Note de la fic : Non notée
Le Poids Des Mots
Par : MassiveDynamic
Genre : Science-Fiction
Statut : C'est compliqué
Chapitre 4 : Être
Publié le 29/06/2011 à 02:52:03 par MassiveDynamic
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Être
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Il n'y a pas de mots pour décrire ma torpeur et la tornade de sentiments et que je ressentais. Cela pouvait s'apparentait à ce que l'on ressent lorsque l'on nous annonce la mort d'une personne très proche. Cet étau qui envahit votre estomac, puis ce désespoir soudain et impossible à contenir. Ajoutez-y la réalisation de votre pire cauchemar, et vous obtiendrez peut-être quelque chose de semblable. Non, honnêtement, j'avais oublié tout ce qu'était ma vie. Toute mon existence. Je n'existais plus que dans cette pièce, confronté à moi-même. Le sujet de toutes mes peurs. Un corps gisait au sol, juste devant moi. Il était caché par la pénombre, mais un simple passage de lumière négligé révéla sa présence. Et dès lors, je ne pouvais plus détacher mes yeux de son emprise macabre. J'éclairai son visage encore et encore, peinant à y croire. Son visage, c'était le mien. Ses yeux, c'était les miens. C'était moi. Moi. Je regardai mes mains, puis les siennes, et elles étaient les mêmes. Une même personne. Un même être. Dans deux corps identiques. Une scission de l'esprit ? Non, un même esprit. Nous étions les mêmes. Je ne comprenais rien. Horrifié, je me risquais à m'approcher de lui et à la toucher. Son corps était froid. Il ne respirait plus. Mort ? Comment ? C'en était trop, j'étais rouge, j'étais en sueur et mes bouffées de chaleur me donnaient l'impression de suffoquer. Je tendais ma main, presque inconsciemment, et lorsque ma peau entra en contacte avec la sienne, j'eus un étrange frisson. Je touchais une projection de moi-même. Mon esprit vagabondait dans des contrées fantaisistes à nouveau. Avais-je été drogué ? Ou assommé ? Ce que je voyais là ne pouvait pas être la réalité.
Je me remémorais ironiquement les écrits de la lettre anonyme. C'était ça, la vérité ?
Les vêtements qu'il portait étaient noirs et amples. Je relevai doucement sa tête de mes mains tremblantes, pour contempler sa nuque. Il possédait la même cicatrice que moi. Aussi distinguée que la mienne. Il était moi, à l'identique. Paniqué par la situation, je sélectionnai la vidéo sur mon téléphone et filmai le corps. je pris également quelques clichés, puis, comme pour chercher du rationnel à la situation, je me mis à regarder de plus près les écritures au tableau. Des successions de chiffres, des problèmes calculatoires qui me dépassaient. Je n'avais jamais rien compris aux maths, de toute façon. Mes yeux se fixèrent sur plusieurs feuilles fixées au tableau. Elles désignaient une longue liste de noms, on aurait dit des noms d'entreprise. Puis du calme morbide s'élevèrent des voix. Plusieurs voix, plusieurs personnes pénétrant en courant dans le bâtiment. Je pouvais ressentir les ondes de leurs énormes bottes sur le plancher craquelé. Mon cœur sembla éclater à chaque pulsation, et je sentis tous mes membres se contracter. Instinctivement, je me jetai sous le bureau en me recroquevillant dans l'espoir de me cacher. Jamais, non, jamais de toute ma vie j'avais été dans une telle détresse. Je suais à grosses gouttes et je tremblais sans pouvoir arrêter. Mes vêtements étaient trempés par ma sueur. Je n'avais plus aucun contrôle. Ils étaient les chasseurs, j'étais la proie. Le parasite.
La porte s'ouvrit dans un énorme fracas, faisant trembler la tôle qui parsemait la grande salle. Des éclats de lumière jaillirent dans la pièce. Trois faisceaux de lumière. J'en venais presque à arrêter de respirer tant je serrais des dents pour ne pas faire le moindre bruit. Je ne distinguais que de vagues silhouettes en observant à travers la minuscule fente du meuble. Ils se regroupèrent tous trois autour de mon cadavre et échangèrent quelques mots.
"Mets-le dans le camion. Préviens Margareth. "
"Vous faites quoi, vous deux ? "
"Nous ? Simple, on suit les ordres. On nettoie la salle. "
Le meneur éclaira dans ma direction, désignant le tableau et toute la paperasse environnante.
"Regarde moi ce merdier... Heureusement qu'on l'a eu à temps. Allez, on vide tout. Tout dans le camion ! "
L'un d'eux emporta mon cadavre qui luisait au sol alors que les deux autres se mirent à aller dans ma direction. Je ne voyais rien, si ce n'est le peu de lumière réfracté par leurs engins, mais je les entendais. Chacun de leurs pas semblait sonner le glas. Les secondes étaient interminables. Puis, finalement, alors que je fermais les yeux de toutes mes forces, serrant les dents et fronçant les sourcils à m'en faire sauter une veine, c'était arrivé. D'un coup. Ils m'avaient vu. Ca n'était pas comme dans toutes ces fictions. Je n'étais pas resté inaperçu indéfiniment. A ce moment précis, j'ai bien cru défaillir. Mais l'un d'eux m'empoigna par la col et me souleva droit devant lui.
" Qu'est-ce que tu fous là toi ?!"
L'homme portait des lunettes, avait les cheveux courts, et semblait relativement trapu. Dans un accès de panique, je laissai échapper quelques mots.
"Les lettres... Il m'a dit de venir ici.... !"
Croyez moi, être soulevé par une brute, tout en étant trempé par sa propre sueur et à deux doigts du malaise profond, ça n'était pas encore suffisant. Non. Pas à leurs yeux. L'autre homme pris la parole.
"C'est bon. Je m'en charge. "
Et il m'injecta quelque chose derrière la nuque. Ma vision se troubla. Je ne voyais les deux hommes que par intermittence. Puis, finalement, j'avais fini par sombrer.
Être
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Il n'y a pas de mots pour décrire ma torpeur et la tornade de sentiments et que je ressentais. Cela pouvait s'apparentait à ce que l'on ressent lorsque l'on nous annonce la mort d'une personne très proche. Cet étau qui envahit votre estomac, puis ce désespoir soudain et impossible à contenir. Ajoutez-y la réalisation de votre pire cauchemar, et vous obtiendrez peut-être quelque chose de semblable. Non, honnêtement, j'avais oublié tout ce qu'était ma vie. Toute mon existence. Je n'existais plus que dans cette pièce, confronté à moi-même. Le sujet de toutes mes peurs. Un corps gisait au sol, juste devant moi. Il était caché par la pénombre, mais un simple passage de lumière négligé révéla sa présence. Et dès lors, je ne pouvais plus détacher mes yeux de son emprise macabre. J'éclairai son visage encore et encore, peinant à y croire. Son visage, c'était le mien. Ses yeux, c'était les miens. C'était moi. Moi. Je regardai mes mains, puis les siennes, et elles étaient les mêmes. Une même personne. Un même être. Dans deux corps identiques. Une scission de l'esprit ? Non, un même esprit. Nous étions les mêmes. Je ne comprenais rien. Horrifié, je me risquais à m'approcher de lui et à la toucher. Son corps était froid. Il ne respirait plus. Mort ? Comment ? C'en était trop, j'étais rouge, j'étais en sueur et mes bouffées de chaleur me donnaient l'impression de suffoquer. Je tendais ma main, presque inconsciemment, et lorsque ma peau entra en contacte avec la sienne, j'eus un étrange frisson. Je touchais une projection de moi-même. Mon esprit vagabondait dans des contrées fantaisistes à nouveau. Avais-je été drogué ? Ou assommé ? Ce que je voyais là ne pouvait pas être la réalité.
Je me remémorais ironiquement les écrits de la lettre anonyme. C'était ça, la vérité ?
Les vêtements qu'il portait étaient noirs et amples. Je relevai doucement sa tête de mes mains tremblantes, pour contempler sa nuque. Il possédait la même cicatrice que moi. Aussi distinguée que la mienne. Il était moi, à l'identique. Paniqué par la situation, je sélectionnai la vidéo sur mon téléphone et filmai le corps. je pris également quelques clichés, puis, comme pour chercher du rationnel à la situation, je me mis à regarder de plus près les écritures au tableau. Des successions de chiffres, des problèmes calculatoires qui me dépassaient. Je n'avais jamais rien compris aux maths, de toute façon. Mes yeux se fixèrent sur plusieurs feuilles fixées au tableau. Elles désignaient une longue liste de noms, on aurait dit des noms d'entreprise. Puis du calme morbide s'élevèrent des voix. Plusieurs voix, plusieurs personnes pénétrant en courant dans le bâtiment. Je pouvais ressentir les ondes de leurs énormes bottes sur le plancher craquelé. Mon cœur sembla éclater à chaque pulsation, et je sentis tous mes membres se contracter. Instinctivement, je me jetai sous le bureau en me recroquevillant dans l'espoir de me cacher. Jamais, non, jamais de toute ma vie j'avais été dans une telle détresse. Je suais à grosses gouttes et je tremblais sans pouvoir arrêter. Mes vêtements étaient trempés par ma sueur. Je n'avais plus aucun contrôle. Ils étaient les chasseurs, j'étais la proie. Le parasite.
La porte s'ouvrit dans un énorme fracas, faisant trembler la tôle qui parsemait la grande salle. Des éclats de lumière jaillirent dans la pièce. Trois faisceaux de lumière. J'en venais presque à arrêter de respirer tant je serrais des dents pour ne pas faire le moindre bruit. Je ne distinguais que de vagues silhouettes en observant à travers la minuscule fente du meuble. Ils se regroupèrent tous trois autour de mon cadavre et échangèrent quelques mots.
"Mets-le dans le camion. Préviens Margareth. "
"Vous faites quoi, vous deux ? "
"Nous ? Simple, on suit les ordres. On nettoie la salle. "
Le meneur éclaira dans ma direction, désignant le tableau et toute la paperasse environnante.
"Regarde moi ce merdier... Heureusement qu'on l'a eu à temps. Allez, on vide tout. Tout dans le camion ! "
L'un d'eux emporta mon cadavre qui luisait au sol alors que les deux autres se mirent à aller dans ma direction. Je ne voyais rien, si ce n'est le peu de lumière réfracté par leurs engins, mais je les entendais. Chacun de leurs pas semblait sonner le glas. Les secondes étaient interminables. Puis, finalement, alors que je fermais les yeux de toutes mes forces, serrant les dents et fronçant les sourcils à m'en faire sauter une veine, c'était arrivé. D'un coup. Ils m'avaient vu. Ca n'était pas comme dans toutes ces fictions. Je n'étais pas resté inaperçu indéfiniment. A ce moment précis, j'ai bien cru défaillir. Mais l'un d'eux m'empoigna par la col et me souleva droit devant lui.
" Qu'est-ce que tu fous là toi ?!"
L'homme portait des lunettes, avait les cheveux courts, et semblait relativement trapu. Dans un accès de panique, je laissai échapper quelques mots.
"Les lettres... Il m'a dit de venir ici.... !"
Croyez moi, être soulevé par une brute, tout en étant trempé par sa propre sueur et à deux doigts du malaise profond, ça n'était pas encore suffisant. Non. Pas à leurs yeux. L'autre homme pris la parole.
"C'est bon. Je m'en charge. "
Et il m'injecta quelque chose derrière la nuque. Ma vision se troubla. Je ne voyais les deux hommes que par intermittence. Puis, finalement, j'avais fini par sombrer.
Commentaires
- Aradied
29/06/2011 à 13:20:23
Suite ! + Avec Doberman, ca rend très bien !