Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Hurricane


Par : Reiks
Genre : Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 7 : Morne soir


Publié le 05/05/2014 à 04:52:02 par Reiks

En plus d'avoir le sang chaud, je suis sacrément possessif alors savoir qu'elle n'est pas sous mon influence ne me donne qu'une envie, mettre sans dessus-dessous la maison. Je me retiens et ne laisse absolument pas mon état d'esprit figurer sur mon visage.

« OK. »

Je me lève et vais rejoindre mes amis qui eux étaient complètement soûls sauf le Sam. Ils comprennent vite que ça ne va pas super bien et me servent un verre corsé, je prend la perche qu'on me tend et commence à boire. Mes petits problèmes s'écartent bien vite et je me sens léger, quoi que un peu fatigué. Je commence à rire à un rien et prend enfin du plaisir dans cette soirée qui s’annonçait pour moi plutôt morne.

Je laisse la meute totalement raide sur le canapé et vagabonde dans la maison. Dans la cuisine certaines personnes improvisent une partie de poker avec pas mal de mise et donc de gain à la clef. On dit bien « Malheureux en amour, Heureux aux jeux. » alors je m'attable et commence à rafler deux trois mises. Ils ne sont pas de très bons joueurs et l'alcool ne les améliore pas, bien au contraire. Ça me fais limite mal au cœur de gagner les mises ; j'ai l'impression de déplumer des pigeons. Cette oppression me fait bien vite partir de la table, bien entendu avec les poches remplies d'une 50aine d'euros supplémentaires.

Je continue à me balader dans la maison. Marcher droit se fait difficile au vu des verres qui m'ont accompagné à la table de poker et chaque pas est un challenge pour moi. Je repasse dans le salon et la voit, elle n'a toujours pas bougé et semble perplexe, limite déçue. Je la regarde puis lorsqu'elle me scrute je détourne le regard et continue à marcher vers le couloir. Elle m'arrête, posant sa main sur mon épaule. Je me retourne et froidement lui décoche un :
« Qu'est ce que tu veux ?
-Pourquoi tu me fais ça ?
-Je pense qu'on est pas compatible. Ouais ça doit être ça. Je t'aime à la folie mais toi tu me prend pour une merde, donc plutôt que de me faire du mal, je vais si ça te dérange pas, m'éloigner de toi pour un bout de temps. Non attend. pourquoi pas pour l'éternité ouais, ça me paraît bien. Je te souhaite une bonne vie écoutes, pas besoin de me souhaiter une bonne continuation, t'as déjà flingué la mienne tu vois ! »
Je ne comprend pas, les mots me viennent tout seuls et je m'acharne sur elle, elle n'ose même pas m'interrompre et j'en profite pour continuer ce flot de paroles incessantes. Je continue et l'atmosphère se refroidit, les quelques couples qui se roulaient des pelles dans le couloir s'arrêtent et me dévisagent puis partent, lâchant un « Quel malade. » Je m'en fou. Je suis au dessus de ça.

Elle pleure et entre deux trois sanglots elle articule : « Arrête, j'ai rien fait pour ça. » En quelques mots haletants elle arrive à arrêter ma hargne. Je respire et me rend compte que je suis vraiment un connard qui pense qu'à sa gueule : « Je … Excuses-moi. Je suis un sombre connard, je pensais pas ce que je disais. Je voulais pas. Je ... » Ça doit être l'alcool. Je ne vais pas lui dire ça mais je le pense sincèrement. J'ai pas envie de passer pour l'abrutis qui s'éclipse de ses responsabilités pour un taux d'alcoolémie trop élevé. Elle me fait pitié, dans sa magnifique tenue à pleurer et je la prend dans mes bras.

En plus de me prendre pour un fils de pute elle doit me prendre pour un mec complètement bipolaire. Tant pis, j'ai tout foutu en l'air et j'ai qu'à m'en prendre qu'à moi même. Même dans cette situation elle trouve la force de passer ses bras autour de moi, resserrant l'étreinte que je lui faisais. Ses larmes humidifient mon t-shirt et je m'en veux d'autant plus.

Je desserre mes bras peu à peu et m'excuse une énième fois avant de lui faire un bisous sur le front. « Encore une fois je suis désolé, je sais pas ce qu'il m'a prit. Si tu veux toujours me parler tu m'envoies, sinon si tu veux pas, je te comprend.» Elle s'essuie une larme faisant dégouliner son mascara et acquiesce de la tête.

Je sors de la maison et entreprend une longue marche, il est 2h du matin et j'ai 12km à faire avant d'arriver chez moi d'autant plus que je suis pas mal alcoolisé. C'est difficile pour moi de cogiter mais je me ménage le plus possible pour y parvenir et réfléchir à l'actuelle situation. J'ai encore tout foutu en l'air. Encore une fois. J'aurais pu entamer une relation avec peut-être la femme de ma vie. Au lieu de ça je la fais pleurer et je passe pour un fou aux yeux de la moitié des invités de la soirée.

Je ne désespère pas pour autant et me dis qu'il y a 0,0001% de chance qu'elle m'envoie un texto ou m'appelle pour parler. Je perde le fil de ma pensé tandis que le béton défile sous mes pieds. Le noir de la nuit est tellement monotone que rien ne divertit mon œil et je plonge dans un état léthargique. Chaque pas m'approche du sommeil. Çà y est je commence à rêver et je me vois sur la plage, moi, dos au sable brûlant, allongé tandis qu'elle est allongée sur moi, splendide en maillot de bain en train de m'embrasser.

J'étais en réalité en train de simplement m'endormir comme une loque sur le trottoir.


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