Note de la fic : Non notée

[Reecriture]_L_Effet_Papillon


Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3


Publié le 19/08/2013 à 01:17:06 par Pseudo supprimé

[c]Chapitre 2[/c]

« - Hey, le bleu, on se bouge !
- Ouais, à l’entrainement de tir, et que ça saute, soldat !
- Et vous me ferez quarante pompes en prime ! »

Daniel Tradford recouvra ses esprits lentement et sa vision revint à la normale. Il ne faisait plein jour, il ne pleuvait plus, et il n’était pas dans la carcasse de sa voiture. Il était dans une tente verte foncée, allongé sur un lit trop dur, habillé tel un soldat d’infanterie. Deux hommes firent irruption dans la tente, et vous attrapèrent par le col d’une force surhumaine.
« - Tu n’as peut-être pas bien pigé, le bleu ? Sors-toi les doigts, et files à l’entrainement dans les dix secondes ! » Lança une voix autoritaire, accompagné de centaines de crachats.

Pris d’un élan de peur, Dan se mit à courir dans la direction indiqué. Il traversa un camp militaire, sorti d’une autre époque. Les radios, les fusils, les tentes, tout semblaient tirés d’un Western, ou d’un film documentaire sur la seconde guerre mondiale. En une minute, il se retrouva devant un champ de tir. Des cibles au milieu d’un champ, et des dizaines de boites de cartouches et de fusils. Un autre gradé vint vers lui, bombant le torse, sourire aux lèvres.
« - Le voilà enfin, ma bleusaille ! Hurla-t-il dans les oreilles, en lui tapant dans l’épaule d’une force à lui faire avaler sa langue.
- Prends un fusil, et montres-nous ce que tu as dans le slibard. » Continua-t-il.

Daniel posa les mains sur un fusil. Il était horriblement lourd, pour lui qui n’avait jamais tenu une arme de sa vie. Il l’a souleva avec de la peine, et tira un coup dans le ciel. Le recul vous fit tomber dans la boue. Les gradés se mirent à rire, en chœur avec les autres soldats de première classe. Il se relève péniblement et rattrape l’arme.
« - Ca suffit pour aujourd’hui, Lowert, ne t’abîmes pas ! Haha ! Lança un des gradés en lui arrachant le fusil des mains.
- Vas plutôt nous éplucher les dix kilos de patates, tu seras plus utile. »

Cette réflexion déclencha l’hilarité générale. Dan se dirigea alors vers la tente-cuisine, sous les sommations de ses supérieurs. Il ne savait pas ce qui se tramait, mais il savait que cela était dû à l’Effet Papillon… Mais pourquoi ? Pourquoi il était ici, alors qu’il n’avait pas manipulé le passé depuis un an ? Et d’ailleurs, il était où ? Et surtout… Il était à quelle époque ? Il parvint enfin à son objectif. Dans la tente s’entassa une montagne de pommes de terre à éplucher. Un homme s’y tenait déjà.
« - Lowert… Encore raté ? Dit-il, sans se détacher de sa corvée de patates.
- Comment ça ?
- Tu as foiré ton entrainement de tir, les gardés se sont foutus de ta gueule, et t’ont envoyé là ?
- Ouais… Répondit Dan, jouant le jeu.
- Ne te laisses pas faire, Jay ! Envoies les chier, et montres leur que t’es capable d’atteindre ces putains de cibles et te battre, comme les autres ! » S’énerva t’-il.

Ainsi, Dan s’appelle Jay Lowert, et est le souffre-douleur d’un camp militaire, qui se situe quelque part dans le passé. La recrue attrape une pomme de terre et un économe, et commence sa corvée, comme si cela allait l’aider à réfléchir. Daniel était sur l’autoroute 95 qui reliait New-York City à Trenton, où il habitait, quand un camion surgit plein phares en face de sa voiture de tourisme, et l’arracha de la route pour le faire atterrir dans un champ. Rien que le choc aurait dû le faire mourir, alors pourquoi son pouvoir s’est déclenché à ce moment ? A moins que son corps l’est déclenché pour éviter de mourir. C’est ça, pour changer l’avenir, pour ne pas se prendre le camion, et pour arriver chez lui pour l’heure du dîner. Dan y voyait clair, excepté un point. En quoi ce camp militaire allait l’aider ? Il a dû remonter soixante ans en arrière vu les armes et les uniformes…
« - 60 ans… Murmura-t-il en lâchant sa pomme de terre.
- Quoi, 60 ans ? Interrogea son compagnon d’infortune, interloqué.
- On est quel jour aujourd’hui ?
- On est le 4 Juin, tu perds les pédales ou quoi ? » S’énerva le soldat.

A cette seconde précise, Daniel Tradford est pris d’un horrible sentiment de doute.
« - Où est-ce qu’on est ?
- Porstmouth, tu es amnésique ou quoi ? On est le 4 Juin 1944. »

Dan lâcha son ustensile de cuisine et se leva pour sortir de la tente. Il tituba jusqu’à la sortie du camp, sa vision était trouble, et ses oreilles bourdonnaient. Puis, il vomit à l’entrée du camp militaire, alors que les gradés rirent de plus belle.
« - Tu as peur, Lowert ? C’est dans deux jours ! Haha ! » Se moqua un lieutenant.

Soudain, le dénommé Jay Lowert les regarda d’un regard noir et les fixa environ dix secondes. Ce n’était plus Jay. Ce n’était plus Daniel. C’était un animal féroce, un prédateur. Il se releva, et s’approcha du braséro ou était regroupé les gradés. Ceux-ci ne rigolaient plus. Celui qui portait le plus de médailles à sa poitrine éteignit sa cigarette et le regarda droit dans les yeux. Dan lui enfonça son index dans sa poitrine.
« - Avec tout le respect que je vous dois, mon lieutenant, je vous emmerde.
- Tu peux répéter, microbe ? Fit l’homme, alors qu’il avait perdu son sourire.
- Je vous pisse au cul. »

Le lieutenant décocha son poing et l’envoya dans la tête de Dan qui tomba à la renverse. Du sang coulait de sa narine gauche, et il avait un gout de dent brisé en bouche. Il se releva alors, cracha au pied de son supérieur, et retourna à la tente-cuisine ou le commis l’attendait.
« - Tu peux m’expliquer ton cirque ? Ils ne vont pas te faire de cadeau, Jay !
- Rien à foutre, cracha Dan. Dis, tu sais ou est-ce qu’on part dans deux jours ?
- On part à Omaha Beach, je n’y crois pas que tu oublies des choses pareilles, s’exaspéra-t-il. Et on fait partie du 5ème corps d’infanterie US si tu ne souviens plus. Ce soir, il y aura un briefing. »

Le Débarquement d’Omaha Beach, le plus sanglant entre tous. Demain soir, il sera déjà en route vers les côtes françaises, alors qu’il ne sait même pas tenir un fusil. Dan prit peur. Tout ce qu’il ferait pourrait altérer le futur. Une balle de plus ou de moins pourrait tuer un personnage clé de l’histoire, directement ou indirectement, et changer la face du monde à jamais. Les quelques heures passées à éplucher les patates passèrent très rapidement. Puis, les gradés appelèrent tous les soldats à l’extérieur pour le dernier briefing. Quand tout le monde était là, un homme très décoré, portant un uniforme différent prit la parole. Il y avait des milliers d’hommes.
« - Demain soir à 22 heures pétantes, vous aurez tous quitté ce camp, ça sera le début des manœuvres. Vous embarquerez au port dans des cargos qui vous approcheront le plus des côtes françaises, jusqu’aux champs de mines. Ensuite, vous débarquerez à bord des barques, les LCA, par sections de 36 hommes. La plupart d’entre vous passeront à travers les mines et toucheront terre vers 6 heures 30 du matin les plages d’Omaha pour nous, d’Utah, de Juno et de Sword Beach pour les autres corps d’infanterie. Votre boulot consistera à nettoyer la plage avant de s’enfoncer dans les terres. On ne bénéficiera pas de soutien aérien, c’est pour Le Havre et Cherbourg. Questions ? »

Le silence régna jusqu’à ce que le gradé signale la fin de son intervention. Tous les soldats partirent se coucher dans leurs tentes, en silence, en attendant le jour fatidique. C’était pour tous leur dernière nuit. Avant l’Enfer et la Mort. Bien sûr, s’ils arrivaient à fermer l’œil et à ne pas penser à la boucherie qui les attendait.


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