« Tu es folle d’aller dans ce parc la nuit ! C’est l‘endroit le plus dangereux de toute la région !
_Ah… Répondis-je sans faire attention à ses inquiétudes.
_Sinon tu habites loin ? Je peux demander à ma mère de nous amenez chez toi si tu ne veux pas y aller à pied.
_ Nan, c’est bon j’habite à quelques mètres. Tu dois rentrer à quelle heure ?
_ Quand j’en ai envie. Ma mère vient me rechercher de toute façon !
_Ah ok, suis moi alors… »


Je ne me souvenais plus trop du chemin. J’empruntais des routes qui ne me disaient rien. Émeline me suivait derrière, elle commençait à s’impatienter. Les minutes passèrent puis les quarts d’heure. Émeline me disait d’appeler sa mère, de faire demi-tour mais je ne voulais pas admettre que nous étions perdues. Oui, nous étions réellement perdues dans toute cette obscurité. Au bout d’une dizaine de minutes, nous vîmes un panneau indiquant que nous étions à la sortie de la ville. Alors nous fîmes machine arrière et nous marchâmes doucement. Émeline ne disait plus rien, ce fus le grand blanc comme ce matin dans le bus. Je n’aurais pas du l’inviter, je n’aurais pas du la mettre dans ce pétrin, j’aurais peut être du rester sagement sur ce banc dans ce parc, ne jamais l’appeler, ne jamais lui donné rendez vous devant cette mairie. A présent nous étions dans cette ville qui m’était inconnue à mes yeux, dans ce froid qui devenait glacial.

Puis, coup de chance surement, je reconnus le restaurant chinois dans lequel j’avais mangée il y a quelques heures à peine. Le trajet me revient en tête, j’accélérais le pas et dix minutes après je vis ma maison.

Émeline était soulagée. Cela se vit sur son visage. Elle avait le sourire aux lèvres.

Quand nous rentrâmes dans l’appartement, rien n’avait changé, ma mère n’était pas revenue. Je pensais qu’elle revenait le lendemain matin. Alors j’ai profité de son absence pour mettre la musique à fond. Nous nous sommes légèrement emportés, la maison était retournée du fond en comble. La soirée ce passa bien. Même un peu trop…

******

Le réveil fut difficile. Très difficile ! J’ouvris les yeux lourdement, j’avais un mal de tête pas possible… J’étais allongée sur le canapé avec une bouteille de Vodka à la main. Sur la table basse se trouvait des boissons gazeuses, des verres, des paquets de chips…. Émeline était étalée au sol sur le carrelage froid. Je me souvenais vaguement de la soirée d’hier :


La musique était forte, je voulais sortir un paquet de chips quand j’ai vu une bouteille d’alcool presque pleine. Je n’y ai pas touchée au début. Nous avons mangée les chips, regardée la télé avec la musique en fond. Vers les 1hoo du matin, j’ai sortis la bouteille de vodka et j’en ai proposée à Émeline qui à toute de suite accepter. Nous avons bu sans s’arrêter en rigolant sans cesse. La bouteille finit, j’ai ouvert une nouvelle bouteille… Mais cette fois ci c’était du soda.

Je ne me souvenais plus du reste mais je regrettais déjà. Boire à 13 ans n’était pas le genre de chose à quoi je m’attendais. Je me suis emportée et je n’aurais jamais du. A présent il fallait ranger la maison qui était en bordel. Je commençai par ranger les aliments et les boissons. Puis je rangeai le salon et la cuisine. Après le grand rangement, j’allumai mon ordinateur.

Quand Émeline se réveilla, elle m’annonça qu’elle avait eu 13 appels manqués, une dizaine de messages et un message vocal provenant de sa mère. Sa mère s’inquiétait d’être sans nouvelle de sa fille. J’aurais voulu avoir une mère comme elle, attentionnée qui prends soin de son enfant au maximum. Ma mère, elle, s’en fichait pas mal de moi. Je n’étais plus vraiment sa fille depuis le divorce de mes parents…


Émeline appela sa mère pour lui prévenir qu’elle était encore en vie. Elle resta pour le midi mais comme ma mère n’avait pas fais les courses, je dus improviser pour trouver quelque chose de bon à manger. Ensuite sa mère passa la reprendre vers 14hoo. Je passais l’après midi sur l’ordinateur.


Vers 20hoo, ma mère n’était toujours pas revenue. Je ne m’inquiétais pas, j’avais l’habitude de ne pas la voir des week-ends complet. J’avais le choix entre aller acheter des courses et aller manger dans un autre restaurant. Je décidai de choisir les deux options.