Chapitre 82

J’empruntai alors son chemin habituel qu'on avait déjà parcouru maintes fois tous les deux, le soir après le lycée, dans l'espoir de la trouver. Arriver dans le tournant qui allait donner sur son immeuble, je la vis au pied des marches. Je ne me retins pas longtemps pour l'interpeller et lui crier "ATTENDS MELANIE".

J'espérais que l'action se passerait comme dans ces films romantiques Américain. Que Mélanie, en m'entendant vienne courir vers moi pour entendre mes explications et que tout aille le mieux du monde. J'espérais vraiment qu'on se rabiboche, Mélanie comptait vraiment beaucoup pour moi. Cependant, malgré mon appel, Mélanie entra tout de même dans son immeuble, mine de rien, me laissant seul avec mon appel dans le vide. J'espérais qu'elle n'avait simplement pas entendu, sinon ce serait plus compliqué je ne l'imaginais.

Après avoir tapé un sprint sur les 100 mètres qui séparaient la ruelle où je me trouvais de son immeuble, je me dépêchais de rentrer dedans, et de crier son nom à nouveau. L'isolation et la forte résonance de l'espace rendrait mon cri plus audible. Ca avait semble t'il marché, j'entendis ses pas s'arrêter, et une faible voix appeler mon nom.
Nous nous rejoignîmes dehors afin de discuter comme prévu, j'étais sorti en attendant qu'elle arrive, et sorti instinctivement une cigarette que j'allumais aussitôt. J'étais nerveux. Enfin arrivé devant moi, elle me paraissait radieuse. J'évitais de la regarder dans les yeux, et mon regard fuyant se dirigeait vers le sol, légèrement de côté.

- Qu'est-ce que tu voulais me dire ?
- Bon écoute, je sais que tu m'en veux, et je trouve ça normal mais j'aimerais m'expliquer, et surtout...
- Si tu devais t'expliquer ce seriat surtout à propos de Lucas. Tout le monde m'en a parlé à la sortie, qu'est-ce qui t'a pris d'aller l'agresser?
- De quoi ? Houla je sais pas ce qu'on t'as raconté mais c'est lui qui est venu me chercher l'emmerde, je me suis juste défendu. Et j'en ai rien à foutre de ce mec, c'est de toi que je veux parler. Tu sais...
- Comment ça t'en as rien à foutre ? Mais il...
- Bon écoute laisse moi parler, j'en ai pas pour longtemps. Je sais que je suis un connard, une pauvre merde. On avait même parlé pendant longtemps de ce qui c’était passé avec Cassandra, et il s'avère que je te fais la même chose. Je sais ce que tu peux ressentir je suis aussi passé par là. Enfin bref, tout ça pour te dire que... je suis désolé, mais vraiment. Je sais pas ce qui s'est passé dans ma tête, ta sœur représente rien pour moi.
- Mais pourquoi alors, je le méritais tant que ça ? Qu'est-ce que j'ai pu faire...
- Mais rien c'est moi le connard. J'ai été stupide, égoïste, et surtout lâche. Je comprends que tu m'en veuilles. J'ai déjà quitté ta soeur, y'a jamais rien eu de plus avec elle de toute façon, je pourrai jamais te remplacer comme ça, et tu le sais.

Elle avait arrêté de me regarder, et tenait son bras gauche avec celui qui lui restait. Son regard évasif me laissait penser qu'elle était troublé par ce que je lui disais. C'était un bon point pour moi, elle n'était plus énervé et catégorique à mon sujet.

Je m'avançais vers elle. Je ne savais pas bien ce que je voulais. Je ne savais pas si j'étais toujours amoureux d'elle. Je sais juste que j'étais prêt à tout pour qu'elle se sente mieux et réparer mes erreurs. Tout du moins essayer. Après lui avoir agrippé les épaules avec mes mains, je la regardais dans les yeux, et je vis le bords de ses yeux suintés de quelques goutes de larmes. Sans réfléchir, et s'être pris main dans la main, toujours sans dire un mot, je l'embrassais lentement.