Note de la fic :
Publié le 05/06/2010 à 13:09:37 par Pierric_2009
On a toujours le choix.
J'ai eu très souvent l'occasion, au cours de ma longue existence, de rencontrer des êtres, humains ou non, qui avaient commis un acte abominable, impardonnable, et qu'ils regrettaient profondément.
Un acte qu'ils pensaient nécessaire.
Peu importe la gravité de leurs nombreux crimes, chacun d'entre eux, homme, femme, et parfois même enfants, tous étaient convaincus qu'ils avaient agit au mieux.
Qu'ils n'avaient pas d'autre choix.
Nous avons toujours le choix. Le Bien et le Mal sont des notions très subjectives. Leur signification peut très rapidement changer selon les aléas de la vie, tout comme notre propre point de vue. Mais le libre-arbitre demeure.
Moi-même, je ne suis pas un saint. J'ai tué. De très nombreuses fois. Rarement pour une cause que je trouvais « juste ». Jamais parce qu'il s'agissait de la seule option que je percevais à cet instant.
Peut-être les coupables savent-ils, tout au fond d'eux, que personne ne les a forcé a presser la détente, que personne ne leur a ordonné de répandre souffrance et mort, et qu'ils sont les seuls responsables des horreurs qu'ils ont commises. Peut-être, les regrets que j'éprouve à
chaque instant, chaque seconde de ma vie, ces mêmes regrets qui détruisent mon corps et mon âme depuis si longtemps, seraient-ils moins lourds à porter si moi aussi, je me disais que tout cela n'est pas de mon fait, et que je n'avais d'autre choix que de prendre les décisions qui m'ont amené ici aujourd'hui.
Mais je ne ferai alors que me mentir à moi-même, et ceci, je me le refuse.
J'ai tracé seul la voie qui est désormais la mienne. J'ai choisi de répandre souffrance et mort. J'ai choisi de détruire d'innombrables vies, au nom seul de l'égoïsme, et du pouvoir. Je sais quels sont mes crimes, et je suis prêt à expier mes fautes. Cela est sans doute le seul choix que je n'aurai jamais à regretter.
Je paierai pour les atrocités que j'ai perpétré. Je rembourserai ma dette, et m'en irai de ce monde à l'agonie, à jamais.
Mais pas tout de suite.
D'abord, je dois réparer mes tords. Je tuerai tous ceux qui se mettront en travers de mon chemin. Je détruirai leurs corps, brûlerai la souillure qui est en eux, afin que plus jamais ils ne puissent faire de mal à quiconque. Ces « choses », ces créatures, ceux que j'appelais ma « famille » et à qui j'étais dévoué corps et âme. Je les trahirai, comme ils m'ont trahit. Je leur planterai une lame dans la gorge, et les regarderai ramper tandis qu'ils rendront leur dernier souffle.
Alors je partirai en paix.
Ainsi pensais-je, tandis que mon corps brisé gisait dans les eaux nauséabondes du caveau. Des promesses de vengeance, de repentir et d'absolution. D'assassin, je me projetai au rang de héros. Je me pris à sourire.
Puis la douleur arriva.
Quelle étrange sensation. Comme si mon corps tout entier s'insurgeait de recevoir pareil châtiment. Comme s'il ignorait que je méritais tout ce qui m'arrivait. Il peut être plaisant parfois, de relever toutes les contradictions qui opposent le corps et l'esprit. Alors que le corps exige des attentions matérielles et nécessaires à notre survie, telles la nourriture, l'eau, ou encore le sommeil, l'esprit s'acharne sans cesse à réclamer toujours plus. Plus de confort. Plus d'argent. Plus de douleur afin d'expier nos fautes passées.
En cet instant, cela ne m'amusait pas du tout.
Je tâchais de me concentrer. Mes sens étaient encore engourdis, du fait sans doute, de la lame qui m'avait transpercé de part en part, et qui laissait désormais place à une entaille béante, au milieu de ma poitrine. Étonnamment, ce n'était pas cette blessure qui me causait le plus de souffrances. Je tentais de localiser sa source. Ma tête, plus précisément ma tempe gauche, et mon bras droit. J'avais l'impression que l'on m'avait littéralement écrasé, avec une minutie diabolique, chaque os de la main. J'ouvris lentement mes yeux. Je ne me souvenais même pas les avoir fermés.
Ma vision était floue, incertaine. Le coup que j'avais reçu à la tête avait apparemment laissé des séquelles. J'aperçus cependant quelques formes obscures. Une grille de métal, dont les gonds étaient à moitié arrachés, sur ma gauche. Quelques cercueils de pierre, alignés devant moi, renfermant les restes de vieux fous idéalistes qui avaient eu la chance de tomber dans l'oubli avant de voir ce que l'espèce humaine avait fait de leur monde. Et un long couloir, sur ma droite, à peine éclairé par quelques chandeliers répartis de façon inégale le long des murs.
Je me trouvais bel et bien dans le caveau.
Un bruit me fit soudainement sursauter. Je tournais rapidement la tête dans sa direction, sur la gauche, et poussais un cri. Un mal, bien pire que les précédents, s'était réveillé entre mes deux omoplates, et menaçait de me faire perdre conscience. Une douleur, vive et brûlante, qui était parvenue à m'arracher quelques larmes. J'ignorais à quoi celle-ci était due, mais me promis cependant d'être plus prudent à l'avenir. Je fermai les yeux, attendant que la douleur s'estompe. Puis je me préparais à affronter l'ennemi qui m'avait causé une telle frayeur.
Une goutte d'eau.
Elle provenait d'un plafond que je ne pouvais voir, du fait de sa hauteur et de l'obscurité qui régnait dans la pièce. Le caveau devait donc se situer sous la rivière qui traversait le jardin du manoir. Cette goutte d'eau, qui une fois le sol atteint, allait se perdre parmi tant d'autres, avait failli nous faire défaillir, moi et mon corps détruit.
Quelle ironie.
Je décidais de m'intéresser à ma propre situation. D'après ce que je pouvais voir, j'étais allongé à même le sol, dans une flaque dont la rivière et les fuites dans le plafond étaient sans doute les géniteurs. Je tentais de me mouvoir. Aucun des muscles de mon corps ne répondit. Apparemment, seule ma tête était encore à peu près en état de marche.
La douleur que j'avais ressenti auparavant dans mon bras droit, me rappela à elle, plus violemment que la fois précédente. Cela m'arracha un cri de surprise. Je détournais mon regard de la petite étendue d'eau. Je ne m'étais pas trompé. Ma main gisait, inerte, tel un jouet que l'on se serait amusé à aplatir jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'une bouillie immonde. Mes geôliers avaient dû prendre un malin plaisir à s'acharner sur elle après ma première perte de conscience. Cela m'importait peu. Seule la vengeance comptait désormais.
Les tuer. Tous.
Je choisis de retenter ma chance. Si mon corps n'avait pas réagi à ma première tentative, peut-être était-ce parce que je n'avais pas suffisamment souhaité sortir d'ici ? Je pris une profonde inspiration, et me relevais d'un bond grâce à mon bras gauche. Je ressentis presque aussitôt une douleur cuisante à la cuisse droite, en même temps qu'un bruit immonde de craquement d'os. Je m'effondrais sur le sol, hors d'haleine. Puis je perdis conscience.
Sang.
La première chose dont je me souvienne, à mon réveil. Une abominable odeur de sang qui flottait tout autour de moi, m'emplissant la gorge et les narines, menaçant de m'étouffer. Mes blessures étaient bien plus importantes que je ne l'avais imaginé.
D'abord l'ouïe, à présent l'odorat et le goût. Mes sens me revenaient peu à peu, accompagnés de nouveaux maux, moins intenses que les précédents, mais qui ne s'atténuaient pas. Une terrible migraine me martelait le crâne. Et ma jambe brisée n'arrangeait rien.
Tout n'était à présent qu'océan de douleur.
Je l'ignorais. Si je lui cédais maintenant, je savais que jamais plus je ne parviendrais à me relever. Pour une raison inconnue, j'étais toujours en vie malgré mes nombreuses plaies. Il ne fallait pas gâcher cette chance.
C'est alors que je le remarquais. Le silence. Intense. Pesant. On eût dit que le monde entier s'était soudainement tût. Je n'entendais même plus le son de l'eau percutant le granit.
Ce n'était pas normal.
Un bruit. Encore. Pas une voix. Plutôt comme un grognement. Suivi presque instantanément d'une insupportable odeur de moisi. Cela venait du couloir. J'y dirigeais mon regard aussi lentement que possible, comme si cela pouvait me protéger.
Malgré la pénombre, je parvenais quand même à les voir. Ils étaient là, à une dizaine de mètres seulement. Le regard vitreux, les cheveux sales et les vêtements en lambeaux. Deux pupilles verticales noires, et des iris rouges. Des sans âmes. Cinq sans âmes.
Je m'étais trompé, finalement. Je pensais que l'on m'avait épargné par pitié.
Mais j'étais le repas.
J'ai eu très souvent l'occasion, au cours de ma longue existence, de rencontrer des êtres, humains ou non, qui avaient commis un acte abominable, impardonnable, et qu'ils regrettaient profondément.
Un acte qu'ils pensaient nécessaire.
Peu importe la gravité de leurs nombreux crimes, chacun d'entre eux, homme, femme, et parfois même enfants, tous étaient convaincus qu'ils avaient agit au mieux.
Qu'ils n'avaient pas d'autre choix.
Nous avons toujours le choix. Le Bien et le Mal sont des notions très subjectives. Leur signification peut très rapidement changer selon les aléas de la vie, tout comme notre propre point de vue. Mais le libre-arbitre demeure.
Moi-même, je ne suis pas un saint. J'ai tué. De très nombreuses fois. Rarement pour une cause que je trouvais « juste ». Jamais parce qu'il s'agissait de la seule option que je percevais à cet instant.
Peut-être les coupables savent-ils, tout au fond d'eux, que personne ne les a forcé a presser la détente, que personne ne leur a ordonné de répandre souffrance et mort, et qu'ils sont les seuls responsables des horreurs qu'ils ont commises. Peut-être, les regrets que j'éprouve à
chaque instant, chaque seconde de ma vie, ces mêmes regrets qui détruisent mon corps et mon âme depuis si longtemps, seraient-ils moins lourds à porter si moi aussi, je me disais que tout cela n'est pas de mon fait, et que je n'avais d'autre choix que de prendre les décisions qui m'ont amené ici aujourd'hui.
Mais je ne ferai alors que me mentir à moi-même, et ceci, je me le refuse.
J'ai tracé seul la voie qui est désormais la mienne. J'ai choisi de répandre souffrance et mort. J'ai choisi de détruire d'innombrables vies, au nom seul de l'égoïsme, et du pouvoir. Je sais quels sont mes crimes, et je suis prêt à expier mes fautes. Cela est sans doute le seul choix que je n'aurai jamais à regretter.
Je paierai pour les atrocités que j'ai perpétré. Je rembourserai ma dette, et m'en irai de ce monde à l'agonie, à jamais.
Mais pas tout de suite.
D'abord, je dois réparer mes tords. Je tuerai tous ceux qui se mettront en travers de mon chemin. Je détruirai leurs corps, brûlerai la souillure qui est en eux, afin que plus jamais ils ne puissent faire de mal à quiconque. Ces « choses », ces créatures, ceux que j'appelais ma « famille » et à qui j'étais dévoué corps et âme. Je les trahirai, comme ils m'ont trahit. Je leur planterai une lame dans la gorge, et les regarderai ramper tandis qu'ils rendront leur dernier souffle.
Alors je partirai en paix.
Ainsi pensais-je, tandis que mon corps brisé gisait dans les eaux nauséabondes du caveau. Des promesses de vengeance, de repentir et d'absolution. D'assassin, je me projetai au rang de héros. Je me pris à sourire.
Puis la douleur arriva.
Quelle étrange sensation. Comme si mon corps tout entier s'insurgeait de recevoir pareil châtiment. Comme s'il ignorait que je méritais tout ce qui m'arrivait. Il peut être plaisant parfois, de relever toutes les contradictions qui opposent le corps et l'esprit. Alors que le corps exige des attentions matérielles et nécessaires à notre survie, telles la nourriture, l'eau, ou encore le sommeil, l'esprit s'acharne sans cesse à réclamer toujours plus. Plus de confort. Plus d'argent. Plus de douleur afin d'expier nos fautes passées.
En cet instant, cela ne m'amusait pas du tout.
Je tâchais de me concentrer. Mes sens étaient encore engourdis, du fait sans doute, de la lame qui m'avait transpercé de part en part, et qui laissait désormais place à une entaille béante, au milieu de ma poitrine. Étonnamment, ce n'était pas cette blessure qui me causait le plus de souffrances. Je tentais de localiser sa source. Ma tête, plus précisément ma tempe gauche, et mon bras droit. J'avais l'impression que l'on m'avait littéralement écrasé, avec une minutie diabolique, chaque os de la main. J'ouvris lentement mes yeux. Je ne me souvenais même pas les avoir fermés.
Ma vision était floue, incertaine. Le coup que j'avais reçu à la tête avait apparemment laissé des séquelles. J'aperçus cependant quelques formes obscures. Une grille de métal, dont les gonds étaient à moitié arrachés, sur ma gauche. Quelques cercueils de pierre, alignés devant moi, renfermant les restes de vieux fous idéalistes qui avaient eu la chance de tomber dans l'oubli avant de voir ce que l'espèce humaine avait fait de leur monde. Et un long couloir, sur ma droite, à peine éclairé par quelques chandeliers répartis de façon inégale le long des murs.
Je me trouvais bel et bien dans le caveau.
Un bruit me fit soudainement sursauter. Je tournais rapidement la tête dans sa direction, sur la gauche, et poussais un cri. Un mal, bien pire que les précédents, s'était réveillé entre mes deux omoplates, et menaçait de me faire perdre conscience. Une douleur, vive et brûlante, qui était parvenue à m'arracher quelques larmes. J'ignorais à quoi celle-ci était due, mais me promis cependant d'être plus prudent à l'avenir. Je fermai les yeux, attendant que la douleur s'estompe. Puis je me préparais à affronter l'ennemi qui m'avait causé une telle frayeur.
Une goutte d'eau.
Elle provenait d'un plafond que je ne pouvais voir, du fait de sa hauteur et de l'obscurité qui régnait dans la pièce. Le caveau devait donc se situer sous la rivière qui traversait le jardin du manoir. Cette goutte d'eau, qui une fois le sol atteint, allait se perdre parmi tant d'autres, avait failli nous faire défaillir, moi et mon corps détruit.
Quelle ironie.
Je décidais de m'intéresser à ma propre situation. D'après ce que je pouvais voir, j'étais allongé à même le sol, dans une flaque dont la rivière et les fuites dans le plafond étaient sans doute les géniteurs. Je tentais de me mouvoir. Aucun des muscles de mon corps ne répondit. Apparemment, seule ma tête était encore à peu près en état de marche.
La douleur que j'avais ressenti auparavant dans mon bras droit, me rappela à elle, plus violemment que la fois précédente. Cela m'arracha un cri de surprise. Je détournais mon regard de la petite étendue d'eau. Je ne m'étais pas trompé. Ma main gisait, inerte, tel un jouet que l'on se serait amusé à aplatir jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'une bouillie immonde. Mes geôliers avaient dû prendre un malin plaisir à s'acharner sur elle après ma première perte de conscience. Cela m'importait peu. Seule la vengeance comptait désormais.
Les tuer. Tous.
Je choisis de retenter ma chance. Si mon corps n'avait pas réagi à ma première tentative, peut-être était-ce parce que je n'avais pas suffisamment souhaité sortir d'ici ? Je pris une profonde inspiration, et me relevais d'un bond grâce à mon bras gauche. Je ressentis presque aussitôt une douleur cuisante à la cuisse droite, en même temps qu'un bruit immonde de craquement d'os. Je m'effondrais sur le sol, hors d'haleine. Puis je perdis conscience.
Sang.
La première chose dont je me souvienne, à mon réveil. Une abominable odeur de sang qui flottait tout autour de moi, m'emplissant la gorge et les narines, menaçant de m'étouffer. Mes blessures étaient bien plus importantes que je ne l'avais imaginé.
D'abord l'ouïe, à présent l'odorat et le goût. Mes sens me revenaient peu à peu, accompagnés de nouveaux maux, moins intenses que les précédents, mais qui ne s'atténuaient pas. Une terrible migraine me martelait le crâne. Et ma jambe brisée n'arrangeait rien.
Tout n'était à présent qu'océan de douleur.
Je l'ignorais. Si je lui cédais maintenant, je savais que jamais plus je ne parviendrais à me relever. Pour une raison inconnue, j'étais toujours en vie malgré mes nombreuses plaies. Il ne fallait pas gâcher cette chance.
C'est alors que je le remarquais. Le silence. Intense. Pesant. On eût dit que le monde entier s'était soudainement tût. Je n'entendais même plus le son de l'eau percutant le granit.
Ce n'était pas normal.
Un bruit. Encore. Pas une voix. Plutôt comme un grognement. Suivi presque instantanément d'une insupportable odeur de moisi. Cela venait du couloir. J'y dirigeais mon regard aussi lentement que possible, comme si cela pouvait me protéger.
Malgré la pénombre, je parvenais quand même à les voir. Ils étaient là, à une dizaine de mètres seulement. Le regard vitreux, les cheveux sales et les vêtements en lambeaux. Deux pupilles verticales noires, et des iris rouges. Des sans âmes. Cinq sans âmes.
Je m'étais trompé, finalement. Je pensais que l'on m'avait épargné par pitié.
Mais j'étais le repas.
Commentaires
- Pierric_2009
05/06/2010 à 19:36:55
T'inquiètes, c'était histoire de lancer le ton, la sweet sera bien
Et vous avec oublié des d'ailleurs xD - KirKill
05/06/2010 à 14:42:16
J'aime bien, sweet
- hui
05/06/2010 à 14:00:25
Oh putain
Pas fan du tout du style mais sweet