Note de la fic : Non notée
Le retour au Paradis d'Alexander Minervae
Par : Adonis-Shibo
Genre : Fantastique
Statut : C'est compliqué
Chapitre 4
Publié le 28/07/2014 à 16:47:52 par Adonis-Shibo
[c]Chapitre 1 : La rentrée scolaire de 2095[/c]
Danemark, Sønderborg, Mardi 6 septembre 2095, 13h15.
Après Varofiel :
J'avais eu du mal à dormir, il fallait bien l'admettre. Même si j'abordais cette rentrée avec confiance, un mélange de stress et d'excitation s'était insinué en moi la veille. Le genre de sentiment dont vous ne pouviez pas dire s'il tenait plus de l'agréable ou du désagréable. Je me souvenais de mon premier jour de Seconde avec exactitude, et aussi de l'apparence que j'avais. J'étais... différent. C'était difficile à expliquer, mais je faisais actuellement trop jeune pour me trouver beau, et pourtant j'étais beaucoup mieux que la première fois, que 3 ans auparavant... enfin, si on pouvait vraiment le dire de cette manière. Enfin, bref, je devais sûrement arrêter de me prendre la tête avec ça. Jesper arrivait pour m'envoyer à la Statsskole, comme au bon vieux temps. Mon bronzage n'était pas parfait... ni même existant, mais au final, je devais sûrement être plus baraqué que je ne l'avais jamais été, sans pour autant pouvoir dire que j'étais musclé. En une semaine, j'étais devenu une autre personne. Une personne différente de celle que j'avais été avant de rencontrer Varofiel, et une personne différente de celle que ma famille avait connu .
Je finissais de me coiffer quand Jesper sonna. Contrairement à la première fois que j'avais vécu ce jour, j'avais choisi une nouvelle coiffure. Une sorte de coupe qui avait été à la mode dans les années 60. 2060. Sac sur l'épaule, je dévalais l'escalier plus rapidement qu'un enfant le matin de Noël. Jesper m'attendait sur le pas de la porte. Il avait l'air nerveux, un peu intimidé, mais toujours calme. C'était Jesper. Toujours le même. Il fallait que je me rattrape aussi auprès de lui. Mais j'avais encore du temps devant moi. D'ailleurs, je devrais peut-être faire une liste d'erreurs à rattraper. Jesper me serra la main. Il avait l'air si jeune ! C'en était presque comique. Mais visiblement, j'avais du mal à contenir mon hilarité, puisqu'il me demanda :
« -Qu'est ce qui te fais sourire ?
-Oh rien. Je pensais à certaines choses qui changeaient, et à d'autres... qui restaient les mêmes. »
Il me regarda d'un air dubitatif. Apparemment, je n'avais pas pour habitude de m'exprimer de façon aussi mystérieuse. Enfin, même avant, je ne le faisais jamais sobre, de peur que les gens me trouvent prétentieux. J'avais toujours eu une très haute estime de moi-même, en particulier durant certaines périodes difficiles, mais j'avais fait de mon mieux pour la cacher. C'était peut-être une erreur, après tout. Peut-être qu'en montrant mon admiration pour moi-même, les gens allaient se méprendre et penser que j'avais confiance en moi, cette fois. Je montai dans la voiture. L'éternel pick-up bleu. Direction la Statsskole. Un quart d'heure de route, à tout casser. Quinze minutes à admirer ce paysage plus que familier.
Alors que la voiture avançait, je pensais à tout ce qui avait existé, mais qui n'existait pas encore cette fois, et qui n'existerait peut-être pas. Teo Den Duke : Boss final de la Friendzone, Grand Jardinier. Après tout, si jamais j'arrivais à réparer certaines erreurs, c'était une réputation qui je ne risquait pas de me faire. Puis, mes pensées dérivèrent sur les personnes que je ne connaissais pas encore. Jens. Mathias. Ellen. Jørgen. Hanne. Pia aussi. Surtout Pia. Tout me semblait si lointain... c'était comme si je ne les avais jamais connu, comme s'ils n'étaient que des fantômes qui hantaient les souvenirs d'une enfance lointaine et perdue.
« -Très poétique, dit une voix à côté de moi. »
En moins d'une seconde, j'avais écarquillé les yeux, sursauté, m'était tourné sur la droite, et avait fait une crise cardiaque . Varofiel était là, sur la banquette arrière, assise, et pourtant droite comme un 1.
« -Qu'est ce qu'il y a Teo ? Demanda Jesper en regardant à l'arrière, intrigué par mon sursaut.
-Je...
-Ils ne peuvent pas me voir. Tu es le seul à le pouvoir.
-J'ai cru voir un chien mort sur la route, mais c'était un sac plastique, c'est bon. »
Varofiel et Jesper me lancèrent un regard blasé. Non, je n'avais rien trouvé de mieux . Au temps pour la bonne impression Teo, vraiment bien joué. Un sac plastique.
« -Je ne suis qu'une image de ton cerveau, je n'ai pas vraiment de corps physique, expliqua Varofiel, donc continue à regarder par la fenêtre comme si de rien n'était. Oh, et si tu veux me répondre, adresse-toi à moi par la pensée .
-Désolé de vous dire ça, mais c'est vraiment cliché le coup de la télépathie.
-Je vais au plus simple. Je ne peux pas apparaître dans le monde physique, mais t'expliquer prendrait trop de temps. As-tu des questions ?
-Oui, quand même. Déjà, vous lisez dans mes pensées ?
-Seulement si elles me sont adressées. Je te laisse un peu d'intimité quand même.
-Ensuite, désolé de vous dire ça, mais j'étais dans un sale état quand j'ai accepté, je ne pourrais pas revenir sur ma décision ?
-Tu aurais fait la même décision sobre, je le sais. Et je sais aussi que tu ne veux pas revenir d'où tu es parti.
-Je croyais que vous ne lisiez pas dans mes pensées.
-Non, mais je te connais bien. D'autres questions ?
-Qu'est ce que vous faites sur la banquette arrière du pick up du père de Jesper Pedersen ?
-Je dois te prévenir. Tu peux corriger tes erreurs comme tu le souhaites, mais tout ce qui ne dépendait pas de tes décisions se passera exactement de la même manière. Un homme à l'autre bout du Danemark pourra jouer les mêmes chiffres au gros lot, et ce seront les mêmes chiffres qui sortiront et le rendront riche.
-Normal j'imagine. Une dernière question, si ça ne vous dérange pas : pourquoi m'aidez-vous ?
-Je t'expliquerais cela aussi le moment venu. Tu vas devoir m'excuser, Teo, mais nous sommes arrivés. »
En effet, le portail de la Staatsskole se dressait sur notre gauche . Jesper m'ouvrit la porte, et on se retrouva tous les deux, deux fringants jeunes hommes, devant le lycée qui nous faisait tant rêver. Je regardais les fumeurs de l'autre côté de la route. Des visages familiers, mais tous paraissaient si enfantins. C'était drôle en fait. Ils voulaient me prendre de haut, mais pourtant... j'avais trois années d'avance sur eux.
« -On a qu'à aller au forum, c'est là que les classes vont être annoncées.
-Justement, répondit Jesper, Søren et Svend nous attendent là-bas. »
Le premier jour de seconde. Tant de souvenirs qui rejaillissaient. Je scrutais le forum à la recherche de visages familiers. Quelque futurs camarades de classes, quelques crétins insupportables, mais personne que j'avais vraiment envie de revoir. Une fois avec Søren et Svend, je leur demandai :
« -On peut s'installer en haut à gauche ? On verra mieux. »
Ils acquiescèrent, sans savoir que c'était juste pour arriver plus facilement jusqu'à la classe. On s'était mis à parler de tout et de rien, histoire de faire passer le test. Évidemment, je n'aurais pas du m'attendre à des blagues de haut niveau de la part d'adolescents sortis du collège. Mais la maturité viendrait bien vite. Alors que le temps passait à la vitesse des blagues idiotes sur le gros Thomas ou sur l'embonpoint de notre ancienne prof de maths, le forum s'était déjà rempli, et le Directeur était arrivé, micro en main. Histoire de surprendre un peu la galerie, je lançai à Jesper qu'il arriverait en Seconde 4. C'était vrai, mais je serais déjà en classe lorsqu'il l'apprendrait. Je décidai alors de faire le coup à un parfait inconnu, il fallait juste trouver quelqu'un d'amical. Je regardai autour de moi. Pia, avec son sac rouge, et Kirsten. Juste à côté de l'endroit où nous nous étions installé à la base, et donc l'année dernière. Je n'en croyais pas mes yeux. Elles avaient tellement changé ! Kirsten n'était pas jolie, il fallait bien l'admettre, par rapport à ce qu'elle deviendrait en terminale, et Pia avait une apparence si enfantine ! J'allais leur faire le coup de la Seconde 6, quand le Directeur commença à parler. Tant pis. Peut-être que j'évitais là une occasion de passer pour un détraqué mental.
Alors que le Directeur commençait à parler, je me demandais s'il changeait de discours au fil des ans. C'était peu probable. Il commença alors à appeler les différentes classes. En commençant bien sûr par la Seconde 1. Si ce qu'avait dit Varofiel était vrai, alors je resterai en Seconde 1. Les meilleurs, bien évidemment. Il appela le premier membre de notre classe, dans l'ordre alphabétique. Klaus Ackermann, qui venait d'Allemagne. Deux minutes plus tard, j'étais en classe, à ma table. Bien au centre. Je ne pouvais m'empêcher de sourire. Tout ces gens, ça faisait resurgir de vieux souvenirs . Et surtout de bons souvenirs . Ma première voisine était là, elle aussi. Mette Dahl. Mette Dahl était tout simplement la fille la plus... parfaite du lycée. Et je n'exagérais pas. Elle n'était ni trop grande, ni trop petite, environ une tête de moins que moi dans mes souvenirs, mais ici elle faisait ma taille. Elle n'était ni trop grosse, ni trop maigre. Elle ne ressemblait pas aux mannequins qu'on trouvait dans les magazines, ce qui lui donnait des formes là où il fallait. Et quelles formes ! Elle avait sûrement plus de poitrine que la plupart des autres filles de la classe, sans pour autant avoir une énorme bouée en guise de ventre. Mette avait des cheveux châtains, lisses, qui tombaient sous ses épaules. Au retour des vacances, son teint était halé, rendant son visage encore plus agréable à regarder. Quand elle était concentrée, ses joues se creusaient légèrement, donnant l'impression que ses lèvres étaient en avant. Elle avait deux grands yeux marrons, qui semblaient regarder tout et rien à la fois. Elle n'aimait pas son rire. Quand elle riait, elle semblait si gênée qu'elle essayait en toutes circonstances de se retenir et baissait les yeux au sol. Mais son attitude ne gravitait pas autour de son physique plus qu'avantageux. Malgré tout les avantages prodigués par son apparence, elle était plutôt timide, même si toujours entourée d'amis. Sa bouche souriait toujours, mais ses yeux rarement, et elle semblait toujours intimidée par les gens qu'elle ne connaissait pas. Elle aussi, elle avait son vécu. Je me tournai vers la colonne de droite, pour observer les 12 derniers membres de notre classe de l'ordre alphabétique. Jens, qu'on remarquait de loin, et son voisin Jørgen. Derrière eux, Else, dont Jørgen devait déjà être fou amoureux. Puis Ellen. Elle était là, bien évidemment. Avec son sourire enfantin, ses longs cheveux blonds, son rire si particulier. En la fixant, je sentis mon cœur se serrer. Ce n'était pas normal, ça. Ca faisait deux ans maintenant. Deux ans que je n'avais plus cette désagréable impression à chaque fois que je la regardai.
« -Tu peux corriger tes erreurs comme tu le souhaites, mais tout ce qui ne dépendait pas de tes décisions se passera exactement de la même manière. »
Varofiel m'avait prévenu. Ce n'était pas ma décision. Ce n'était pas un choix ! Je ne pouvais rien y faire.
3 ans plus tard, j'étais de retour à la case départ.
Une fois de plus, j'étais tombé amoureux d'Ellen Vestergaard au premier coup d'oeil.
Danemark, Sønderborg, Mardi 6 septembre 2095, 13h15.
Après Varofiel :
J'avais eu du mal à dormir, il fallait bien l'admettre. Même si j'abordais cette rentrée avec confiance, un mélange de stress et d'excitation s'était insinué en moi la veille. Le genre de sentiment dont vous ne pouviez pas dire s'il tenait plus de l'agréable ou du désagréable. Je me souvenais de mon premier jour de Seconde avec exactitude, et aussi de l'apparence que j'avais. J'étais... différent. C'était difficile à expliquer, mais je faisais actuellement trop jeune pour me trouver beau, et pourtant j'étais beaucoup mieux que la première fois, que 3 ans auparavant... enfin, si on pouvait vraiment le dire de cette manière. Enfin, bref, je devais sûrement arrêter de me prendre la tête avec ça. Jesper arrivait pour m'envoyer à la Statsskole, comme au bon vieux temps. Mon bronzage n'était pas parfait... ni même existant, mais au final, je devais sûrement être plus baraqué que je ne l'avais jamais été, sans pour autant pouvoir dire que j'étais musclé. En une semaine, j'étais devenu une autre personne. Une personne différente de celle que j'avais été avant de rencontrer Varofiel, et une personne différente de celle que ma famille avait connu .
Je finissais de me coiffer quand Jesper sonna. Contrairement à la première fois que j'avais vécu ce jour, j'avais choisi une nouvelle coiffure. Une sorte de coupe qui avait été à la mode dans les années 60. 2060. Sac sur l'épaule, je dévalais l'escalier plus rapidement qu'un enfant le matin de Noël. Jesper m'attendait sur le pas de la porte. Il avait l'air nerveux, un peu intimidé, mais toujours calme. C'était Jesper. Toujours le même. Il fallait que je me rattrape aussi auprès de lui. Mais j'avais encore du temps devant moi. D'ailleurs, je devrais peut-être faire une liste d'erreurs à rattraper. Jesper me serra la main. Il avait l'air si jeune ! C'en était presque comique. Mais visiblement, j'avais du mal à contenir mon hilarité, puisqu'il me demanda :
« -Qu'est ce qui te fais sourire ?
-Oh rien. Je pensais à certaines choses qui changeaient, et à d'autres... qui restaient les mêmes. »
Il me regarda d'un air dubitatif. Apparemment, je n'avais pas pour habitude de m'exprimer de façon aussi mystérieuse. Enfin, même avant, je ne le faisais jamais sobre, de peur que les gens me trouvent prétentieux. J'avais toujours eu une très haute estime de moi-même, en particulier durant certaines périodes difficiles, mais j'avais fait de mon mieux pour la cacher. C'était peut-être une erreur, après tout. Peut-être qu'en montrant mon admiration pour moi-même, les gens allaient se méprendre et penser que j'avais confiance en moi, cette fois. Je montai dans la voiture. L'éternel pick-up bleu. Direction la Statsskole. Un quart d'heure de route, à tout casser. Quinze minutes à admirer ce paysage plus que familier.
Alors que la voiture avançait, je pensais à tout ce qui avait existé, mais qui n'existait pas encore cette fois, et qui n'existerait peut-être pas. Teo Den Duke : Boss final de la Friendzone, Grand Jardinier. Après tout, si jamais j'arrivais à réparer certaines erreurs, c'était une réputation qui je ne risquait pas de me faire. Puis, mes pensées dérivèrent sur les personnes que je ne connaissais pas encore. Jens. Mathias. Ellen. Jørgen. Hanne. Pia aussi. Surtout Pia. Tout me semblait si lointain... c'était comme si je ne les avais jamais connu, comme s'ils n'étaient que des fantômes qui hantaient les souvenirs d'une enfance lointaine et perdue.
« -Très poétique, dit une voix à côté de moi. »
En moins d'une seconde, j'avais écarquillé les yeux, sursauté, m'était tourné sur la droite, et avait fait une crise cardiaque . Varofiel était là, sur la banquette arrière, assise, et pourtant droite comme un 1.
« -Qu'est ce qu'il y a Teo ? Demanda Jesper en regardant à l'arrière, intrigué par mon sursaut.
-Je...
-Ils ne peuvent pas me voir. Tu es le seul à le pouvoir.
-J'ai cru voir un chien mort sur la route, mais c'était un sac plastique, c'est bon. »
Varofiel et Jesper me lancèrent un regard blasé. Non, je n'avais rien trouvé de mieux . Au temps pour la bonne impression Teo, vraiment bien joué. Un sac plastique.
« -Je ne suis qu'une image de ton cerveau, je n'ai pas vraiment de corps physique, expliqua Varofiel, donc continue à regarder par la fenêtre comme si de rien n'était. Oh, et si tu veux me répondre, adresse-toi à moi par la pensée .
-Désolé de vous dire ça, mais c'est vraiment cliché le coup de la télépathie.
-Je vais au plus simple. Je ne peux pas apparaître dans le monde physique, mais t'expliquer prendrait trop de temps. As-tu des questions ?
-Oui, quand même. Déjà, vous lisez dans mes pensées ?
-Seulement si elles me sont adressées. Je te laisse un peu d'intimité quand même.
-Ensuite, désolé de vous dire ça, mais j'étais dans un sale état quand j'ai accepté, je ne pourrais pas revenir sur ma décision ?
-Tu aurais fait la même décision sobre, je le sais. Et je sais aussi que tu ne veux pas revenir d'où tu es parti.
-Je croyais que vous ne lisiez pas dans mes pensées.
-Non, mais je te connais bien. D'autres questions ?
-Qu'est ce que vous faites sur la banquette arrière du pick up du père de Jesper Pedersen ?
-Je dois te prévenir. Tu peux corriger tes erreurs comme tu le souhaites, mais tout ce qui ne dépendait pas de tes décisions se passera exactement de la même manière. Un homme à l'autre bout du Danemark pourra jouer les mêmes chiffres au gros lot, et ce seront les mêmes chiffres qui sortiront et le rendront riche.
-Normal j'imagine. Une dernière question, si ça ne vous dérange pas : pourquoi m'aidez-vous ?
-Je t'expliquerais cela aussi le moment venu. Tu vas devoir m'excuser, Teo, mais nous sommes arrivés. »
En effet, le portail de la Staatsskole se dressait sur notre gauche . Jesper m'ouvrit la porte, et on se retrouva tous les deux, deux fringants jeunes hommes, devant le lycée qui nous faisait tant rêver. Je regardais les fumeurs de l'autre côté de la route. Des visages familiers, mais tous paraissaient si enfantins. C'était drôle en fait. Ils voulaient me prendre de haut, mais pourtant... j'avais trois années d'avance sur eux.
« -On a qu'à aller au forum, c'est là que les classes vont être annoncées.
-Justement, répondit Jesper, Søren et Svend nous attendent là-bas. »
Le premier jour de seconde. Tant de souvenirs qui rejaillissaient. Je scrutais le forum à la recherche de visages familiers. Quelque futurs camarades de classes, quelques crétins insupportables, mais personne que j'avais vraiment envie de revoir. Une fois avec Søren et Svend, je leur demandai :
« -On peut s'installer en haut à gauche ? On verra mieux. »
Ils acquiescèrent, sans savoir que c'était juste pour arriver plus facilement jusqu'à la classe. On s'était mis à parler de tout et de rien, histoire de faire passer le test. Évidemment, je n'aurais pas du m'attendre à des blagues de haut niveau de la part d'adolescents sortis du collège. Mais la maturité viendrait bien vite. Alors que le temps passait à la vitesse des blagues idiotes sur le gros Thomas ou sur l'embonpoint de notre ancienne prof de maths, le forum s'était déjà rempli, et le Directeur était arrivé, micro en main. Histoire de surprendre un peu la galerie, je lançai à Jesper qu'il arriverait en Seconde 4. C'était vrai, mais je serais déjà en classe lorsqu'il l'apprendrait. Je décidai alors de faire le coup à un parfait inconnu, il fallait juste trouver quelqu'un d'amical. Je regardai autour de moi. Pia, avec son sac rouge, et Kirsten. Juste à côté de l'endroit où nous nous étions installé à la base, et donc l'année dernière. Je n'en croyais pas mes yeux. Elles avaient tellement changé ! Kirsten n'était pas jolie, il fallait bien l'admettre, par rapport à ce qu'elle deviendrait en terminale, et Pia avait une apparence si enfantine ! J'allais leur faire le coup de la Seconde 6, quand le Directeur commença à parler. Tant pis. Peut-être que j'évitais là une occasion de passer pour un détraqué mental.
Alors que le Directeur commençait à parler, je me demandais s'il changeait de discours au fil des ans. C'était peu probable. Il commença alors à appeler les différentes classes. En commençant bien sûr par la Seconde 1. Si ce qu'avait dit Varofiel était vrai, alors je resterai en Seconde 1. Les meilleurs, bien évidemment. Il appela le premier membre de notre classe, dans l'ordre alphabétique. Klaus Ackermann, qui venait d'Allemagne. Deux minutes plus tard, j'étais en classe, à ma table. Bien au centre. Je ne pouvais m'empêcher de sourire. Tout ces gens, ça faisait resurgir de vieux souvenirs . Et surtout de bons souvenirs . Ma première voisine était là, elle aussi. Mette Dahl. Mette Dahl était tout simplement la fille la plus... parfaite du lycée. Et je n'exagérais pas. Elle n'était ni trop grande, ni trop petite, environ une tête de moins que moi dans mes souvenirs, mais ici elle faisait ma taille. Elle n'était ni trop grosse, ni trop maigre. Elle ne ressemblait pas aux mannequins qu'on trouvait dans les magazines, ce qui lui donnait des formes là où il fallait. Et quelles formes ! Elle avait sûrement plus de poitrine que la plupart des autres filles de la classe, sans pour autant avoir une énorme bouée en guise de ventre. Mette avait des cheveux châtains, lisses, qui tombaient sous ses épaules. Au retour des vacances, son teint était halé, rendant son visage encore plus agréable à regarder. Quand elle était concentrée, ses joues se creusaient légèrement, donnant l'impression que ses lèvres étaient en avant. Elle avait deux grands yeux marrons, qui semblaient regarder tout et rien à la fois. Elle n'aimait pas son rire. Quand elle riait, elle semblait si gênée qu'elle essayait en toutes circonstances de se retenir et baissait les yeux au sol. Mais son attitude ne gravitait pas autour de son physique plus qu'avantageux. Malgré tout les avantages prodigués par son apparence, elle était plutôt timide, même si toujours entourée d'amis. Sa bouche souriait toujours, mais ses yeux rarement, et elle semblait toujours intimidée par les gens qu'elle ne connaissait pas. Elle aussi, elle avait son vécu. Je me tournai vers la colonne de droite, pour observer les 12 derniers membres de notre classe de l'ordre alphabétique. Jens, qu'on remarquait de loin, et son voisin Jørgen. Derrière eux, Else, dont Jørgen devait déjà être fou amoureux. Puis Ellen. Elle était là, bien évidemment. Avec son sourire enfantin, ses longs cheveux blonds, son rire si particulier. En la fixant, je sentis mon cœur se serrer. Ce n'était pas normal, ça. Ca faisait deux ans maintenant. Deux ans que je n'avais plus cette désagréable impression à chaque fois que je la regardai.
« -Tu peux corriger tes erreurs comme tu le souhaites, mais tout ce qui ne dépendait pas de tes décisions se passera exactement de la même manière. »
Varofiel m'avait prévenu. Ce n'était pas ma décision. Ce n'était pas un choix ! Je ne pouvais rien y faire.
3 ans plus tard, j'étais de retour à la case départ.
Une fois de plus, j'étais tombé amoureux d'Ellen Vestergaard au premier coup d'oeil.