Mardi matin, alentours de 8h30. Toute la classe traine dans la cours, du fait que les cours ne commencent qu'a 10h. Ouais je sais je suis venu pour rien, pour deux heures a glander comme un con.

-Claire commence a se rebiffer, nous annonce Weng.

-Comment ça? Lui demande Tarek.

-Ben, continue-t-il, elle me demande plus de respect et d'attention, elle veut que je passe plus de temps avec elle...

-C'est pour ça que t'es pas sorti hier? demande a son tour Martin.

-A mon avis elle a besoin de...

-Ta gueule Gael! Ne dis pas un mot de plus!

A ce moment la, Dimi revient d'un autre rendez-vous avec l'infirmière, et, bonne nouvelles, n'a pas la bite sortie.

-Alors? Ton dard est encore sec? Lui demandai-je.

-Elle veut que je revienne avec Marie, nous dit-il. Elle nous a donné rendez-vous a 17h ce soir, fait chier on fini a 16h30.

-Moi j'attendrais ça vaut le coup, répondis-je, je suis sur c'est du pipeau son histoire de respecter les filles.

-Elle dit ça a tout le monde? Me questionne-t-il.

-Ben faut croire, répond Tarek a ma place, on dirai une politicienne. Mais bon on y arrivera les gars, hein? On gagne toujours a ce jeu.

-Elle a raison quand même, répond Dimi. Des gars comme Gael devrai être puni des fois.

-Pourquoi? M'étonnai-je, j'ai rien fait de mal.

-Ta façon de penser est inacceptable tout de même!

-C'est la tienne qui l'est, tu ne mérites même pas ton pénis.

-Arrêtez les mecs, nous dit Martin. Recommencez pas, vous ne serez jamais d'accord de toute façon.

-Ouais je sais, répondit Dimi. Ce mec ne saura jamais que les femmes sont des déesses.

-C'est bon n'en dit pas plus, le coupai-je, je me casse, je peux pas entendre ça.

Je pars tout seul fumer ma clope mais Weng, Tarek et Martin me rejoignent. Martin adresse alors la parole au groupe:

-Il est bizarre aujourd'hui vous trouvez pas?

-Baah... Je vois pas de grandes différences entre maintenant et d'habitude.

-Il a jamais dit ça avant... Remarque Tarek.

-Pour moi avant il disais "coin" et maintenant il dit "coin-coin", répondis-je. Je vois pas ce qui change.

Mercredi, journée banale, encore une fois, de nombreux élèves sont partis voir l'infirmière. Toute ma classe est passée je crois, j'y suis même retourner, et même scène. De toute façon elle ne me fera pas changer d'avis.

Jeudi, Tarek interpelle Dimitri et Marie a la pause de midi. Le groupe entier est réuni, sauf eux deux qui se mettent a l'écart.

-T'étais ou hier mec? On t'a cherché et appelé pour une aprèm au stade!

-J'étais avec ma copine, se contenta-t-il de répondre.

-Mais...

-Tu y vois le mal a ça? Le coupe Dimi. C'est normal après tout...

-Non mais... Tu reste avec nous ce soir?

-Non. Répond le colosse. Je vais chez Marie.

Dimi parti accompagné de sa belle et grande brune, qui n'avait rien dit. Alors que je m'apprêtais a balancer une vanne bien dégueulasse, je fus interrompu par une remarque froide et cassante de Marie:

-Lui au moins a un avenir avec moi. Il m'aime et me respecte, et ne prends pas les filles comme des morceaux de viande. Tu devrais en apprendre de lui.

Et puis repartirent.

-Gna gna gna, cette fille doit glisser dans ses talons tellement elle mouille.

-Quand même il pensait a ses potes avant... Remarque Martin. Et elle aussi.

-Peut être qu'il a passé le cap du "il ne peut plus se passer d'elle", intervint Tina.

-Oui, enchaine Solène. Vous verrez bien il reviendra.

-Ouais t'as raison on s'en fout, lachai-je.

Le lendemain, vendredi matin. Tarek et Martin courent a toute allure vers moi, ils ont l'air inquiets.

-Mec... Lacha Martin tout essoufflé, T'as pas vu Weng?

-Non du tout, répondis-je, incompréhensif.

-On sait pas ou il est!

-Et alors? Vous avez des portables non?

-Il réponds pas... Et Claire non plus...

-Oh ben faut pas vous en faire, votre pote a juste passer un cap que vous n'avez pas encore franchi...

-C'est pas drole mec! C'est pas le genre de Weng!

-Je t'ai jamais dit qu'il fallait jamais tourner le dos a un chinois?

Tarek et Martin me fixent alors de leurs grands yeux marrons. En fait ils ne me regardaient pas moi, mais derrière moi, car Weng et Claire marchaient en sens inverse.

-Weng?? T'étais passé ou hier? S'inquiète Tarek. Et... T'as perdu ton portable?

-Non, j'étais avec Claire, répondit Weng. Tu t'inquiète pour rien Tarek.

-On devait se faire un halo! Tu t'en souviens? On a du se le faire a deux!

-Ouais mais je passe du temps avec ma copine, tu vois le mal a ça?

-Tiens... lachai-je, j'ai l'impression d'avoir déja entendu ça quelque part...

-Bon, tant pis, on va se fumer un joint? Demanda Tarek.

-Ok pour moi, répondis-je avec Martin a l'unisson.

Weng est cependant moins enthousiaste.

-Non merci pas pour moi, avec Claire on sort en ville, je lui ai fait une surprise...

-Il est chou vous trouvez pas? Dit Claire d'une voix amoureuse.

-Putain Weng allez! insiste Tarek, juste un petit!

-Non, a tout a l'heure les mecs.

Weng embrasse Claire et commence a partir hors du lycée avec elle. Donc je me retrouve avec Tarek et Martin qui ne savent plus quoi faire.

-Bon, alors on y va?

-Ouais, répondit le marocain d'un ton neutre.

-ça va, tentai-je de rassurer Tarek, il reviendra ton pote, quand sa meuf l'aura un peu lacher.

-Weng est pas du genre a nous lacher, même quand il a une copine, dit Martin d'une mine un peu triste. Perso ça me fait bizarre.

-Oui je me doute, dis-je, Weng est mon pote aussi, et pourtant on va devoir l'attendre. Peut être qu'a un moment il va se rappeler qu'il nous connait. Allez on y va, Tina et Fergus sont dehors ils nous attendent.



-Et toi elle tu pense quoi de ce que dit l'infirmière? Demande Martin.

-Oh ben elle m'a dit que je devrais me faire respecter des mecs, et d'essayer de me faire écouter voir obéir par eux, seulement elle admet pas le fait que je sois lesbienne.

-Ok... Cette femme est bizarre vous trouvez pas? Demandai-je. Se faire obéir des mecs... Qui voudrait ça? A mon avis elle s'est faite violer dans son enfance...

-Si ça se trouve c'est une envoyée infiltrée par le gouvernement...

-Mon pauvre Fergus tu dis n'importe quoi! Lui lachai-je. Mais bon elle va vite me souler si elle continue sa morale.

-Et encore t'as pas entendu hier quand elle a fait son discours bizarre sur les droits de la femme et sur la place des hommes, enchaine Tina. Cette femme est barge.

-Quand ça? demandai-je.

-T'étais parti je crois, tu serais devenu fou si t'avais entendu ne serai-ce qu'un morceau.

-Vous pensez qu'elle a influencé Dimi et Weng? Demanda timidement Fergus.

-Dimi impossible, il était comme ça avant, et ça fait deux moi que Weng est avec Claire, ils veulent passer a la vitesse supérieure, répondit Tina.

-Et encore ils ont jamais coucher apparement, renchérit Martin. Weng est pas du genre macho, donc normal qu'il soit comme ça avec Claire.

Je me contente de regarder le sol et de ne pas faire de remarques a la phrase de Martin. Seulement, être comme ça du jour au lendemain, c'est un peu bizarre...

Jeudi de la semaine suivante, jour normal. Je ne vais même plus voir cette infirmière, elle est devenue chiante que je ne peux même plus entendre le son de sa voix. Je lui ai dit clairement l'autre jour que je ne changerais pas d'avis, quoi qu'il arrive, et qu'elle arrête de me faire la morale. Elle a insisté, et je lui ais dit d'aller se faire foutre. Et puis tant pis si je la baise pas, une de plus ou une de moins je vois pas ce qui change.

A la pause de midi, alors que j'attendais Tina au coin fumeur, c'est Tarek et Martin que je vois arriver. Encore une fois sans Weng, qui est un peu plus loin avec Claire. Je ne vois pas Dimi et Marie, ils doivent trainer loin des autres.

-Salut mec, quoi de beau?

-Vous étiez pas la hier? Demandai-je aux deux compères. Vous vous êtes trop défoncer mardi soir?

-Non, répondit Martin, on était avec l'infirmière, et on l'a mal jugé! Franchement elle est cool, elle nous apprend plein de trucs.

-Naaan? Dis-je en ouvrant grand les yeux avec un sourire qui vient naturellement, Vous vous l'êtes fait?

-Du tout mec, affirme l'arabe, en fait elle nous a fait comprendre que on était des salauds, avec les filles je parle, et qu'au final on devait leur rendre service, car ce sont des princesses...

-Euh... Tu vas bien Tarek? Demandai-je d'un ton espiègle.

-Super! Depuis que j'arrive a obéir aux filles, je me sens mieux qu'avant! S'écria Tarek avec jovialité, franchement j'ai eu tort de penser a ta façon avant Gael, les filles méritent d'être dorlotées.

-Cette femme a raison et sur tout les points!

Putain... La ça devient flippant d'un coup. Eux? Tarek et Martin? Deux grands machos qui disent ça? Et puis c'est quoi cette histoire d'obéir aux filles? Les respecter ça passait, mais la... Cette fois ils venaient de me le confirmer, cette infirmière est louche, voir pas nette du tout!

De peur et de surprise, je pars du coin fumeur et donc de Tarek et Martin, dans le but de trouver un endroit tranquille pour réfléchir. Cette histoire part loin mais il y a encore trop de zones d'ombres pour émettre un jugement. Weng et Dimi ça passait inaperçu, mais pas eux deux...

Je devais trouver les seules qui pouvaient m'éclairer la dessus, et que je pourrais peut être éclairer: Tina, Solène et Fergus!