Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Hors limites


Par : Diabolo
Genre : Sentimental, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 14


Publié le 12/10/2012 à 21:08:13 par Diabolo

C'est à 7H00 du matin que Clém m'a réveillé pour me faire un bisou avant les cours.
Je me pose devant la télé, les béquilles à coté. J'allume la 17, Direct Star, histoire de voir les nouveaux tubes du moment.
C'est sur une musique particulièrement ennuyante que mon regard se pose sur mes béquilles. Mais quel con ! Comment je vais aller voir mon père en béquilles ?! Je réfléchis à toute vitesse, puis décide d'y aller en taxi. Mais il me faut du cash pour ça... Je remonte, fouille mon bordel, je trouve enfin un billet de 20 euros caché dans une boîte à chaussures.
- Ju' ! La télé ! Vient l'éteindre, me crie ma mère avec une voix peu réveillée. Il faudra que je lui apprenne comment on fait un jour.

L'après midi, j'explique à ma mère que je vais chez un ami pour les cours, je rentrerai pas trop tard. L'information passe comme un lettre à la poste, elle retourne dans son bureau. C'est à 16H00 que j'attend le taxi commandé un peu plus tôt dans une rue parallèle. L'idéal serait qu'il se bouge le cul, une bande d'encapuchonnés se dirige dangereusement vers moi, les mains dans les poches. Le taxi me sauve la mise, ces gars je les connaîs, ils sont en terminale au lycée, je les avait aperçus. Il y a des gens dont il vaut mieux s'éloigner, surtout quand on est en béquilles...
J'indique l'adresse au conducteur du taxi, qui démarre aussitôt.
Durant le trajet, je regarde le paysage sans le voir. Je me demande à quoi ressemble mon père, quel est son fameux buisness qui lui rapporte autant.
Il est 16H35 quand le taxi me dépose en ville. J'ai le temps de faire un petit tour avant la rencontre. Je me détends en allant boire un coup dans un bar. J'ai pas réussi à duper le serveur quant à mon âge, il me sert un coca. Quel monde injuste. Je paye la boisson avec les quelques euros qu'il me reste.
Il est maintenant 17H00, je suis en bas de l'hotêl, ébahi.
C'est un gigantesque hotêl de luxe, velours rouge et dorures sont aux rendez-vous, accompagné de toutes sortes de portraits. Les gens à l'intérieur sont tous bien habillés, je fais tâche en jogging/converses. L'homme à l'accueil m'interpelle, il porte un petit chapeau ridicule comme dans les films :
- Puis-je aider monsieur?
- Ah euh oui, je recherche un certain... David Coemporch
- Monsieur Coemporch réside dans la chambre 78, étage 4, passez une bonne fin d'après-midi
- Merci
Je m'éloigne, appuie sur le bouton pour appeller l'ascenseur. Je m'engouffre dans l'appareil, lui aussi bien décoré.

Le bruit de mes béquilles retentit dans le couloir. J'arrive devant la chambre 78. J'hésite avant de frapper. Je peux encore faire demi-tour... Mais mon poing se resserre et vient s'écraser trois fois contre la porte, comme incontrôlable.
Un homme s'active derrière la porte, j'entends une voix étouffée :
- Oui oui, une minute !
La porte s'ouvre enfin.
Un homme en costard/cravate me sourit. Je remarque ses bijoux en or sûrement, comme sa montre.
- Juan ! me lance t-il chaleureusement
Il me prend dans ses bras avec puissance. Je suis le mouvement, béquilles en main.
- Mais t'es en béquilles? Il s'est passé quoi?
- Rien d'important, je lui dit, souriant
- D'accord. Entre voyons !
L'homme qui est face à moi est mon père? J'ai encore du mal à y croire. J'entre dans la chambre qui est immense et bien décorée, comme le reste du bâtiment.
- C'est fou comme tu a grandi.... Tu a quel âge maintenant?
- 17 ans
- Mon dieu, tu es tout beau, tu dois être très demandé ! Un beau blond, bien musclé ! Dit-il en tapotant mes abdos.
- Comment tu as fait tout ces muscles? Reprend t-il, me faisant signe de m'assoir sur le canapé avec lui.
- 4 ans de boxe, ça paye
- Ah quand même... Tu es parfait ! Je te sers quelque chose ? Un whisky peut-être ?
Je suis étonné par sa proposition. C'est la première fois qu'un adulte me propose de l'alcool. J'accepte, heureux d'être mieux considéré.
Il revient deux verres à la main. Je lui demande :
- Dis... Papa, si c'est pas indiscret, comment tu as fait pour être aussi fortuné ?
J'accepte le verre qu'il me tend.
- Bon. Autant que je t'en parle maintenant. Ca te dirait de travailler peu et de gagner beaucoup d'argent ?
- Oui, comme tout le monde, mais c'est impossible...
Je bois une gorgée.
- Si, c'est possible fiston. Tu aimes les lois ?
Je frissonne. J'ai toujours détesté les lois, j'ai toujours eu envie de tout faire, de tout tenter.
- Non, pas du tout...
- Je peux te proposer jusqu'à 500 euros par semaine pour pas grande chose question travail.
- 500 ?! Par semaine? Pour pas trop de taff?
- Exactement, me répond t-il, calme
Je fixe mon père, halluciné. J'attend avec impatience sa proposition.
- Viens voir mon grand.
On se lève, je le suis, on arrive devant une pièce fermée. Il en porte la clé autour du cou. Au moment de pousser la poignée, il me dit:
- Tu trouves ça bien que la clope soit autorisée en france et pas la drogue ? Après tout, on a que deux poumons, mais on a des milliers de neurones, non ?
Je réfléchis à sa question. Pourquoi me dire ça, maintenant...? A moins que...
Il ouvre la porte et s'écarte pour me laisser passer.
Je recule devant cette vision, en essayant de rester sur les béquilles.


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