Le lendemain, Clémentine vient me voir un moment en début de journée, l'ambiance reste tendue entre nous.
L'après-midi, je fait mumuse avec mes béquilles, j'y arrive mieux maintenant.
C'est la fin de l'après midi la partie intérressante. On a reçu un coup de fil, et il était pour moi. Ma mère ne voulait pas me passer le téléphone. J'ai dû descendre pour lui récupérer. Je me suis posé dans le salon, j'ai dit le truc le plus banal au téléphone :
- Allo ?
- ....
- Allo.... ?
J'entendais une respiration dans le genre film d'horreur à l'autre bout de la ligne. Mais la respiration à été coupée :
- Juan... ?
- Oui c'est moi, vous êtes ?
- C'est moi... Ton papa mon grand !
Mes yeux fixaient l'armoire en face, vides d'expression. C'était mon père ? Vraiment lui ?
- Papa.... C'est vraiment toi ?!
Ce moment était digne des plus beaux films Hollywoodiens.
- Oui mon grand... Ta voix... Une vrai voix d'homme !
- Papa ...
C'était le seul mot que je pouvais prononcer ... Pitoyable, non ?
- Comment tu vas fiston ? Ca fait si longtemps ...
Je dois reprendre mes esprits. J'ai voudrais me venger pour nous avoir laissés, seuls, mais j'ai aussi envie de le prendre dans mes bras, par amour pour mon père, qui m'a manqué secrètement
- Ca va et toi papa ? Je lui répond, d'une voix que je veux calme.
- Parfait ! Tu peux pas imaginer ! J'ai monté un buisness, et l'argent coule à flots ! Je voudrais que tu vois ça d'ailleurs, je vais sûrement m'acheter un appart ici, pour pouvoir te voir plus souvent ! Tu m'a tellement manqué.
- Tu va t'acheter un truc ici ? Tu ferais ça pour me voir ?
- Bien sûr ! En attendant je suis dans un hôtel, tu voudrait passer me voir? Mais il faut pas que ta mère soit au courant, cette folle t'interdirait de venir...
Je ne relève pas le mot "folle" qui m'aurait pas plû du tout d'habitude, je suis tellement content, comme un peu aveuglé par son retour si brutal.
- Ouais ! Quel hôtel ? Je peux venir de suite ?
- Demain mon grand, ce soir je peux pas, mais demain promis, d'accord ?
- Oki... Quelle heure demain ?
- Tu peux venir à 17H si tu veux, dit a ta mère que tu va chez un ami par contre.
- D'accord ! Vivement demain papa...
Ce mot me reste un peu en travers de la gorge. Ca fait combien d'années que je l'ai pas prononcé ?
- Ah demain mon grand, je dois te laisser là, bonne nuit !
- Toi aussi papa !
Il raccroche. Je m'effondre dans le canapé. Je ne sais pas trop quoi penser. Rien sûrement. J'apréhende un peu la rencontre de demain, a-t-il changé? Que nous dirons nous? Pourquoi arriver et bousculer ma vie si soudainement? N'était-elle pas déjà retournée? Ma mère met fin à mes pensées en entrant dans la pièce, s'adossant au mur, les mains dans le dos. Son regard m'indique qu'elle voudrait savoir ce qu'il m'a dit.
- Il m'a dit qu'il allait bien, qu'il allait s'installer dans un hôtel, rien de plus.
- D'accord, merci Juan.
Ma mère s'en va. Lui mentir me serre le coeur. Je déteste ça....
Je prend le repas en décalé avec ma mère en prétendant rattraper les leçons que Clém m'a apporté. Je glandouille, attendant qu'elle ai fini de manger pour descendre.

Je m'endort assez vite, malgré les questions qui se bousculent dans ma tête, comme d'habitude.... J'ai averti Clém que je serait là que le matin demain.
J'ai hâte et peur pour cette recontre avec un homme, que je connaissais si bien, et qui s'est effacé de ma mémoire, tel un mauvais souvenir.