Note de la fic :
Publié le 14/11/2012 à 13:44:33 par Spyko
Partie II: Survivants.
Vous ne venez pas d'ici, vous.
Un petit tour du propriétaire s'impose, dans ce cas. Ce qui n'était qu'une simple base aérienne a évolué. Les défenses se sont dressées, la population a augmenté. Tout a changé. Le territoire des rescapés s'est agrandi, puisqu'il est également composé de toute une zone agricole, pour nourrir tous les habitants de cette zone sûre. Rien de plus normal.
Après tout, quinze ans se sont écoulées depuis le jour fatidique de l’Épidémie.
La population de la base est passée d'une cinquantaine d'individus a plus de trois cents durant les premiers jours, car cet endroit s'était immédiatement placé comme la destination la plus évidente. L'intégralité de la zone est entourée par trois épaisseurs de grillage et de palissades, obtenus lors d'expéditions dans les divers magasins ou maisons des environs, et montés durant les premières semaines. Cette protection est renforcée par un fossé creusé à un mètre des barricades de fortune.
Pas de grillage électrifié. Il y a bien longtemps que le courant ne fonctionne plus, et les sources d'énergie, manuelles, éoliennes et hydraulique, ne sont utilisées qu'en cas d'urgence, et ne sont de toute façon pas très efficace.
Pas en si petite quantité.
Au delà, rien ne permet plus d'accueillir les survivants convenablement, en dehors de ces petites communautés créées dès que possible. Quinze longues années d'intempéries sans entretien humain sont venues à bout des constructions. Les routes sont éventrées, et le béton a depuis longtemps craqué. De nombreux bâtiments ont fini par s'effondrer, ou du moins sont au bord de l'éboulement. Au cours des premiers mois, sans le débit assuré par les stations d'épuration, il n'était pas rare de voir une route éclater sous la pression exercée par les eaux stagnant et s'accumulant dans les égouts.
L'avion, perché devant l'entrée de la base, n'est plus qu'un tas de rouille gisant au milieu d'herbes folles de plus d'un mètre.
Les rescapés sont divisés en deux. Une grande majorité qui demeure au camp, et un groupe d'une trentaine d'individus, qui restent dans la zone aménagée dans les champs derrière l'ancienne zone commerciale, là où les cultures se font. L'automne est cependant bien avancé en ce 18 octobre 2027, et il faudra bientôt laisser les champs pendant l'hiver. Les groupes tournent de toute façon toutes les deux semaines.
Et le trajet entre le camp et les cultures est toujours loin d'être paisible. Ceux qui étaient au départ appelés ''fous'', ''barjos'' ou ''cinglés'' en raison de leur comportement, on désormais pris un nom plus évocateur. ''Infectés''. Loin de s'approcher des ''zombies'' stupides et amorphes des films que ces malheureux regardaient avant l’Épidémie, ces créatures sont des machines à tuer habiles, puissantes, résistantes et intelligentes. Une seule d'entre elles représente une menace de taille.
Et elle sont des centaines à tourner en ville, dans l'attente qu'une brèche se crée dans la muraille de cette forteresse de fortune. Seul le nombre conséquent de survivants, presque tous en état de combattre, les dissuade d'attaquer.
Même un garçon de dix ans est en mesure de tenir un couteau et d'égorger un porc avec. Tous ont été conditionnés à la survie depuis leur naissance, pour ceux nés après l'apparition des infectés. L'absence de moyens de contraception a fortement contribué à l'augmentation de la population du camp, qui atteint le demi-millier sans difficulté.
Mais il est temps de délaisser l'historique de la base.
L'heure de la relève approche pour ceux qui s'occupent des champs.
*
Le soleil brillait sur l'écran inerte du téléphone, envoyant un reflet sur les galets qui recouvraient le bord de la rivière. Cela faisait quinze ans que la batterie avait définitivement lâché, mais Laura en fixait l'écran comme si le dernier message de sa mère y était gravé. C'était bien la seule chose qu'elle avait pu garder de son ancienne vie. Même son pendentif avait fini par céder au fil des ans.
A trente et un an, elle était devenue une belle jeune femme, en dépit de sa maigreur. Ce n'était pas horrible, et elle conservait tout de même quelques formes, mais elle n'avait aucun mal à compter ses côtes. Sous son jean complètement délavé et rapiécé et son pull marron au manches déchiquetées, ses bras et ses jambes étaient couverts de cicatrices, dues aussi bien à des coupures dans les débris qu'à des griffures. Elle arborait également trois trous sur l'épaule droite, là où l'un des infectés avait planté sa mâchoire.
La seule chose que les créatures n'avait pas développé était le mode de transmission de cette bactérie. Et même contre cela, des scientifiques avaient, avec les moyens du bord, c'est-à-dire du matériel pillé dans des centres de soin ou des bases militaires, réussi à fabriquer une ébauche d'antidote. Pas de quoi sauver un individu gravement atteint, mais juste de quoi limiter la casse, tant qu'il était administré rapidement.
C'était uniquement par voie sanguine qu'on pouvait être contaminé, et grâce à cet antidote, il fallait vraiment laisser tremper une plaie béante dans une mare de sang infecté pour risquer de devenir l'une de ces abominations.
Une fois synthétisé, les scientifiques qui avaient conçu ce produit miracle l'avaient envoyé d'une camp de rescapé à l'autre. Dans toute la France. Au delà... Personne ne s'intéressait à ce qu'il se passait au-delà. Si cette infection avait été uniquement localisée sur le pays, en quinze ans, ils en auraient eu des nouvelles. Non, elle avait du se propager sur toute la planète, peu importe comment.
La jeune femme se leva et s'approcha pour se mouiller les bras dans la rivière, assez froide. Elle était leur seul moyen d'irriguer les cultures, et l'une des rares sources d'eau des parages. Cela faisait sept ans qu'elle avait considérablement augmenté de taille. En effet, le barrage, situé à quelques dizaines de kilomètres, avait un jour fini par rendre l'âme.
La montée d'eau avait submergé le terrain, anéantissant les cultures, dévastant les bâtiments fragilisés et tuant sur le coup les équipes chargées de la récolte. Il s'agissait de la plus grosse catastrophe qu'ils aient connu en quinze années de survie.
« Laura ? Où est-ce que tu es, on va pas tarder ! »
« Ici, j'arrive ! Répondit-elle. »
Elle s'humidifia une dernière fois le visage pour en enlever la poussière et secoua frénétiquement ses mains, avant de les essuyer sur son pull. La température extérieure ne permettait pas vraiment de rester mouillée, surtout d'une eau aussi fraîche. David écarta les branchages qui dissimulaient le chemin d'accès à la rivière, et elle le serra dans ses bras, avant de l'embrasser.
Lui aussi s'était endurci. Les années de travail d'aménagement, de combat et d'entraînement, en dépit de la nourriture assez restreinte, lui avaient donné une carrure plus large qu'à ses vingt ans. Mais, comme tous les rescapés, sa musculature ne compensait pas la faiblesse physique due au manque de nourriture. Les troupeaux, les cultures et les marchandages avec des bandits errants permettait à chacun de survivre, surtout depuis que leurs organisme s'y étaient habitué, mais ils n'en restaient pas moins plus faibles qu'ils ne devraient.
Ses joues et son menton étaient mangés par une barbe rugueuse, ne dissimulant en revanche pas le disgracieux creux de peau, là où celle-ci s'était réparée avec peine, allant du dessous de son oreille gauche à sa pommette, où un bandit un peu trop aventureux avait mis un coup de couteau avant de se faire briser la nuque. Il répondit à son baiser, et lui passa un bras autour de la taille.
Quinze ans qu'ils se connaissaient, et quinze ans qu'ils ne s'étaient pas quittés. Après quelques années, les deux rescapés s'étaient rendus compte que l'un d'eux devait être stérile, car il n'y eut pas la moindre trace de grossesse chez la jeune femme, ce qui ne leur déplut pas. Elever un enfant dans ces ruines n'était pas leur priorité.
Le jeune homme ramena son fusil Mossberg 500 dans son dos en le faisant glisser sur sa bandouillère, l'un des cinquante qu'ils avaient trouvé dans les caisses de la base au début de l'épidémie. Il ne restait pas énormément de boites de munitions, mais en s'en servant un minimum, ils pourraient en avoir encore des années.
« Allez, viens. Emeric et Chris' sont déjà dans le camion. On devrait y aller dans dix minutes. »
« J'ai hâte de revenir à la base. Ils sont assez agités en ce moment, j'en ai vu plusieurs rien qu'aujourd'hui. »
Le jeune homme lui jeta un regard, puis la tira sur le chemin. Oui, les infectés devenaient de plus en plus entreprenants chaque mois. Il était temps qu'ils rentrent.
Vous ne venez pas d'ici, vous.
Un petit tour du propriétaire s'impose, dans ce cas. Ce qui n'était qu'une simple base aérienne a évolué. Les défenses se sont dressées, la population a augmenté. Tout a changé. Le territoire des rescapés s'est agrandi, puisqu'il est également composé de toute une zone agricole, pour nourrir tous les habitants de cette zone sûre. Rien de plus normal.
Après tout, quinze ans se sont écoulées depuis le jour fatidique de l’Épidémie.
La population de la base est passée d'une cinquantaine d'individus a plus de trois cents durant les premiers jours, car cet endroit s'était immédiatement placé comme la destination la plus évidente. L'intégralité de la zone est entourée par trois épaisseurs de grillage et de palissades, obtenus lors d'expéditions dans les divers magasins ou maisons des environs, et montés durant les premières semaines. Cette protection est renforcée par un fossé creusé à un mètre des barricades de fortune.
Pas de grillage électrifié. Il y a bien longtemps que le courant ne fonctionne plus, et les sources d'énergie, manuelles, éoliennes et hydraulique, ne sont utilisées qu'en cas d'urgence, et ne sont de toute façon pas très efficace.
Pas en si petite quantité.
Au delà, rien ne permet plus d'accueillir les survivants convenablement, en dehors de ces petites communautés créées dès que possible. Quinze longues années d'intempéries sans entretien humain sont venues à bout des constructions. Les routes sont éventrées, et le béton a depuis longtemps craqué. De nombreux bâtiments ont fini par s'effondrer, ou du moins sont au bord de l'éboulement. Au cours des premiers mois, sans le débit assuré par les stations d'épuration, il n'était pas rare de voir une route éclater sous la pression exercée par les eaux stagnant et s'accumulant dans les égouts.
L'avion, perché devant l'entrée de la base, n'est plus qu'un tas de rouille gisant au milieu d'herbes folles de plus d'un mètre.
Les rescapés sont divisés en deux. Une grande majorité qui demeure au camp, et un groupe d'une trentaine d'individus, qui restent dans la zone aménagée dans les champs derrière l'ancienne zone commerciale, là où les cultures se font. L'automne est cependant bien avancé en ce 18 octobre 2027, et il faudra bientôt laisser les champs pendant l'hiver. Les groupes tournent de toute façon toutes les deux semaines.
Et le trajet entre le camp et les cultures est toujours loin d'être paisible. Ceux qui étaient au départ appelés ''fous'', ''barjos'' ou ''cinglés'' en raison de leur comportement, on désormais pris un nom plus évocateur. ''Infectés''. Loin de s'approcher des ''zombies'' stupides et amorphes des films que ces malheureux regardaient avant l’Épidémie, ces créatures sont des machines à tuer habiles, puissantes, résistantes et intelligentes. Une seule d'entre elles représente une menace de taille.
Et elle sont des centaines à tourner en ville, dans l'attente qu'une brèche se crée dans la muraille de cette forteresse de fortune. Seul le nombre conséquent de survivants, presque tous en état de combattre, les dissuade d'attaquer.
Même un garçon de dix ans est en mesure de tenir un couteau et d'égorger un porc avec. Tous ont été conditionnés à la survie depuis leur naissance, pour ceux nés après l'apparition des infectés. L'absence de moyens de contraception a fortement contribué à l'augmentation de la population du camp, qui atteint le demi-millier sans difficulté.
Mais il est temps de délaisser l'historique de la base.
L'heure de la relève approche pour ceux qui s'occupent des champs.
*
Le soleil brillait sur l'écran inerte du téléphone, envoyant un reflet sur les galets qui recouvraient le bord de la rivière. Cela faisait quinze ans que la batterie avait définitivement lâché, mais Laura en fixait l'écran comme si le dernier message de sa mère y était gravé. C'était bien la seule chose qu'elle avait pu garder de son ancienne vie. Même son pendentif avait fini par céder au fil des ans.
A trente et un an, elle était devenue une belle jeune femme, en dépit de sa maigreur. Ce n'était pas horrible, et elle conservait tout de même quelques formes, mais elle n'avait aucun mal à compter ses côtes. Sous son jean complètement délavé et rapiécé et son pull marron au manches déchiquetées, ses bras et ses jambes étaient couverts de cicatrices, dues aussi bien à des coupures dans les débris qu'à des griffures. Elle arborait également trois trous sur l'épaule droite, là où l'un des infectés avait planté sa mâchoire.
La seule chose que les créatures n'avait pas développé était le mode de transmission de cette bactérie. Et même contre cela, des scientifiques avaient, avec les moyens du bord, c'est-à-dire du matériel pillé dans des centres de soin ou des bases militaires, réussi à fabriquer une ébauche d'antidote. Pas de quoi sauver un individu gravement atteint, mais juste de quoi limiter la casse, tant qu'il était administré rapidement.
C'était uniquement par voie sanguine qu'on pouvait être contaminé, et grâce à cet antidote, il fallait vraiment laisser tremper une plaie béante dans une mare de sang infecté pour risquer de devenir l'une de ces abominations.
Une fois synthétisé, les scientifiques qui avaient conçu ce produit miracle l'avaient envoyé d'une camp de rescapé à l'autre. Dans toute la France. Au delà... Personne ne s'intéressait à ce qu'il se passait au-delà. Si cette infection avait été uniquement localisée sur le pays, en quinze ans, ils en auraient eu des nouvelles. Non, elle avait du se propager sur toute la planète, peu importe comment.
La jeune femme se leva et s'approcha pour se mouiller les bras dans la rivière, assez froide. Elle était leur seul moyen d'irriguer les cultures, et l'une des rares sources d'eau des parages. Cela faisait sept ans qu'elle avait considérablement augmenté de taille. En effet, le barrage, situé à quelques dizaines de kilomètres, avait un jour fini par rendre l'âme.
La montée d'eau avait submergé le terrain, anéantissant les cultures, dévastant les bâtiments fragilisés et tuant sur le coup les équipes chargées de la récolte. Il s'agissait de la plus grosse catastrophe qu'ils aient connu en quinze années de survie.
« Laura ? Où est-ce que tu es, on va pas tarder ! »
« Ici, j'arrive ! Répondit-elle. »
Elle s'humidifia une dernière fois le visage pour en enlever la poussière et secoua frénétiquement ses mains, avant de les essuyer sur son pull. La température extérieure ne permettait pas vraiment de rester mouillée, surtout d'une eau aussi fraîche. David écarta les branchages qui dissimulaient le chemin d'accès à la rivière, et elle le serra dans ses bras, avant de l'embrasser.
Lui aussi s'était endurci. Les années de travail d'aménagement, de combat et d'entraînement, en dépit de la nourriture assez restreinte, lui avaient donné une carrure plus large qu'à ses vingt ans. Mais, comme tous les rescapés, sa musculature ne compensait pas la faiblesse physique due au manque de nourriture. Les troupeaux, les cultures et les marchandages avec des bandits errants permettait à chacun de survivre, surtout depuis que leurs organisme s'y étaient habitué, mais ils n'en restaient pas moins plus faibles qu'ils ne devraient.
Ses joues et son menton étaient mangés par une barbe rugueuse, ne dissimulant en revanche pas le disgracieux creux de peau, là où celle-ci s'était réparée avec peine, allant du dessous de son oreille gauche à sa pommette, où un bandit un peu trop aventureux avait mis un coup de couteau avant de se faire briser la nuque. Il répondit à son baiser, et lui passa un bras autour de la taille.
Quinze ans qu'ils se connaissaient, et quinze ans qu'ils ne s'étaient pas quittés. Après quelques années, les deux rescapés s'étaient rendus compte que l'un d'eux devait être stérile, car il n'y eut pas la moindre trace de grossesse chez la jeune femme, ce qui ne leur déplut pas. Elever un enfant dans ces ruines n'était pas leur priorité.
Le jeune homme ramena son fusil Mossberg 500 dans son dos en le faisant glisser sur sa bandouillère, l'un des cinquante qu'ils avaient trouvé dans les caisses de la base au début de l'épidémie. Il ne restait pas énormément de boites de munitions, mais en s'en servant un minimum, ils pourraient en avoir encore des années.
« Allez, viens. Emeric et Chris' sont déjà dans le camion. On devrait y aller dans dix minutes. »
« J'ai hâte de revenir à la base. Ils sont assez agités en ce moment, j'en ai vu plusieurs rien qu'aujourd'hui. »
Le jeune homme lui jeta un regard, puis la tira sur le chemin. Oui, les infectés devenaient de plus en plus entreprenants chaque mois. Il était temps qu'ils rentrent.
Commentaires
- Spyko
23/11/2012 à 20:56:12
Micro Oh, t'en fais pas pour ça
Games Merci
Pour l'originalité, cette deuxième partie devrait permettre de sortir un peu des simple course-poursuites, j'espère que ça ira - Games
22/11/2012 à 22:52:58
Pas mal. J'aime bien ! Essaye de faire preuve d'un peu plus d'originalité quand même
J'attends la suite. - MicroTab
21/11/2012 à 20:36:13
Bah tu sais, tant que je meurs en héros, aucun problème !
Mais essaye de pas trop en faire quand même - Spyko
21/11/2012 à 20:15:13
Merci
Je lui garanti pas une vie longue et paisible, mais il devrait s'en sortir pendant un moment - MicroTab
21/11/2012 à 17:46:32
Je suis un badass
Sinon c'est toujours de l'over