Note de la fic :
L'Echiquier de Papier
Par : Roi_des_aulnes
Genre : Réaliste
Statut : Terminée
Chapitre 6 : Journal Bleu, p 56
Publié le 06/03/2012 à 22:05:48 par Roi_des_aulnes
« 27 mai 2008
J'ai peu à peu perdu le contrôle sur ce que j'écris.
Résumons la situation. De nombreux éléments ont changés récemment, et cela m'inquiète. Il y a maintenant plusieurs semaines, j'ai décidé de créer le journal Bleu. Celui-ci n'est qu'une variante du Journal Blanc, et de ses idéaux. Parce que j'ai pris conscience, avec la crise qu'a provoqué le journal noir en décembre, qu'il me fallait riposter, et très vite, avant que l'idéal s'effondre face à mes larmes.
Oui, j'aurais pu tout arrêter. J'aurais pu tout abandonner, cesser d'écrire les mots qu'il fallait dans le journal noir, et tout simplement obéir à mon idéal. Finalement, les explosions de sentiments provoqués lors de l'anniversaire de la disparition de Sani n'étaient que passagers, et bien stupide. Très vite, la sensation du devoir est revenu encore plus fort. Mais cela aurait été obéir à mes pensées. Il me faut rester honnête dans mes projets, et rester droit dans ce que j'écris. Si j'abandonne la rationalité à la raison, j'ai perdu. Parce que la nécessité du contrôle n'est qu'un élément de la peur, et il me faut m'abandonner à la furie du logos si je veux réussir ma transformation. Oublier ce que j'étais ce soir, oublier cette crise qui est rentré dans le monde de l'écrit, c'était bel et bien considérer la valeur du papier comme mort. Il ne faut pas que je faiblisse, il ne faut pas que j'utilise des méthodes aussi lâche, si je veux conserver mon évangile intact. Accepter chacune de ses sourates, et continuer ma quête. Si j'ai pris cette décision, autrefois, dans un moment de malheur, peu importe. Ce qui est important, c'est de réaliser que cela est écrit désormais, et que les promesses que je peux tenir, je dois les tenir, si je ne veux pas que la gravité de l'encre s'efface pour toujours.
C'est donc par la logique et par la puissance de la rationalité et de l'idéal que j'ai décidé de vaincre les terreurs du journal noir. Aux douze variantes qu'il a crée, j'ai décidé de diviser le Journal Blanc en un banc de tir de seize écrits. A la tête d'entre eux se trouve le Journal Clair, qui décide et établit les grandes stratégies, les grands objectifs de ma vie. Je l'utilise peu, mais chaque phrase est plus précieuse que le diamant. Suit le journal Bleu, dans lequel je consigne en ce moment-même, qui gère la stratégie directe à mener pour vaincre les idées du Noir.
Trois groupes de deux continuent la marche : deux d'entre eux gèrent les objectifs secondaires et les hiérarchisent pour éviter qu'ils intoxiquent les grandes causes du royal Journal Clair : ils sont subdivisés en objectifs altruistes, politiques et sociaux d'un coté, et de l'autre les objectifs plus égoïstes: ce sont de grandes tours d'ivoires où sont testés de façon simultanées plusieurs méthodes d'interprétations. Les seconds sont des temporisateurs et des espions, des cavaliers aux mouvements brusques qui ont pour objectifs de s'infiltrer dans le monde du journal noir : pour le vaincre, ils utilisent des séries d'objectifs à court terme qu'il me faut remplir pour obtenir des satisfactions immédiates : du succès, de la gloire, de l'estime. Deux derniers journaux complètent cette architecture, deux larges évêques qui répètent sans fin, en rationalisant les travaux du Journal Clair, en les retranscrivant sous la forme de maximes et de règles. La Constitution complexe qu'ils élaborent me permet de les retenir, et d'élaborer mes déplacements sur l'échiquier avec plus de simplicité.
Mais cette savante architecture qui compose la citadelle idéale de mon âme ne serait rien sans ceux qui vont peu à peu dérober le travail du journal noir. Parce que je fais ici aussi dans le passé. C'est ce que j'ai choisi pour pouvoir échapper à cette émotion rampante qui est en train de détruire la tâche de toute ma vie : les huit pions de mon échiquier sont un arsenal de passé crée pour l'occasion. Le nombre n'est pas seulement un moyen de répondre à ce soin d'anthropologue qui oblige le journal noir à se multiplier. Non, l'objectif est plus ample : il s'agit d'éviter de prochaines rébellions de la part de ces journaux, qui pourraient un jour ou l'autre, par un malheureux concours de circonstance face à un événement trop chargé en émotion, se retourner contre moi et détruire le patient édifice que j'ai construit durant tout ces mois.
En effet, l'erreur que j'ai commis face au journal venait du fait que je prenais pour acquis que la situation comptait seule, sans prendre en compte les processus. Ainsi, en mentant une fois sur ce qui s'était déroulé, j'arrivais souvent à arriver à la position actuelle, mes fictions n'englobant que les longs moments entre les différents rapports des journaux. C'est comme oublier de résumer la partie, et de présenter tel quel un problème d'échec. Mais par cela, mes calculs ne pouvaient être corrects : J'ignorais que dans l'univers, les temps longs, l'histoire, la psychologie prenaient une place nécessaire. A partir de cet instant, ma perception de la situation ne pouvait qu'être faussée. Et c'est ainsi qu?inéluctablement, je m'approchais du point de rupture où le mensonge n'était plus tenable.
Aujourd'hui, huit pions sur le champ de bataille. Je les ai mis au fur et à mesure, et aujourd'hui le dernier va être posé sur le vaste échiquier. Parmi ces pions, sept racontent mes fables habituelles, selon mes envies et mes désirs, et ils constitueront les éléments qui permettent d'établir comme de renforcer ma confiance en moi, et surtout ma détermination en temps qu'individu. Ils me définiront. Un racontera la vérité pure, telle qu'elle s'est déroulée : certes, son impact sera de toute façon violent, mais il sera noyé dans l'écriture postérieure des sept autres. Les stratégies que j?établirais grâce à l'architecture que j'ai détaillé ci-dessus prendrons en compte ces huit thèses différentes, et chercheront un consensus qui pourra de toute façon satisfaire l'univers. Si elles ne le peuvent pas, alors le journal clair et le journal bleu, sur lequel j'écris en ce moment, utiliseront chaque solution avec la probabilité d'un huitième. Quant aux journaux-pions, ils garderont leur cohérence interne grâce à un système sophistiqué de roulement : pour que l'illusion soit complète, j'écrirais la suite de l'histoire réelle non pas dans le même journal que la veille, mais dans le journal dont la totalité de l'histoire correspond le plus à la réalité. Il s'agit en fait de multiplier les systèmes d'interprétation pour perdre, si l'on veut, l'absurdité du monde : c'est comme croire à huit religions en même temps, et confier à chacune une partie des événements réels.
Avec l'évolution de la situation actuelle, je voulais justement mettre en perspective une nouvelle possibilité. Un moyen définitif de noyer la réalité, et pourtant de la prendre en compte. C'est un nouveau projet d'architecture qui modifierais la structure même des pions, et qui me permettrais d'avancer plus vite, à la fois contre les plans que j'élabore juste avant avec les émotions noires, mais aussi contre l'ombre qui me compose : il s'agirait de non plus raconter une seule réalité au milieu de sept mensonges, mais de disséminer au contraire les différents éléments extérieurs dans les huit versions, en les rangeant par thème et par logique dans les différentes formes d'interprétation. Ainsi, la vérité serait complètement brisée, et pour ainsi dépouillée de tout sens ou de toute consistance. Je pourrais ainsi établir le dernier sacrilège qu'aucun être humain n'a osé accomplir avant moi : recouvrir totalement l'univers visible et le peupler entièrement de fiction. Contrairement à d'autres, je ne fermerais pas mes yeux, mais j'en ouvrirais d'autres, tourné vers mon crâne, et mon cerveau fusionnera les images de l'extérieur et de l'intérieur, sans que rien ne semble changé.
Mais j'ai peur d'une seule chose, c'est que un tel choix, une telle dissémination, demande une intelligence que je ne possède pas. Il me faudrait alors écrire un journal entier, où je m'occuperais de trier les éléments et les versions. Ou bien, autre théorie, devoir exploiter le travail que j'accomplis dans le journal noir. Finalement, si j'ai suffisamment d?honnêteté intellectuelle pour accepter sa dangereuse existence, je peux très bien prendre en compte son travail. La quantité effroyable d'information que contiennent ses quatorze versions de la réalité devraient alors être réutilisée dans les versions qui composent mon ½uvre.
Se pose alors le problème vital de ma dépendance aux travaux d'une émotion qui me dépasse. Si je le vainc un jour, si à un moment suprême, ma logique permet de prouver sa vacuité et son incohérence, alors même je ne pourrais plus le vaincre : parce qu'alors il aura une fonction dans ma grande cathédrale. Quand j'avais quinze ans, déjà, j'avais compris que le jeu d'échec n'avait plus aucun sens si il n'y avait aucune joueuse en face. Et ici ? Est-ce que je devrais me contenter de le faire survivre, de prendre ses pièces les unes après les autres et de le bloquer dans un zugwang mortel qui nous obligera tout les deux à la répétition ?
Je vais opter pour un compromis : je vais utiliser les travaux de noir pour pouvoir disséminer les informations et dissoudre la réalité, accomplir mon crime. Mais je garde en réserve la possibilité plus tard de réutiliser la séparation classique qui me permettait de faire avancer mes pions : ainsi, les disséminations se feront sur quatre journaux qui seront pris en priorité dans les autres calculs, mais les huit écrits que j'ai placé continueront d'exister dans le même moment. Il ne faut pas oublier que le journal noir n'est pas mon plus grand adversaire : l'Echiquier a un autre joueur, qui se cache dans les cases les plus reculées, et dans tout les recoins de l'univers que j'essaye de colmater : ces ténèbres qui m'envahissent et qui me brûlent, ce sentiment d?indétermination qui m'affaiblit et me détruit.
Mais ça, c'est au Journal Clair de s'en occuper. Je vais donc aller le chercher et abandonner mes réflexions pour le moment..."
J'ai peu à peu perdu le contrôle sur ce que j'écris.
Résumons la situation. De nombreux éléments ont changés récemment, et cela m'inquiète. Il y a maintenant plusieurs semaines, j'ai décidé de créer le journal Bleu. Celui-ci n'est qu'une variante du Journal Blanc, et de ses idéaux. Parce que j'ai pris conscience, avec la crise qu'a provoqué le journal noir en décembre, qu'il me fallait riposter, et très vite, avant que l'idéal s'effondre face à mes larmes.
Oui, j'aurais pu tout arrêter. J'aurais pu tout abandonner, cesser d'écrire les mots qu'il fallait dans le journal noir, et tout simplement obéir à mon idéal. Finalement, les explosions de sentiments provoqués lors de l'anniversaire de la disparition de Sani n'étaient que passagers, et bien stupide. Très vite, la sensation du devoir est revenu encore plus fort. Mais cela aurait été obéir à mes pensées. Il me faut rester honnête dans mes projets, et rester droit dans ce que j'écris. Si j'abandonne la rationalité à la raison, j'ai perdu. Parce que la nécessité du contrôle n'est qu'un élément de la peur, et il me faut m'abandonner à la furie du logos si je veux réussir ma transformation. Oublier ce que j'étais ce soir, oublier cette crise qui est rentré dans le monde de l'écrit, c'était bel et bien considérer la valeur du papier comme mort. Il ne faut pas que je faiblisse, il ne faut pas que j'utilise des méthodes aussi lâche, si je veux conserver mon évangile intact. Accepter chacune de ses sourates, et continuer ma quête. Si j'ai pris cette décision, autrefois, dans un moment de malheur, peu importe. Ce qui est important, c'est de réaliser que cela est écrit désormais, et que les promesses que je peux tenir, je dois les tenir, si je ne veux pas que la gravité de l'encre s'efface pour toujours.
C'est donc par la logique et par la puissance de la rationalité et de l'idéal que j'ai décidé de vaincre les terreurs du journal noir. Aux douze variantes qu'il a crée, j'ai décidé de diviser le Journal Blanc en un banc de tir de seize écrits. A la tête d'entre eux se trouve le Journal Clair, qui décide et établit les grandes stratégies, les grands objectifs de ma vie. Je l'utilise peu, mais chaque phrase est plus précieuse que le diamant. Suit le journal Bleu, dans lequel je consigne en ce moment-même, qui gère la stratégie directe à mener pour vaincre les idées du Noir.
Trois groupes de deux continuent la marche : deux d'entre eux gèrent les objectifs secondaires et les hiérarchisent pour éviter qu'ils intoxiquent les grandes causes du royal Journal Clair : ils sont subdivisés en objectifs altruistes, politiques et sociaux d'un coté, et de l'autre les objectifs plus égoïstes: ce sont de grandes tours d'ivoires où sont testés de façon simultanées plusieurs méthodes d'interprétations. Les seconds sont des temporisateurs et des espions, des cavaliers aux mouvements brusques qui ont pour objectifs de s'infiltrer dans le monde du journal noir : pour le vaincre, ils utilisent des séries d'objectifs à court terme qu'il me faut remplir pour obtenir des satisfactions immédiates : du succès, de la gloire, de l'estime. Deux derniers journaux complètent cette architecture, deux larges évêques qui répètent sans fin, en rationalisant les travaux du Journal Clair, en les retranscrivant sous la forme de maximes et de règles. La Constitution complexe qu'ils élaborent me permet de les retenir, et d'élaborer mes déplacements sur l'échiquier avec plus de simplicité.
Mais cette savante architecture qui compose la citadelle idéale de mon âme ne serait rien sans ceux qui vont peu à peu dérober le travail du journal noir. Parce que je fais ici aussi dans le passé. C'est ce que j'ai choisi pour pouvoir échapper à cette émotion rampante qui est en train de détruire la tâche de toute ma vie : les huit pions de mon échiquier sont un arsenal de passé crée pour l'occasion. Le nombre n'est pas seulement un moyen de répondre à ce soin d'anthropologue qui oblige le journal noir à se multiplier. Non, l'objectif est plus ample : il s'agit d'éviter de prochaines rébellions de la part de ces journaux, qui pourraient un jour ou l'autre, par un malheureux concours de circonstance face à un événement trop chargé en émotion, se retourner contre moi et détruire le patient édifice que j'ai construit durant tout ces mois.
En effet, l'erreur que j'ai commis face au journal venait du fait que je prenais pour acquis que la situation comptait seule, sans prendre en compte les processus. Ainsi, en mentant une fois sur ce qui s'était déroulé, j'arrivais souvent à arriver à la position actuelle, mes fictions n'englobant que les longs moments entre les différents rapports des journaux. C'est comme oublier de résumer la partie, et de présenter tel quel un problème d'échec. Mais par cela, mes calculs ne pouvaient être corrects : J'ignorais que dans l'univers, les temps longs, l'histoire, la psychologie prenaient une place nécessaire. A partir de cet instant, ma perception de la situation ne pouvait qu'être faussée. Et c'est ainsi qu?inéluctablement, je m'approchais du point de rupture où le mensonge n'était plus tenable.
Aujourd'hui, huit pions sur le champ de bataille. Je les ai mis au fur et à mesure, et aujourd'hui le dernier va être posé sur le vaste échiquier. Parmi ces pions, sept racontent mes fables habituelles, selon mes envies et mes désirs, et ils constitueront les éléments qui permettent d'établir comme de renforcer ma confiance en moi, et surtout ma détermination en temps qu'individu. Ils me définiront. Un racontera la vérité pure, telle qu'elle s'est déroulée : certes, son impact sera de toute façon violent, mais il sera noyé dans l'écriture postérieure des sept autres. Les stratégies que j?établirais grâce à l'architecture que j'ai détaillé ci-dessus prendrons en compte ces huit thèses différentes, et chercheront un consensus qui pourra de toute façon satisfaire l'univers. Si elles ne le peuvent pas, alors le journal clair et le journal bleu, sur lequel j'écris en ce moment, utiliseront chaque solution avec la probabilité d'un huitième. Quant aux journaux-pions, ils garderont leur cohérence interne grâce à un système sophistiqué de roulement : pour que l'illusion soit complète, j'écrirais la suite de l'histoire réelle non pas dans le même journal que la veille, mais dans le journal dont la totalité de l'histoire correspond le plus à la réalité. Il s'agit en fait de multiplier les systèmes d'interprétation pour perdre, si l'on veut, l'absurdité du monde : c'est comme croire à huit religions en même temps, et confier à chacune une partie des événements réels.
Avec l'évolution de la situation actuelle, je voulais justement mettre en perspective une nouvelle possibilité. Un moyen définitif de noyer la réalité, et pourtant de la prendre en compte. C'est un nouveau projet d'architecture qui modifierais la structure même des pions, et qui me permettrais d'avancer plus vite, à la fois contre les plans que j'élabore juste avant avec les émotions noires, mais aussi contre l'ombre qui me compose : il s'agirait de non plus raconter une seule réalité au milieu de sept mensonges, mais de disséminer au contraire les différents éléments extérieurs dans les huit versions, en les rangeant par thème et par logique dans les différentes formes d'interprétation. Ainsi, la vérité serait complètement brisée, et pour ainsi dépouillée de tout sens ou de toute consistance. Je pourrais ainsi établir le dernier sacrilège qu'aucun être humain n'a osé accomplir avant moi : recouvrir totalement l'univers visible et le peupler entièrement de fiction. Contrairement à d'autres, je ne fermerais pas mes yeux, mais j'en ouvrirais d'autres, tourné vers mon crâne, et mon cerveau fusionnera les images de l'extérieur et de l'intérieur, sans que rien ne semble changé.
Mais j'ai peur d'une seule chose, c'est que un tel choix, une telle dissémination, demande une intelligence que je ne possède pas. Il me faudrait alors écrire un journal entier, où je m'occuperais de trier les éléments et les versions. Ou bien, autre théorie, devoir exploiter le travail que j'accomplis dans le journal noir. Finalement, si j'ai suffisamment d?honnêteté intellectuelle pour accepter sa dangereuse existence, je peux très bien prendre en compte son travail. La quantité effroyable d'information que contiennent ses quatorze versions de la réalité devraient alors être réutilisée dans les versions qui composent mon ½uvre.
Se pose alors le problème vital de ma dépendance aux travaux d'une émotion qui me dépasse. Si je le vainc un jour, si à un moment suprême, ma logique permet de prouver sa vacuité et son incohérence, alors même je ne pourrais plus le vaincre : parce qu'alors il aura une fonction dans ma grande cathédrale. Quand j'avais quinze ans, déjà, j'avais compris que le jeu d'échec n'avait plus aucun sens si il n'y avait aucune joueuse en face. Et ici ? Est-ce que je devrais me contenter de le faire survivre, de prendre ses pièces les unes après les autres et de le bloquer dans un zugwang mortel qui nous obligera tout les deux à la répétition ?
Je vais opter pour un compromis : je vais utiliser les travaux de noir pour pouvoir disséminer les informations et dissoudre la réalité, accomplir mon crime. Mais je garde en réserve la possibilité plus tard de réutiliser la séparation classique qui me permettait de faire avancer mes pions : ainsi, les disséminations se feront sur quatre journaux qui seront pris en priorité dans les autres calculs, mais les huit écrits que j'ai placé continueront d'exister dans le même moment. Il ne faut pas oublier que le journal noir n'est pas mon plus grand adversaire : l'Echiquier a un autre joueur, qui se cache dans les cases les plus reculées, et dans tout les recoins de l'univers que j'essaye de colmater : ces ténèbres qui m'envahissent et qui me brûlent, ce sentiment d?indétermination qui m'affaiblit et me détruit.
Mais ça, c'est au Journal Clair de s'en occuper. Je vais donc aller le chercher et abandonner mes réflexions pour le moment..."
Commentaires
- Daz
11/03/2012 à 12:06:24
Neeeeeeeeed la sweet