Note de la fic : Non notée

Le Poids Des Mots


Par : MassiveDynamic
Genre : Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3 : Insidueux


Publié le 28/06/2011 à 03:02:32 par MassiveDynamic

NPTK : Faute de temps principalement puis faut que je me réorganise :)


Insidueux



" Tu souffres autant que moi. Ma souffrance est due à ma connaissance de la vérité, la tienne, tu la dois à ton ignorance. 22, rue des Lilas. Maintenant. Ce soir, tu as les cartes en main. Soit tu te décides à enfin agir en être humain, soit tu continues de siéger en haut de ton piédestal à contempler l'humanité pour pester à leur égard, te délectant d'une vie transparente. Sois un homme, merde. Portes tes couilles, et fais le bon choix. "

L'écriture était cette fois une police d'ordinateur, et la lettre était imprimée. J'affichais un léger sourire précédé d'un rictus après avoir fini la lettre. Sérieusement, qui était-il pour me juger de la sorte ? Encore une merde jalouse. Elles pullulent. Les petites pestes insignifiantes, elles croulent de responsabilités qu'elles ne peuvent pas assumer, alors elles s'en prennent à un autre qui a réussi. Des déchets. 22, rue des Lilas, hein... ?

" C'est de qui ? "

Me lance ma mère, suspicieuse.

"Une invitation à une soirée privée... "

Répondis-je d'un air naturel en balançant la lettre dans ma corbeille. Elle n'essaya pas d'en savoir plus, ayant sans aucun doute oublié la lettre anonyme de mardi. Je continuai donc de me préparer normalement à ma sortie. Cependant, l'itinéraire avait quelque peu changé. Un petit tour sur Google Maps me permit de connaître la position exacte de ma destination. Et la rue des Lilas était toute proche. A à peine quelques pattés de maison. Ma décision était toute faite, j'allais me confronter à cette grande gueule. La nuit était déjà tombée lorsque je sortis du domicile. Je ne me repérais qu'avec les noms de rue. La rue des Lilas était à une intersection toute proche. J'en profitais pour écrire quelques messages à des connaissances, puis d'autres plus sérieux à Simon, et à Cécile notamment. Et plus je progressais, plus une légère appréhension me gagnait. Après tout, ma famille était riche, très riche. Cela pouvait très bien être un piège tendu par d'éventuels kidnappeurs. Mais mes pensées s'écartèrent bien vite. Je suis un esprit cartésien. Pas de place aux fantaisies.

Et au bout d'à peine quelques minutes de marche, le 22, rue des Lilas était en face de moi. C'était un bâtiment en ruine, dans une ruelle déserte. Sûrement un squat à clodos ou autres drogués. Une légère pluie commença à tomber, alors que j'analysais l'endroit dans la totalité de sa surface extérieure. C'était l'un de ces vieux endroits peu accueillants, similaire à ces vieilles maisons dont même le bois pourri et rongé par les mites s'effondrait pour laisser place à de la sciure et à des poutres chancelantes. Le temps d'une brise, je me demandais ce que je faisais à cet endroit. Sérieusement. J'avais bien mieux à faire, et on m'attendait ailleurs. Mais je suis un homme qui va au bout de ce qu'il entreprend. Je suis un homme dont la détermination est une vertu. Et j'assume tout.

Mes semelles heurtèrent le porche de bois craquelé, et je pénétrai dans l'habitat en ruine dépourvu de portes. La pluie tombait à grosses gouttes à l'intérieur. Je levai la tête et constatai que le toit n'était même pas digne de porter ce nom, les structures qui flottaient au dessus de ma tête semblaient pouvoir s'écrouler à tout moment. Je continuai ma traversé en passant par le grand couloir d'entrée. A vrai dire, il n'y avait pas d'autres pièces que ce grand couloir. Et je peinais à discerner ce qui se dressait devant moi. J'atteignis bien rapidement une porte. Et en la poussant, le noir complet. Impossible de savoir où j'étais. Je me munis de mon téléphone pour utiliser une application faisant office de lampe de poche. Je tournai sur moi même pour avoir un aperçu de l'endroit où je me trouvais. Cela semblait être une sorte de hangar, à en juger par la taille et par les innombrables objets le remplissant. Je jetai un coup d'oeil rapide aux dispositifs installés. Des ordinateurs, des machines à écrire, des formules scientifiques écrites sur un tableau, une liste de noms, des références bibliques, des ouvrages répandus un peu partout, des plans de lieux... Je commençai à angoisser, songeant à quitter les lieux dans l'immédiat, la thèse des malfaiteurs faisant de nouveau surface. Je voulus faire demi-tour, mais mon corps cessa tout mouvement. Je fus foudroyé par ce que mes yeux voyaient. Mon rythme cardiaque s’accéléra. Et, en quelques secondes, je fus pris de la plus atroce des terreurs. Une paralysie fulgurante. Je découvrais l'effroi.


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