurrence, nos camarades pris au piège dans les ruines du 7ème arrondissement.
-Il est en haut, le briefing. Me dit Vinny en tournant les talons.
Je ramasse mon fusil posé à coté du bloc de béton sur lequel je dormais, un FN FAL, version para avec la crosse rabattable, calibré avec la lourde cartouche de 7.62mm, monté d'une lunette à grossissement x4. Une bonne plus-value pour le combat urbain.
L'aspect un peu cabossé et endommagé de la carcasse longue de plus d'un mètre et assez imposante, les bricolages que j'ai effectués dessus comme la fixation de deux chargeurs l'un avec l'autre grâce à une simple bande de chatterton, peut laisser croire à une arme désuète, quasiment obsolète. Mais c'est un fusil fiable, puissant, et particulièrement précis. Mortel mis entre les mains de quelqu'un sachant s'en servir. Et il l'a prouvé plus d'une fois ces dernières semaines.
Je suis Vinny dans les sous-sol dans lesquels déambulent plusieurs hommes en armes, aussi sales et fermés que nous.
Je me souviens maintenant où nous sommes. Dans les fondations de l'hôpital Necker. Ancien Hôpital pour enfant, il abrite maintenant tous les blessés de cette guerre. Et Dieu sait s'ils sont nombreux.
C'est au bout d'un large couloir, transformé en QG de campagne, qu'a lieu le briefing. Nous n'avons effectivement pas d'autre choix que de nous installer dans les écoles, les hôpitaux, et parfois même les lieux de culte, pour éviter les bombardements ennemis.
Une dizaine d'homme est déjà présente, et une autre dizaine est attendue d'une minute à l'autre. Tous dans la même tenue noire.
Debout, les mains appuyées sur une carte de Paris dépliée sur un bureau, le chef du bataillon local fixe de ses yeux d'un bleu perçant chacun des visages de nous autres, en demi-cercle autours de lui. C'est un ancien sous-officier de l'armée de Terre. L'adjudant-chef Grandchamps. Pas très grand, au physique et au visage secs, ses cheveux grisonnants coupés en brosse.
-Ok, tout l'monde est là ? Demande-t-il de sa voix sonore.
On se regarde tous les uns-les-autres pour hocher la tête une fois que les derniers arrivants sont rassemblés à nos cotés.
Un obus pétant un peu plus fort que les autres fait trembler les fondations de l’hôpital, et les poches de perfusion des blessées. Grandchamps balaye du revers de la main la poussière de plâtre tombée sur la carte en jurant.
-Putain de fils de pute... Bon, voilà le topo. On a une compagnie prise au piège à deux kilomètres au nord-ouest de notre position. Ils ont été pris de court par l'avancée de l'ennemi et se sont retranchés au sein d'un groupe de bâtiments. Et c'que vous entendez, là.
Il lève le doigt. Le silence est comblé par le fracas des obus qui s'écrasent sur le quartier en question. Après quelques secondes, il reprend :
-Bah c'est pour leurs gueules. Heureusement, ils ont pu sauver leur matériel de communication, et ils nous informent de leur situation en direct. Mais va pas durer indéfiniment. Ça fait près de deux jours qu'ils sont encerclés et pilonnés par le Système, donc vous comprendrez que c'est pas très confortable comme situation, surtout quand on n'a plus ni d'armes, ni de flotte, ni de bouffe, et trente blessés sur les bras. Vous avez des questions jusqu'ici ?
Silence.
-Ok. Donc.
D'un geste de la main, il nous invite à nous rapprocher de la carte.
-Ici, l'Hôpital Necker, où on se trouve.
Son doigt remonte en direction du nord-ouest. Jusqu'à un petit pâté de maison, situé entre l'avenue Blosquet et l'avenue de la Bourdonnais.
-Y'a un kilomètre huit d'ici à là-bas. En sortant, vous prendrez l'avenue de Breteuil, jusqu'aux Invalides. Là-bas, vous ferez la jonction avec les gars du 93ème régiment d'artillerie de Montagne. D'ici à eux, la zone est sûre. C'est après que ça va se gâter. A la place Vauban, vous tournez à gauche, en longeant L'avenue Duquesne. Vous ferez attention en traversant l'avenue de la Motte-Piquet, normalement l'ENI n'a pas encore atteint ce point, mais ça tardera pas. Ensuite, vous progresserez jusqu'à l'objectif en utilisant le dédale de ruelles sur la droite. Surtout, vous plantez pas. Si vous prenez le coté gauche, nos gars ne seront plus en mesure de vous couvrir, et la zone est en partie sous notre contrôle. Vous allez jusqu'à l'avenue Bosquet. A ce moment-là, les équipes se scinderont. Golf deux vous vous mettrez en appui. Golf un traversera l'avenue et ira sur l'objectif pour prendre contact avec nos hommes sur place. Une fois le contact effectué, vous me rendez-compte pour commencer à organiser le repli. L'adversaire sera sans doute dans la zone, alors vous traînez pas. Vingt minutes pour aller sur objectif et prendre contact, et trente pour le repli. Normalement, en moins d'une heure vous êtes revenus.
« Ouais. Normalement. »
-Qui c'est qui a dit ça ?
Un bras tatoué se lève. C'est Gros Yo, de mon équipe. Son gilet-pare balles en guise de t-shirt laisse voir ses gros bratasses remplis de décalcos multicolores. Têtes de mort, dragons et héros mythiques se chevauchent et se croisent dans une longue fresque couleur feu et sang.
-T'as des états d'âmes, Yo ? Demande Grandchamps.
-Bah, si nos mecs sont encerclés, répond-t-il de sa grosse voix, on aura forcément de l'opposition en face. Je suis pas sûr que deux groupes ça suffira.
-Ouais, mais on n'a pas le choix. Soit on essaye de se sortir les doigt et on sauve une compagnie entière, soit on les laisse crever.
-C'est qui d'ailleurs, là-bas ? Demande Vinny.
-Un détachement de volontaires chargé de la défense du secteur.
-Des civils quoi...
Un autre homme s'avance pour parler au chef. Berbert.
-Mon 'djudant-chef, vous croyez que c'est un bon calcul de risquer vingt gars qui ont tous un entraînement au combat pour une centaine de civils éclopés ?
Grandchamps contemple l'assemblée d'un air abasourdi. Son visage se ferme.
-Putain, mais vous êtes cons ou quoi ? C'est des combattants, là-bas ! Y'a pas de question d'amateurs ou de professionnels ! C'est des soldats de l'ARF ! Ca fait deux jours qu'ils attendent de l'aide ! Et vous voulez les laisser crever comme ça ? Ah, bravo ! Bien les pros !
Tout le monde baisse le regard, comme une bande de gamins honteux, pris la main dans le sac en train de chiper des bonbons.
-Bon, y'a d'autres questions ?
Je lève la main.
-Brennan ?
-Ça s'fera de nuit ?
-J'allais y venir. Pour le moment, l'ennemi les pilonne. Mais on est pris par l'urgence. L'opération débutera dès que le tir de barrage aura cessé.
Tout le monde ouvre des yeux ronds. Mais personne ne dit rien.
-Bon, c'est tout ? Ok. Ils ont pas encore fini, alors vous pouvez commencer à vous préparer.
Nous rompons les rangs, et retournons à la cave, où certains ont laissé leur matériel.
Gros Yo récupère sa mitrailleuse, une ANF1 prise aux forces loyalistes. Dans l'armée, il était servant de mitrailleuse. Bebert insère des projectiles de 40mm dans son lance-grenade multiples, un MGL. Vinny et deux autres types récupèrent des lance-roquettes AT4-CS, récupérés eux aussi dans les stocks de l'armée régulière.
L'AT4-CS est bien plus efficace que le RPG-7 vieillissant. En plus d'être plus léger et plus puissant, il permet également le tir depuis un espace clos, ce qui facilite grandement son utilisation en zone urbaine.
Titi arme son fusil à lunette Dragunov. Il nous couvrira depuis les bâtiments en face de l'objectif. Greg, lui, finit de nettoyer son pistolet mitrailleur, une MP5. Quant à moi, je remplis des cartouchières jusqu'à la gueule de chargeurs de FAL. J'en profite pour vérifier mon Glock, fixé à ma cuisse, et les munitions restantes.
Avec notre matériel, nous faisons office d'infanterie lourde par rapport aux partisans et volontaires, qui combattent en jeans, chemise et t-shirt, et qui ne sont parfois armés que de fusils de chasse ou de pétoires de la seconde guerre.
Nous préparons ensuite la mission entre-nous. Les armes lourdes de mon groupe ne seront pas de trop si nous tombons nez-à-nez avec les forces du système, au moins aussi bien équipés de nous. Le deuxième groupe, qui ira au contact, s'équipe de pistolets-mitrailleurs et de fusils d'assaut.
Le tir d'artillerie cesse, d'un coup. Le bruit avait commencé à nous sembler habituel, familier. Tous savent ce que laisse présager ce silence.
Nous enfilons nos gilets et nos chasubles. Certains mettent casques, genouillères, coudières. On charge nos armes. Nous sommes prêts.
Commentaires
- Droran
26/04/2013 à 11:36:28
Génial, j'attendais justement un chapitre se déroulant pendant Révolution ! :sweet: