Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Les mots de sang


Par : Katseu
Genre : Réaliste, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 5 : La Fin


Publié le 29/01/2012 à 01:04:47 par Katseu

Glissant du haut des questions sans réponses, je revins à la réalité en secouant la tête. Un sourire se dessina sur le visage de mon père, me rappelant tant de souvenirs passés, mais je n’avais pas la tête à ressasser le passé. L’instant présent n’avais jamais été aussi intense. J’aurai voulu le libérer, l’aider à s’enfuir et le suivre.

- Jim. Tu sais d’où viens ton prénom ?

C’est vrai que je n’en avais jamais connu l’histoire. J’imagine que c’était comme tout, mes parents avaient trouvé un prénom dans un recueil qui ne leur déplaisait pas trop et qui sonnait assez bien avant de me l’assigner. En guise de réponse, je baissais la tête.

- Pour tout te dire, c’est le prénom du chanteur préféré de ta mère.
- Qui donc ? Demandais-je en relevant les yeux
- Tu ne connais pas, d’ailleurs, on ne l’a pas connu non plus toi et Janice.
- Janice ?
- Ta mère.
- Je suis désolé. Je... j’ai oublié vos prénoms... mais pas vos visages...

Je sentais chaque jour que mon cœur me quittait. J’avais tellement été touché mentalement que je n’en étais pas sortit indemne. Les meurtres, regarder les gens se faire torturer, sortir les cadavres de ses amis des décombres, tout ces rituels avaient ruiné ma conscience. J’en avais même oublié les prénoms de mes propres parents mais je n’oublierai jamais leurs visages. Ces yeux qui m’ont fait rêver étant enfant, qui m’ont vu grandir et m’épanouir jusqu’à ce que l’on m’arrache au bonheur pour m’offrir au malheur.

- Tu as oublié comment je m’appelle ? Me demanda-t-il en souriant ?
- Oui, je suis vraiment désolé, j’ai l’impression de mourir de l’intérieur, si tu savais…
- Tu as tord. Répondit-il sèchement.

Je ne comprenais pas vraiment ce qu’il essayait de me dire depuis que j’avais réussis à lui adresser la parole. Je fronçai les sourcils en tentant d’y voir un peu plus clair dans toute cette histoire.

- Tu n’as jamais remarqué que tu te battais contre des soldats de ton âge ?
- Le fait de tuer me ruinait la conscience… j’étais bien trop choqué… Je ne me souviens plus de rien.
- Tu ne sais même plus contre qui tu te bats.

Il avait raison. Mon rôle dans la vie était clair : tuer. Savoir les raisons de ces tortures ne faisait pas partir de ma raison de vivre. Je me contentais d’obéir aux ordres. Qu’est-ce qu’un gamin de 14 ans peut faire d’autres ? 5 ans plus tard je n’avais pas vraiment changé, mon esprit était totalement dévasté.

- Jim. Ecoute bien…

Je parlais avec lui de la même manière qu’un père discute avec son fils autour d’un bon chocolat chaud. Sauf qu’il y avait juste des cordes, du sang, des murs gris sans expression et une atmosphère macabre qui plainait dans la pièce.

- Tu te bats contre les français.

La nouvelle me fit le même effet qu’un tir en plein cœur. Mes yeux s’écarquillèrent sous le coup de cette révélation. Evidemment, ce n’était qu’une phrase, mais au son de sa voix, je savais bien que c’était la vérité.

- Tu n’as jamais eut l’impression d’être commandé ? Qu’on te ment ? Que la vie n’est pas vraie ?

Je n’osais même plus répondre. La vérité semblait m’éclater au visage. Sans que je ne parvienne à échafauder la moindre théorie dans ma tête avant d’entendre des explications, il continua.

- Tu ne t’es jamais demandé pourquoi tu n’avançais pas depuis 5 ans ? C’est pour ça qu’ils vous prennent pendant que vous êtes gamins ! Pour vous vider l’esprit et la conscience quand vous n’êtes pas encore en âge de réfléchir. Après quoi, vous ne vous souviendrez juste de vos ordres : tuer.
- On se bat… contre nous-mêmes ? Demandais-je en essayant de comprendre
- On vous enseigne les mêmes conneries de l’autre coté. Seulement, ils portent des uniformes différents. Le but étant de créer des soldats dénudé d’âme. Comme ce que tu es en train de devenir. Alors, le gouvernement vous fait s’entretuer et parfois abattre vos proches qui ont compris le processus.
- C’est horrible… je n’arrive pas a y croire… murmurais-je

Mon rythme cardiaque s’accéléra. Cela faisait beaucoup de nouvelles à encaisser.

- Ecoute-moi, il faut que tu t’enfuies. Kralis peut revenir à tout moment. Regarde dans ma poche…

Je me rendis maintenant compte que quelque chose pesait dans la poche gauche de son pantalon à motifs militaires. Je fuyais rapidement pendant que j’entendis un léger gémissement de sa part. J’en sortis une enveloppe.

- J’aurai tant voulu te la donner avant que tu partes il y a 5 ans
- ESPOSITO !

Une voix tonna derrière moi. Une voix qui me glaça le sang et qui empêcha mon cœur de battre pendant quelques secondes… Lentement, très lentement, je me retournai, mes yeux se posèrent enfin sur Kralis qui serraient les dents au loin, les poings fermés, des veines énormes s’y étaient formés. Je n’avais jamais eut aussi peur de ma vie. J’étais fichu, j’allais y passer. C’était la fin.


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