Note de la fic :
Publié le 21/08/2012 à 00:18:48 par Spyko
Il fallut qu'un homme d'une trentaine d'année, vêtu comme s'il allait en dîner d'affaire avec le Président, l'appelle en hurlant pour qu'il daigne se rendre compte de ce qu'il se passait autour de lui. Jusqu'à cet instant, sa volonté d'échapper à la folle avait occulté tout le reste autour de lui, au point de ne pas voir les personnes saines d'esprit qui cherchaient à fuir les griffes de leurs agresseurs.
L'homme en question avait réussi à écarter la porte qui fermait son wagon, mais, avant qu'il n'ai pu la franchir, quelque obstacle invisible aux yeux de David l'avait fait chuter en travers.
Les jambes bloquées de l'autre côté, il tentait de se traîner vers l'extérieur du train, l'une de ses jambes battant férocement l'air.
« Aidez-moi ! S'il vous plaît, aidez-moi ! Geignit-il lorsque l'étudiant arriva devant lui. »
David s'immobilisa à l'instant où il sortait sur le quai, cherchant d'où venait cette supplique. Il aperçut finalement le malheureux piégé, qui continuait de se débattre avec son agresseur. Le bon sens souffla au jeune homme de prendre la fuite, mais il ne put se résoudre à l'abandonner, quoi qu'il se passe ici.
Il fit demi-tour, s'agenouillant auprès du costard ambulant. C'est à ce moment, alors qu'il s'apprêtait simplement à le relever, qu'il vit la cause de cette chute brutale. La jambe de l'homme s'abattait régulièrement sur le visage d'un adolescent, qui l'avait saisi par la cheville. La chaussure de ville, qui devait valoir une centaine d'euros avec sa sœur jumelle, était recouverte de sang, et avait complètement écrasé le nez et la mâchoire du garçon.
Ce qui ne le faisait pas lâcher prise pour autant.
« Attendez, je vais vous aider.... couina David, la gorge serrée par cette scène effroyable. »
« Vite, dépêchez-vous ! Hurla l'autre, manquant de lui arracher les manches de son blouson. »
Ne pouvant se résoudre à aller frapper à son tour l'adolescent devenu fou, il se contenta de tirer l'homme, espérant que le garçon finirait par lâcher prise. Voyant qu'il était enfin aidé, le costard sur pattes asséna un nouveau coup de pied à son agresseur. Sa tête partit en arrière avec un craquement, mais ses mains continuèrent à se serrer sur la jambe de sa proie.
David parvint finalement à tirer le malheureux, qui laissa un lambeaux de son pantalon dans la poigne surpuissante du garçon. L'étudiant se précipita sur la porte pour la rabattre, et essaya de ne pas regarder, à travers la vitre, le visage complètement écrasé de l'adolescent. Un écouteur de lecteur MP3 pendait à son cou ensanglanté comme un absurde pendule, l'autre étant tellement profondément enfoncé dans son oreille qu'on en distinguait qu'une partie du fil.
« Merci mon garçon, souffla l'homme, en appuyant les mains sur ses genoux. »
« Vous savez ce qu'il se pas- »
Un hurlement l'interrompit brusquement, alors qu'une femme âgée se précipitait contre la porte du wagon où s'était trouvé David quelques minutes avant. Elle s'écrasa contre la vitre, son visage se déformant presque comiquement sur la surface, et essaya d'ouvrir la porte.
Un homme arriva derrière elle, et saisit ses cheveux grisâtres à pleine main, tordant sa tête en arrière. La dame recommença à hurler, un hurlement qui s'éteignit presque immédiatement. En effet, l'homme ne tarda pas à rabattre le crâne de son nouveau jouet contre la vitre. La glace se fendilla légèrement, mais le front de la vieille dame s'ouvrit de manière plus prononcée. Du sang éclaboussa la surface, masquant la suite de la scène aux deux spectateurs horrifiés.
« Il faut.... il faut qu'on... qu'on... bredouilla le jeune homme, cherchant ses mots d'un air hébété. »
Ce qu'il voyait ne pouvait pas se produire. Les gens ne pouvaient pas devenir cinglés comme ça, c'était impossible ! Tu dois rêver mon vieux. Colles toi une baffe, ça te réveilleras, tenta t-il de se dire. Hélas, la scène semblait beaucoup trop réelle pour n'être qu'un rêve. Et, dans un tel cauchemar, il se serait probablement réveillé en sueur dès l'instant où la femme en tailleur lui avait sauté dessus.
Non, ce ne pouvait pas être un rêve.
La porte où l'adolescent s'était fait éclater le visage s'ouvrit doucement, et l'homme en costard poussa un cri de surprise. Il se jeta vers le quai, envoyant David contre un mur par la même occasion. Le jeune homme cligna des yeux à plusieurs reprises, sa vue devenant soudain beaucoup plus brouillée, et s'éloigna en titubant de l'endroit qu'il avait heurté.
Des mains ensanglantées cherchaient à pousser la porte, n'ayant visiblement pas compris son fonctionnement. L'une d'elle se referma sur son blouson, et il recula vivement. Il y eut un déchirement, et la moitié de sa manche resta entre les doigts qui s'agitaient comme les pattes d'une araignée.
Haletant, il continua à reculer, et ne vit pas qu'il sortait du train. Son talon glissa sur le rebord entre le TGV et le quai, et il tomba en arrière, sur le dos. Il parvint à ne pas tomber sur les poignets, ce qui se serait avéré encore plus problématique, mais se fit quand même mal au dos en heurtant le béton. Celui qu'il avait sauvé d'une mort certaine, il s'en rendait compte maintenant, avait disparu dans la rue où résonnaient des crissements de pneus et des hurlements.
Il battit le sol des pieds, s'éloignant de la porte du wagon, et décida de se relever, se précipitant vers la gare.
Il devait prévenir Audrey qu'il se passait quelque chose, sauf si elle était déjà au courant. Ce n'était certainement pas le bon jour pour aller travailler. Ignorant les légers éclairs de douleurs qui risquaient de parcourir son dos durant les prochaines minutes, il s'élança vers la porte.
« Audrey ? Tu es toujours là ? Appela David en entrouvrant doucement la porte. »
Le panneau n'était ouvert qu'à moitié lorsque les talons de la jeune femme, baignant dans le sang, apparurent dans son champ de vision. Il se figea, la main sur la poignée, les cheveux courts de sa nuque se hérissant perceptiblement.
Non... Ce n'était pas possible. Pas aussi vite. Comment tout avait pu basculer à ce point ?
Inspirant profondément, et après un vague regard en arrière pour s'assurer qu'aucun fou ne sortait du train, il poussa davantage la porte. Centimètres par centimètres, son regard put ainsi glisser progressivement sur les jambes dont une moitié trempait dans le sang de l'employée, puis sur sa jupe longue et son chemisier, eux aussi maculés du funeste fluide.
Puis le jeune homme fit un pas en arrière, se retourna et plaqua une main sur sa bouche pour ne pas vomir. Son estomac se contracta, et il se plia en avant, avant d'abandonner le combat et de relâcher son petit-déjeuner sur le béton du quai.
La gorge de la jeune femme avait été ouverte comme un livre, les lambeaux de peau pendant de chaque côté comme les ailes d'un oiseau mort. L'intérieur avait été arraché ou dévoré, à tel point que l'on distinguait la blancheur de sa colonne vertébrale au milieu de la chair déchiquetée.
Toussant et crachant, l'étudiant trouva la force de se redresser, et s'appuya au montant de la porte, avant de secouer ses baskets légèrement mouchetées de vomissures. Encore secoué de frissons, les larmes aux yeux, il pivota finalement vers le lieu de l'horrible scène.
Il respirait profondément. Ce que le visage défoncé de l'adolescent n'avait pas réussi à faire, la simple vision de son amie égorgée l'avait fait, et il devait s'accrocher pour ne pas vomir à nouveau. Partant du cadavre, un jeu d'empreintes sanglantes et imprécises se dirigeaient vers la porte d'entrée, dont la vitre était marquée d'un unique marque de main.
Et à côté du corps... Bon sang... C'est quand même pas un stylo ? C'est pas avez un stylo qu'elle a été... ? David s'agrippa encore davantage au montant de porte, avant de détourner le regard. Reprend toi mon vieux. Le dingue qui as fait ça est peut-être encore là...Faut partir, tu peux plus rien pour elle, se dit-il pour se secouer.
Finalement, il laissa la porte se refermer et fit demi-tour, enjambant la flaque répugnante au sol. Alors qu'il faisait prudemment le tour du bâtiment, un crissement de pneu attira son attention. Les barrières qui empêchaient d'accéder au quai par l'extérieur volèrent en éclats alors que le pare-choc d'un bus les percutaient de plein fouet.
Le véhicule se dirigea à toute vitesse vers le train. A travers la vitre, le conducteur tenait son volant d'une main, la seconde plongée dans la bouche d'un de ses passagers qui, visiblement, tentait de l'arrêter.
La montre de l'étudiant indiquait 7h15.
L'homme en question avait réussi à écarter la porte qui fermait son wagon, mais, avant qu'il n'ai pu la franchir, quelque obstacle invisible aux yeux de David l'avait fait chuter en travers.
Les jambes bloquées de l'autre côté, il tentait de se traîner vers l'extérieur du train, l'une de ses jambes battant férocement l'air.
« Aidez-moi ! S'il vous plaît, aidez-moi ! Geignit-il lorsque l'étudiant arriva devant lui. »
David s'immobilisa à l'instant où il sortait sur le quai, cherchant d'où venait cette supplique. Il aperçut finalement le malheureux piégé, qui continuait de se débattre avec son agresseur. Le bon sens souffla au jeune homme de prendre la fuite, mais il ne put se résoudre à l'abandonner, quoi qu'il se passe ici.
Il fit demi-tour, s'agenouillant auprès du costard ambulant. C'est à ce moment, alors qu'il s'apprêtait simplement à le relever, qu'il vit la cause de cette chute brutale. La jambe de l'homme s'abattait régulièrement sur le visage d'un adolescent, qui l'avait saisi par la cheville. La chaussure de ville, qui devait valoir une centaine d'euros avec sa sœur jumelle, était recouverte de sang, et avait complètement écrasé le nez et la mâchoire du garçon.
Ce qui ne le faisait pas lâcher prise pour autant.
« Attendez, je vais vous aider.... couina David, la gorge serrée par cette scène effroyable. »
« Vite, dépêchez-vous ! Hurla l'autre, manquant de lui arracher les manches de son blouson. »
Ne pouvant se résoudre à aller frapper à son tour l'adolescent devenu fou, il se contenta de tirer l'homme, espérant que le garçon finirait par lâcher prise. Voyant qu'il était enfin aidé, le costard sur pattes asséna un nouveau coup de pied à son agresseur. Sa tête partit en arrière avec un craquement, mais ses mains continuèrent à se serrer sur la jambe de sa proie.
David parvint finalement à tirer le malheureux, qui laissa un lambeaux de son pantalon dans la poigne surpuissante du garçon. L'étudiant se précipita sur la porte pour la rabattre, et essaya de ne pas regarder, à travers la vitre, le visage complètement écrasé de l'adolescent. Un écouteur de lecteur MP3 pendait à son cou ensanglanté comme un absurde pendule, l'autre étant tellement profondément enfoncé dans son oreille qu'on en distinguait qu'une partie du fil.
« Merci mon garçon, souffla l'homme, en appuyant les mains sur ses genoux. »
« Vous savez ce qu'il se pas- »
Un hurlement l'interrompit brusquement, alors qu'une femme âgée se précipitait contre la porte du wagon où s'était trouvé David quelques minutes avant. Elle s'écrasa contre la vitre, son visage se déformant presque comiquement sur la surface, et essaya d'ouvrir la porte.
Un homme arriva derrière elle, et saisit ses cheveux grisâtres à pleine main, tordant sa tête en arrière. La dame recommença à hurler, un hurlement qui s'éteignit presque immédiatement. En effet, l'homme ne tarda pas à rabattre le crâne de son nouveau jouet contre la vitre. La glace se fendilla légèrement, mais le front de la vieille dame s'ouvrit de manière plus prononcée. Du sang éclaboussa la surface, masquant la suite de la scène aux deux spectateurs horrifiés.
« Il faut.... il faut qu'on... qu'on... bredouilla le jeune homme, cherchant ses mots d'un air hébété. »
Ce qu'il voyait ne pouvait pas se produire. Les gens ne pouvaient pas devenir cinglés comme ça, c'était impossible ! Tu dois rêver mon vieux. Colles toi une baffe, ça te réveilleras, tenta t-il de se dire. Hélas, la scène semblait beaucoup trop réelle pour n'être qu'un rêve. Et, dans un tel cauchemar, il se serait probablement réveillé en sueur dès l'instant où la femme en tailleur lui avait sauté dessus.
Non, ce ne pouvait pas être un rêve.
La porte où l'adolescent s'était fait éclater le visage s'ouvrit doucement, et l'homme en costard poussa un cri de surprise. Il se jeta vers le quai, envoyant David contre un mur par la même occasion. Le jeune homme cligna des yeux à plusieurs reprises, sa vue devenant soudain beaucoup plus brouillée, et s'éloigna en titubant de l'endroit qu'il avait heurté.
Des mains ensanglantées cherchaient à pousser la porte, n'ayant visiblement pas compris son fonctionnement. L'une d'elle se referma sur son blouson, et il recula vivement. Il y eut un déchirement, et la moitié de sa manche resta entre les doigts qui s'agitaient comme les pattes d'une araignée.
Haletant, il continua à reculer, et ne vit pas qu'il sortait du train. Son talon glissa sur le rebord entre le TGV et le quai, et il tomba en arrière, sur le dos. Il parvint à ne pas tomber sur les poignets, ce qui se serait avéré encore plus problématique, mais se fit quand même mal au dos en heurtant le béton. Celui qu'il avait sauvé d'une mort certaine, il s'en rendait compte maintenant, avait disparu dans la rue où résonnaient des crissements de pneus et des hurlements.
Il battit le sol des pieds, s'éloignant de la porte du wagon, et décida de se relever, se précipitant vers la gare.
Il devait prévenir Audrey qu'il se passait quelque chose, sauf si elle était déjà au courant. Ce n'était certainement pas le bon jour pour aller travailler. Ignorant les légers éclairs de douleurs qui risquaient de parcourir son dos durant les prochaines minutes, il s'élança vers la porte.
« Audrey ? Tu es toujours là ? Appela David en entrouvrant doucement la porte. »
Le panneau n'était ouvert qu'à moitié lorsque les talons de la jeune femme, baignant dans le sang, apparurent dans son champ de vision. Il se figea, la main sur la poignée, les cheveux courts de sa nuque se hérissant perceptiblement.
Non... Ce n'était pas possible. Pas aussi vite. Comment tout avait pu basculer à ce point ?
Inspirant profondément, et après un vague regard en arrière pour s'assurer qu'aucun fou ne sortait du train, il poussa davantage la porte. Centimètres par centimètres, son regard put ainsi glisser progressivement sur les jambes dont une moitié trempait dans le sang de l'employée, puis sur sa jupe longue et son chemisier, eux aussi maculés du funeste fluide.
Puis le jeune homme fit un pas en arrière, se retourna et plaqua une main sur sa bouche pour ne pas vomir. Son estomac se contracta, et il se plia en avant, avant d'abandonner le combat et de relâcher son petit-déjeuner sur le béton du quai.
La gorge de la jeune femme avait été ouverte comme un livre, les lambeaux de peau pendant de chaque côté comme les ailes d'un oiseau mort. L'intérieur avait été arraché ou dévoré, à tel point que l'on distinguait la blancheur de sa colonne vertébrale au milieu de la chair déchiquetée.
Toussant et crachant, l'étudiant trouva la force de se redresser, et s'appuya au montant de la porte, avant de secouer ses baskets légèrement mouchetées de vomissures. Encore secoué de frissons, les larmes aux yeux, il pivota finalement vers le lieu de l'horrible scène.
Il respirait profondément. Ce que le visage défoncé de l'adolescent n'avait pas réussi à faire, la simple vision de son amie égorgée l'avait fait, et il devait s'accrocher pour ne pas vomir à nouveau. Partant du cadavre, un jeu d'empreintes sanglantes et imprécises se dirigeaient vers la porte d'entrée, dont la vitre était marquée d'un unique marque de main.
Et à côté du corps... Bon sang... C'est quand même pas un stylo ? C'est pas avez un stylo qu'elle a été... ? David s'agrippa encore davantage au montant de porte, avant de détourner le regard. Reprend toi mon vieux. Le dingue qui as fait ça est peut-être encore là...Faut partir, tu peux plus rien pour elle, se dit-il pour se secouer.
Finalement, il laissa la porte se refermer et fit demi-tour, enjambant la flaque répugnante au sol. Alors qu'il faisait prudemment le tour du bâtiment, un crissement de pneu attira son attention. Les barrières qui empêchaient d'accéder au quai par l'extérieur volèrent en éclats alors que le pare-choc d'un bus les percutaient de plein fouet.
Le véhicule se dirigea à toute vitesse vers le train. A travers la vitre, le conducteur tenait son volant d'une main, la seconde plongée dans la bouche d'un de ses passagers qui, visiblement, tentait de l'arrêter.
La montre de l'étudiant indiquait 7h15.