Note de la fic :
Masturbin veut pecho au Moyen-Âge
Par : Gelamine
Genre : Réaliste, Sentimental
Statut : Abandonnée
Chapitre 4 : Un cadeau pour Marianne ?
Publié le 30/10/2013 à 17:57:33 par Gelamine
Chapitre 4 : Un cadeau pour Marianne ?
Nostre petite troupe de jouvenceaux s'en alla de ce pas. Jusqu'à treize heures, à savoir avant que je ne doive faire ripaille d'un simple potage et que je ne me remette à l'oeuvre, nous marcherions et parlerions tout le long de Bois-Faisant, jusqu'à nous approcher de la Seigneurie, du pont-levis, des forts élevés dans le cyel et des rues pavées, de la noblesse et du clergé...
Nous laisseroit-on traverser ce pont ? Que nenni ! Ce n'était pas le jour du dîme. Nous nous engageâmes donc, chaleureusement et dans cet estat d'épanouissement et de liberté que nous savourions lorsque nous étions ensemble. Comme on disait : "l'air de la cité rend libre". Dommage que nous ne puissions approcher de plus près cet estat de jouissance.
Nous recherchions l'originalité, mais ne le pouvions ; les paysans que nous étions connaissoient chaque journée comme une aultre, alors que les nobles avaient la diversité. Les manants vivoient un monde quotidien.
- Jean-Castre les Boules : "Et toi donc, le Masturbin, toujours épris de la douce et belle Marianne ?"
- Moi : "Toujours autant qu'hier."
- Godefroy Sainte-Marmite : "L'infortuné ! Il bave sur elle depuis deux ans. "
Depuis deux ans, c'était vrai. Non pas que les mariages nécessitoient beaucoup d'organisation ; les manants n'organisoient nulle chose, puisqu'ils étaient manants. Au moins devoient-ils cependant s'arranger avant l'âge de quinze ans, et voilà trois mois que j'en avais seyze.
- Jean-Castre : "Allez ! Il n'est point encore tard !"
- Godefroy : "Ne sois pas précoce. Les choses arriveront comme elles le devront."
Venant de lui, ça n'était point rassurant.
Tout à coup, alors que nous nous rapprochions de l'incroyable pont-levis, nous vîmes passer un jeune gaillard, l'ayr assez preux, qui, tout excité, clamoit aux portes :
- "LES BONS-PALAIS FESTOIENT DANS TROIS JOURS LE TREIZIÈME PRINTEMPS DE LEUR FILLE MARIANNE ! "
- Moi : "Leur fille Marianne ?"
- "C'est son treizième printemps, le jouvenceau. Quand on sait que de l'aultre costé du mur, il y a foires et spectacles à foison ! "
Puis il repartit comme il était venu.
(- "LES BONS-PALAIS FESTOIENT DANS TROIS JOURS LE TREIZIÈME PRINTEMPS DE LEUR FILLE MARIANNE ! ")
- Moi : "'Le treizième printemps de leur fille Marianne !'"
- Godefroy : "On le festoie, dit-il ? Et avec quel pécule ?"
- Moi : "Là n'est point la question ; pensez-vous que j'aie l'heur de me rattraper ?!"
- Godefroy : "Euh ; comment te rattraper ? Dans ton attitude, tu as l'ayr d'être ce que tu portes pour sobriquet, le Masturbin."
- Jean-Castre : "Mais que nenni ! Si tu lui faisois cadeau d'un petit quelque chose..."
Un petit quelque chose ? Quel genre de petit quelque chose ? Avais-je seulement un seul denier pour financer ce petit quelque chose ?
- Godefroy : "Je ne connois point un seul homme qui puisse te porter aide. "
- Moi : "Mais toi, Godefroy ? N'as-tu point quelque pécule à m'avancer ?"
- Godefroy : "Moi ? Je n'ai pas même un pèze pour moi, alors pour un aultre... "
- Jean-Castre : "Allons, Godefroy, on te connoît, ne sois pas pingre ! Jean-Masturbin en a besoin, de ces pécules ! Et si tu ne t'en sers..."
- Godefroy : "Non. Toutes ses avances envers Marianne ont été la germe d'un échec."
- Moi : "Est-ce que tu penses toujours à Pélicorne ?"
Pélicorne et Godefroy avoient été amants, d'antan, lorsque la guerre souilloit encor la politique patrimoniale. Et quelle heur que ce fut pour Godefroy qu'une telle femelle berçasse ainsi son cœur !
Et quel effondrement qu'il connut quand la jeune Pélicorne fut enlevée à sec par des pillards, aussi malmenée qu'un sommaire butin !
Godefroy en avait perdu sa joy.
- Godefroy : "Veux-tu bien fermer ton claquoir ?"
- Jean-Castre : "Les amys ! Je connois peut-être quelque homme qui pourroit contribuer."
- Moi : "Qui est-il ?"
- Jean-Castre : "Je ne le connois que de vue ; mais je le sais être un homme fortuné. Ne nous donnons pas le mal d'essoyer chez les Sainte-Marmite : nous connaissons déjà leur avis sur la question."
- Godefroy Sainte-Marmite : "C'est bien."
- Moi : "Oui, et alors ? Parle !"
- Jean-Castre "Il loge hors du village, dans les buttes avoisinantes ; retrouvons-nous céans tantôt, au début de la nuitée. Je vous y mèneroi."
- Moi : "Comment l'as-tu découvert ? Tu t'aventurerois sans nous dans la brousse ? "
- Jean-Castre : "Ce n'est point distant ; à quelques laps de temps. J'y médite parfois, c'est tout."
- Godefroy : "Il ne me plait pas. Vous irez sans moi."
Onze heures avaient déjà sonné ; Godefroy nous partagea pain et fromage. Puis, il nous fit lecture de la gazette ; et nous repartîmes sur nos pas, louvoyer entre les marchands, moi aux aguets à la recherche de quelque merveille sur laquelle saliver.
Seul Godefroy, l'ayr languit, nous suivoit d'un triste estat.
- "Qu'icelui, qu'icelle, sieurs et dames, demoiselles, qui puissent acquérir cette merveille accoure de ce pas s'en satisfaire !" que dit un marchand.
Cela ressembloit fort à une parure de perles ; du moins était-ce auguste, quoique quelque peu ardent.
- Moi : "S'il m'était possible de me la procurer..."
Mais, par malheur, cela ne l'était point.
Je décidoi de rentrer aussitôt, abandonnant mes deux compères.
Eh bien ! Quelle farce fut celle que préparoient mes parents-grands ! Si Malemort-Sec n'était plus présent, mes parents-grands n'en avaient point pour autant manqué sa présence... Une fois de plus, une fois de trop.
Nostre petite troupe de jouvenceaux s'en alla de ce pas. Jusqu'à treize heures, à savoir avant que je ne doive faire ripaille d'un simple potage et que je ne me remette à l'oeuvre, nous marcherions et parlerions tout le long de Bois-Faisant, jusqu'à nous approcher de la Seigneurie, du pont-levis, des forts élevés dans le cyel et des rues pavées, de la noblesse et du clergé...
Nous laisseroit-on traverser ce pont ? Que nenni ! Ce n'était pas le jour du dîme. Nous nous engageâmes donc, chaleureusement et dans cet estat d'épanouissement et de liberté que nous savourions lorsque nous étions ensemble. Comme on disait : "l'air de la cité rend libre". Dommage que nous ne puissions approcher de plus près cet estat de jouissance.
Nous recherchions l'originalité, mais ne le pouvions ; les paysans que nous étions connaissoient chaque journée comme une aultre, alors que les nobles avaient la diversité. Les manants vivoient un monde quotidien.
- Jean-Castre les Boules : "Et toi donc, le Masturbin, toujours épris de la douce et belle Marianne ?"
- Moi : "Toujours autant qu'hier."
- Godefroy Sainte-Marmite : "L'infortuné ! Il bave sur elle depuis deux ans. "
Depuis deux ans, c'était vrai. Non pas que les mariages nécessitoient beaucoup d'organisation ; les manants n'organisoient nulle chose, puisqu'ils étaient manants. Au moins devoient-ils cependant s'arranger avant l'âge de quinze ans, et voilà trois mois que j'en avais seyze.
- Jean-Castre : "Allez ! Il n'est point encore tard !"
- Godefroy : "Ne sois pas précoce. Les choses arriveront comme elles le devront."
Venant de lui, ça n'était point rassurant.
Tout à coup, alors que nous nous rapprochions de l'incroyable pont-levis, nous vîmes passer un jeune gaillard, l'ayr assez preux, qui, tout excité, clamoit aux portes :
- "LES BONS-PALAIS FESTOIENT DANS TROIS JOURS LE TREIZIÈME PRINTEMPS DE LEUR FILLE MARIANNE ! "
- Moi : "Leur fille Marianne ?"
- "C'est son treizième printemps, le jouvenceau. Quand on sait que de l'aultre costé du mur, il y a foires et spectacles à foison ! "
Puis il repartit comme il était venu.
(- "LES BONS-PALAIS FESTOIENT DANS TROIS JOURS LE TREIZIÈME PRINTEMPS DE LEUR FILLE MARIANNE ! ")
- Moi : "'Le treizième printemps de leur fille Marianne !'"
- Godefroy : "On le festoie, dit-il ? Et avec quel pécule ?"
- Moi : "Là n'est point la question ; pensez-vous que j'aie l'heur de me rattraper ?!"
- Godefroy : "Euh ; comment te rattraper ? Dans ton attitude, tu as l'ayr d'être ce que tu portes pour sobriquet, le Masturbin."
- Jean-Castre : "Mais que nenni ! Si tu lui faisois cadeau d'un petit quelque chose..."
Un petit quelque chose ? Quel genre de petit quelque chose ? Avais-je seulement un seul denier pour financer ce petit quelque chose ?
- Godefroy : "Je ne connois point un seul homme qui puisse te porter aide. "
- Moi : "Mais toi, Godefroy ? N'as-tu point quelque pécule à m'avancer ?"
- Godefroy : "Moi ? Je n'ai pas même un pèze pour moi, alors pour un aultre... "
- Jean-Castre : "Allons, Godefroy, on te connoît, ne sois pas pingre ! Jean-Masturbin en a besoin, de ces pécules ! Et si tu ne t'en sers..."
- Godefroy : "Non. Toutes ses avances envers Marianne ont été la germe d'un échec."
- Moi : "Est-ce que tu penses toujours à Pélicorne ?"
Pélicorne et Godefroy avoient été amants, d'antan, lorsque la guerre souilloit encor la politique patrimoniale. Et quelle heur que ce fut pour Godefroy qu'une telle femelle berçasse ainsi son cœur !
Et quel effondrement qu'il connut quand la jeune Pélicorne fut enlevée à sec par des pillards, aussi malmenée qu'un sommaire butin !
Godefroy en avait perdu sa joy.
- Godefroy : "Veux-tu bien fermer ton claquoir ?"
- Jean-Castre : "Les amys ! Je connois peut-être quelque homme qui pourroit contribuer."
- Moi : "Qui est-il ?"
- Jean-Castre : "Je ne le connois que de vue ; mais je le sais être un homme fortuné. Ne nous donnons pas le mal d'essoyer chez les Sainte-Marmite : nous connaissons déjà leur avis sur la question."
- Godefroy Sainte-Marmite : "C'est bien."
- Moi : "Oui, et alors ? Parle !"
- Jean-Castre "Il loge hors du village, dans les buttes avoisinantes ; retrouvons-nous céans tantôt, au début de la nuitée. Je vous y mèneroi."
- Moi : "Comment l'as-tu découvert ? Tu t'aventurerois sans nous dans la brousse ? "
- Jean-Castre : "Ce n'est point distant ; à quelques laps de temps. J'y médite parfois, c'est tout."
- Godefroy : "Il ne me plait pas. Vous irez sans moi."
Onze heures avaient déjà sonné ; Godefroy nous partagea pain et fromage. Puis, il nous fit lecture de la gazette ; et nous repartîmes sur nos pas, louvoyer entre les marchands, moi aux aguets à la recherche de quelque merveille sur laquelle saliver.
Seul Godefroy, l'ayr languit, nous suivoit d'un triste estat.
- "Qu'icelui, qu'icelle, sieurs et dames, demoiselles, qui puissent acquérir cette merveille accoure de ce pas s'en satisfaire !" que dit un marchand.
Cela ressembloit fort à une parure de perles ; du moins était-ce auguste, quoique quelque peu ardent.
- Moi : "S'il m'était possible de me la procurer..."
Mais, par malheur, cela ne l'était point.
Je décidoi de rentrer aussitôt, abandonnant mes deux compères.
Eh bien ! Quelle farce fut celle que préparoient mes parents-grands ! Si Malemort-Sec n'était plus présent, mes parents-grands n'en avaient point pour autant manqué sa présence... Une fois de plus, une fois de trop.