Note de la fic :
Publié le 09/08/2010 à 10:41:35 par Hadrian28
J’ouvris la porte à la volée et me précipitai dehors. Mes pieds crissèrent sous la neige. L’air était délicieusement frais. J’inspirai profondément en profitant au maximum de mes premiers pas à l’extérieur depuis des mois. L’ambiance était magique. Les rayons de soleil filtraient à travers les arbres, et les effets de lumière étaient époustouflants. La lumière se reflétait un peu partout sur la neige et me rendait béat. Les ombres noires des arbres s’étendaient à l’infini sur la neige immaculée, les reflets des sinistres nuages se teintaient de scintillements éclatants, ce qui donnait un magnifique contraste. On se serait cru dans une oeuvre de grand peintre entièrement en noir et blanc.
Pour la premières fois depuis une période qui m’avait paru durer des années et des années, j’observai réellement ce qui m’entourait. Tout me paraissait plus clair, plus net. Enfin j’étais sorti de cet enfer ! Enfin j’allais pouvoir retrouver ma mère, manger quelque chose de bon, et dormir dans un lit propre ! Je retrouvai soudain mon excitation d’enfant et ma joie de vivre. Je souris et me mis à courir le plus vite que je pus à travers les sapins. Sans autre but que de me dépenser le plus possible. Mon sourire se mua en un rire. Un rire innocent et niais. Je bondissais de tronc en tronc, le coeur désormais léger. La neige m’éclaboussait à chacun de mes pas. Je me répétai sans cesse la même phrase dans ma tête : la tempête était terminée ! La tempête était terminée ! C’était tout ce qui m’importait. Je ne savais pas où j’allais comme ça en filant, mais je m’en fichais. Je voulais partir le plus loin possible de cette cabane. Loin de ce quotidien monotone, de cet ennuie affreux.
Je déambulai des heures et des heures comme ça, profitant de la moindre odeur, du moindre piaillement d’oiseau. Au bout d’un moment, les arbres se firent plus rares ou se muaient en simples arbustes. Je remarquai que j’approchai de la lisière de la forêt. Mes jambes commençaient à fatiguer, aussi fus-je soulagé d’approcher de la sortie. C’est ainsi qu’en traînant les pieds, j’émergeai de sous le couvert des sapins. Après l’euphorie, je me sentais courbaturé et fatigué. Mon ventre commençait à gargouiller intensément et j’avais froid aux pieds, la neige s’étant infiltré dans mes chaussures. J’arrivai à une plaine, lisse et blanche. Je m’assis tranquillement sur une souche d’arbre. J'entrepris d’enlever mes chaussures et d’en chasser l’eau glacée. Je restai longtemps là, à me reposer et à regarder les environs. Je remarquai que le ciel se dégageait petit à petit. Le soleil n’allait pas tarder à se montrer, à moins qu’il ne fasse nuit avant. Les pieds nus, je me prélassais, en pensant à des choses et d’autres. Ma mère allait être si contente de me revoir ! Mais... Un énorme doute m'envahit, en y pensant. Comment allais-je la retrouver ? Je ne connaissais absolument pas le chemin ! J’étais perdu en montagne, je ne savais où, en Albion. Ce monde était vaste, tellement vaste ! Je me rappelais avoir marché plusieurs jours avant d’avoir atteint la cabane, avec papa. Rien que cette clairière était trop grande pour moi. Je m’imaginais devoir en traverser des dizaines comme cela, pour finalement m’écrouler sur le sol neigeux. Si je ne savais pas où aller, je risquai rapidement de mourir de faim. Mourir de faim... Encore et toujours cette peur abominable. Elle me traquait assidûment et me prenait par surprise à chaque fois, tantôt camouflée sous les réserves de blé, tantôt me guettant sur ces vastes territoires blancs inhabités.
Je commençai à claquer des dents. A force de rester sans bouger, le froid avait fini par s’emparer de moi, lui aussi. Je m’emmitouflai dans mes propres bras, en serrant la mâchoire. J’avais été heureux, mais j’étais en fin de compte tout aussi perdu et voué à la mort qu’avant. Mon regard s’assombrit.
Tout à coup, me sortant de ma semi-dépression, des claquements se firent entendre, derrière une colline. Intrigué, je remis mes chaussures et me levai. De toute façon je n’allai pas rester là à ne rien faire, si je voulais avoir une chance de survivre. Je grimpai la côte. Mes jambes tremblaient ainsi que tout le reste de mon corps, mais peu m’importais. Arrivé au sommet, un spectacle s’offrit à moi. Un spectacle qui me redonna de l’espoir. J’écarquillai les yeux. J’avais vraiment une chance incroyable. Oui... Vraiment incroyable. En contre plongé, se trouvait une route. Une route ! Je ressentis le même sentiment de soulagement que lorsque j’avais vu la tempête terminée. Puis mon regard fut attiré par ce qui avait produit le bruit. C’était une caravane, tirée par des chevaux. Mes yeux s’emplirent de larme. Enfin des gens ! Mais je n’eus pas le temps de m'attarder plus sur ce fait, car je m'aperçus que la diligence filait vers ma droite. J’allais bientôt la perdre de vue. Sans perdre plus de temps, je dévalai le versant de la colline qui descendait vers la route. La neige voltigeait autour de moi. Je glissai presque sur le sol. J'atteignis bientôt le sentier, tant bien que mal, puis me dirigeai le plus vite possible vers le chariot, en dérapant au tournant. Fort heureusement, le véhicule n’allait pas très vite. Ainsi, même si j’étais fatigué, je pus le rattraper en courant de toutes mes forces. Tout en continuant à cavaler, je fis de grands signes de la main en hurlant. Au bout d’un moment, le chariot freina, s’étant apparemment rendu compte de ma présence. J’arrivai, tout essoufflé, derrière la roulotte. Un homme en sortit, surpris. Il me dévisagea un moment puis me demanda :
_ Mais que fais-tu ici, jeune homme ?
Je soufflai quelques secondes, puis :
_ J’ai... j’ai été pris dans la... la tempête... et puis... et puis mon père... il est mort. Je... perdu...
Je m'arrêtai car les larmes me montèrent aux yeux en racontant cela. L’homme parut déboussolé :
_ Euh... Ecoute petit, je ne comprends pas bien ton histoire. Tu m’as l’air d’avoir souffert...
Une boule se forma dans ma gorge. Oh oui, j’avais souffert...
_ Je sais, tu vas venir un peu dans la caravane, je vais te faire une boisson chaude, tu me raconteras tout ça, d’accord ? Mais... Qu’est ce qu’il y a?!
Rien qu'en entendant ces paroles, j’avais éclaté en sanglot. Cet homme... Il était si bon. Si attentionné avec moi. Je n'avais plus l'habitude. J’avais enfin quelqu’un sur qui me reposer. J’avais passé tellement de temps à me débrouiller tout seul... Enfin je pouvais laisser tranquillement aller mes peurs et mes angoisses, évacuer mon stress. Tout allait bien maintenant. Une grande personne s’occupait de tout.
Pour la premières fois depuis une période qui m’avait paru durer des années et des années, j’observai réellement ce qui m’entourait. Tout me paraissait plus clair, plus net. Enfin j’étais sorti de cet enfer ! Enfin j’allais pouvoir retrouver ma mère, manger quelque chose de bon, et dormir dans un lit propre ! Je retrouvai soudain mon excitation d’enfant et ma joie de vivre. Je souris et me mis à courir le plus vite que je pus à travers les sapins. Sans autre but que de me dépenser le plus possible. Mon sourire se mua en un rire. Un rire innocent et niais. Je bondissais de tronc en tronc, le coeur désormais léger. La neige m’éclaboussait à chacun de mes pas. Je me répétai sans cesse la même phrase dans ma tête : la tempête était terminée ! La tempête était terminée ! C’était tout ce qui m’importait. Je ne savais pas où j’allais comme ça en filant, mais je m’en fichais. Je voulais partir le plus loin possible de cette cabane. Loin de ce quotidien monotone, de cet ennuie affreux.
Je déambulai des heures et des heures comme ça, profitant de la moindre odeur, du moindre piaillement d’oiseau. Au bout d’un moment, les arbres se firent plus rares ou se muaient en simples arbustes. Je remarquai que j’approchai de la lisière de la forêt. Mes jambes commençaient à fatiguer, aussi fus-je soulagé d’approcher de la sortie. C’est ainsi qu’en traînant les pieds, j’émergeai de sous le couvert des sapins. Après l’euphorie, je me sentais courbaturé et fatigué. Mon ventre commençait à gargouiller intensément et j’avais froid aux pieds, la neige s’étant infiltré dans mes chaussures. J’arrivai à une plaine, lisse et blanche. Je m’assis tranquillement sur une souche d’arbre. J'entrepris d’enlever mes chaussures et d’en chasser l’eau glacée. Je restai longtemps là, à me reposer et à regarder les environs. Je remarquai que le ciel se dégageait petit à petit. Le soleil n’allait pas tarder à se montrer, à moins qu’il ne fasse nuit avant. Les pieds nus, je me prélassais, en pensant à des choses et d’autres. Ma mère allait être si contente de me revoir ! Mais... Un énorme doute m'envahit, en y pensant. Comment allais-je la retrouver ? Je ne connaissais absolument pas le chemin ! J’étais perdu en montagne, je ne savais où, en Albion. Ce monde était vaste, tellement vaste ! Je me rappelais avoir marché plusieurs jours avant d’avoir atteint la cabane, avec papa. Rien que cette clairière était trop grande pour moi. Je m’imaginais devoir en traverser des dizaines comme cela, pour finalement m’écrouler sur le sol neigeux. Si je ne savais pas où aller, je risquai rapidement de mourir de faim. Mourir de faim... Encore et toujours cette peur abominable. Elle me traquait assidûment et me prenait par surprise à chaque fois, tantôt camouflée sous les réserves de blé, tantôt me guettant sur ces vastes territoires blancs inhabités.
Je commençai à claquer des dents. A force de rester sans bouger, le froid avait fini par s’emparer de moi, lui aussi. Je m’emmitouflai dans mes propres bras, en serrant la mâchoire. J’avais été heureux, mais j’étais en fin de compte tout aussi perdu et voué à la mort qu’avant. Mon regard s’assombrit.
Tout à coup, me sortant de ma semi-dépression, des claquements se firent entendre, derrière une colline. Intrigué, je remis mes chaussures et me levai. De toute façon je n’allai pas rester là à ne rien faire, si je voulais avoir une chance de survivre. Je grimpai la côte. Mes jambes tremblaient ainsi que tout le reste de mon corps, mais peu m’importais. Arrivé au sommet, un spectacle s’offrit à moi. Un spectacle qui me redonna de l’espoir. J’écarquillai les yeux. J’avais vraiment une chance incroyable. Oui... Vraiment incroyable. En contre plongé, se trouvait une route. Une route ! Je ressentis le même sentiment de soulagement que lorsque j’avais vu la tempête terminée. Puis mon regard fut attiré par ce qui avait produit le bruit. C’était une caravane, tirée par des chevaux. Mes yeux s’emplirent de larme. Enfin des gens ! Mais je n’eus pas le temps de m'attarder plus sur ce fait, car je m'aperçus que la diligence filait vers ma droite. J’allais bientôt la perdre de vue. Sans perdre plus de temps, je dévalai le versant de la colline qui descendait vers la route. La neige voltigeait autour de moi. Je glissai presque sur le sol. J'atteignis bientôt le sentier, tant bien que mal, puis me dirigeai le plus vite possible vers le chariot, en dérapant au tournant. Fort heureusement, le véhicule n’allait pas très vite. Ainsi, même si j’étais fatigué, je pus le rattraper en courant de toutes mes forces. Tout en continuant à cavaler, je fis de grands signes de la main en hurlant. Au bout d’un moment, le chariot freina, s’étant apparemment rendu compte de ma présence. J’arrivai, tout essoufflé, derrière la roulotte. Un homme en sortit, surpris. Il me dévisagea un moment puis me demanda :
_ Mais que fais-tu ici, jeune homme ?
Je soufflai quelques secondes, puis :
_ J’ai... j’ai été pris dans la... la tempête... et puis... et puis mon père... il est mort. Je... perdu...
Je m'arrêtai car les larmes me montèrent aux yeux en racontant cela. L’homme parut déboussolé :
_ Euh... Ecoute petit, je ne comprends pas bien ton histoire. Tu m’as l’air d’avoir souffert...
Une boule se forma dans ma gorge. Oh oui, j’avais souffert...
_ Je sais, tu vas venir un peu dans la caravane, je vais te faire une boisson chaude, tu me raconteras tout ça, d’accord ? Mais... Qu’est ce qu’il y a?!
Rien qu'en entendant ces paroles, j’avais éclaté en sanglot. Cet homme... Il était si bon. Si attentionné avec moi. Je n'avais plus l'habitude. J’avais enfin quelqu’un sur qui me reposer. J’avais passé tellement de temps à me débrouiller tout seul... Enfin je pouvais laisser tranquillement aller mes peurs et mes angoisses, évacuer mon stress. Tout allait bien maintenant. Une grande personne s’occupait de tout.