Note de la fic :
Publié le 20/12/2014 à 01:18:10 par MonsieurF
C'était le calme plat, le calme plat après la tempête. J'ai eu rarement autant de répit dans ma vie, rarement l'occasion de penser que plus rien ne pourrait m'atteindre. Je n'avais plus rien, plus que mes pauvres vêtements.
Je marchais encore et inlassablement, dans cette ville calme et reposée. Après tout je n'avais jamais pris le temps de vraiment la regarder pour saisir ses couleurs, saisir son ambiance.
Cette ville que j'avais autrefois détestée avait maintenant une tout autre saveur. C'était mon salut, ma dernière demeure, l'endroit où tout avait commencé et tout s'arrêterait. Là où je m'arrêterais.
Tous les gens que j'avais autrefois connus avaient tous disparu, quitté ma vie, m'avaient laissée.
Je continuais à marcher dans la ville, il faisait nuit, mais les lumières des devantures éclairaient ma route. Bientôt j'allais rejoindre la seule route reliant cette ville au reste du monde.
Mon nez cassé se remit tout d'un coup à saigner. J’attrapai de ma main droite un mouchoir qui se trouvait dans une de mes poches. Avec difficulté, j'essayais de hisser ce dernier jusqu'à mon nez. Mes phalanges toutes presque cassées m'empêchait de nettoyer parfaitement tout le sang qui coulait.
Je manquais de tomber plus d'une fois, me rattrapant comme je pouvais à une poubelle ou un réverbère avec le peu de force qu'il me restait.
Une voiture s'arrêta à mon niveau. La vitre du conducteur se baissa. "Qu'est-ce que tu fous? Je t'attends depuis deux heures" me lança l'homme depuis l'intérieur de son vieux tacot.
Je ne répondis pas. Je continuai d'avancer. Je crois que je n'avais pas l'esprit clair, probablement ivre.
L'homme dans la voiture me parla une fois encore, je n'en compris pas un mot, et je continuais de marcher.
Un bruit de portière résonna dans la rue et j'entendais l'homme s'avancer vers moi. Il m'attrapa par le bras avec vigueur et m'emmena avec force jusqu'à sa voiture. J'essayais de résister. Je n'avais aucune envie d'entrer, aucune envie de faire ce qu'il attendait de moi.
J'étais installée sur la banquette arrière, le regard vitreux, à peine consciente de ce qui se passait.
Je sentais un coup de frein. L'homme coupa le contact, sortit de la voiture et vint me rejoindre à l'arrière.
J'entendais un vague "Viens là bébé, t'en fais pas" et alors que d'une main il avait saisi l'arrière de mon cou, de son autre main pataude, il dézippa sa braguette.
Ma tête bascula violemment vers l'avant. Je détournais le visage.
Je balbutiais "J'ai mal... mal aux mains... veux partir" à peine audible.
Il me frappa une première fois. Et haussa le ton. Il sentait bon, ce soir-là.
À bout de forces, je me laissais faire, et donna à l'homme ce qu'il voulait.
Je ne me souviens plus de ce qu'il s'est passé ensuite. Un ou deux hommes sont arrivés et ont tapé à la fenêtre de sa voiture. Deux... peut-être étaient-ils cinq? Je ne me souviens vraiment plus.
L'un d'eux ouvrit la portière, m'attrapa une fois de plus par le bras, et me jeta au sol.
Trois ou peut-être quatre bruits de braguettes se succédèrent et les hommes s’approchèrent de moi.
J'étais là, étendue sur le sol, laissée pour morte, quand la voiture s'en alla.
J'étais seule, j'avais froid, j'avais mal.
Je réunis quelques-unes des dernières forces qu'il me restait et me hisse sur mes douloureuses jambes.
Je titubais, la vision trouble.
Après quelques pas, j'atteignais une route.
Au loin, deux phares s'avançaient à toute vitesse, je n'avais aucune idée du gabarit de la voiture, mais pria pour que cela soit un de ces énormes pick-up américains avec d'énormes pare-chocs.
Lorsque je fus prête, je me lançai sur la route. De mes dernières, dernières forces, je fis quelques pas. La route n'était pas éclairée.
J'étais au milieu, les deux phares s'approchaient de plus en plus vite.
Un quart de seconde plus tard, je n'avais plus mal. Mes phalanges, mon nez, mes jambes... plus rien ne me faisait mal.
Un crissement de pneus, un bruit de tôle froissé et une odeur de brulé plus tard, et je me sentais libérée.
En vérité j'étais allongée sur le sol. Ensanglantée de toute part, à peine consciente.
J'avais les yeux écarquillés. Le ciel cette nuit-là était magnifique. C'était la dernière fois que je le verrais.
Mes yeux se fermèrent. Doucement, un froid glacial s'empara de mon corps meurtri.
Les sons autour de moi se tût, la douleur fût place au répit, mes pensées s'interrompirent soudainement.
Ce soir-là, l'ambulancier raconta qu'il n'avait jamais vu un corps sans vie avec un aussi beau sourire.
Je marchais encore et inlassablement, dans cette ville calme et reposée. Après tout je n'avais jamais pris le temps de vraiment la regarder pour saisir ses couleurs, saisir son ambiance.
Cette ville que j'avais autrefois détestée avait maintenant une tout autre saveur. C'était mon salut, ma dernière demeure, l'endroit où tout avait commencé et tout s'arrêterait. Là où je m'arrêterais.
Tous les gens que j'avais autrefois connus avaient tous disparu, quitté ma vie, m'avaient laissée.
Je continuais à marcher dans la ville, il faisait nuit, mais les lumières des devantures éclairaient ma route. Bientôt j'allais rejoindre la seule route reliant cette ville au reste du monde.
Mon nez cassé se remit tout d'un coup à saigner. J’attrapai de ma main droite un mouchoir qui se trouvait dans une de mes poches. Avec difficulté, j'essayais de hisser ce dernier jusqu'à mon nez. Mes phalanges toutes presque cassées m'empêchait de nettoyer parfaitement tout le sang qui coulait.
Je manquais de tomber plus d'une fois, me rattrapant comme je pouvais à une poubelle ou un réverbère avec le peu de force qu'il me restait.
Une voiture s'arrêta à mon niveau. La vitre du conducteur se baissa. "Qu'est-ce que tu fous? Je t'attends depuis deux heures" me lança l'homme depuis l'intérieur de son vieux tacot.
Je ne répondis pas. Je continuai d'avancer. Je crois que je n'avais pas l'esprit clair, probablement ivre.
L'homme dans la voiture me parla une fois encore, je n'en compris pas un mot, et je continuais de marcher.
Un bruit de portière résonna dans la rue et j'entendais l'homme s'avancer vers moi. Il m'attrapa par le bras avec vigueur et m'emmena avec force jusqu'à sa voiture. J'essayais de résister. Je n'avais aucune envie d'entrer, aucune envie de faire ce qu'il attendait de moi.
J'étais installée sur la banquette arrière, le regard vitreux, à peine consciente de ce qui se passait.
Je sentais un coup de frein. L'homme coupa le contact, sortit de la voiture et vint me rejoindre à l'arrière.
J'entendais un vague "Viens là bébé, t'en fais pas" et alors que d'une main il avait saisi l'arrière de mon cou, de son autre main pataude, il dézippa sa braguette.
Ma tête bascula violemment vers l'avant. Je détournais le visage.
Je balbutiais "J'ai mal... mal aux mains... veux partir" à peine audible.
Il me frappa une première fois. Et haussa le ton. Il sentait bon, ce soir-là.
À bout de forces, je me laissais faire, et donna à l'homme ce qu'il voulait.
Je ne me souviens plus de ce qu'il s'est passé ensuite. Un ou deux hommes sont arrivés et ont tapé à la fenêtre de sa voiture. Deux... peut-être étaient-ils cinq? Je ne me souviens vraiment plus.
L'un d'eux ouvrit la portière, m'attrapa une fois de plus par le bras, et me jeta au sol.
Trois ou peut-être quatre bruits de braguettes se succédèrent et les hommes s’approchèrent de moi.
J'étais là, étendue sur le sol, laissée pour morte, quand la voiture s'en alla.
J'étais seule, j'avais froid, j'avais mal.
Je réunis quelques-unes des dernières forces qu'il me restait et me hisse sur mes douloureuses jambes.
Je titubais, la vision trouble.
Après quelques pas, j'atteignais une route.
Au loin, deux phares s'avançaient à toute vitesse, je n'avais aucune idée du gabarit de la voiture, mais pria pour que cela soit un de ces énormes pick-up américains avec d'énormes pare-chocs.
Lorsque je fus prête, je me lançai sur la route. De mes dernières, dernières forces, je fis quelques pas. La route n'était pas éclairée.
J'étais au milieu, les deux phares s'approchaient de plus en plus vite.
Un quart de seconde plus tard, je n'avais plus mal. Mes phalanges, mon nez, mes jambes... plus rien ne me faisait mal.
Un crissement de pneus, un bruit de tôle froissé et une odeur de brulé plus tard, et je me sentais libérée.
En vérité j'étais allongée sur le sol. Ensanglantée de toute part, à peine consciente.
J'avais les yeux écarquillés. Le ciel cette nuit-là était magnifique. C'était la dernière fois que je le verrais.
Mes yeux se fermèrent. Doucement, un froid glacial s'empara de mon corps meurtri.
Les sons autour de moi se tût, la douleur fût place au répit, mes pensées s'interrompirent soudainement.
Ce soir-là, l'ambulancier raconta qu'il n'avait jamais vu un corps sans vie avec un aussi beau sourire.