Note de la fic : Non notée

Le_lapin_vert,_les_bananes_bleues_et_le_chapeau_magique.


Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3 : Amitié


Publié le 19/08/2013 à 01:11:51 par Pseudo supprimé

« Non... Non... Je ne peux pas faire ça... Je ne peux pas le faire... Je ne...»

La voix du lapin était si pitoyable, misérable petit être qu'il était, à mi-chemin entre l'effroi et la supplication. Mais son compagnon s'indignait, essayant de le raisonner du mieux qu'il pouvait. Il n'en avait que faire de ses larmes et lui coupait sèchement la parole dans l'espoir de lui rendre la raison.

« Mais c'est le seul moyen ! Où... peut-être préfères-tu te laisser tuer ? Après tout si tel est le cas je n'ai pas à t'aider. Non, en faite, j'ai juste à attendre demain...
— Demain ?! Tenta d'hurler le pauvre animal, s'étranglant à moitié dans ses sanglots. Mais... c'est le maître...
— C'est le maître ! Parfaitement ! Et pour cela tu penses qu'il a le droit de te tuer ainsi ? Penses-tu que, de par sa stature, sa vie a plus d'intérêt que la tienne ? Non ! Une vie est une vie, et si tu crois que tu la tiennes vaut moins que la sienne, alors tu peux te tuer tout de suite ! Ainsi, dès demain, il pourra surprendre son public, et crois-moi, il sera ravi de te remplacer.
— Mais le... le...
— Le ! Le ! Le ! Le quoi ? Mima le couvre-chef exaspéré. Le tuer ? Tu penses vraiment qu'en allant le voir en lui disant ''Bonjour, j'aimerais démissionner '' il t'y autorisera ? Cette... Cette.. Chose ! Abominable créature, âme insensible sous forme humaine... Mais regarde le bon sang ! Regarde comme il te ment ! Voie combien il est mauvais ! Tu penses que je veux rester avec une chose aussi monstrueuse ? Il nous réduit en esclavage ! Tels de vulgaires objets ! Il nous utilise et il nous jette ! Et toi ! Toi, alors que tu es le seul qui puisse faire quelque chose, alors même que tu pourrais tous nous sauver, être le héros de tout un monde, tu n'oses pas ? Et pourquoi ? Par ce que tu n'es pas sûr qu'il soit aussi mauvais que je le dise ? Noooon ! La vérité je vais te la jeter à la figure, la réalité c'est que tu as peur !»

Sur la fin de la tirade chapeautique, le foyer s'était mis à flamber d'excitation, crépitant plus que jamais, tandis que l'orateur haussait le ton, manquant d'hurler sur le final. Il n'avait pas mâché ses mots, il en fallait beaucoup pour réveiller ce qui lui tenait de geôlier et de maître, et il en avait bien profité. Et le lapin tremblait, d'ailleurs le chapeau sentait un liquide chaud remonter le long de ses parois de feutre... Le couvre-chef espérait seulement ne pas avoir crié au point de traumatiser la bête à vie. Elle s'était uriné dessus... Quelle conne !

Sur cette dernière pensée, et le calme revenu, il put poursuivre son argumentation, cette fois-ci sur un ton bien plus calme, plus serein, plus rassurant pour l'animal :

« Écoute... Je comprends ce que tu ressens, ces émotions sont normales, tu sais. Mais... C'est juste que tu es notre seul espoir... De nous tous, tu es le seul qui puisse accomplir cette tâche. Et si je te demande de le faire c'est par ce que je ne veux pas te perdre, et que je te fais entièrement confiance. Et toi ? Me fais-tu confiance ? »

Le feu s'était calmé, plus aucun son, nul bruit ne s'en échappait, de sorte que l'on parvenait presque à distinguer le souffle endormi de la bête monstrueuse. Le lapin ne savait pas, ne savait plus...
Mais le chapeau l'avait toujours aidé... Toujours.. Dès le premier jour, il était là pour lui tendre la main, il était là pour le nourrir, pour lui dire ce qui était bien ou mal... Et surtout... Jamais il ne s'était trompé. Il était ce qu'il avait de plus sur au monde, une rive à laquelle on s'accroche durant la tempête, un ilot au large lors d'un naufrage, une aide salvatrice quand l'obscurantisme de son âme ne parvenait à trouver une quelconque lumière...

« Oui... Oui, je crois...»

Souriant en constatant la réaction de son ami, la coiffe l'aida :

« Tu te souviens de quand je t'ai fait disparaître pour éviter qu'il ne s'en prenne à toi lors de la malparution de ton tout premier spectacle ?
— Et quand tu me donnais plein de bananes à manger lorsqu'il nous oubliait, pour dormir des jours entiers...
— Je... Je ne veux pas qu'il te fasse de mal, susurra le couvre-chef d'une voix désespérée.
— Moi aussi... J'aimerais que l'on puisse vivre sans avoir peur... Sans qu'il nous terrorise... Je ne veux pas mourir !
— Pense-tu avoir le courage de nous sauver, tous ?»

L'animal hésita, tremblant encore en pensant à ce qui allait se passer. Mais c'était la seule solution pour aider tous ces amis, pour se libérer de ce monstre...

« Oui, je vais le faire. Acheva-t-il, d'un souffle.»


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