Note de la fic :
Journal de bord bug +145
Par : Boris-Ivanovich
Genre : Science-Fiction
Statut : C'est compliqué
Chapitre 6 : 6 - Regard
Publié le 29/05/2011 à 00:29:07 par Boris-Ivanovich
Autours de moi, sous la protection des militaires, les langues de mes voisins se déliaient... Leurs paroles, leurs cris ne me heurtaient pas, ne m'agressaient pas. J'en saisissais le sens, sans l'angoisse ni la hargne... j'étais heureux. Merci Lisa.
Notre véhicule, devait avoir un trajet précis car à intervalles réguliers, d'autres passagers étaient ramassés. En plus ou moins piteux état...
Tous ne pouvaient s'empêcher de raconter leur histoire. Personne n'écoutait personne et tous parlaient sans pause, frénétiquement. Certains avaient étés agressés chez eux... d'autres chassés par les militaires, d'autres avaient vu des feux prendre dans la foule suite à l'utilisation de torches improvisées... d'autres encore, ceux pour qui l'évacuation s'était passée plus calmement allaient de spéculations en spéculations, "qui, quoi.... mais enfin..." crédulité, ton péremptoire des "je sais tout"... et les critiques fusaient... certains même disaient qu'une attaque ennemie et le soutien de l'armée mettrait forcément fin à cette situation de crise et de violence... brouhaha... bruit...
Si on pouvait donner un pourcentage de vie à nos parties du corps, je crois que la langue resterait toujours à 100%, les oreilles, elles finalement peu utilisées se contenteraient d'un 5% largement suffisant.
A être ainsi prise en charge... leur intelligence semblait se remettre "en roue libre" car un autre pédalait... Eternel Panurge aux non moins éternels ovins.
Je savais où nous étions car j'avais préparé et testé maintes et maintes fois des itinéraires d'évacuation. D'après les cartes, les photos satellite...en voiture, vélo ou à pied, je me savais incollable sur cet aspect des choses. Même si la ville, plongée dans les ténèbres se métamorphosait en un labyrinthe silencieux, la faible lueur de la lune suffisait à ma vue.
Etonnement, les rues n'étaient pas bouchonnées par les véhicules en panne... pas de chaos version cinématographique. La majorité, moteur freiné et stoppé par la vitesse enclenchée, étaient là, comme posés presque "normalement". J'étais insensible aux scènes qui parfois défilaient devant mes yeux, elle ressemblaient tant à celle que je venais de vivre... J'avais mal à la tête et je devais moi aussi décompenser... je vis quelques appartements en flamme...
Lisa à mes côtés était maintenant calme. Mon étreinte devenait malgré moi plus tendre que protectrice... j'étais mal à l'aise, je ne voulais pas profiter de la situation... J'avais froid, mais auprès d'elle, je cherchais plus que sa chaleur... Concrètement, je ne savais pas quoi dire... mon rôle de "sauveteur" avait pris fin, ainsi que ses prérogatives. Je me retrouvais comme avant... lorsque je la croisais dans l'escalier, le sang aux joues, silencieux, avec un seul sourire pour les mille mots maladroits coincés dans ma gorge.
A chaque fois qu'elle bougeait, j'avais peur que remise elle ne se détache de moi... j'essayais de rester moi même immobile pour que dure à jamais cette promiscuité. Un soldat, passa parmi nous et nous tendit des couvertures. Je l'aurais tué... je failli refuser mais j'acceptai et j'essayai de nous en recouvrir quand Lisa se redressa. Il dû y avoir un rayon de lune à ce moment là car quand son visage se redressa et se tourna vers moi... je vis ses yeux... jamais je n'oublierai.
Je sais qu'entendre n'est pas écouter, que voir n'est pas regarder... mais là, elle me fixait. Je fus tant saisi par son regard de louve que je restais paralysé... et je dus faire des efforts pour réaliser qu'avec un sourire elle avait prononcé mon nom, suivi d'un tendre "merci".
Un autre sourire accueillit alors avec tendresse les douze mots qui sortirent en un seul de ma bouche confuse. Je ne pourrai jamais évaluer la puissance du bonheur de cet instant.
Même maintenant en écrivant sur ce cahier "neuf" emprunté pour une longue durée à une chambre d'enfant désertée... je ne sais quels mots je voulus dire à ce moment là. J'en rigolerais presque si...
Mes craintes étaient infondées... la couverture nous rapprocha plus encore... et mieux, je savais maintenant Lisa consciente. Je ne profitais donc pas d'une situation pour imaginer... autours de ma taille ses bras s'étaient lovés et sa figure sur ma poitrine s'appuyait avec confiance.
Je considérais dés lors que par ce geste de Lisa nous étions liés... sans autre signification pour autant. Rassuré, je pouvais me remettre à "calculer"... calculer pour deux.
Nous sortions de la ville. Les silhouettes géométriques avaient disparu, remplacées par celle des arbres... toujours dans la pénombre, ici enfin naturelle. J'étais sûr que nous nous dirigions vers le plateau d' Elban, d'après mon analyse, le seul à distance correcte et disposition adaptée.
Ma poitrine se mit à alors vibrer sur la voix de Lisa qui se mit à me raconter son histoire...
Notre véhicule, devait avoir un trajet précis car à intervalles réguliers, d'autres passagers étaient ramassés. En plus ou moins piteux état...
Tous ne pouvaient s'empêcher de raconter leur histoire. Personne n'écoutait personne et tous parlaient sans pause, frénétiquement. Certains avaient étés agressés chez eux... d'autres chassés par les militaires, d'autres avaient vu des feux prendre dans la foule suite à l'utilisation de torches improvisées... d'autres encore, ceux pour qui l'évacuation s'était passée plus calmement allaient de spéculations en spéculations, "qui, quoi.... mais enfin..." crédulité, ton péremptoire des "je sais tout"... et les critiques fusaient... certains même disaient qu'une attaque ennemie et le soutien de l'armée mettrait forcément fin à cette situation de crise et de violence... brouhaha... bruit...
Si on pouvait donner un pourcentage de vie à nos parties du corps, je crois que la langue resterait toujours à 100%, les oreilles, elles finalement peu utilisées se contenteraient d'un 5% largement suffisant.
A être ainsi prise en charge... leur intelligence semblait se remettre "en roue libre" car un autre pédalait... Eternel Panurge aux non moins éternels ovins.
Je savais où nous étions car j'avais préparé et testé maintes et maintes fois des itinéraires d'évacuation. D'après les cartes, les photos satellite...en voiture, vélo ou à pied, je me savais incollable sur cet aspect des choses. Même si la ville, plongée dans les ténèbres se métamorphosait en un labyrinthe silencieux, la faible lueur de la lune suffisait à ma vue.
Etonnement, les rues n'étaient pas bouchonnées par les véhicules en panne... pas de chaos version cinématographique. La majorité, moteur freiné et stoppé par la vitesse enclenchée, étaient là, comme posés presque "normalement". J'étais insensible aux scènes qui parfois défilaient devant mes yeux, elle ressemblaient tant à celle que je venais de vivre... J'avais mal à la tête et je devais moi aussi décompenser... je vis quelques appartements en flamme...
Lisa à mes côtés était maintenant calme. Mon étreinte devenait malgré moi plus tendre que protectrice... j'étais mal à l'aise, je ne voulais pas profiter de la situation... J'avais froid, mais auprès d'elle, je cherchais plus que sa chaleur... Concrètement, je ne savais pas quoi dire... mon rôle de "sauveteur" avait pris fin, ainsi que ses prérogatives. Je me retrouvais comme avant... lorsque je la croisais dans l'escalier, le sang aux joues, silencieux, avec un seul sourire pour les mille mots maladroits coincés dans ma gorge.
A chaque fois qu'elle bougeait, j'avais peur que remise elle ne se détache de moi... j'essayais de rester moi même immobile pour que dure à jamais cette promiscuité. Un soldat, passa parmi nous et nous tendit des couvertures. Je l'aurais tué... je failli refuser mais j'acceptai et j'essayai de nous en recouvrir quand Lisa se redressa. Il dû y avoir un rayon de lune à ce moment là car quand son visage se redressa et se tourna vers moi... je vis ses yeux... jamais je n'oublierai.
Je sais qu'entendre n'est pas écouter, que voir n'est pas regarder... mais là, elle me fixait. Je fus tant saisi par son regard de louve que je restais paralysé... et je dus faire des efforts pour réaliser qu'avec un sourire elle avait prononcé mon nom, suivi d'un tendre "merci".
Un autre sourire accueillit alors avec tendresse les douze mots qui sortirent en un seul de ma bouche confuse. Je ne pourrai jamais évaluer la puissance du bonheur de cet instant.
Même maintenant en écrivant sur ce cahier "neuf" emprunté pour une longue durée à une chambre d'enfant désertée... je ne sais quels mots je voulus dire à ce moment là. J'en rigolerais presque si...
Mes craintes étaient infondées... la couverture nous rapprocha plus encore... et mieux, je savais maintenant Lisa consciente. Je ne profitais donc pas d'une situation pour imaginer... autours de ma taille ses bras s'étaient lovés et sa figure sur ma poitrine s'appuyait avec confiance.
Je considérais dés lors que par ce geste de Lisa nous étions liés... sans autre signification pour autant. Rassuré, je pouvais me remettre à "calculer"... calculer pour deux.
Nous sortions de la ville. Les silhouettes géométriques avaient disparu, remplacées par celle des arbres... toujours dans la pénombre, ici enfin naturelle. J'étais sûr que nous nous dirigions vers le plateau d' Elban, d'après mon analyse, le seul à distance correcte et disposition adaptée.
Ma poitrine se mit à alors vibrer sur la voix de Lisa qui se mit à me raconter son histoire...