Note de la fic :
Publié le 19/03/2009 à 13:49:14 par Sultano
*Jean-Côme*
Voilà, c'était bon. On était 12: Thomas, Aymeric, Tonton, Mathieu, Morgane, Yohann, Mathilde, Marion, Lucie, Elise, Marie et moi.
Il allait maintenant falloir choisir qui ferait partie de quel groupe.
Après tirage au sort, il a été convenu que les personnes s'occupant d'aller au village chercher du secours seraient Elise, Mathieu, Mathilde, Morgane, Tonton et Toto, tandis que celles devant aller chercher les disparus seraient Lucie, Aymeric, Marie, Yohann, Marion et moi.
Il était convenu que nous partirions dans 2h, soit à 18h, peu avant la tombée de la nuit. Je n'étais pas rassuré de faire des recherches de nuit, mais nous ne pouvions pas attendre demain, il serait peut-être trop tard.
Durant ces 2h de «break», nous fîmes chacun notre sac pour partir en expédition: eau, nourriture, lampes torches, carte, bref tout ce qu'il faut pour s'aventurer dans la jungle.
A 18h, nous étions tous prêts. Chacun de nous se mit dans son groupe respectif et nous fîmes finalement un résumé de ce qui allait se passer dans les prochaines heures. Si la mission du groupe qui allait au village réussissait, ils devraient pouvoir joindre notre groupe par téléphone et nous envoyer du secours pour aller rechercher les disparus.
Si au petit matin nous n'avions pas de nouvelles, le plan était de retourner au campement et de faire le point pour reprendre les recherches plus tard.
«-Bon vous êtes prêts? Lançais-je à mes compagnons
Ils répondirent tous par l'affirmative
-Alors n'oubliez pas, au petit matin, retour au campement si quelque chose ne se passe pas comme prévu ok?
-Ok me répondit Tonton, prêt à partir avec son groupe dans la direction opposée à la notre.
-Bon, et bien alors nous vous souhaitons bonne chance et bon courage..
-Vous aussi, me répondit Elise»
Et sur ces paroles nous nous séparions, pas très rassurés concernant notre avenir, mais on avait ici une occasion qu'on pouvait chacun accomplir de grandes choses. C'est presque la larme à l'oeil que je vis l'autre groupe s'éloigner en direction du village.
Et si je ne les revoyais jamais?
«-Bon tu viens Jean-Côme? Me demanda Marie, impatiente de faire sa randonnée. A fond la randonnée!
-Oui oui...je...j'arrive.»
Et j'emboîtais alors le pas à mes amis.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
19h30
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Nous marchions depuis un peu plus d'une heure quand la nuit tomba. Heureusement nous avions prévu des torches ainsi que des lampes torches.
Nous devions marcher jusqu'à l'endroit d'où étaient parvenus les cris entendus plus tôt dans la journée. Peut-être que nous trouverions des indices. Si on ne trouve rien on explorera l'île, ils sont forcément quelque part dessus.
Je continuais à marcher, quand soudain j'aperçus Marion se mettre à mon niveau et commencer à me parler.
«-Alors, ça fait quoi de se sentir leader? Me demanda-t-elle.
-Hein? Mais je ne suis pas un leader.. J'ai juste proposé quelque chose, le truc le plus logique quoi.
-Oui, mais en tout cas ça a marché, tu as fais ton petit effet. Regarde, ils t'ont tous suivis même si tu ne sais pas ce que tu fais. Enfin moi je pense que tu sais..
-Écoute je n'ai pas l'âme d'un leader, je suis laxiste et déphasé de nature. Une âme de leader ce serait Marie ou Nicolas.
Je sais, je connais un peu Marie pour l'avoir fréquentée au collège. C'est vrai qu'elle sait dicter ses envies aux autres, c'est plutôt cool. Elle doit avoir le capitale sympathie le plus élevé du groupe. Quant à Nicolas.... d'ailleurs maintenant que t'en parles, il est où lui? Il serait pas utile à cette expédition?
-Oh t'en fais pas, je lui ai un peu parlé. Il assurera nos arrières en cas de pépin. Je sais pas si tu sais, mais ce mec a un véritable arsenal sur lui!
-C'était à lui le pistolet dans l'avion?!
-Il m'a assuré que non...
-Qui l'a amené alors?
-J'en sais rien... mais de toute façon l'histoire est réglée, il n'y a plus de pistolet qui vogue de mains en mains.
Soudain une voix se fit entendre à l'avant du groupe.
-Bon les gens si on faisait une p'tite pause?
Évidemment, il n'y avait qu'Aymeric pour vouloir «faire des pauses», quel feignant!
-Ouais t'as raison, allez on s'pose, rajouta Marie.
-Aaahhh enfin! Surenchérit Lucie.»
Bon ok...
Nous nous étions donc assis sur un tronc d'arbre déraciné. Certains buvaient tandis que d'autres s'étiraient les membres fatigués par la marche. Marion et Lucie allèrent planter quelques torches autour de nous, formant un périmètre de lumière rassurante dans la nuit. Après tout, on connaît très peu la faune qui peuple cet endroit.
«-Tiens Jean-Côme attrape! J'en n'ai plus besoin!»
Hein?
J'eus à peine le temps de tourner la tête et de voir une lampe m'arriver droit dans le visage.
*PAF*
Blackout...
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12 Août 2007
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Hein? Quoi?
Je m'étais relevé subitement.
Que s'était-il passé?
Je vois...encore ce cauchemar. N'en finira-t-il donc jamais de me hanter?
Je vis que mon rythme cardiaque était élevé. Je haletais. Machinalement je regardais le réveil. Celui-ci éblouissait mes yeux habitués à l'obscurité du sommeil, mais je pus voir qu'il y était indiqué 4h15. Allais-je me réveiller toutes les nuits comme ça? Pourquoi je ne pouvais pas dormir tranquillement?
Tout ça était la faute de ce fameux jour. Je ne peux supporter d'y repenser, mais mon cerveau malsain me rappelle ces terribles événements dans mon sommeil.
Pourquoi?
-C'est du passé! Laisse-moi!
Je mis quelques secondes à me rendre compte que j'avais prononcé cette dernière phrase à voix haute.
Le silence de la nuit se réinstalla très vite.
Voyant que tout était calme autour de moi, je parvins à reprendre mes esprits.
Devrais-je continuer à vivre ainsi? Pourquoi moi?
Je me levais, puis me dirigeais vers la salle de bain. J'ouvris le robinet et m'aspergeais le visage d'eau froide bienvenue.
Puis je me regardais dans le miroir. L'aube de cette nouvelle journée éclairait très peu mon visage, et j'eus l'impression d'avoir vieilli quand je vis les cernes qui ornaient mes yeux ainsi que les poils mal rasés. Tout ça couplé à la fatigue ne faisait pas bon ménage apparemment.
Je retournais dans ma chambre et m'assis en tailleur sur mon lit. J'enfouissais mon visage dans mes mains et commençais à réfléchir. «Elle» arrivait chaque fois que je me concentrais. «Elle», c'était cette présence que je ressentais en moi. Je la sentais également autour de moi, comme une aura qui me rendait visite de temps en temps.
Je pensais alors à la première fois que je la ressentis. C'était il y a peu, en seconde.
Je m'étais rendu à l'église avec ma famille pour l'enterrement de mon frère.
Je m'étais surpris à ne pas être triste lorsque j'ai appris sa mort. Ni même toute la période qui en a découlé depuis, jusque ce jour-là.
Après la cérémonie, j'étais resté seul avec lui, en retrait du cercueil. Je m'étais alors levé pour le voir. Les quelques pas qui me séparaient de son corps me parurent une éternité, et c'est lorsque je le vis allongé là, calme et paisible que j'avais fondu en larme.
Je n'avais pas réussi à prendre de recul avant, mais c'est une fois devant lui que je m'étais rendu compte du vide qu'il allait laisser dans ma vie.
Tous ces instants passés ensemble, de notre plus tendre enfance à il y avait jours, tout ce qui donne une signification à la jeunesse....c'est comme si tout ça disparaissait avec lui. Comme si ma propre vie n'avait plus de sens.
Je me souviens avoir médité durant longtemps devant lui. Je trouvais même étrange que personne ne vint prendre le cercueil pour l'enterrer, et je remerciais secrètement mes parents d'avoir compris ce qui se passait et d'avoir demandé aux organisateurs de l'enterrement d'attendre un peu.
Je ne sais pas combien de temps j'étais resté là, mais j'entendis la lourde porte de l'église s'ouvrir.
Ma mère s'avançait vers moi.
-Jean-Côme, il va falloir y aller..
Je la fixais.
Puis je fixais mon frère.
Une larme coula sur ma joue.
-J'arrive maman.
Je regardais pour la dernière fois de ma vie mon frère..
je remarquais qu'il avait toujours sa bague, celle qu'il portait depuis des années.
Je demandais à ma mère si je pouvais lui prendre, elle m'autorisa.
J'aurais au moins quelque chose qui me rattachera avec lui.
Nous sortîmes alors de l'église et nous rendîmes au cimetière, où la cérémonie d'enterrement fut un calvaire pour toute ma famille, mais surtout pour moi.
J'étais retourné à l'église après l'enterrement, et m'étais dirigé vers la chapelle, située dans une alcôve de l'église. On pouvait y entreposer des cierges précédemment allumés. J'en pris donc un, l'allumais et le posais avec les autres.
J'avais longuement regardé la flamme danser face à moi. Je repensais au passé, je revoyais mon frère dans cette même église il y a quelques années, assis sur les bancs, parlant avec ma famille, les amis, m'accompagnant moi et mes cousins dans nos jeux d'enfants. Puis je me suis souvenu de tout ce qui s'était passé ici. Je revois ma mère nous disant de nous calmer, je nous revois tout emmitouflés, soufflant de la fumée ou essayant de nous réchauffer à la flamme de notre petite bougie.
Puis j'ai pleuré de nouveau.
C'est au moment où je me calmais en l'imaginant là-haut, à retrouver ceux qui nous avaient déjà quitté, les joues humides, les yeux fermés que j'ai ressenti une douce chaleur sur mon visage. J'ai tout de suite su que c'était la flamme du cierge que je tenais à la main qui venait me caresser. Ça a duré quelques longues secondes, et lorsque j'ouvris les yeux j'ai constaté avec surprise que la flamme était dans une position normale.
J'ai tout de suite su que c'était quelqu'un là-haut qui voulait me réconfortait.
Finalement je suis rentré chez moi à pieds, dans le froid.
Prenez-moi pour un fou, mais depuis ce moment il m'est arrivé un tas de choses bizarres.
Je me suis forcément intéressé de plus près à l'occultisme, tous les trucs de devins qui peuvent sembler fou à croire.
Pourtant, j'ai l'impression d'avoir depuis développé une sorte de lien étroit avec mon entourage. Je vois des choses que je ne suis pas censé voir.
J'entends des choses que je ne devrais pas entendre.
La nuit, je fais des rêves. Ils ont l'air extrêmement réels et j'ai parfois la surprise de les voir se «réaliser» peu de temps après les avoir fait. On pourrait qualifier ces rêves d'«impressions de déjà-vu», mais comment avoir une impression de déjà-vu d'un événement qui se passera quelque jours plus tard? On peut parler de prémonition je pense.
Par exemple dans l'un de mes rêves je voyais la cheminée tomber du toit de la maison tandis que ma mère était pile dessous, à jardiner tranquillement.
Je m'étais réveillé en sursaut au moment où la cheminée allait frapper ma mère.
Quelques jours plus tard, je revenais chez moi, par temps de vent. Le ciel était gris mais clair. Les arbres au loin se balançaient fortement. Malgré ça ma mère s'occupait de son petit jardin. Je tiltais que c'était la scène de mon rêve et me jetais sur ma mère pour éviter que la cheminée lui tombe dessus.
En effet celle-ci s'écroula quelques secondes plus tard, sous les yeux horrifiés de ma mère.
C'est durant cette période que je pratiquais l'occultisme. Je sentais une telle communion avec mon environnement que je sentais la moindre parcelle de vie qui m'entourait. Chacune me touchait, me faisait ressentir des choses que je n'avais pu ressentir auparavant. Intrigué, j'étais allé dans une boutique ancienne dont j'avais entendu parler quelques années plus tôt.
C'était une boutique telle qu'on pouvait en trouver dans un ouvrage fantastique type Harry Potter. Du vieux partout, de la poussière, des objets étranges, un vendeur étrange lui aussi. Je lui avais un peu parlé de mes «expériences» fantastiques, et il m'avait conseillé un vieux grimoire rangé au fond d'une bibliothèque, et m'a dit que je trouverai ce que je cherchais dedans. Puis il me laissa partir avec sans le payer en me disant, un sourire en coin, que de grandes choses m'attendaient.
J'avais passé deux semaines à lire le grimoire. Il contenait beaucoup d'informations sur les rêves prémonitoires, le maniement de l'environnement, la perception des choses cachées, et plein d'autres choses. Je m'étais attardé sur le chapitre «Divination» et appris comment deviner le futur de quelqu'un. Je n'étais pas convaincu au départ, mais je voulais quand même faire le test.
J'appelais alors un de mes amis, Yohann, et lui demandais si ça l'intéressait de connaître son futur. Intrigué, il me répondit que oui, il voulait savoir si il allait sortir avec une fille qu'il aimait bien. Je lui dis alors que j'avais besoin de connaître la fille, ce qui était le cas, et que j'avais besoin d'un objet personnel de chacun. Le lendemain il me donna sa montre, et une boucle d'oreille de la fille. Je me demandais comment il l'avait obtenue, mais il ne me le dit pas, tout en cachant un rire. Bref, j'étais prêt.
La nuit venue, je me préparais. Je bougeais les meubles de ma chambre et mon lit de façon à avoir un grand espace au milieu de la pièce.
Je mettais un tapis sur le sol, fis un cercle avec des runes, puis posais des cartes dans ce cercle. Au dessus, accrochées à des fils attachés au plafond, la montre et la boucle d'oreille. Finalement, j'allumais une bougie que je plaçais pile au centre du cercle.
Je tirais les cartes conformément aux instructions données dans le miroir, tout en faisant le vide dans ma tête.
À un moment j'ai commencé à transpirer, puis à haleter. Ma tête commença bientôt à me faire horriblement mal. Tout tournoyait autour de moi, et j'avais l'impression que mes tempes allaient exploser.
J'eus bientôt des hallucinations. Ou peut-être que ce n'en était pas. Je n'ai jamais su à vrai dire. Je voyais des formes danser devant moi, je les sentais autour de moi. Je voyais des personnes mortes me dire des choses incompréhensibles que j'entendais comme si elles étaient au loin, comme si elles voulaient prendre possession de mon cerveau. Puis des scènes de mon passé passaient devant mes yeux. Je me revoyais courir dans la forêt durant mon enfance, escalader un jeu pour enfant, le jour de la rentrée au lycée etc..
La flamme de la bougie chancela, suivie par les deux objets qui pendaient. Bientôt ils décrivirent des cercles, qui devinrent de plus en plus grands. Le plus étonnant était qu'ils ne se touchaient jamais.
Puis des sons se firent entendre autour de moi. On frappait à la fenêtre, à la porte, j'entendis le lit se déplacer sans qu'il ne se déplace réellement, l'armoire tanguer sans qu'elle ne bouge. Puis un rire semblant venir d'outre-tombe résonna dans la chambre.
Puis plus rien.
J'observais les cartes telles que je les avais retournées, puis je m'évanouis.
Je m'étais réveillé le lendemain après-midi, alors que le soleil brillait et que les oiseaux chantaient. Je me relevais difficilement et constatais avec perplexité que tout ce que j'avais utilisé pour l'expérience étaient rangés.
Mouais pourquoi pas.
Peu après, j'avais appelé Yohann et lui dis ce que j'avais lu dans les cartes.
-Alors après avoir interprété ce que j'ai vu, je peux d'ores et déjà te dire qu'une violente dispute va éclater avec Audrey, puis celle-ci va très rapidement prendre des distances avec toi. En fait tu vas lui briser le cœur et elle va tenter de mettre fin à ses jours.
-...
-Oui?
-...
-Ah mais rassure-toi elle va s'en sortir hein! Bon allez je dois te laisser. Surtout n'essaie pas d'influencer les choses de tel ou tel côté, laisse les événements se dérouler. Saluut!
Je lui raccrochais au nez. J'avais préféré ne pas faire durer cette discussion choquante. En effet je ne m'en étais pas rendu compte, mais mon corps tremblait. Peur de voir mes prédictions se réaliser? Peur pour Audrey?
Quoi qu'il en soit Yohann me téléphona 2 semaines plus tard pour lui dire qu'Audrey avait été admise au service des urgences en pleine nuit après avoir tenté de se suicider en avalant des dizaines de médicaments.
J'avais raccroché directement, sous le choc.
Que m'arrivait-il?
Aujourd'hui, c'était la même chose. Je vois des images ressurgies de mon passé comme des fantômes qui me hantent. Je pense que je suis spécial, et que cette présence en moi veut me le faire prendre en conscience.
Depuis le jour de l'accident j'ai le sentiment que je ne suis pas comme les autres. Je reste froid et distant avec les événements qui m'entourent. Le problème c'est qu'il faut que j'ai la vérité en face des yeux pour me rendre compte à quel point elle me touche. Comme le jour de l'enterrement.
Depuis ce jour je suis enfermé dans ma bulle. Bien sûr j'ai des amis avec qui j'aime passer du temps, mais c'est vraiment lorsque je suis seul que je suis le plus heureux. Sûrement le choc..
Depuis le début du collège je suis resté le même, m'évadant dans la littérature fantastique, le cinéma, les jeux vidéo..
Je ne me sens pas à ma place dans ce monde.
Enfin quoi qu'il en soit, je pense que je trouverai un jour la raison de toutes ces choses qui m'arrivent, les raisons qui font que je suis comme ça.
Confiant en l'avenir, je me levais de mon lit, et marchais en direction de la porte de ma chambre.
Soudain mon esprit se brouilla, puis je sentis la pièce tourner et se dérober sous mes pieds, alors que mes yeux roulèrent dans leurs orbites.
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27 Septembre 2008
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-Jean-Côme?
-Jean-Côme?
J'ouvrais péniblement les yeux.
-Moui?
-Ça va ? Pas de mal?
-Nan Marie, j'ai juste été un peu sonné ça va..
-T'es fou ça fait 15 minutes que t'es dans les vapes! Tu l'as bien prise dans la gueule la lampe!
-Ah oui? Bizarre j'ai l'impression de l'avoir prise il y a juste quelques secondes...
-Désolé au fait hein!
-Boah c'est pas grave Lucie, une de plus ou de moins..
-Quoi?
-....Euh...non rien...laisse tomber.
Je me relevais difficilement, puis me posais sur le même tronc d'arbre que tout à l'heure.
-Bon, on est reparti? Dis-je après quelques minutes passées à retrouver mes esprits.
Tout le monde approuva, et nous enfonçâmes dans la jungle.
Après quelques dizaines de minutes de marche, Aymeric, qui ouvrait la marche, s'arrêta.
-Vous avez entendu?
-Non quoi?
Un bruit de feuilles qui bougent se fit entendre à quelques mètres sur notre droite.
Une ombre se dessina dans l'obscurité.
-Ah, c'est sûrement Denis Brogniart qui va nous annoncer la première épreuve!
Tout le monde tourna la tête vers Aymeric pour lui faire comprendre que c'était nul, puis la tourna ensuite vers la personne qui s'avançait vers nous.
Voilà, c'était bon. On était 12: Thomas, Aymeric, Tonton, Mathieu, Morgane, Yohann, Mathilde, Marion, Lucie, Elise, Marie et moi.
Il allait maintenant falloir choisir qui ferait partie de quel groupe.
Après tirage au sort, il a été convenu que les personnes s'occupant d'aller au village chercher du secours seraient Elise, Mathieu, Mathilde, Morgane, Tonton et Toto, tandis que celles devant aller chercher les disparus seraient Lucie, Aymeric, Marie, Yohann, Marion et moi.
Il était convenu que nous partirions dans 2h, soit à 18h, peu avant la tombée de la nuit. Je n'étais pas rassuré de faire des recherches de nuit, mais nous ne pouvions pas attendre demain, il serait peut-être trop tard.
Durant ces 2h de «break», nous fîmes chacun notre sac pour partir en expédition: eau, nourriture, lampes torches, carte, bref tout ce qu'il faut pour s'aventurer dans la jungle.
A 18h, nous étions tous prêts. Chacun de nous se mit dans son groupe respectif et nous fîmes finalement un résumé de ce qui allait se passer dans les prochaines heures. Si la mission du groupe qui allait au village réussissait, ils devraient pouvoir joindre notre groupe par téléphone et nous envoyer du secours pour aller rechercher les disparus.
Si au petit matin nous n'avions pas de nouvelles, le plan était de retourner au campement et de faire le point pour reprendre les recherches plus tard.
«-Bon vous êtes prêts? Lançais-je à mes compagnons
Ils répondirent tous par l'affirmative
-Alors n'oubliez pas, au petit matin, retour au campement si quelque chose ne se passe pas comme prévu ok?
-Ok me répondit Tonton, prêt à partir avec son groupe dans la direction opposée à la notre.
-Bon, et bien alors nous vous souhaitons bonne chance et bon courage..
-Vous aussi, me répondit Elise»
Et sur ces paroles nous nous séparions, pas très rassurés concernant notre avenir, mais on avait ici une occasion qu'on pouvait chacun accomplir de grandes choses. C'est presque la larme à l'oeil que je vis l'autre groupe s'éloigner en direction du village.
Et si je ne les revoyais jamais?
«-Bon tu viens Jean-Côme? Me demanda Marie, impatiente de faire sa randonnée. A fond la randonnée!
-Oui oui...je...j'arrive.»
Et j'emboîtais alors le pas à mes amis.
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19h30
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Nous marchions depuis un peu plus d'une heure quand la nuit tomba. Heureusement nous avions prévu des torches ainsi que des lampes torches.
Nous devions marcher jusqu'à l'endroit d'où étaient parvenus les cris entendus plus tôt dans la journée. Peut-être que nous trouverions des indices. Si on ne trouve rien on explorera l'île, ils sont forcément quelque part dessus.
Je continuais à marcher, quand soudain j'aperçus Marion se mettre à mon niveau et commencer à me parler.
«-Alors, ça fait quoi de se sentir leader? Me demanda-t-elle.
-Hein? Mais je ne suis pas un leader.. J'ai juste proposé quelque chose, le truc le plus logique quoi.
-Oui, mais en tout cas ça a marché, tu as fais ton petit effet. Regarde, ils t'ont tous suivis même si tu ne sais pas ce que tu fais. Enfin moi je pense que tu sais..
-Écoute je n'ai pas l'âme d'un leader, je suis laxiste et déphasé de nature. Une âme de leader ce serait Marie ou Nicolas.
Je sais, je connais un peu Marie pour l'avoir fréquentée au collège. C'est vrai qu'elle sait dicter ses envies aux autres, c'est plutôt cool. Elle doit avoir le capitale sympathie le plus élevé du groupe. Quant à Nicolas.... d'ailleurs maintenant que t'en parles, il est où lui? Il serait pas utile à cette expédition?
-Oh t'en fais pas, je lui ai un peu parlé. Il assurera nos arrières en cas de pépin. Je sais pas si tu sais, mais ce mec a un véritable arsenal sur lui!
-C'était à lui le pistolet dans l'avion?!
-Il m'a assuré que non...
-Qui l'a amené alors?
-J'en sais rien... mais de toute façon l'histoire est réglée, il n'y a plus de pistolet qui vogue de mains en mains.
Soudain une voix se fit entendre à l'avant du groupe.
-Bon les gens si on faisait une p'tite pause?
Évidemment, il n'y avait qu'Aymeric pour vouloir «faire des pauses», quel feignant!
-Ouais t'as raison, allez on s'pose, rajouta Marie.
-Aaahhh enfin! Surenchérit Lucie.»
Bon ok...
Nous nous étions donc assis sur un tronc d'arbre déraciné. Certains buvaient tandis que d'autres s'étiraient les membres fatigués par la marche. Marion et Lucie allèrent planter quelques torches autour de nous, formant un périmètre de lumière rassurante dans la nuit. Après tout, on connaît très peu la faune qui peuple cet endroit.
«-Tiens Jean-Côme attrape! J'en n'ai plus besoin!»
Hein?
J'eus à peine le temps de tourner la tête et de voir une lampe m'arriver droit dans le visage.
*PAF*
Blackout...
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12 Août 2007
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Hein? Quoi?
Je m'étais relevé subitement.
Que s'était-il passé?
Je vois...encore ce cauchemar. N'en finira-t-il donc jamais de me hanter?
Je vis que mon rythme cardiaque était élevé. Je haletais. Machinalement je regardais le réveil. Celui-ci éblouissait mes yeux habitués à l'obscurité du sommeil, mais je pus voir qu'il y était indiqué 4h15. Allais-je me réveiller toutes les nuits comme ça? Pourquoi je ne pouvais pas dormir tranquillement?
Tout ça était la faute de ce fameux jour. Je ne peux supporter d'y repenser, mais mon cerveau malsain me rappelle ces terribles événements dans mon sommeil.
Pourquoi?
-C'est du passé! Laisse-moi!
Je mis quelques secondes à me rendre compte que j'avais prononcé cette dernière phrase à voix haute.
Le silence de la nuit se réinstalla très vite.
Voyant que tout était calme autour de moi, je parvins à reprendre mes esprits.
Devrais-je continuer à vivre ainsi? Pourquoi moi?
Je me levais, puis me dirigeais vers la salle de bain. J'ouvris le robinet et m'aspergeais le visage d'eau froide bienvenue.
Puis je me regardais dans le miroir. L'aube de cette nouvelle journée éclairait très peu mon visage, et j'eus l'impression d'avoir vieilli quand je vis les cernes qui ornaient mes yeux ainsi que les poils mal rasés. Tout ça couplé à la fatigue ne faisait pas bon ménage apparemment.
Je retournais dans ma chambre et m'assis en tailleur sur mon lit. J'enfouissais mon visage dans mes mains et commençais à réfléchir. «Elle» arrivait chaque fois que je me concentrais. «Elle», c'était cette présence que je ressentais en moi. Je la sentais également autour de moi, comme une aura qui me rendait visite de temps en temps.
Je pensais alors à la première fois que je la ressentis. C'était il y a peu, en seconde.
Je m'étais rendu à l'église avec ma famille pour l'enterrement de mon frère.
Je m'étais surpris à ne pas être triste lorsque j'ai appris sa mort. Ni même toute la période qui en a découlé depuis, jusque ce jour-là.
Après la cérémonie, j'étais resté seul avec lui, en retrait du cercueil. Je m'étais alors levé pour le voir. Les quelques pas qui me séparaient de son corps me parurent une éternité, et c'est lorsque je le vis allongé là, calme et paisible que j'avais fondu en larme.
Je n'avais pas réussi à prendre de recul avant, mais c'est une fois devant lui que je m'étais rendu compte du vide qu'il allait laisser dans ma vie.
Tous ces instants passés ensemble, de notre plus tendre enfance à il y avait jours, tout ce qui donne une signification à la jeunesse....c'est comme si tout ça disparaissait avec lui. Comme si ma propre vie n'avait plus de sens.
Je me souviens avoir médité durant longtemps devant lui. Je trouvais même étrange que personne ne vint prendre le cercueil pour l'enterrer, et je remerciais secrètement mes parents d'avoir compris ce qui se passait et d'avoir demandé aux organisateurs de l'enterrement d'attendre un peu.
Je ne sais pas combien de temps j'étais resté là, mais j'entendis la lourde porte de l'église s'ouvrir.
Ma mère s'avançait vers moi.
-Jean-Côme, il va falloir y aller..
Je la fixais.
Puis je fixais mon frère.
Une larme coula sur ma joue.
-J'arrive maman.
Je regardais pour la dernière fois de ma vie mon frère..
je remarquais qu'il avait toujours sa bague, celle qu'il portait depuis des années.
Je demandais à ma mère si je pouvais lui prendre, elle m'autorisa.
J'aurais au moins quelque chose qui me rattachera avec lui.
Nous sortîmes alors de l'église et nous rendîmes au cimetière, où la cérémonie d'enterrement fut un calvaire pour toute ma famille, mais surtout pour moi.
J'étais retourné à l'église après l'enterrement, et m'étais dirigé vers la chapelle, située dans une alcôve de l'église. On pouvait y entreposer des cierges précédemment allumés. J'en pris donc un, l'allumais et le posais avec les autres.
J'avais longuement regardé la flamme danser face à moi. Je repensais au passé, je revoyais mon frère dans cette même église il y a quelques années, assis sur les bancs, parlant avec ma famille, les amis, m'accompagnant moi et mes cousins dans nos jeux d'enfants. Puis je me suis souvenu de tout ce qui s'était passé ici. Je revois ma mère nous disant de nous calmer, je nous revois tout emmitouflés, soufflant de la fumée ou essayant de nous réchauffer à la flamme de notre petite bougie.
Puis j'ai pleuré de nouveau.
C'est au moment où je me calmais en l'imaginant là-haut, à retrouver ceux qui nous avaient déjà quitté, les joues humides, les yeux fermés que j'ai ressenti une douce chaleur sur mon visage. J'ai tout de suite su que c'était la flamme du cierge que je tenais à la main qui venait me caresser. Ça a duré quelques longues secondes, et lorsque j'ouvris les yeux j'ai constaté avec surprise que la flamme était dans une position normale.
J'ai tout de suite su que c'était quelqu'un là-haut qui voulait me réconfortait.
Finalement je suis rentré chez moi à pieds, dans le froid.
Prenez-moi pour un fou, mais depuis ce moment il m'est arrivé un tas de choses bizarres.
Je me suis forcément intéressé de plus près à l'occultisme, tous les trucs de devins qui peuvent sembler fou à croire.
Pourtant, j'ai l'impression d'avoir depuis développé une sorte de lien étroit avec mon entourage. Je vois des choses que je ne suis pas censé voir.
J'entends des choses que je ne devrais pas entendre.
La nuit, je fais des rêves. Ils ont l'air extrêmement réels et j'ai parfois la surprise de les voir se «réaliser» peu de temps après les avoir fait. On pourrait qualifier ces rêves d'«impressions de déjà-vu», mais comment avoir une impression de déjà-vu d'un événement qui se passera quelque jours plus tard? On peut parler de prémonition je pense.
Par exemple dans l'un de mes rêves je voyais la cheminée tomber du toit de la maison tandis que ma mère était pile dessous, à jardiner tranquillement.
Je m'étais réveillé en sursaut au moment où la cheminée allait frapper ma mère.
Quelques jours plus tard, je revenais chez moi, par temps de vent. Le ciel était gris mais clair. Les arbres au loin se balançaient fortement. Malgré ça ma mère s'occupait de son petit jardin. Je tiltais que c'était la scène de mon rêve et me jetais sur ma mère pour éviter que la cheminée lui tombe dessus.
En effet celle-ci s'écroula quelques secondes plus tard, sous les yeux horrifiés de ma mère.
C'est durant cette période que je pratiquais l'occultisme. Je sentais une telle communion avec mon environnement que je sentais la moindre parcelle de vie qui m'entourait. Chacune me touchait, me faisait ressentir des choses que je n'avais pu ressentir auparavant. Intrigué, j'étais allé dans une boutique ancienne dont j'avais entendu parler quelques années plus tôt.
C'était une boutique telle qu'on pouvait en trouver dans un ouvrage fantastique type Harry Potter. Du vieux partout, de la poussière, des objets étranges, un vendeur étrange lui aussi. Je lui avais un peu parlé de mes «expériences» fantastiques, et il m'avait conseillé un vieux grimoire rangé au fond d'une bibliothèque, et m'a dit que je trouverai ce que je cherchais dedans. Puis il me laissa partir avec sans le payer en me disant, un sourire en coin, que de grandes choses m'attendaient.
J'avais passé deux semaines à lire le grimoire. Il contenait beaucoup d'informations sur les rêves prémonitoires, le maniement de l'environnement, la perception des choses cachées, et plein d'autres choses. Je m'étais attardé sur le chapitre «Divination» et appris comment deviner le futur de quelqu'un. Je n'étais pas convaincu au départ, mais je voulais quand même faire le test.
J'appelais alors un de mes amis, Yohann, et lui demandais si ça l'intéressait de connaître son futur. Intrigué, il me répondit que oui, il voulait savoir si il allait sortir avec une fille qu'il aimait bien. Je lui dis alors que j'avais besoin de connaître la fille, ce qui était le cas, et que j'avais besoin d'un objet personnel de chacun. Le lendemain il me donna sa montre, et une boucle d'oreille de la fille. Je me demandais comment il l'avait obtenue, mais il ne me le dit pas, tout en cachant un rire. Bref, j'étais prêt.
La nuit venue, je me préparais. Je bougeais les meubles de ma chambre et mon lit de façon à avoir un grand espace au milieu de la pièce.
Je mettais un tapis sur le sol, fis un cercle avec des runes, puis posais des cartes dans ce cercle. Au dessus, accrochées à des fils attachés au plafond, la montre et la boucle d'oreille. Finalement, j'allumais une bougie que je plaçais pile au centre du cercle.
Je tirais les cartes conformément aux instructions données dans le miroir, tout en faisant le vide dans ma tête.
À un moment j'ai commencé à transpirer, puis à haleter. Ma tête commença bientôt à me faire horriblement mal. Tout tournoyait autour de moi, et j'avais l'impression que mes tempes allaient exploser.
J'eus bientôt des hallucinations. Ou peut-être que ce n'en était pas. Je n'ai jamais su à vrai dire. Je voyais des formes danser devant moi, je les sentais autour de moi. Je voyais des personnes mortes me dire des choses incompréhensibles que j'entendais comme si elles étaient au loin, comme si elles voulaient prendre possession de mon cerveau. Puis des scènes de mon passé passaient devant mes yeux. Je me revoyais courir dans la forêt durant mon enfance, escalader un jeu pour enfant, le jour de la rentrée au lycée etc..
La flamme de la bougie chancela, suivie par les deux objets qui pendaient. Bientôt ils décrivirent des cercles, qui devinrent de plus en plus grands. Le plus étonnant était qu'ils ne se touchaient jamais.
Puis des sons se firent entendre autour de moi. On frappait à la fenêtre, à la porte, j'entendis le lit se déplacer sans qu'il ne se déplace réellement, l'armoire tanguer sans qu'elle ne bouge. Puis un rire semblant venir d'outre-tombe résonna dans la chambre.
Puis plus rien.
J'observais les cartes telles que je les avais retournées, puis je m'évanouis.
Je m'étais réveillé le lendemain après-midi, alors que le soleil brillait et que les oiseaux chantaient. Je me relevais difficilement et constatais avec perplexité que tout ce que j'avais utilisé pour l'expérience étaient rangés.
Mouais pourquoi pas.
Peu après, j'avais appelé Yohann et lui dis ce que j'avais lu dans les cartes.
-Alors après avoir interprété ce que j'ai vu, je peux d'ores et déjà te dire qu'une violente dispute va éclater avec Audrey, puis celle-ci va très rapidement prendre des distances avec toi. En fait tu vas lui briser le cœur et elle va tenter de mettre fin à ses jours.
-...
-Oui?
-...
-Ah mais rassure-toi elle va s'en sortir hein! Bon allez je dois te laisser. Surtout n'essaie pas d'influencer les choses de tel ou tel côté, laisse les événements se dérouler. Saluut!
Je lui raccrochais au nez. J'avais préféré ne pas faire durer cette discussion choquante. En effet je ne m'en étais pas rendu compte, mais mon corps tremblait. Peur de voir mes prédictions se réaliser? Peur pour Audrey?
Quoi qu'il en soit Yohann me téléphona 2 semaines plus tard pour lui dire qu'Audrey avait été admise au service des urgences en pleine nuit après avoir tenté de se suicider en avalant des dizaines de médicaments.
J'avais raccroché directement, sous le choc.
Que m'arrivait-il?
Aujourd'hui, c'était la même chose. Je vois des images ressurgies de mon passé comme des fantômes qui me hantent. Je pense que je suis spécial, et que cette présence en moi veut me le faire prendre en conscience.
Depuis le jour de l'accident j'ai le sentiment que je ne suis pas comme les autres. Je reste froid et distant avec les événements qui m'entourent. Le problème c'est qu'il faut que j'ai la vérité en face des yeux pour me rendre compte à quel point elle me touche. Comme le jour de l'enterrement.
Depuis ce jour je suis enfermé dans ma bulle. Bien sûr j'ai des amis avec qui j'aime passer du temps, mais c'est vraiment lorsque je suis seul que je suis le plus heureux. Sûrement le choc..
Depuis le début du collège je suis resté le même, m'évadant dans la littérature fantastique, le cinéma, les jeux vidéo..
Je ne me sens pas à ma place dans ce monde.
Enfin quoi qu'il en soit, je pense que je trouverai un jour la raison de toutes ces choses qui m'arrivent, les raisons qui font que je suis comme ça.
Confiant en l'avenir, je me levais de mon lit, et marchais en direction de la porte de ma chambre.
Soudain mon esprit se brouilla, puis je sentis la pièce tourner et se dérober sous mes pieds, alors que mes yeux roulèrent dans leurs orbites.
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27 Septembre 2008
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-Jean-Côme?
-Jean-Côme?
J'ouvrais péniblement les yeux.
-Moui?
-Ça va ? Pas de mal?
-Nan Marie, j'ai juste été un peu sonné ça va..
-T'es fou ça fait 15 minutes que t'es dans les vapes! Tu l'as bien prise dans la gueule la lampe!
-Ah oui? Bizarre j'ai l'impression de l'avoir prise il y a juste quelques secondes...
-Désolé au fait hein!
-Boah c'est pas grave Lucie, une de plus ou de moins..
-Quoi?
-....Euh...non rien...laisse tomber.
Je me relevais difficilement, puis me posais sur le même tronc d'arbre que tout à l'heure.
-Bon, on est reparti? Dis-je après quelques minutes passées à retrouver mes esprits.
Tout le monde approuva, et nous enfonçâmes dans la jungle.
Après quelques dizaines de minutes de marche, Aymeric, qui ouvrait la marche, s'arrêta.
-Vous avez entendu?
-Non quoi?
Un bruit de feuilles qui bougent se fit entendre à quelques mètres sur notre droite.
Une ombre se dessina dans l'obscurité.
-Ah, c'est sûrement Denis Brogniart qui va nous annoncer la première épreuve!
Tout le monde tourna la tête vers Aymeric pour lui faire comprendre que c'était nul, puis la tourna ensuite vers la personne qui s'avançait vers nous.