Note de la fic :
Publié le 19/08/2013 à 01:12:54 par Deck
Une paupière, puis une autre. Aussitôt je les referme. Nouvel essai, nouvel échec. Je garde les yeux fermés. J'ai soif. Je tente d'ouvrir ma paupière droite, faiblement. Je ne distingue pas grand chose, juste une lumière blanche qui m'aveugle à moitié. J'ouvre alors les deux yeux complètement. Tout doucement, je regarde à gauche, à droite, sans tourner la tête. J'essaye de me redresser, doucement. A peine ai-je fait un mouvement vers le haut que je sens tout mon corps me lâcher et ma tête tourner violemment. J'essaye timidement d'incliner cette dernière vers la gauche. Sous l'effort, je ferme les yeux quelques secondes. Lorsque je les réouvre, je vois mes parents, à quelques mètres, ainsi que ma soeur, en train de discuter à l'entrée. Je réalise que je me trouve dans une pièce, probablement l'accueil du camping. J'ai l'impression d'avoir le front bouillant. Woaw, qu'est-ce qu'il m'arrive... Je me rappelle ce qu'il s'est passé. La course, la ligne d'arrivée, puis le trou noir. Peut-être que j'ai pris un coup de chaud, que j'ai couru trop vite en respirant mal. J'appelle comme je peux mes parents:
" S'il... s'il vous plaît, j'ai soif. "
Mes parents, les yeux grand ouverts à l'air inquiets, me regarde alors et se rapprochent de moi dans la seconde.
" Alex, Alex ça va ? ", me dit mon père d'un ton paniqué.
- Oui, ça va, ça va, je veux juste boire s'il te plaît.
- Euh oui, oui, attends. Gégé, tu peux nous trouver de l'eau bien fraiche ? "
J'entends Gégé confirmer en se pressant vers je ne sais où. Je ne dis rien, économisant mes forces.
" Alex, tu nous as fait une sacrée frayeur. ", continue ma mère. " On était près de l'arrivée quand on a entendu des cris, et en s'approchant on t'a vu par terre, le front en sang. Mon dieu...
- Oui ", confirme mon père. " Tu vas te reposer encore un peu ici, tu as l'air d'en avoir besoin. On va rester le temps qu'il faudra. ", finit-il doucement, avec un sourire discret.
" Merci... ", je réponds, en fermant les yeux, souriant intérieurement de la prévenance de mon père, assez inhabituelle.
Je suis près d'un lac, Lucie est assise à mes côtés. Nous sommes dans l'herbe, tous les deux. Best Unsaid en musique de fond, nous regardons main dans la main quelques oiseaux se chamailler au loin, dans l'eau sombre:
Je la regarde, elle me regarde et nous nous échangeons des sourires simples, heureux. Je souris et je me retourne vers le lac, vide de toutes pensées autre que la contemplation. L'eau est entraînée, languissante, par le courant. Je me concentre sur les bruits alentours, rares... Des cris d'oiseaux, l'eau qui passe entre nos pieds, le vent qui file dans les herbes hautes de la rive, la respiration de Lucie, mon cœur qui bat, paisiblement. Cet instant dure, et je m'y perds, cet instant me plaît et je m'y confonds, je m'y noie, je m'y évade, sans fin, sans lois, sans états d'âme. Juste Lucie, le lac, les oiseaux... Et moi. Le soleil, à l'horizon, se couche tranquillement et ses rayons orangés viennent titiller la surface du lac qui s'illumine dans de sublimes dégradés jaunes. La scène est superbe.
Lucie... J'ouvre les yeux, difficilement, à regrets. Je tourne la tête, drogué, vers la gauche. Mon père est là, dormant sur une chaise à quelques pas. Sans dire un mot, je replonge, sans difficulté, les yeux lourds mais la tête légère.
Je me redresse d'un coup et je m'étire. Je regarde autour de moi. Mon père n'est plus là, je suis seul à l'accueil. Je me lève sans problème, toujours dans mes habits de sport. Sur la table à côté du canapé sur lequel je dormais, mon portable est posé. Je le prends, regarde l'heure, 7h du matin. Arf, j'ai dû faire une bonne grosse sieste. Je me réétire une seconde fois pour me réveiller un peu plus et je sors de l'accueil en chaussettes. Je vois mes parents, sans ma soeur, autour d'une table avec Gégé. Je me rapproche d'eux d'un pas lent, et mon père me lance dès qu'il me voit:
" Alex ! Tu vas mieux ? Tu dors depuis 16h30 au moins. Mon Dieu, ne nous refais plus ce coup-là, fiston. Tu es sûr que ça va ?
- Oui oui, t'inquiète ", lui répondis-je en souriant.
" Ca nous rassure... ", finit ma mère, avec un petit sourire.
Eh oui, je me sentais de bonne humeur ce matin. J'avais presque envie de passer du temps avec mes parents. Je m'installe sans mot dire à la table, alors que Gégé me lance une vanne bien lourde d'un ton pataud, essayant de paraître rassuré ou quelque chose comme ça. Je lui réponds vaguement mais sans le jeter. Après tout, c'est Gégé, on peut pas lui en demander bien plus. Je parle avec tout ce beau monde et mes parents me racontent " l'accident " tel qu'ils l'ont vu. Moi, par terre, le front en sang, une jeune fille essayant de me réveiller paniquée... Je suis tout sourire intérieurement, ah, Lucy... La matinée, nous la passons autour de la table, sans hâte. Le soleil se lève paresseusement sur le camping, et plus les heures passent, plus Gégé reprend son rythme de croisière habituel, c'est à la 5ème bière de l'apéro que nous décidons de le laisser. Nous retournons à la tente, ma mère un bras à ma taille, toujours inquiète. Mon père aussi me regarde avec une pointe d'inquiétude et ses paroles traduisent aussi le mouron qu'il s'est fait.
" Finalement, je suis 4ème ?
- Techniquement, oui, mais officiellement non ! " me répond mon père fièrement.
" Comment ça ? ", lui dis-je intrigué.
" La jeune fille qui t'a secouru dès que tu t'es évanoui a insisté pour t'offrir la troisième place. C'est un beau geste, nous l'avons remercié. "
Rah, pensais-je, en regardant au loin, cette fille... Je ne sais pas vraiment mais je... Je la trouve de plus en plus attachante. Qu'importe ses antécédents et son passé sulfureux, comme je la connais elle me plaît, le reste, osef. Aux tentes, je m'empare de ma serviette et de mes autres affaire de douche et ma brosse à dent en poche, je rejoins sans atteindre les douches, pressé de me débarrasser de cette journée de course et de convalescence sous la chaleur. Là-bas, je me douche en prenant mon temps, laissant l'eau bouillante me tomber sur le visage pendant une demi-heure. Je prends le temps de repenser à ce début de vacances totalement fou. D'abord Lucie, puis Morgane, puis les deux à la fois... En plein dilemme, je me savonne, et il s'en faut peu pour que je parvienne à me remémorer les moments intimes vécues avec chacune. Je suis tenté de me faire plaisir mais finalement, j'y renonce, ne voulant pas me fatiguer inutilement et gardant des réserves pour l'avenir. Pour l'instant, j'ai beau retourner la question dans tous les sens, le mystère reste total, autant Lucie que Morgane me fascinent et je ne sais pas encore grand chose d'elles. Surtout Morgane, particulière à souhait. M'enfin, on est loin d'avoir terminé les vacances. Les vacances qui auront bel et bien une fin un jour... Putain, c'est bien la dernière chose que je veux.
Ma douche finie et mes dents blanches, je reprends le chemin vers l'emplacement. Il est 11h passé et les gens profitent tranquillement de cette fin de matinée. Certains jouent au cartes autour d'une table, d'autres sont de retour à la pétanque, et quelques enfants se courent après dans l'allée. J'inspire profondément. Les premières odeurs de cuisine me parviennent tout au long du chemin. Je passe devant le camping-car de Morgane. Pas de signe d'elle, ni dehors, ni à travers les stores. Par contre, le femme que je présume être sa mère range quelques affaires sur la table à l'extérieur. Elle me regarde alors et me fixe, en étirant un petit sourire. Un peu étonné, je continue mon chemin en répondant timidement à son sourire, pour finalement rejoindre l'emplacement. Ma mère est dans la grande tente, préparant un superbe repas de midi, j'hume avec satisfaction les odeurs qui se dégagent. Ma soeur, comme à son habitude, joue à Dragon Quest IX, assise sur une chaise près de l'entrée. Mon père, lui, feuillette le magazine du camping que lui a remis Gégé tout à l'heure. En me voyant arriver, il me lance:
" Tiens Alex, tu tombes bien. Tu savais que Gégé allait faire construire un mini terrain de mini-golf dans le camping l'année prochaine ? A 50 mètres d'ici ! On ira se taper quelques balles, hein champion.
- Ouais, ouais, clairement. "
Je me force à contenir un soupir et je vais dans ma tente. Quelques secondes plus tard, je suis allongé sur ma couchette, et encore quelques secondes après, l'Ending Theme de Terranigma commence dans mes écouteurs:
Je regarde vers le ciel, le soleil toujours présent. Les mains derrière la tête, je pense aux jours qui vont suivre. Je suis content d'être ici, vraiment. Bercé par la musique de Terranigma, je m'oublie, patientant, détendu, jusqu'au repas de midi, me demandant de quoi sera faite cette après-midi.
" S'il... s'il vous plaît, j'ai soif. "
Mes parents, les yeux grand ouverts à l'air inquiets, me regarde alors et se rapprochent de moi dans la seconde.
" Alex, Alex ça va ? ", me dit mon père d'un ton paniqué.
- Oui, ça va, ça va, je veux juste boire s'il te plaît.
- Euh oui, oui, attends. Gégé, tu peux nous trouver de l'eau bien fraiche ? "
J'entends Gégé confirmer en se pressant vers je ne sais où. Je ne dis rien, économisant mes forces.
" Alex, tu nous as fait une sacrée frayeur. ", continue ma mère. " On était près de l'arrivée quand on a entendu des cris, et en s'approchant on t'a vu par terre, le front en sang. Mon dieu...
- Oui ", confirme mon père. " Tu vas te reposer encore un peu ici, tu as l'air d'en avoir besoin. On va rester le temps qu'il faudra. ", finit-il doucement, avec un sourire discret.
" Merci... ", je réponds, en fermant les yeux, souriant intérieurement de la prévenance de mon père, assez inhabituelle.
Je suis près d'un lac, Lucie est assise à mes côtés. Nous sommes dans l'herbe, tous les deux. Best Unsaid en musique de fond, nous regardons main dans la main quelques oiseaux se chamailler au loin, dans l'eau sombre:
Je la regarde, elle me regarde et nous nous échangeons des sourires simples, heureux. Je souris et je me retourne vers le lac, vide de toutes pensées autre que la contemplation. L'eau est entraînée, languissante, par le courant. Je me concentre sur les bruits alentours, rares... Des cris d'oiseaux, l'eau qui passe entre nos pieds, le vent qui file dans les herbes hautes de la rive, la respiration de Lucie, mon cœur qui bat, paisiblement. Cet instant dure, et je m'y perds, cet instant me plaît et je m'y confonds, je m'y noie, je m'y évade, sans fin, sans lois, sans états d'âme. Juste Lucie, le lac, les oiseaux... Et moi. Le soleil, à l'horizon, se couche tranquillement et ses rayons orangés viennent titiller la surface du lac qui s'illumine dans de sublimes dégradés jaunes. La scène est superbe.
Lucie... J'ouvre les yeux, difficilement, à regrets. Je tourne la tête, drogué, vers la gauche. Mon père est là, dormant sur une chaise à quelques pas. Sans dire un mot, je replonge, sans difficulté, les yeux lourds mais la tête légère.
Je me redresse d'un coup et je m'étire. Je regarde autour de moi. Mon père n'est plus là, je suis seul à l'accueil. Je me lève sans problème, toujours dans mes habits de sport. Sur la table à côté du canapé sur lequel je dormais, mon portable est posé. Je le prends, regarde l'heure, 7h du matin. Arf, j'ai dû faire une bonne grosse sieste. Je me réétire une seconde fois pour me réveiller un peu plus et je sors de l'accueil en chaussettes. Je vois mes parents, sans ma soeur, autour d'une table avec Gégé. Je me rapproche d'eux d'un pas lent, et mon père me lance dès qu'il me voit:
" Alex ! Tu vas mieux ? Tu dors depuis 16h30 au moins. Mon Dieu, ne nous refais plus ce coup-là, fiston. Tu es sûr que ça va ?
- Oui oui, t'inquiète ", lui répondis-je en souriant.
" Ca nous rassure... ", finit ma mère, avec un petit sourire.
Eh oui, je me sentais de bonne humeur ce matin. J'avais presque envie de passer du temps avec mes parents. Je m'installe sans mot dire à la table, alors que Gégé me lance une vanne bien lourde d'un ton pataud, essayant de paraître rassuré ou quelque chose comme ça. Je lui réponds vaguement mais sans le jeter. Après tout, c'est Gégé, on peut pas lui en demander bien plus. Je parle avec tout ce beau monde et mes parents me racontent " l'accident " tel qu'ils l'ont vu. Moi, par terre, le front en sang, une jeune fille essayant de me réveiller paniquée... Je suis tout sourire intérieurement, ah, Lucy... La matinée, nous la passons autour de la table, sans hâte. Le soleil se lève paresseusement sur le camping, et plus les heures passent, plus Gégé reprend son rythme de croisière habituel, c'est à la 5ème bière de l'apéro que nous décidons de le laisser. Nous retournons à la tente, ma mère un bras à ma taille, toujours inquiète. Mon père aussi me regarde avec une pointe d'inquiétude et ses paroles traduisent aussi le mouron qu'il s'est fait.
" Finalement, je suis 4ème ?
- Techniquement, oui, mais officiellement non ! " me répond mon père fièrement.
" Comment ça ? ", lui dis-je intrigué.
" La jeune fille qui t'a secouru dès que tu t'es évanoui a insisté pour t'offrir la troisième place. C'est un beau geste, nous l'avons remercié. "
Rah, pensais-je, en regardant au loin, cette fille... Je ne sais pas vraiment mais je... Je la trouve de plus en plus attachante. Qu'importe ses antécédents et son passé sulfureux, comme je la connais elle me plaît, le reste, osef. Aux tentes, je m'empare de ma serviette et de mes autres affaire de douche et ma brosse à dent en poche, je rejoins sans atteindre les douches, pressé de me débarrasser de cette journée de course et de convalescence sous la chaleur. Là-bas, je me douche en prenant mon temps, laissant l'eau bouillante me tomber sur le visage pendant une demi-heure. Je prends le temps de repenser à ce début de vacances totalement fou. D'abord Lucie, puis Morgane, puis les deux à la fois... En plein dilemme, je me savonne, et il s'en faut peu pour que je parvienne à me remémorer les moments intimes vécues avec chacune. Je suis tenté de me faire plaisir mais finalement, j'y renonce, ne voulant pas me fatiguer inutilement et gardant des réserves pour l'avenir. Pour l'instant, j'ai beau retourner la question dans tous les sens, le mystère reste total, autant Lucie que Morgane me fascinent et je ne sais pas encore grand chose d'elles. Surtout Morgane, particulière à souhait. M'enfin, on est loin d'avoir terminé les vacances. Les vacances qui auront bel et bien une fin un jour... Putain, c'est bien la dernière chose que je veux.
Ma douche finie et mes dents blanches, je reprends le chemin vers l'emplacement. Il est 11h passé et les gens profitent tranquillement de cette fin de matinée. Certains jouent au cartes autour d'une table, d'autres sont de retour à la pétanque, et quelques enfants se courent après dans l'allée. J'inspire profondément. Les premières odeurs de cuisine me parviennent tout au long du chemin. Je passe devant le camping-car de Morgane. Pas de signe d'elle, ni dehors, ni à travers les stores. Par contre, le femme que je présume être sa mère range quelques affaires sur la table à l'extérieur. Elle me regarde alors et me fixe, en étirant un petit sourire. Un peu étonné, je continue mon chemin en répondant timidement à son sourire, pour finalement rejoindre l'emplacement. Ma mère est dans la grande tente, préparant un superbe repas de midi, j'hume avec satisfaction les odeurs qui se dégagent. Ma soeur, comme à son habitude, joue à Dragon Quest IX, assise sur une chaise près de l'entrée. Mon père, lui, feuillette le magazine du camping que lui a remis Gégé tout à l'heure. En me voyant arriver, il me lance:
" Tiens Alex, tu tombes bien. Tu savais que Gégé allait faire construire un mini terrain de mini-golf dans le camping l'année prochaine ? A 50 mètres d'ici ! On ira se taper quelques balles, hein champion.
- Ouais, ouais, clairement. "
Je me force à contenir un soupir et je vais dans ma tente. Quelques secondes plus tard, je suis allongé sur ma couchette, et encore quelques secondes après, l'Ending Theme de Terranigma commence dans mes écouteurs:
Je regarde vers le ciel, le soleil toujours présent. Les mains derrière la tête, je pense aux jours qui vont suivre. Je suis content d'être ici, vraiment. Bercé par la musique de Terranigma, je m'oublie, patientant, détendu, jusqu'au repas de midi, me demandant de quoi sera faite cette après-midi.