Note de la fic : Non notée
Trois_nuits_a_tuer
Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué
Chapitre 8 : Nuit du 09/10/09 (Partie 3)
Publié le 19/08/2013 à 01:16:12 par Pseudo supprimé
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Proches à frémir de la source musicale, Anna et Raymond ne peuvent désormais plus séparer leurs mains. Elles resteront soudées pour cette aventure grandiose. Et parfois leur yeux densifient ce lien charnel, des minutes durant, flambant de ce que l’harmonie puissante réveille en eux, d’une flamme endormie depuis trop longtemps.
Quand l’amour malmené persiste à resplendir, la reine de la nuit brise les ténèbres de son cri de flûte. Explosion de lumière, de force, de sagesse, de beauté.
Dans le théâtre on applaudit à s’en craquer les paumes, à s’en briser les os des doigts. On applaudit à s’en faire claquer les tympans, à s’en fatiguer, à mourir. C’est la consécration, on applaudit à tout rompre, à tout oublier.
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Deux âmes ont émergé du théâtre comme d’un rêve, envoûtées par l’amour selon Mozart, mutilées aux yeux par la parure dorée du monument Wolfgang. Les tableaux contemplés et les notes entendues habiteront à jamais les desseins du couple, en filtres bénéfiques sur toutes choses.
Dans le silence vain de la nuit, Anna et Raymond valsent. Mains et corps enlacés tournoient, glissent, emportés dans leur partition commune de souvenirs. Sur la scène ronde, cerclée de voitures le jour, les pas de danse impriment leur progression svelte dans l’herbe. Un effleurement pourtant, presque un envol.
Les pieds ailés emportent les corps dans les rues tragiques, emportent sur les ponts, au-dessus des eaux d’encre. La lumière rampe sur ces lames paresseuses, en longs serpents de feu, immenses serpentins de fête. C’est un spectacle qui mérite l’immobilité de ses spectateurs.
Une bourrasque brise le train mou du liquide, trop précoce, éclatant du même souffle les coulées langoureuses d’or, en exorde du feu ultime. Le crépitement de lumière s’intensifie, et meurt.
_J’habite sur la rive, juste après le petit pommier. Tu vois ?
_Oui.
_Tu veux monter prendre un verre ? Discuter baroque, classicisme ?
_Je ne dirais pas non.
_Non, ne le dis pas.
_Mais il est tard. Et j’ai peur du loup qui rôde.
Sur son objection, Raymond amorce le baisemain séparateur. Anna ne tente rien de plus.
_On se voit toujours demain ?
_Et que fera-t-on ?
_Se voir. Peut-être plus.
_J’aimerais dire non. Mais je ne peux pas.
Les deux âmes quittent le pont, l’une par le nord, l’autre par le sud. Le vent tiède persiste à souffler sur Nantes.
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Proches à frémir de la source musicale, Anna et Raymond ne peuvent désormais plus séparer leurs mains. Elles resteront soudées pour cette aventure grandiose. Et parfois leur yeux densifient ce lien charnel, des minutes durant, flambant de ce que l’harmonie puissante réveille en eux, d’une flamme endormie depuis trop longtemps.
Quand l’amour malmené persiste à resplendir, la reine de la nuit brise les ténèbres de son cri de flûte. Explosion de lumière, de force, de sagesse, de beauté.
Dans le théâtre on applaudit à s’en craquer les paumes, à s’en briser les os des doigts. On applaudit à s’en faire claquer les tympans, à s’en fatiguer, à mourir. C’est la consécration, on applaudit à tout rompre, à tout oublier.
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Deux âmes ont émergé du théâtre comme d’un rêve, envoûtées par l’amour selon Mozart, mutilées aux yeux par la parure dorée du monument Wolfgang. Les tableaux contemplés et les notes entendues habiteront à jamais les desseins du couple, en filtres bénéfiques sur toutes choses.
Dans le silence vain de la nuit, Anna et Raymond valsent. Mains et corps enlacés tournoient, glissent, emportés dans leur partition commune de souvenirs. Sur la scène ronde, cerclée de voitures le jour, les pas de danse impriment leur progression svelte dans l’herbe. Un effleurement pourtant, presque un envol.
Les pieds ailés emportent les corps dans les rues tragiques, emportent sur les ponts, au-dessus des eaux d’encre. La lumière rampe sur ces lames paresseuses, en longs serpents de feu, immenses serpentins de fête. C’est un spectacle qui mérite l’immobilité de ses spectateurs.
Une bourrasque brise le train mou du liquide, trop précoce, éclatant du même souffle les coulées langoureuses d’or, en exorde du feu ultime. Le crépitement de lumière s’intensifie, et meurt.
_J’habite sur la rive, juste après le petit pommier. Tu vois ?
_Oui.
_Tu veux monter prendre un verre ? Discuter baroque, classicisme ?
_Je ne dirais pas non.
_Non, ne le dis pas.
_Mais il est tard. Et j’ai peur du loup qui rôde.
Sur son objection, Raymond amorce le baisemain séparateur. Anna ne tente rien de plus.
_On se voit toujours demain ?
_Et que fera-t-on ?
_Se voir. Peut-être plus.
_J’aimerais dire non. Mais je ne peux pas.
Les deux âmes quittent le pont, l’une par le nord, l’autre par le sud. Le vent tiède persiste à souffler sur Nantes.
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