Note de la fic :
Publié le 20/08/2010 à 21:38:43 par Khamsou
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Il en voulait encore. Ce traître voulait me sucer mon sang jusqu'à ma dernière goutte. Et encore, je suis sûr que même après il pourrait utiliser mon cadavre à ses fins. Wilson réclamait un second CD, grâce au contrat qui nous reliait à lui, car je lui avais demandé de ne pas sortir le live de Manchester où j'avais pété un câble.
Artistiquement, je n'étais pas prêt, physiquement non plus d'ailleurs. J'avais arrêté de prendre soin de moi, une énorme barbe commençait à me manger le visage et mes cernes s'allongeaient. Il m'arrivait souvent de passer des nuits dehors, ignorant les nombreux appels larmoyants de Starla. À nous voir, personne n'aurait cru que nous étions fiancés... Et pourtant.
Cherub Rock était au plus mal. Encore plus que durant la première période creuse. Starla ne voulait plus entendre parler de Diva, qui elle ne souhaitait plus trop se consacrer à la musique. Pendant ce temps, Tank se cassait dans son coin dans le groupe qu'il avait monté. Il m'était déjà arrivé de jouer avec eux sur scène, le groupe, de metal, était bien sympa et malgré que j'en sois absent, on pouvait noter l'influence que Cherub Rock avait eu sur le batteur. J'en étais même plutôt fier, étant donné que c'était moi le "chef" du groupe, même si je n'aimais pas trop cette position, car un groupe est composé de tous ses membres et non d'un. Mais pour en revenir à ma fierté, on dit que la musique est immortelle. Des classiques datant de centaine d'années continuent à être joué aujourd'hui... Mais livrer un héritage, rien ne fait plus chaud au coeur. À part peut-être une bouteille de vin. J'aurais peut-être du en prendre une avant de partir. Peu importe.
En fait, Tank était le dernier ami fiable et sans problème que j'avais. La seule personne avec qui parler également. La seule personne qui aurait pu me sortir du trou où j'étais. Mais j'avais trop peur. Quand on a peu de chose, on s'y accroche le plus possible car on a peur qu'il nous échappe entre les doigts. J'avais peur que Tank soit lassé de nos histoires, et je pouvais toujours jouer de la musique avec lui...
Toujours est-il que lui et moi donnions encore quelques concerts ensemble au nom de Cherub Rock, mais sans s'embêter. Il prenait quelques fûts et moi ma guitare acoustique et nous donnions des concerts gratuits dans la rue. Nous jouions jusqu'à ne plus pouvoir, ce qui était généralement destiné par la taille de la cuite que nous prenions avant... Et ce soir-là, tout s'est renversé.
Nous étions livrés à une session d'improvisation. On avait pas mal de spectateurs ce soir-là, des fans acharnés de Cherub Rock qu'on retrouvait régulièrement, des clodos qui en profitaient pour passer le temps ou de simples badauds qui s'attardaient mollement en nous regardant.
Tout d'un coup, Tank se lança dans un rythme de batterie plutôt militaire, mais également festif. Je me calais dessus avec un mélodie à base d'accords barrés. Puis alcool aidant, je me lançais dans une improvisation lyrique. Une colère contre l'oppression de Wilson se réveilla.
Hey kids...
N'êtes-vous pas en colère, de marcher dans cette galère ?
Hey kids...
Vous n'en avez pas marre, de courber l'échine face à ces connards ?
Hey kids...
Soyez réalistes, ouvrez les yeux ! Ils se prennent pour des Dieux !
Voyant que la sauce prenait, je fis signe à Tank de se lancer dans un break annonçant une autre phase de la chanson. Notre communion musicale était une des meilleures choses que j'avais jamais vécu. Nous étions exactement sur la même ligne.
Ceci est un appel à la révolution.
Sortez du puits, prenez vos guitares,
Nous allons marquer l'histoire.
Ensemble, chantons d'une même voix... RÉVOLUTION !
Je laissais les cordes résonner alors que Tank continuait de marquer le tempo à l'aide de sa grosse caisse de batterie. La foule applaudit. D'un sourire, Tank m'invita à continuer.
Hey kids !
Montrons que leurs valeurs sont dépassées, ils appartiennent au passé !
Hey kids !
Nous gagnerons car nous sommes sûrs, le monde nous appartient, nous sommes le futur !
Hey kids !!
La masse se remit à applaudir. Alors que je saluais poliment, Tank se leva et attacha sa caisse claire à son cou à l'aide d'une lanière. Il marcha jusqu'à mes côtés et se remit à battre le rythme.
Ceci est un appel à la révolution.
Sortez du puits, prenez vos guitares,
Nous allons marquer l'histoire.
Ensemble chantons d'une même vois... RÉVOLUTION !
On entendit des personnes dans la foule crier des encouragements et des affirmations politiques. Tout ça glissait sur moi, j'étais désormais à part. Tank se remit à jouer et nous avançâmes, pas par pas, côte à côte, en avant. L'unité créée par l'attroupement de personne se divisa et se reforma derrière nous alors qu'ils marchaient à nos côtés.
HEY KIDS !
Ouvrez vos fenêtres, faites sauter les portes, il faut que cette rage enfoui sorte !
HEY KIDS !
Faites du bruit, faites de la musique ! Rock, jazz, rap et blues contre cette société tyrannique !
HEY KIDS !
Cette bataille est pour nous ! Soyez prêts, c'est ici que tout se joue !
Le cortège avançait rapidement. Des personnes se joignaient à nous, des amateurs de musique, des passants et d'autres qui avaient de moins bonnes idées dans la tête.
Une boule au ventre m'indiquait ce qui risquait de se passer. Je n'en avais pas spécialement envie et je préférais fermer les yeux. Ca ne se pouvait pas.
Alors que nous reprenions le refrain, la foule se mit à chanter avec moi.
Ceci est un appel à la révolution !
*RÉVOLUTION !*
Sortez du puits, prenez vos guitares !
*RÉVOLUTION !*
Nous allons marquer l'histoire !
*RÉVOLUTION !*
Ensemble, chantons d'une même voix...
RÉVOLUTION, RÉVOLUTION, RÉVOLUTION, RÉVOLUTION !!!
Par ces paroles, je cherchais une solution à tous nos problèmes. J'espérais une révolution culturelle qui contraindrait les gens à changer d'idées, pour vivre dans un monde meilleur. Et surtout, pour trouver le bonheur autre part que dans l'argent ou les valeurs qui nous sont imposées.
Mais j'allais encore me retrouver échec et mat. Le refrain était sans cesse relancé par la foule et nous prenions malin plaisir à jouer de nos instruments pour rendre la chanson plus épique. Mais des agents de police vinrent à notre encontre, l'un d'eux vint directement me voir.
"En tant que membre des forces de l'ordre, je vous somme de stopper cette manifestation non-déclarée auprès du...
- Hey, calme, on ne fait pas une manif', juste un peu de musique pour détendre le monde.
- Oui bien sûr, les hippies c'est terminé bonhomme. Allez, allez, on se disperse.
- RÉVOLUTION ! Laisse-le tranquille !"
Un gars proche de la trentaine se jeta sur le policier, le plaqua à terre et le roua de coup. D'autres personnes sortirent de la foule et attaquèrent les autres agents.
Très vite, des CRS arrivèrent et dispersèrent la foule à grand coup de matraque. L'un d'entre eux s'en prit à moi. Il m'attaqua une première fois par en haut, je parais le coup avec ma guitare qui se brisa sur le cou, puis il me frappa dans les côtés. Je me crispais de douleur et tombait à la renverse. Au loin, je vis la foule. Les gens affolés qui criaient et fuyaient. Des punks qui lançaient des fumigènes sur les CRS. Le chaos. Causé par moi. La faute à ma chanson. Plus jamais je ne jouerai... La musique est finie.
Il en voulait encore. Ce traître voulait me sucer mon sang jusqu'à ma dernière goutte. Et encore, je suis sûr que même après il pourrait utiliser mon cadavre à ses fins. Wilson réclamait un second CD, grâce au contrat qui nous reliait à lui, car je lui avais demandé de ne pas sortir le live de Manchester où j'avais pété un câble.
Artistiquement, je n'étais pas prêt, physiquement non plus d'ailleurs. J'avais arrêté de prendre soin de moi, une énorme barbe commençait à me manger le visage et mes cernes s'allongeaient. Il m'arrivait souvent de passer des nuits dehors, ignorant les nombreux appels larmoyants de Starla. À nous voir, personne n'aurait cru que nous étions fiancés... Et pourtant.
Cherub Rock était au plus mal. Encore plus que durant la première période creuse. Starla ne voulait plus entendre parler de Diva, qui elle ne souhaitait plus trop se consacrer à la musique. Pendant ce temps, Tank se cassait dans son coin dans le groupe qu'il avait monté. Il m'était déjà arrivé de jouer avec eux sur scène, le groupe, de metal, était bien sympa et malgré que j'en sois absent, on pouvait noter l'influence que Cherub Rock avait eu sur le batteur. J'en étais même plutôt fier, étant donné que c'était moi le "chef" du groupe, même si je n'aimais pas trop cette position, car un groupe est composé de tous ses membres et non d'un. Mais pour en revenir à ma fierté, on dit que la musique est immortelle. Des classiques datant de centaine d'années continuent à être joué aujourd'hui... Mais livrer un héritage, rien ne fait plus chaud au coeur. À part peut-être une bouteille de vin. J'aurais peut-être du en prendre une avant de partir. Peu importe.
En fait, Tank était le dernier ami fiable et sans problème que j'avais. La seule personne avec qui parler également. La seule personne qui aurait pu me sortir du trou où j'étais. Mais j'avais trop peur. Quand on a peu de chose, on s'y accroche le plus possible car on a peur qu'il nous échappe entre les doigts. J'avais peur que Tank soit lassé de nos histoires, et je pouvais toujours jouer de la musique avec lui...
Toujours est-il que lui et moi donnions encore quelques concerts ensemble au nom de Cherub Rock, mais sans s'embêter. Il prenait quelques fûts et moi ma guitare acoustique et nous donnions des concerts gratuits dans la rue. Nous jouions jusqu'à ne plus pouvoir, ce qui était généralement destiné par la taille de la cuite que nous prenions avant... Et ce soir-là, tout s'est renversé.
Nous étions livrés à une session d'improvisation. On avait pas mal de spectateurs ce soir-là, des fans acharnés de Cherub Rock qu'on retrouvait régulièrement, des clodos qui en profitaient pour passer le temps ou de simples badauds qui s'attardaient mollement en nous regardant.
Tout d'un coup, Tank se lança dans un rythme de batterie plutôt militaire, mais également festif. Je me calais dessus avec un mélodie à base d'accords barrés. Puis alcool aidant, je me lançais dans une improvisation lyrique. Une colère contre l'oppression de Wilson se réveilla.
Hey kids...
N'êtes-vous pas en colère, de marcher dans cette galère ?
Hey kids...
Vous n'en avez pas marre, de courber l'échine face à ces connards ?
Hey kids...
Soyez réalistes, ouvrez les yeux ! Ils se prennent pour des Dieux !
Voyant que la sauce prenait, je fis signe à Tank de se lancer dans un break annonçant une autre phase de la chanson. Notre communion musicale était une des meilleures choses que j'avais jamais vécu. Nous étions exactement sur la même ligne.
Ceci est un appel à la révolution.
Sortez du puits, prenez vos guitares,
Nous allons marquer l'histoire.
Ensemble, chantons d'une même voix... RÉVOLUTION !
Je laissais les cordes résonner alors que Tank continuait de marquer le tempo à l'aide de sa grosse caisse de batterie. La foule applaudit. D'un sourire, Tank m'invita à continuer.
Hey kids !
Montrons que leurs valeurs sont dépassées, ils appartiennent au passé !
Hey kids !
Nous gagnerons car nous sommes sûrs, le monde nous appartient, nous sommes le futur !
Hey kids !!
La masse se remit à applaudir. Alors que je saluais poliment, Tank se leva et attacha sa caisse claire à son cou à l'aide d'une lanière. Il marcha jusqu'à mes côtés et se remit à battre le rythme.
Ceci est un appel à la révolution.
Sortez du puits, prenez vos guitares,
Nous allons marquer l'histoire.
Ensemble chantons d'une même vois... RÉVOLUTION !
On entendit des personnes dans la foule crier des encouragements et des affirmations politiques. Tout ça glissait sur moi, j'étais désormais à part. Tank se remit à jouer et nous avançâmes, pas par pas, côte à côte, en avant. L'unité créée par l'attroupement de personne se divisa et se reforma derrière nous alors qu'ils marchaient à nos côtés.
HEY KIDS !
Ouvrez vos fenêtres, faites sauter les portes, il faut que cette rage enfoui sorte !
HEY KIDS !
Faites du bruit, faites de la musique ! Rock, jazz, rap et blues contre cette société tyrannique !
HEY KIDS !
Cette bataille est pour nous ! Soyez prêts, c'est ici que tout se joue !
Le cortège avançait rapidement. Des personnes se joignaient à nous, des amateurs de musique, des passants et d'autres qui avaient de moins bonnes idées dans la tête.
Une boule au ventre m'indiquait ce qui risquait de se passer. Je n'en avais pas spécialement envie et je préférais fermer les yeux. Ca ne se pouvait pas.
Alors que nous reprenions le refrain, la foule se mit à chanter avec moi.
Ceci est un appel à la révolution !
*RÉVOLUTION !*
Sortez du puits, prenez vos guitares !
*RÉVOLUTION !*
Nous allons marquer l'histoire !
*RÉVOLUTION !*
Ensemble, chantons d'une même voix...
RÉVOLUTION, RÉVOLUTION, RÉVOLUTION, RÉVOLUTION !!!
Par ces paroles, je cherchais une solution à tous nos problèmes. J'espérais une révolution culturelle qui contraindrait les gens à changer d'idées, pour vivre dans un monde meilleur. Et surtout, pour trouver le bonheur autre part que dans l'argent ou les valeurs qui nous sont imposées.
Mais j'allais encore me retrouver échec et mat. Le refrain était sans cesse relancé par la foule et nous prenions malin plaisir à jouer de nos instruments pour rendre la chanson plus épique. Mais des agents de police vinrent à notre encontre, l'un d'eux vint directement me voir.
"En tant que membre des forces de l'ordre, je vous somme de stopper cette manifestation non-déclarée auprès du...
- Hey, calme, on ne fait pas une manif', juste un peu de musique pour détendre le monde.
- Oui bien sûr, les hippies c'est terminé bonhomme. Allez, allez, on se disperse.
- RÉVOLUTION ! Laisse-le tranquille !"
Un gars proche de la trentaine se jeta sur le policier, le plaqua à terre et le roua de coup. D'autres personnes sortirent de la foule et attaquèrent les autres agents.
Très vite, des CRS arrivèrent et dispersèrent la foule à grand coup de matraque. L'un d'entre eux s'en prit à moi. Il m'attaqua une première fois par en haut, je parais le coup avec ma guitare qui se brisa sur le cou, puis il me frappa dans les côtés. Je me crispais de douleur et tombait à la renverse. Au loin, je vis la foule. Les gens affolés qui criaient et fuyaient. Des punks qui lançaient des fumigènes sur les CRS. Le chaos. Causé par moi. La faute à ma chanson. Plus jamais je ne jouerai... La musique est finie.
Commentaires
- Taitai34
21/08/2010 à 19:36:41
fait pas ça, c'est trop horrible, je vois venir la fin