Note de la fic : Non notée
Vie_a_Achever
Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué
Chapitre 2 : Mais Aujourd'hui
Publié le 19/08/2013 à 01:14:58 par Pseudo supprimé
Dernière journée d'école pour l'adolescent, presque adulte, que je suis. Animé par le sport et surtout la vie, car la vie je l'aime, et cette vie est unique, et bien heureux je suis de vivre à cette époque si parfaite, où les rêves peuvent encore devenir réalité si l'on s'en donne les moyens. Même si je suis en pleine chute ces temps-ci à cause de l'affaire qui vient d'entacher la réputation des Fabrio, notre modeste famille. La réaction de ma sœur était si... incompréhensible. Une caméra a filmé ses actes. Elle a abattue son petit copain, Graig, une personne qui m'était vraiment sympathique et dévouée. Puis elle s'est occupée de la sécurité avant d'ouvrir une mallette. Et ensuite, plus rien. Tout le monde ignore ce que contient ou contenait la mallette, et la dite vidéo a déjà fait le tour du monde. Et j'ai peur pour moi et pour ma famille et surtout pour ma sœur à présent. Peur de la perdre, même si apparemment je l'ai déjà perdue. Tout le monde se pose la même question. Pourquoi elle ? Comment a-t-elle pu tourner si mal ? C'était pourtant une fille comme les autres. Elle a du être approchée par des gens, des gens lui voulant du mal. L'endoctrinement ou le chantage est la seule option envisageable, et encore, je ne comprends pas. Rien ne peut expliquer ce qu'elle a fait.
Je ne sais pas comment ont réagis mon oncle et ma tante à la nouvelle, ils demeurent injoignables depuis hier. Mais mes parents ont du mal à accuser le coup, même s'ils continuent de bosser. Moi je fais ce que je peux et je vais de l'avant, j'essaie de me dire que tout ça n'est qu'une blague et que rien ne s'est passé. Auquel cas... Je deviendrai fou rapidement, très rapidement.
Pédalant à vive allure pour me rendre au boulevard Saint-Paul, lieu de résidence de mon lycée, j'y arrive en quelques minutes. Les rues sont bondées par les gens allant travailler et ceux qui suivent le chemin de leur vie, mais je n'ai pas trop de mal à me faufiler parmi eux. Agrippant mon sac, je vais rejoindre mon groupe d'amis m'attendant dans la cour. Je repère Marie de loin, malgré la foule de lycéens gigotant tout autour de moi. Elle est rousse étincelante aux yeux verts, ses cheveux sont légèrement ondulés sur les pointes, elle a pas mal de tâches de rousseurs mais demeure très mignonne. Svelte, bien dans sa peau et des formes généreuses, cette petite, oui petite, puisqu'elle doit tout juste dépasser le mètre cinquante, est vraiment une personne formidable. Le seul reproche que je pourrai lui faire, c'est sa personnalité au combien lunatique, et le fait qu'elle soit née le même jour que moi dix-sept ans, elle aussi.
La repérer si aisément me permet d'apercevoir tout le reste du groupe, très fermé si j'ose dire. C'est donc tout naturellement que je vois Tristan, grand brun aux cheveux mi-longs, ayant une barbe de trois jours lui attribuant un faux semblant de classe. Cet homme est l'incarnation des hippies à l'ancienne. Dix-huiy ans, fumeur de "weed", il part souvent s'isoler quelques semaines avec ses amis en forêt avec pour seul compagnon de confort sa guitare, pour le reste il vit en général d'amour et d'eau fraîche en compagnie de dame nature. C'est aussi un éternel utopiste, bref, un brave type, portant le doux surnom du "Gitan", un surnom évoquant une histoire passée entre lui et moi. Et s'il parait imposant grâce à son mètre quatre-vingt-dix, c'est vraiment un gars doux comme un agneau et serviable.
Et celui allant de paire avec lui... Sander. Une particularité avec ce personnage fait que l'on remarque aussi sa présence de loin, tout comme cette chère Marie. Il porte toujours son chapeau de cow-boy préféré sur la tête, un authentique ramené d'une petite ville à la frontière du Mexique lors de l'un de ses nombreux voyages. Cet homme est... spécial. Riche héritier d'une fortune léguée par sa grand-mère, il aspire quand même à de grandes études, à la recherche de toujours plus de connaissance. Ses études ne l'empêchent pas pourtant de se livrer bien souvent à des road-trips un peu partout dans le monde. Sander a dix-huit ans lui aussi, et pour son âge, il en a vu du paysage et du pays. Jouissant d'un free pass mondial grâce à son argent, il peut absolument tout avoir, ou presque. C'est bien connu, tout se paie, et l'argent est l'essence du peuple, l'aspiration cachée de tout le monde. Derrière tout but il y a forcément de l'argent en nécessité, et cet homme là en a un sacré paquet. Imberbe, il déteste la barbe ou les poils, contrairement à Tristan. Les cheveux rasés assez courts, peu de personnes le remarque puisqu'il porte constamment son chapeau de cow-boy, sauf dans des lieux qui proscrivent le port d'accessoires dans ce style. Contrairement à Tristan qui a toujours une anecdote à raconter, Sander reste discret et parle très peu de sa personne, alors que de nous quatre, c'est bien lui qui aurait le plus de choses à nous dire.
Faisant la bise à Marie et serrant la main aux deux autres, nous nous mettons à discuter naturellement. Ils savent pour ma sœur, mais aucun d'entre eux n'osent aborder le sujet pour l'instant.
"Hmmbl alors, Daniel ? "
Me lance amicalement Marie, m'agrippant dans ses bras, laissant pétiller ses magnifiques yeux éclatants.
"Alors c'est la libération tant attendue ! On fini enfin l'année. "
"Ouais, et, je la boucle de justesse. Ma moyenne est en chute libre, c'est galère d'être une S. Heureusement que c'est terminé. T'as de la chance toi, t'en branles pas une en cours. "
Marie aime les mots crus, oui.
"Ah c'est vrai qu'analyser des textes, faire je sais pas combien de commentaires et écouter un prof nous imposer sa vision de l'interprétation d'un texte c'est facile et nettement plus passionnant hein Il y a des avantages et inconvénients dans tout, t'es gentille mais tu commences pas à troller là-dessus à nouveau, vilaine rousse "
On aime se charrier, c'est amical et bon enfant, et tant qu'elle le prend bien...
"Hey, Daniel, tu sais pas la nouvelle ?"
Tristan m'interpelle affichant un léger sourire en coin.
"Tais-toi, Tristan..."
Bredouille Sander calmement.
"Roh, c'est bon, autant leur dire tout de suite hein Sand'. Il part après-demain pour les Caraïbes. Un mois. "
"Hein ? T'es sérieux, là ? Et tu comptais nous le dire quand ?!"
"Ben, en fait, eux deux sont déjà au courant. Je comptais te l'annoncer de soir, Daniel. Mais..."
"Mais c'est dégueulasse. On s'est cassé le cul Marie Tristan et moi pour se payer ce foutu voilier et toi tu me sors que tu pars en vacances ? On devait se le faire cet été, ce voyage ! "
Je laisse aller ma colère alors que Sander essaie de me calmer.
"Ecoute, j'y peux rien, c'est mon père qui l'a décidé et même si je suis majeur je ne peux pas refuser ! De toute façon, t'as peut-être le voilier, mais t'y connais rien en navigation. Et tu ne sais même pas les consignes à respecter, notre itinéraire, les papiers qu'il nous faudrait... il y a des tas de démarches à suivre hein, c'est pas aussi simple que quand Tristan part subitement en forêt, la mer c'est beaucoup moins discret !"
Evidemment, quand il est comme ça, je sais qu'il ne changera pas d'avis. Rien ne sert d'insister.
"Très bien. Mais tu me déçois, Sand'. Tu vas rater quelque chose, crois-moi. "
Un genre de voyage en bateau de quelques jours, c'était notre rêve à nous depuis quelques années. Et il devient enfin réalité pour cet été, après avoir cumulé pas mal de jobs d'été, on a enfin tout. Le voilier, manque juste la bouffe, les vivres et les problèmes de lois à résoudre. Mon voilier nous attend bien sagement chez mes cousins à Dunkerque... Ceux de qui on a plus de nouvelles depuis hier soir.
Sander n'en sera pas... C'est son choix, je ne dérogerai pas à sa volonté.
La journée se sera déroulée de la plus simple des façons. Une fin d'année calme, à l'image même de cette année scolaire qui s'achève. C'est dans la soirée qu'un évènement allait envenimer les choses pour les jours, les mois, voir les années à venir.
Le fléau.