Comme d'habitude, rien a signaler pendant cette longue matinée. J'ai remis les mousses au chocolat a coté des crèmes dessert. Je refais le plein des riz au lait. Quand je vous disait que mon boulot était passionnant...

Je prend la porte de service, je tombe sur mon chef. La quarantaine, des petites lunettes ronde, 20 grammes de pellicules sur chaque épaules. Le genre de mec que sa femme trompe avec le voisin. Il ouvre la bouche, et dégage par la même occasion une odeur pestilentielle :

"Je voulais vous voir justement..."
Je lâche un Hmmm l'air captivé par ses mots.

Il commence son baragouinage, j'essaye tant bien que mal de chopé quelques mots. Yaourts... Je me demande ce qu'il écoute comme musique... Date de péremption dépassé... Sûrement des groupes que l'on écoute plus depuis les années 70... Plaintes de plusieurs clients... Ou alors il aime se déhanché sur les tubes FM. Je ne peux m'empêcher de lâché un sourire.

Il lève la tête et me regarde l'air outré.

"Et ça vous faire rire ??"
"Non excusez moi...Je suis désolé...Ca ne se reproduira plus..."
"Et comment, vous êtes viré !" en me postillonnant dessus.
"Hein...Mais...Quoi ?"
"Dans deux heures, vous n'êtes plus des nôtres..." dit il, un sourire pervers dans le coin des lèvres.

Je coupe court a la conversation et me dirige vers la machine a café. Je tape machinalement le code du café noir sucré. J'introduis la pièce de 50 centimes. Rien ne se passe. Je frappe violemment la machine.

"PUTAIIIIINNNNNN"

Un gobelet tombe et un liquide foncé semblable a du café coule lentement... Je le prend et me dirige vers la table. Je fais un bilan au jour d'aujourd'hui. Je n'ai plus de boulot, bientôt plus d'appart', pas de copine... Il me reste mon groupe...

Ma vie est aussi fade que le café de cette machine...