Note de la fic : Non notée
Publié le 01/09/2013 à 00:11:03 par MrKat
Une fois sa petite diatribe terminée, le colonel annonça qu'il aurait besoin de messieurs les ingénieurs Sanbia et Gëllart afin de réaliser l'étude sur l'ovni. Tout les autres scientifiques présents avaient alors quartier libre, ou plus exactement on ne leur fournirait aucune donnée sur laquelle travailler, le transport étant considéré d'une priorité bien plus élevée. Certains partirent se recoucher, mais Eshan préféra aller flâner près de la cellule de confinement et admirer encore la comète artificielle. Il la trouvait vraiment belle, le métal dont était composé sa base miroitant et reflétant la lumière de l'ampoule qui l'éclairait dans toutes les directions.
Il alla se servir un café à la machine prévue à cet effet cachée non loin des bureaux du standard. Ledit café était en réalité absolument immonde, à tel point qu'Eshan se demanda s'ils ne mettaient pas plutôt de la terre à la place de la poudre caféinée. C'était plutôt par habitude que par réel attrait pour le breuvage qu'il se le servit, glanant au passage quelques bouts de conversation entre les standardistes et leur combiné, la plupart impliquant du personnel, des administrations, des hommes politiques important, et même une pizza qui s'avéra être bien plus importante que le sénateur que le réceptionniste avait mis en attente.
Un léger sourire aux lèvres, Eshan se dirigea vers les deux seuls bureaux grouillant d'activités, derrière lesquels se cachaient si l'on regardait bien les deux ingénieurs qui semblaient être pris d'une frénésie presque inquiétante. Ne sachant que faire d'autre, il se rendit en plein dans la tourmente et s'installa sur une chaise qu'il avait récupéré derrière les deux hommes. Ils semblaient exécuter un ballet compliqué de feuilles griffonnées, de stylos décapuchonnés et recapuchonnés, de tasse de café posée en équilibre sur une pile de dossiers tout juste remplis, les marquant de son sceau brun et collant à jamais, et de soldats faisant aller retour entre les bureaux et le cube sur aller retour, encore et encore sans jamais s'arrêter, tant il semblait que les informations manquaient continuellement aux deux hommes. Il fut rejoint par le docteur Qentinow, qui s'assit à côté de lui et parut lui aussi fasciné par l'orchestre de travail que Sanbia et Gëllart menaient.
Lui et le vieux mathématicien échangèrent quelques banalités, puis Eshan replongea dans la tourmente de plans, de schéma, de donnés de fonctionnement et de tout autres choses que les deux hommes se démenaient à comprendre tout en sirotant son café, en appréciant le goût âcre et désagréable à chaque petite gorgée qu'il prenait.Il le finit bientôt, et considéra sérieusement quelques instants de mixer sa chaussette et de la boire afin de faire passer le goût du « café » qu'il avait ingurgité, avant de se rendre compte que leurs hôtes n'avaient pas pensé à amener de mixeur. Il soupira tout en se résignant à devoir boire un autre gobelet de cette dégoûtante mixture, puis se leva, passa devant le secrétaire qui s'était rendu compte qu'il ne pouvait commander de pizza dans un camp militaire top-secret et faisait passer sa rage sur le pauvre sénateur qu'il s'était finalement décidé à recevoir par téléphone, attendit que la machine eut remplît son verre, se rassit à sa place, et constata que Qentinow était toujours présent et que les pauvres ingénieurs ne semblaient pas en avoir terminé.
Pour Juan Felipe Sanbia la journée était passée d'une seule traite, en un seul instant. Du moment où on l'avait chargé lui et Gëllart de s'assurer de la solidité de l'objet avant son transport à celui où ils avaient enfin pu affirmer qu'il l'était, il avait l'impression qu'il ne s'était écoulé tout au plus qu'une ou deux heures. Il s'en était en réalité écoulée treize. Treize heures durant lesquelles lui et son coéquipier de circonstance avaient vu et revu dans tous les angles et sous toutes les coutures la structure de l'appareil, treize heures durant lesquelles ils avaient fait calculs sur calculs, écrit notes sur notes, et avaient mâchonnés capuchons de stylos sur capuchons de stylos, treize heures durant lesquelles un autre de leurs collègues, pourtant supposément de repos aujourd'hui était resté derrière eux à les observer, parfois accompagné, parfois pas et pendant lesquelles il s'était enfilé café sur café.
Il ne l'avait guère dérangé, tout au plus l'avait-il considéré comme un élément du décor faisant quelques aller-retours entre sa chaise et le dispensateur de boissons. Personnellement, Sanbia trouvait la chose plutôt amusante, même s'il ne voyait pas bien où se trouvait l'intérêt à voir regarder quelqu'un travailler sans comprendre ce que cette personne faisait. Peu importait, le rapport était fin prêt.
Lui et son collège avaient passé toute la journée et revérifier tout les résultats obtenus jusqu'ici et à s'assurer que l'ovni arriverait sain et sauf à Rosewater, sa future maison. Un des soldats chargé de travailler pour eux leur avait dit qu'une simple note avec leurs signatures aurait largement suffit, ce à quoi les deux hommes avaient haussé les épaules de désintérêt. Sanbia, parce qu'il considérait cela comme un défi, quand à Gëllart, il n'en était pas sûr, mais il supposait que c'était par une curiosité qu'il sentait étrangement tintée de respect envers l'objet.
Toujours était-il que le rapport était fin prêt, qu'il était signé, et qu'ils étaient certains que le transport se passera le mieux du monde, à condition que le personnel chargé de cette tâche respecterait les consignes nécessaire pour déplacer 700 kilos de ferrailles. Alors qu'une jeune soldat courait porter le document à son supérieur, Sanbia se laissa aller sur sa chaise. Il avait passé près de treize heures à étudier la chose sous tout les angles possible, à investiguer sa structure autant qu'il le pouvait, et pourtant il avait l'impression de n'avoir effleuré que la surface de l'iceberg. Il pressentait que d'autres choses, plus intéressantes et inédites encore l'attendaient au sein de l'objet, réclamant presque son attention. Il était impatient d'arriver enfin à la base de Rosewater et d'entreprendre le véritable travail. Ce serait bien plus intéressant que tout ce qu'il avait jamais fait ou accomplis. Bien sûr, être ingénieur en industrie se révélait toujours intéressant, mais il allait travailler sur un objet qui n'avait même pas été construit sur sa propre planète, qui n'avait pas été soumis aux mêmes procédés de construction, qui n'avait même pas été pensé d'une manière équivalente à la sienne.
Il aurait voulu continuer à étudier, à calculer, à comprendre, mais les ordres étaient les ordres, et les suivre faisait partie des désagréments qu'il y avait à travailler avec les militaires : une fois l'objectif accomplis, on s'arrête. Sanbia en était encore à ruminer sa frustration et son émerveillement, lorsqu'il fut d'abord sauvagement agressé par la faim, puis ensuite attaqué en traître par la fatigue. Ne sachant s'il devait d'abord manger ou dormir, il décidé qu'il dînerait au lit.
Il tituba légèrement en se levant de sa chaise, souhaita une bonne soirée à son coéquipier, puis alla se coucher non sans avoir délesté la cantine improvisée de quatre de ses meilleures rations. Et entre deux bouchés, Juan Felipe Sanbia se dit qu'il était impatient que le transfert se fasse enfin.
Il alla se servir un café à la machine prévue à cet effet cachée non loin des bureaux du standard. Ledit café était en réalité absolument immonde, à tel point qu'Eshan se demanda s'ils ne mettaient pas plutôt de la terre à la place de la poudre caféinée. C'était plutôt par habitude que par réel attrait pour le breuvage qu'il se le servit, glanant au passage quelques bouts de conversation entre les standardistes et leur combiné, la plupart impliquant du personnel, des administrations, des hommes politiques important, et même une pizza qui s'avéra être bien plus importante que le sénateur que le réceptionniste avait mis en attente.
Un léger sourire aux lèvres, Eshan se dirigea vers les deux seuls bureaux grouillant d'activités, derrière lesquels se cachaient si l'on regardait bien les deux ingénieurs qui semblaient être pris d'une frénésie presque inquiétante. Ne sachant que faire d'autre, il se rendit en plein dans la tourmente et s'installa sur une chaise qu'il avait récupéré derrière les deux hommes. Ils semblaient exécuter un ballet compliqué de feuilles griffonnées, de stylos décapuchonnés et recapuchonnés, de tasse de café posée en équilibre sur une pile de dossiers tout juste remplis, les marquant de son sceau brun et collant à jamais, et de soldats faisant aller retour entre les bureaux et le cube sur aller retour, encore et encore sans jamais s'arrêter, tant il semblait que les informations manquaient continuellement aux deux hommes. Il fut rejoint par le docteur Qentinow, qui s'assit à côté de lui et parut lui aussi fasciné par l'orchestre de travail que Sanbia et Gëllart menaient.
Lui et le vieux mathématicien échangèrent quelques banalités, puis Eshan replongea dans la tourmente de plans, de schéma, de donnés de fonctionnement et de tout autres choses que les deux hommes se démenaient à comprendre tout en sirotant son café, en appréciant le goût âcre et désagréable à chaque petite gorgée qu'il prenait.Il le finit bientôt, et considéra sérieusement quelques instants de mixer sa chaussette et de la boire afin de faire passer le goût du « café » qu'il avait ingurgité, avant de se rendre compte que leurs hôtes n'avaient pas pensé à amener de mixeur. Il soupira tout en se résignant à devoir boire un autre gobelet de cette dégoûtante mixture, puis se leva, passa devant le secrétaire qui s'était rendu compte qu'il ne pouvait commander de pizza dans un camp militaire top-secret et faisait passer sa rage sur le pauvre sénateur qu'il s'était finalement décidé à recevoir par téléphone, attendit que la machine eut remplît son verre, se rassit à sa place, et constata que Qentinow était toujours présent et que les pauvres ingénieurs ne semblaient pas en avoir terminé.
Pour Juan Felipe Sanbia la journée était passée d'une seule traite, en un seul instant. Du moment où on l'avait chargé lui et Gëllart de s'assurer de la solidité de l'objet avant son transport à celui où ils avaient enfin pu affirmer qu'il l'était, il avait l'impression qu'il ne s'était écoulé tout au plus qu'une ou deux heures. Il s'en était en réalité écoulée treize. Treize heures durant lesquelles lui et son coéquipier de circonstance avaient vu et revu dans tous les angles et sous toutes les coutures la structure de l'appareil, treize heures durant lesquelles ils avaient fait calculs sur calculs, écrit notes sur notes, et avaient mâchonnés capuchons de stylos sur capuchons de stylos, treize heures durant lesquelles un autre de leurs collègues, pourtant supposément de repos aujourd'hui était resté derrière eux à les observer, parfois accompagné, parfois pas et pendant lesquelles il s'était enfilé café sur café.
Il ne l'avait guère dérangé, tout au plus l'avait-il considéré comme un élément du décor faisant quelques aller-retours entre sa chaise et le dispensateur de boissons. Personnellement, Sanbia trouvait la chose plutôt amusante, même s'il ne voyait pas bien où se trouvait l'intérêt à voir regarder quelqu'un travailler sans comprendre ce que cette personne faisait. Peu importait, le rapport était fin prêt.
Lui et son collège avaient passé toute la journée et revérifier tout les résultats obtenus jusqu'ici et à s'assurer que l'ovni arriverait sain et sauf à Rosewater, sa future maison. Un des soldats chargé de travailler pour eux leur avait dit qu'une simple note avec leurs signatures aurait largement suffit, ce à quoi les deux hommes avaient haussé les épaules de désintérêt. Sanbia, parce qu'il considérait cela comme un défi, quand à Gëllart, il n'en était pas sûr, mais il supposait que c'était par une curiosité qu'il sentait étrangement tintée de respect envers l'objet.
Toujours était-il que le rapport était fin prêt, qu'il était signé, et qu'ils étaient certains que le transport se passera le mieux du monde, à condition que le personnel chargé de cette tâche respecterait les consignes nécessaire pour déplacer 700 kilos de ferrailles. Alors qu'une jeune soldat courait porter le document à son supérieur, Sanbia se laissa aller sur sa chaise. Il avait passé près de treize heures à étudier la chose sous tout les angles possible, à investiguer sa structure autant qu'il le pouvait, et pourtant il avait l'impression de n'avoir effleuré que la surface de l'iceberg. Il pressentait que d'autres choses, plus intéressantes et inédites encore l'attendaient au sein de l'objet, réclamant presque son attention. Il était impatient d'arriver enfin à la base de Rosewater et d'entreprendre le véritable travail. Ce serait bien plus intéressant que tout ce qu'il avait jamais fait ou accomplis. Bien sûr, être ingénieur en industrie se révélait toujours intéressant, mais il allait travailler sur un objet qui n'avait même pas été construit sur sa propre planète, qui n'avait pas été soumis aux mêmes procédés de construction, qui n'avait même pas été pensé d'une manière équivalente à la sienne.
Il aurait voulu continuer à étudier, à calculer, à comprendre, mais les ordres étaient les ordres, et les suivre faisait partie des désagréments qu'il y avait à travailler avec les militaires : une fois l'objectif accomplis, on s'arrête. Sanbia en était encore à ruminer sa frustration et son émerveillement, lorsqu'il fut d'abord sauvagement agressé par la faim, puis ensuite attaqué en traître par la fatigue. Ne sachant s'il devait d'abord manger ou dormir, il décidé qu'il dînerait au lit.
Il tituba légèrement en se levant de sa chaise, souhaita une bonne soirée à son coéquipier, puis alla se coucher non sans avoir délesté la cantine improvisée de quatre de ses meilleures rations. Et entre deux bouchés, Juan Felipe Sanbia se dit qu'il était impatient que le transfert se fasse enfin.