Note de la fic :
L'homme qui valait trois cartouches.
Par : Conan
Genre : Polar, Action
Statut : Terminée
Chapitre 14 : Guerre des gangs
Publié le 16/02/2011 à 22:56:38 par Conan
Jean Scorni, assis au fond de son grand siège derrière son bureau en bois massif, semble stressé, nerveux. Il fume cigare sur cigare.
-On ne pouvait décemment pas laisser mourir Ritchie aux mains de ces enfoirés. N'empêche que la mort d'Issamou hier soir a balancé un gros pavé dans la marre.
-Je ne comprends pas, Monsieur.
-Comment ça, tu "comprends pas"? C'est pourtant simple : le gros avait la main sur presque tous les trafics du 93. Il touchait des commissions dès qu'un mec venait dealer sur son territoire. Il a des bordels, des casinos, des commerces aux 4 coins de Paris, et personne pour les reprendre. Pas un lieutenant désigné, pas un frère, rien! Et tu sais ce que ça veut dire?
-Que ça va être la ruée vers l'or et que les flics vont être sur le cul de la main noire depuis la fusillade d'hier... 14 morts! Du jamais vu, depuis des décennies ça avait pas été autant le foutoir. Les prix vont grimper et certains vont profiter de la cohue pour régler leur compte. A ce propos, voilà la raison pour laquelle je t'ai fait venir.
Il jette une photo sur la table. Je la prends et regarde l'homme noir, au crane rasé et assez baraqué dessus.
-C'est qui ce type?
-Abdoulaye Issamou. Cousin du défunt. Une figure dans le combat de rue... Il semblerait qu'il a décidé de te faire la peau. A ta place je ferais en sorte de le retrouver avant que lui ne te retrouve. C'est le genre abruti et violent. Il a voulu se lancer dans le business mais s'est fait baiser de 20 000 euros pour une connerie.
-Et qu'est ce qu'il s'est passé?
-On a retrouvé le mec fracassé en bas d'un immeuble. Officiellement c'est un accident, officieusement il avait des gnons pleins la gueule. Abdoulaye, tout ce qu'il connait dans les affaires, c'est capoeira et kick-boxing.
-Qu'il aille se faire mettre, avec une bastos dans le bide il dansera moins.
-Le dealer qui l'a enflé aussi disait ça, ça l'a pas empêché de se faire tabasser a mort... Bon sinon comment vont Ritchie et ton ami blessé?
-Ritchie s'en remet bien, il s'est pris seulement quelques coups dans le museau. On a confié Flipo à un médecin non-officiel que Jack connait.
-Bien... Bien...
-Tu penses qu'il risque d'y avoir des représailles pour l'assassinat de Youssouf Issamou?
-A part son cousin qui veut te retourner la tête, non. Les rares soldats qui lui étaient plus fidèles qu'a l'argent ont compris la leçon. Pour ce qui est du reste, pour l'instant on ne bouge que si il faut défendre nos affaires. On reste sur la tactique de la défense agressive. Tiens, cadeau.
Il ouvre un tiroir de son bureau et sort un Beretta 9mm M92. Je mets l'arme à ma ceinture et part en remerciant Scorni. Avant que je ne referme la porte il me dit :
-Au fait, t'as eu des nouvelles d'Emma?
-Non, pourquoi?
-Elle m'a dit ce qu'il s'était passé l'autre jour. Tu devrais la rappeler.
Je sors du cabaret et regarde la carte d'Emma dans mon portefeuille. Je tape le numéro qui y est inscrit sur mon portable. Une sonnerie... Deux sonneries... Trois sonneries...
-Allô?
-Allô... Heu Emma?
-Oui, c'est moi, c'est pourquoi?
Elle à beau avoir un caractère infect, sa voix et magnifique.
-C'est moi, Conan.
-Oui? Et?
-Ben... Ça te dirais d'aller boire un café, disons cet après-midi?
-T'étais bien plus assuré l'autre soir quand tu m'a abordée.
-Hé, primo j'étais beurré, secundo je t'ai donné 1000 euros, tertio j'aimerais bien qu'on arrête de parler de ça.
-Ben tu vois que tu peux être sur de toi des fois! Passe me chercher à 14 heures, je serais en bas de chez moi.
2 heures de l'après-midi tapantes. Je suis sur ma moto devant l'immeuble d'Emma. Bizarrement elle est à l'heure, et même souriante. Elle monte derrière moi et fait en sorte de bien coller ses seins fermes contre mon dos.
-Alors, tu m'emmènes ou?
-Et le casque?
-Roh, je me suis coiffée rien que pour toi et tu me demandes de mettre un horrible casque.
-Je préfère te voir décoiffée que la tête éclatée sur le bitume. Répondis-je en lui tendant le casque.
-Tu sais parler au femmes toi. Dit-elle en le mettant.
Je démarre et roule tranquillement de façon à profiter de la vue des quartiers animés de Paris.
-Si t'as une grosse bécane pour rouler comme un vieux, autant t'acheter un Vespa!
-Tu me gonfles!
Je tape une accélération et grille plusieurs feux comme un con. Mal m'a pris de penser que cela calmerait ma passagère.
-Quoi, tu ralentis déjà?
-Je peux me foutre directement sous un camion si tu préfères?
Je me gare devant un petit café à Montparnasse. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de choisir ce truc luxueux comme pas possible, ici ou un Coca coûte 7 euros.
-Qu'est ce que tu prends?
-Je testerais bien leur sangria.
-Garçon! Un Jack Daniel's et une sangria.
Nous buvons nos boissons tout en discutant de tout et de rien. Une discussion presque normale en somme. Elle m'apprends qu'elle est entrée chez Scorni comme call-girl il y à 2 ans, lorsqu'elle avait 20 ans. Son père passait son temps à lui foutre sur la gueule. Elle n'avait aucune qualification à part une belle paire de miches, de grands yeux bleus et un sourire ravageur. C'est le boulot le mieux payé qu'elle ait trouvé pour partir loin de sa cité craignos. Il n'y à pas de sot métier me direz vous. Et moi? Que pourrais-je bien lui raconter à propos de ma vie? Qu'a 28 ans je vis dans un hôtel parce qu'on a retrouvé un macchab' dans mon deux pièces merdique du 93? Que je suis un des gros bras de son patron, chargé des affaires trop crasseuses pour être officielles? Je préfère lui en jeter plein les mirettes et me vanter de mes 3 ans d'armée.
-Moi, je me suis engagé à 18 ans. Je suis sorti de l'armée à 21 ans. A l'époque j'avais un bac qui ne valait rien, et pour trouver du boulot bonjour la galère!
-Et après, t'as fait quoi?
Je ne sais pas pourquoi, mais pour la première fois elle semblait réellement intéressée à ce que je lui disais. Ses yeux hypnotiques me fixaient sans sourciller, elle était comme pendue à mes lèvres. Cela me déstabilisait.
-Après, ben... Je suis passé par tout et n'importe quoi. Jusqu'à présent je bossais dans un bar, mais j'ai perdu ce taf après des ennuis avec des sales types. J'ai même été taxi!
-Quelle genre de relation t'as avec Jean Scorni?
-Ben, j'assure sa sécurité, et celle de ses intérêts d'une certaine manière. Pourquoi est-ce que ça t'intéresse?
-Comme ça, histoire de causer... Bon, on y va!
-Ouaip! L'addition s'il vous plait!
Je lui paye sa sangria. Elle me traite de gentleman en riant, puis je la raccompagne chez elle, jusqu'au pas de sa porte.
-Bon, ben c'était sympa cet aprèm', hein?
-Oui, t'as de la conversation pour un maboul au crane plein de cicatrices qui porte un nom Gaulois.
-Merci, on me le dit souvent... On prend un dernier verre chez toi?
-T'as 500 euros?
-Hein?
-C'est au moins ça pour me grimper dessus.
-Oublie le café. Bonne soirée.
Je redescend, un peu amer tout de même. A peine je remonte sur ma moto que mon portable vibre. C'est Scorni.
-Conan? Viens au club, tout de suite.
-On ne pouvait décemment pas laisser mourir Ritchie aux mains de ces enfoirés. N'empêche que la mort d'Issamou hier soir a balancé un gros pavé dans la marre.
-Je ne comprends pas, Monsieur.
-Comment ça, tu "comprends pas"? C'est pourtant simple : le gros avait la main sur presque tous les trafics du 93. Il touchait des commissions dès qu'un mec venait dealer sur son territoire. Il a des bordels, des casinos, des commerces aux 4 coins de Paris, et personne pour les reprendre. Pas un lieutenant désigné, pas un frère, rien! Et tu sais ce que ça veut dire?
-Que ça va être la ruée vers l'or et que les flics vont être sur le cul de la main noire depuis la fusillade d'hier... 14 morts! Du jamais vu, depuis des décennies ça avait pas été autant le foutoir. Les prix vont grimper et certains vont profiter de la cohue pour régler leur compte. A ce propos, voilà la raison pour laquelle je t'ai fait venir.
Il jette une photo sur la table. Je la prends et regarde l'homme noir, au crane rasé et assez baraqué dessus.
-C'est qui ce type?
-Abdoulaye Issamou. Cousin du défunt. Une figure dans le combat de rue... Il semblerait qu'il a décidé de te faire la peau. A ta place je ferais en sorte de le retrouver avant que lui ne te retrouve. C'est le genre abruti et violent. Il a voulu se lancer dans le business mais s'est fait baiser de 20 000 euros pour une connerie.
-Et qu'est ce qu'il s'est passé?
-On a retrouvé le mec fracassé en bas d'un immeuble. Officiellement c'est un accident, officieusement il avait des gnons pleins la gueule. Abdoulaye, tout ce qu'il connait dans les affaires, c'est capoeira et kick-boxing.
-Qu'il aille se faire mettre, avec une bastos dans le bide il dansera moins.
-Le dealer qui l'a enflé aussi disait ça, ça l'a pas empêché de se faire tabasser a mort... Bon sinon comment vont Ritchie et ton ami blessé?
-Ritchie s'en remet bien, il s'est pris seulement quelques coups dans le museau. On a confié Flipo à un médecin non-officiel que Jack connait.
-Bien... Bien...
-Tu penses qu'il risque d'y avoir des représailles pour l'assassinat de Youssouf Issamou?
-A part son cousin qui veut te retourner la tête, non. Les rares soldats qui lui étaient plus fidèles qu'a l'argent ont compris la leçon. Pour ce qui est du reste, pour l'instant on ne bouge que si il faut défendre nos affaires. On reste sur la tactique de la défense agressive. Tiens, cadeau.
Il ouvre un tiroir de son bureau et sort un Beretta 9mm M92. Je mets l'arme à ma ceinture et part en remerciant Scorni. Avant que je ne referme la porte il me dit :
-Au fait, t'as eu des nouvelles d'Emma?
-Non, pourquoi?
-Elle m'a dit ce qu'il s'était passé l'autre jour. Tu devrais la rappeler.
Je sors du cabaret et regarde la carte d'Emma dans mon portefeuille. Je tape le numéro qui y est inscrit sur mon portable. Une sonnerie... Deux sonneries... Trois sonneries...
-Allô?
-Allô... Heu Emma?
-Oui, c'est moi, c'est pourquoi?
Elle à beau avoir un caractère infect, sa voix et magnifique.
-C'est moi, Conan.
-Oui? Et?
-Ben... Ça te dirais d'aller boire un café, disons cet après-midi?
-T'étais bien plus assuré l'autre soir quand tu m'a abordée.
-Hé, primo j'étais beurré, secundo je t'ai donné 1000 euros, tertio j'aimerais bien qu'on arrête de parler de ça.
-Ben tu vois que tu peux être sur de toi des fois! Passe me chercher à 14 heures, je serais en bas de chez moi.
2 heures de l'après-midi tapantes. Je suis sur ma moto devant l'immeuble d'Emma. Bizarrement elle est à l'heure, et même souriante. Elle monte derrière moi et fait en sorte de bien coller ses seins fermes contre mon dos.
-Alors, tu m'emmènes ou?
-Et le casque?
-Roh, je me suis coiffée rien que pour toi et tu me demandes de mettre un horrible casque.
-Je préfère te voir décoiffée que la tête éclatée sur le bitume. Répondis-je en lui tendant le casque.
-Tu sais parler au femmes toi. Dit-elle en le mettant.
Je démarre et roule tranquillement de façon à profiter de la vue des quartiers animés de Paris.
-Si t'as une grosse bécane pour rouler comme un vieux, autant t'acheter un Vespa!
-Tu me gonfles!
Je tape une accélération et grille plusieurs feux comme un con. Mal m'a pris de penser que cela calmerait ma passagère.
-Quoi, tu ralentis déjà?
-Je peux me foutre directement sous un camion si tu préfères?
Je me gare devant un petit café à Montparnasse. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de choisir ce truc luxueux comme pas possible, ici ou un Coca coûte 7 euros.
-Qu'est ce que tu prends?
-Je testerais bien leur sangria.
-Garçon! Un Jack Daniel's et une sangria.
Nous buvons nos boissons tout en discutant de tout et de rien. Une discussion presque normale en somme. Elle m'apprends qu'elle est entrée chez Scorni comme call-girl il y à 2 ans, lorsqu'elle avait 20 ans. Son père passait son temps à lui foutre sur la gueule. Elle n'avait aucune qualification à part une belle paire de miches, de grands yeux bleus et un sourire ravageur. C'est le boulot le mieux payé qu'elle ait trouvé pour partir loin de sa cité craignos. Il n'y à pas de sot métier me direz vous. Et moi? Que pourrais-je bien lui raconter à propos de ma vie? Qu'a 28 ans je vis dans un hôtel parce qu'on a retrouvé un macchab' dans mon deux pièces merdique du 93? Que je suis un des gros bras de son patron, chargé des affaires trop crasseuses pour être officielles? Je préfère lui en jeter plein les mirettes et me vanter de mes 3 ans d'armée.
-Moi, je me suis engagé à 18 ans. Je suis sorti de l'armée à 21 ans. A l'époque j'avais un bac qui ne valait rien, et pour trouver du boulot bonjour la galère!
-Et après, t'as fait quoi?
Je ne sais pas pourquoi, mais pour la première fois elle semblait réellement intéressée à ce que je lui disais. Ses yeux hypnotiques me fixaient sans sourciller, elle était comme pendue à mes lèvres. Cela me déstabilisait.
-Après, ben... Je suis passé par tout et n'importe quoi. Jusqu'à présent je bossais dans un bar, mais j'ai perdu ce taf après des ennuis avec des sales types. J'ai même été taxi!
-Quelle genre de relation t'as avec Jean Scorni?
-Ben, j'assure sa sécurité, et celle de ses intérêts d'une certaine manière. Pourquoi est-ce que ça t'intéresse?
-Comme ça, histoire de causer... Bon, on y va!
-Ouaip! L'addition s'il vous plait!
Je lui paye sa sangria. Elle me traite de gentleman en riant, puis je la raccompagne chez elle, jusqu'au pas de sa porte.
-Bon, ben c'était sympa cet aprèm', hein?
-Oui, t'as de la conversation pour un maboul au crane plein de cicatrices qui porte un nom Gaulois.
-Merci, on me le dit souvent... On prend un dernier verre chez toi?
-T'as 500 euros?
-Hein?
-C'est au moins ça pour me grimper dessus.
-Oublie le café. Bonne soirée.
Je redescend, un peu amer tout de même. A peine je remonte sur ma moto que mon portable vibre. C'est Scorni.
-Conan? Viens au club, tout de suite.