Note de la fic :
Anh Hao
Par : Roi_des_aulnes
Genre : Réaliste, Science-Fiction
Statut : Terminée
Chapitre 10 : Conclusion
Publié le 20/12/2012 à 22:55:17 par Roi_des_aulnes
Je suis allé prendre un peu de repos, après avoir terminé mon récit.
Quand Lâm était petite, et qu'elle était déjà fatiguée du gigantesque poids qu'elle devait porter, elle allait voir sa grand-mère. Sa grand-mère, alors, lui parlait d'Anh Hao et de Yen. De l'univers qu'ils avaient un jour inventés, une cosmologie faits d'Ainurs, de gardiens, de princes et de princesses de tigres et de miroirs. Parfois, les gens ont besoin de s'identifier à plus grand qu'eux. Même si ce n'est que des ombres et des fictions.
Ce que je sais désormais, c'est qu'il faut deux choses pour devenir comme elle: La haine du monde qui vous a engendré. Et l'espoir d'un jour trouver quelqu'un qui le haïsse autant que vous. Anh Hao et Yen étaient les deux faces d'une Chine déformée par la modernité. Il haïssait le rouge et elle brûlait le blanc. J'ai comhattu les foules et opprimé les colères. Mais Lâm les a supporté. Et, Seigneur, elle m'a pulvérisé.
Je sais que si je vous envoie cette lettre, je pourrais changer l'histoire. Je pourrais retenir encore un peu le flux de la lutte des classes, la marche vers l'égalité que Marx avait autrefois prédit. La voix de Sauron reprendra le flambeau de Morgoth. Je détruirais l'harmonie trop belle de cette musique.
Et peut-être qu'un jour, cette lettre pourra toucher le cœur d'une enfant enchaînée au centre de la Terre. Et tout recommencera. Car la Sainte Grâce de la prêtresse de la cité des Tours d'Argents resplendira encore dans ses yeux, comme elle resplendissait dans les contes d'Anh Hao. Le balancier reprendra, et moi et Lâm, nous nous réveillerons à nouveau.
Mais je ne posterais pas cette lettre.
Peut-être qu'il est temps pour nous de mourir. A chaque pas que nous avons fait depuis les jungles du Cambodge, notre impact était plus durable et plus violent. Nos rêves, nos espoirs et nos haines sont trop vieilles, et nous avons vécu trop longtemps. Je me sens vieux comme la dernière limite d'une variation sans fin. Les dragons se sont fatigués.
Nous ne pourrons pas toujours courir derrière l'histoire. Derrière le monde qui nous tend les bras, et ce bonheur qui ne pourra jamais durer qu'une vie. Si je veux l'avoir, si je veux aimer Lâm, il faut que je perde et que je laisse ses idées folles contaminer le monde. Je sais qu'elle ne lâchera pas. Je sais que si j'attends, si je fuis comme l'avait fait Anh Hao je ne lâcherais pas non plus.
Peut-être est-ce seulement un rêve. Peut-être voulons-nous seulement croire à une vie antérieure, un joli conte qui rende tout cela possible. Au milieu d'une révolution qui déchire notre monde, une histoire d'amour entre un petit historien et une grande héritière : il nous faut des millénaires de fictions pour l'accepter. Mais peut-être est-ce vrai : et alors, prenez-garde, car les dragons furieux des deux pôles de l'univers vont s'unir, et nos prophéties s'accompliront, parce qu'à nous deux, nous sommes votre monde tout entier.
Je regarde en ce moment la photo de la tombe d'Anh Hao, que m'avait envoyé Lâm. Sur les pierres, la citation de Tolkien :
[c]« Tu verras tes pensées les plus secrètes,
tu comprendras qu’elles ne sont qu’une part de l’ensemble,
tributaires de sa gloire. »[/c]
Je suis Melkor le premier des Ainurs. Morgoth aux cents noms. Sauron le nécromancien. Et désormais, ma voix ne retentira plus sur la Terre. Je laisse au Quatrième Age le bonheur de la fin de l'Histoire.
Anh Hao,
17 juillet 2089
Quand Lâm était petite, et qu'elle était déjà fatiguée du gigantesque poids qu'elle devait porter, elle allait voir sa grand-mère. Sa grand-mère, alors, lui parlait d'Anh Hao et de Yen. De l'univers qu'ils avaient un jour inventés, une cosmologie faits d'Ainurs, de gardiens, de princes et de princesses de tigres et de miroirs. Parfois, les gens ont besoin de s'identifier à plus grand qu'eux. Même si ce n'est que des ombres et des fictions.
Ce que je sais désormais, c'est qu'il faut deux choses pour devenir comme elle: La haine du monde qui vous a engendré. Et l'espoir d'un jour trouver quelqu'un qui le haïsse autant que vous. Anh Hao et Yen étaient les deux faces d'une Chine déformée par la modernité. Il haïssait le rouge et elle brûlait le blanc. J'ai comhattu les foules et opprimé les colères. Mais Lâm les a supporté. Et, Seigneur, elle m'a pulvérisé.
Je sais que si je vous envoie cette lettre, je pourrais changer l'histoire. Je pourrais retenir encore un peu le flux de la lutte des classes, la marche vers l'égalité que Marx avait autrefois prédit. La voix de Sauron reprendra le flambeau de Morgoth. Je détruirais l'harmonie trop belle de cette musique.
Et peut-être qu'un jour, cette lettre pourra toucher le cœur d'une enfant enchaînée au centre de la Terre. Et tout recommencera. Car la Sainte Grâce de la prêtresse de la cité des Tours d'Argents resplendira encore dans ses yeux, comme elle resplendissait dans les contes d'Anh Hao. Le balancier reprendra, et moi et Lâm, nous nous réveillerons à nouveau.
Mais je ne posterais pas cette lettre.
Peut-être qu'il est temps pour nous de mourir. A chaque pas que nous avons fait depuis les jungles du Cambodge, notre impact était plus durable et plus violent. Nos rêves, nos espoirs et nos haines sont trop vieilles, et nous avons vécu trop longtemps. Je me sens vieux comme la dernière limite d'une variation sans fin. Les dragons se sont fatigués.
Nous ne pourrons pas toujours courir derrière l'histoire. Derrière le monde qui nous tend les bras, et ce bonheur qui ne pourra jamais durer qu'une vie. Si je veux l'avoir, si je veux aimer Lâm, il faut que je perde et que je laisse ses idées folles contaminer le monde. Je sais qu'elle ne lâchera pas. Je sais que si j'attends, si je fuis comme l'avait fait Anh Hao je ne lâcherais pas non plus.
Peut-être est-ce seulement un rêve. Peut-être voulons-nous seulement croire à une vie antérieure, un joli conte qui rende tout cela possible. Au milieu d'une révolution qui déchire notre monde, une histoire d'amour entre un petit historien et une grande héritière : il nous faut des millénaires de fictions pour l'accepter. Mais peut-être est-ce vrai : et alors, prenez-garde, car les dragons furieux des deux pôles de l'univers vont s'unir, et nos prophéties s'accompliront, parce qu'à nous deux, nous sommes votre monde tout entier.
Je regarde en ce moment la photo de la tombe d'Anh Hao, que m'avait envoyé Lâm. Sur les pierres, la citation de Tolkien :
[c]« Tu verras tes pensées les plus secrètes,
tu comprendras qu’elles ne sont qu’une part de l’ensemble,
tributaires de sa gloire. »[/c]
Je suis Melkor le premier des Ainurs. Morgoth aux cents noms. Sauron le nécromancien. Et désormais, ma voix ne retentira plus sur la Terre. Je laisse au Quatrième Age le bonheur de la fin de l'Histoire.
Anh Hao,
17 juillet 2089
Commentaires
- VonDaklage
22/12/2012 à 21:43:36
Oeuvre plaisante, c'était cool, même si y'a quelques fautes.