Quoi? Qu... Qu'est ce qu'elle venait de dire?

-Je vous demande pardon madame?

-Benjamin Bondart est décédé hier soir, me répond-elle, j'en suis profondément désolée.

J'étais vraisemblablement choqué par ce qu'elle venait de dire. Ben, mort? Non, impossible, Ben ne peux pas mourir... Ben... Est immortel! Il est quand même le "Bond" du duo Bella-Bond!

-Naan.... Réagi-je doucement, nan, je vous crois pas...

-Je vous prie d'accepter toutes mes condoléances mon cher jeune homme.

-Nan je vous crois pas! M'énervai-je, Ben ne peux pas mourir! Vous allez voir, il va guérir, revenir et après... On ira se boire une grande bière! Parce qu'il est... Mon seul ami...?

-...

Ami? Un mot que je n'ai pas l'habitude d'employer. Oui, Ben est mon ami. Le seul qui me fait encore croire a l'amitié... Alors s'il meurt... Je fais quoi moi et... Lui?

-L'interet d'une blague c'est qu'elle soit drole!

-Croyez moi, dit-elle en baissant la tête, ça n'a jamais été drole pour qui que ce soit.

Alors c'est vrai. Mais... Qu'est ce qui s'est passé? Quelqu'un l'aurai tué? Même Gérald n'aurai pas pu alors... Qui ou... Quoi?

-Qu'est ce qu'il s'est passé? Demandai-je, dépité.

-Il est arrivé il y a environ quatre jours ici, commence-t-elle d'un ton compatissant, il aurai attrapé le tétanos... Mais dans la phase ou il était, c'était déja trop tard...

-Quoi... Le tétanos? Mais on ne meurt plus de ça depuis un bail?

-Malheureusement si. Il a été contaminé par un pic en bois d'après ce qu'on sait. S'il était arrivé plus tôt, on aurai pu faire quelque chose.

-Le vaccin? M'interrogeai-je, on s'en vaccine de ça normalement?

-Oui et c'est le meilleur moyen de s'en protéger, ajoute-t-elle, mais d'après son carnet de santé... Il ne l'a jamais été.

Ses parents sont si irresponsables que ça? Moi même je n'étais pas au courant mais... Il n'a jamais été vacciner?
Sa famille est assez pauvre oui. Mais Ben est au dessus de ça! Il a lutté toute sa vie! Contre le froid, contre des bandes et contre le manque d'argent. Il aurai pu finir clochard mais il a lutté! Parfois même pour trouver un toit et un repas! Alors... Comment un simple pic aurai pu le tuer? Lui, l'Alladin français des temps modernes?

-Sa famille est-elle venue? Demandai-je timidement.

-Non pas encore, répond l'infirmière, mais d'après ce qu'il me disait, il n'aimais pas sa famille et il avait très peu d'amis. Nous nous chargerons d'appeler sa famille.

Il me faut une chaise pour m'assoir la. J'en reviens pas, je ne réalise même pas. ça... ça arrive vraiment alors? Et pas qu'aux autres? Et je suis encore plus touché que je le pensais. Je rougis de plus en plus et mes yeux s'humidifie. Ressentir des émotions... Voila a quoi ça ressemble? C'est merdique.

-Ben... Non... Nooooooooon!

L'infirmière qui m'avait entendu et qui essaye de me calmer et de me rassurer, une fois revenue vers moi, me demande quelque chose:

-C'est vous Gael Bellamy?

-Ou... Oui c'est moi...

-Benjamin m'avait parlé de vous...

-...

-Il m'avait aussi dit... De vous donner ceci quand vous apprendrez la nouvelle, conclut-elle.

Pas de nouvelles bonnes nouvelles... Mon cul! La femme me tend alors ce que Ben voulait me donner... Mon noeud papillon! Je pensais l'avoir perdu! Et... Oooh! Son chapeau préféré!

-S'il vous plait je...

-Bien, me coupe-t-elle.

Elle s'en va alors pour me laisser seul un moment. Voila, un chapeau, c'est tout ce qu'il reste d'une légende. Ben est mort... C'est tout ce que j'essaie d'accepter... Mais je pense que... L'amitié est fragile et éphémère... Surtout celle ci, désormais détruite...
Alors que toute ma vie et les actes que j'ai commis défile devant mes yeux, je remarque une chose: dans son chapeau, un papier roulé est attaché a l'intérieur. Ce n'est pas l'étiquette...
Je le prend, l'ouvre et il s'agit... D'une lettre d'adieu apparemment... Je commence a lire:



"Cher Gael Bellamy,

Si tu lis cette lettre, il est probablement déja trop tard pour moi. Je sais que tu n'aime pas les clichés, et pourtant, je ne sais pas quoi te dire en fait... Mais voila un texte qui devrait te plaire...

Tu te souviens? La première fois que nous nous sommes rencontré? Je te prenais pour un petit prétentieux insolent et suicidaire?"

Oui, les souvenirs de la rencontre avec Ben remonte a la surface. Et je reconnais ces paroles... Végéta. Putain, Ben tu choisis bien tes mots...

"Tu étais tout ce a quoi j'aspirais autrefois. Tu avais tout, et tu faisais tous ce qu'il fallait pour rester au top. Au début, je croyais que tout te tombais tout cuit dans le bec. Alors je te détestais. Mais le jour ou tu m'as sauvé de ces enfoirés qui m'en voulait... Je ne sais pas comment te remercier. Pour tout. Pour tout ce que tu as fais pour moi... Même sans le vouloir..."

Au final oui, sans le vouloir, j'ai appris a adorer Ben. Lui seul... Je pensais être sans failles... Mais j'en avais en fait...

"Je n'étais qu'un petit pleurnichard autrefois, je me faisais manipuler par le destin. Tu sais, personne ne voulait de moi. Même ma mère, cette droguée débile... Mon père ce putain de gros connard... Et mes frères qui s'en foutaient de moi... Ma pauvreté, ma vie nulle... J'étais pas bien a l'époque. Jusqu'a ce que je te rencontre. Toi, l'homme qui vit sans honte ni gêne, qui embrasse tout les bons côtés de la vie, qui au final, au contraire de moi... Qui vis! Tu m'a appris... La vie..."

Comment peut-on... M'aimer a ce point? Même lui, je pensais que... Après ma mort, il continuerai a vivre... Mais voila que les rôles s'inversent...

"Tous ces plans foireux, toutes ces soirées, toutes ces filles que l'on a connus, toutes ces embrouilles... J'ai appris a m'aimer et a aimer la vie grace a toi... Et a me battre pour m'en sortir... C'est grace a toi si chaque jour était un jour nouveau, si chaque jour était unique et si... J'étais heureux."

Des larmes coule définitivement sur ma jour pour parfois tomber sur la feuille. Ben... Non, tous sauf toi, merde...

"Tu sais c'est de ta faute si je suis mort. Et a vrai dire, je sais pas si tu t'en fous et si tu vas t'en rendre compte. Mais au cas ou sache que je ne t'en veux pas. Aucun de nous n'a voulu toutes ces merdes de la vie. Aucun de nous n'a voulu voir la partie du iceberg qui se cache sous la mer...
Tu n'a pas a t'en faire, parce que t'as essayé de nous sortir de la. De Gérald et de sa bande... Mais voila que finalement un pic me tue. Ironie du sort..."

Je dois finir de lire cette lettre, même si mes yeux piquants me donne du fil a retordre. Pour la première fois depuis longtemps, je pleure. Oui, a chaudes larmes...

"Mais tu dois continuer. D'avancer. De vivre. Je te demande seulement des dernières volontés..."

Vas-y, je les ferais. Je n'ai jamais ressenti l'amitié qu'a travers toi a vrai dire. Même pour Tina... Je ne ressentais pas ça.

"Premièrement, met mon chapeau sur ma future tombe. Celui ou est la lettre."

Aucun soucis, t'en fais pas pour ça mon pote.

"Deuxièmement, garde ton noeud papillon. Le dernier truc que je peux t'offrir..."

Oui, ce noeud papillon me rappelle vraiment Ben. C'est lui qui me l'a donné. Au début, c'était un simple noeud papillon. Mais maintenant, c'est le dernier souvenir de Ben.

"Troisièmement, tu dois retourner voir les autres. Ils ne sont pas comme tu le pense, Tina, Solène, et tout les autres... Donne leur une chance, ou demande leur de t'en donner une seconde..."

Aïe, ça risque d'être plus dur. Ce ne sont pas mes amis eux, je... n'ai plus rien maintenant.

"Quatrièmement, dit a Solène que je l'aime. Qu'elle est la femme de ma vie. C'est drole, car c'est elle que j'ai aimé jusqu'a la fin... Et cinquièmement, continue a te battre contre la vie, comme tu l'a toujours fais. Mais promet moi que... Fais attention a toi."

Je ne sais plus quoi dire et quoi penser actuellement. Je ne pense plus qu'a... Ce pic, et l'image de Ben mort que je n'ai jamais vu...

"Les gens ne m'aimaient que pour mes fêtes et mes folies. Tout le monde s'en fiche si je crève de toute façon. Ils pleureront, puis seront déçus de ne plus se murger et... M'oublieront."

Ce qui n'est pas faux. Au fond, combien le connaissent de nom? Combien connaissait-il sa valeur?

"Moi toi, tu es le seul ami que j'ai jamais eu. Tiens bon Gael..."

Et la lettre se finit ainsi.

-NAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN! Explosai-je, Ben, NAN!

Et je fond littéralement en larmes. Un valeureux guerrier s'en était allé. Et un véritable ami par la même occasion. Oui, tout le monde se souviendra de ses fêtes, mais il ne saura jamais a quel point je l'aimais. Adieu, Benjamin Bondart...

-IL RESTE PLUS RIEN, PLUS RIEN! euh... Euh...

Du duo Bella-Bond, il ne restait plus rien. Plus rien, PLUS RIEN! Il est mort par ma faute bordel de merde! Nous étions légendaires! ET AUJOURD'HUI IL N'Y A PLUS RIEN! Pire encore, je devrais vivre avec ce rien... Je ne suis... Pas si fort que je pensais...

Oui, il n'y a plus rien. Plus rien de l'amitié. Plus rien du duo Bella-Bond. Plus rien de mon... Unique source de bonheur?

Plus rien alors qu'autrefois, nous étions beaux, TELLEMENT BEAUX!













FIN.












A Suivre dans "Noeud Papillon"....