Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Le destin d'un agent.


Par : LabyrinthZone
Genre : Horreur
Statut : C'est compliqué



Chapitre 9 : The End ?


Publié le 28/10/2012 à 20:34:24 par LabyrinthZone

Quelques jours plus tard, je me réveillais. Je ne pensais qu'à une chose. Manger de la chair fraîche.
Un bon gros steak cru, bien saignant, bien filamenteux, gélatineux, où les muscles se déchireraient sous mes coups de dents acérées & glisseraient le long de mes entrailles dans un gargouillis sans fin, dans un bruit de succion tellement insupportable que même les coeurs les plus solides en vomiraient entièrement leur dernier repas...
Ouais...sentir ce liquide chaud couler de ma bouche jusqu'à mon estomac, & me le remplir sans fin, sans que faim ne s'achève, sentir cette vie quitter son propriétaire, ce corps chaud devenant froid, mort, les yeux vides, la peau arrachée, les entrailles à l'air...
Voir les mouches virevolter tout autour de ce cadavre, attendant que je finisse mon repas avant de pouvoir plonger dedans & butiner ce corps désormais infecté par mes propres soins... Ce corps vivant, souriant quelques instants auparavant, qui est désormais inerte, qui a perdu de ses couleurs...
Au-dessus de moi se trouvait désormais un miroir, où je pouvais me regarder. Je l'avais demandé afin de voir comment je me dégraderais, comment je serais une fois transformé en zombie. Une larme glissait le long de ma joue & s'éteignait contre mon oreiller rempli de bave, de transpiration & de morve.
Quand je repensais à tout ce que j'avais accompli dans ma sombre vie... Depuis mon arrivée à Raccoon City, où j n'étais qu'un bleu, là où j'ai rencontré Claire Redfield, Sherry Birkin, Ada Wong...
Quand j'ai dû sauver Ashley Graham des griffes des Illuminados...
Tout ça était désormais terminé, pas vrai ? Je ne pouvais plus aider qui que ce soit, ni même suivre les conseils d'Hunnigan...
Hunnigan... Cette pauvre femme qui me voyait sourire dans le bon vieux temps... Quand j'étais encore un beau jeune agent des forces secrètes... Maintenant elle pouvait me scruter en train de pourrir petit à petit, à travers cette porte coulissante aux vitres fumées...
Je me demandais ce qu'il se passait au-dehors, j'entendais des cris, des hurlements...Comme si l'on se préparait à ma mort, moi, agent Leon Scott Kennedy... Meilleur agent que le Gouvernement n'ait jamais eu... J'allais crever comme une merde...
Mon reflet n'était pas très reluisant...
A la place du beau blond foncé que j'avais l'habitude de croiser dans ces vitres miroitantes, je ne voyais plus qu'un homme aux cheveux en bataille, dont la moitié était arrachée, sûrement pendant mes nuits de sommeil... Mon visage était celui de quelqu'un d'autre; j'étais méconnaissable...
Mes yeux ressemblaient à ceux des aveugles; l'iris qui était autrefois d'un beau marron étaient désormais opaque; mes yeux jaunis. Ma peau partait en lambeaux par endroits, mais ça allait encore; on aurait plutôt dit que j'avais de la peau sèche en très grande quantité. Mes poignets & mes chevilles étaient quand à eux totalement ensanglantés; mais aussi profondes que l'étaient mes plaies, je ne ressentais pas la douleur que je devrais subir. A moins que je ne sois sous morphine, ce qui expliquerait ça... Je remarquais par la même occasion que j'avais beaucoup maigri; je voyais mes côtes, sous ma peau, qui formaient des vagues tout le long de mon torse.
La puanteur qui régnait dans cette pièce n'arrangeait en rien mon état extrêmement dégradé. Des mouches dansaient tout autour de la lampe qui dégageait une très faible lueur. Les assiettes de nourriture avariée trônaient sur une table en inox posée à quelques mètres de moi. Faut dire, on a essayé de me faire manger de la bonne nourriture, mais les légumes verts, c'est pas mon truc. & y'en avait à chaque repas, pour garder la ligne. Pourquoi avait-on laissé tous ces repas -quatre-, pourrir ici ? Sûrement pour que je me sente mieux dans cet élément. A moins que, depuis quelques jours, je représentais une menace, d'où l'interdiction de m'approcher.
Mais rien que la vue de ces repas, où il y avait un steak saignant, ça me donnait faim. Je me mettais à tousser. Je crachais du sang. Génial... La vue de ce sang réveillait une animosité en moi, un désir primitif : se nourrir.
J'avais soudain une furieuse envie de lécher ce sang chaud, le boire, le cracher & l'aspirer de nouveau. Je me débattais dans tous les sens dans une danse frénétique, agitant tous mes membres comme jamais, risquant de me briser les os juste pour une seule goutte, déchirant ma peau au passage, faisant couler ce liquide précieux en dehors de mon corps, le laissant tâcher les draps dans une mare rouge sombre qui s'étalait en quelques secondes. Je ne criais pas, je n'hurlais pas. Je poussais des râles atroces, m'irritant la gorge, m'arrachant les bronches.
Soudain, mon corps se paralysait, les quatre fers en l'air, avant de retomber mollement sur le matelas doux & confortable de mon lit.
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L'électrocardiographe s'arrêta.


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