Publié le 18/06/2012 à 13:31:02 par Aelon
Je courrai vers mon opposant, ne voulant attendre qu'il ouvre les festivités. Étant à porté de sa lame, il tenta une attaque d'opportunisme. Son coup était plus véloce que je ne le pensai, et je n'étais pas en mesure d'esquiver. Son attaque venait de ma gauche ; je fis un pas de coté vers la droite et mis ma lame qui faisait office de protection, tout ça pour assurer une parade sans trop de dommages. L'impact fut beaucoup plus violent que je ne le pensai, aussi valsai-je une dizaine de mètres plus loin, je dus traverser tout le toit. Quelle force horrible! Un sourire malsain se peint sur son visage, et il chargea, l'épée pointée en avant pour m'embrocher. Ce fut à mon tour de sourire. J'attendis qu'il soit à portée, feignant d'être durement atteint, puis lançai ma chaîne vers ma droite de façon oblique puis je partis vers la gauche. La balle d'argent fit deux tours autour de sa jambe gauche, ce qui était instable mais suffisant pour ma manœuvre. Les maillons se tendirent et il chuta. Il se rendit compte que le vide serait sa destination, et son énorme arme l'empêchait de tenter de s'accrocher au mur. J'avais remarqué, il se fatiguait lorsqu'il attaquait, et il posait la pointe de sa lame au sol lors de sa position neutre. Il s'écrasa donc sur le toit en contre-bas, deux mètres plus bas, ma chaine ne l'ayant pas accompagnée étant trop mal enroulée pour se faire.
Je la rembobinai hâtivement, une belle fenêtre de tir s'offrait à moi. Je sortis une poignée de couteaux que je lançais en même temps sur lui. Il était dos au sol et avait vu mes projectiles. Il se redressa d'une pirouette arrière pour éviter mon assaut, puis les pris une fois fichées au sol et me les lança un par un, ce que j'esquivai facilement. Une fois qu'il fut à cour de munitions, il empoigna son sabre à terre et courut vers moi. Il allait escalader ce qu'il avait dégringolé. Je saisis mon arbalète et tentais de mettre fin à ce combat en visant sa tête, mais un pas de coté soudain me fit rater ma cible. Il couru sur le mur, ma lame était dégainée prête à l'intercepter, mais il fit quelque chose d'inattendu. Il ficha sa lame à quelques centimètres du bord, prit appui sur le plat de la lame et me fit un croc-en-jambe. Je cognai les tuiles, face contre elles. Grâce à l'ombre je vis ce qu'il allait faire ; il avait sauté en l'air, le coude vers ma colonne vertébrale. Si il me la brisait, c'était la fin. Je n'avais malheureusement plus la force de bouger, une tuile s'étant enfoncée dans mon thorax et m'avait coupée le souffle.
-C'est fini, chien galeux! Tonna-t-il.
Un cri horrible retentit dans la nuit. Un cri de douleur.
*** (coupez et mettez )
Ray tourna convulsivement la page. Il était essoufflé, tout comme l'Assassin du récit. Il faisait nuit noire, il se dépêcha d'aller prendre une bougie, le soir empêchant la visibilité humaine de voir. Il avait le journal à la main, et il était tellement précipité qu'il ne prit pas la peine de retourner dans sa chambre, il lit sur place, dans le salon.
***
Un cri de douleur. Une personne était allongé sur le dos, se retenant de hurler, l'autre avait son épée à la main. L'homme debout dit:
-Dit adieu à ce monde.
-Bon sang, ton dos est en acier! T'as une armure sous ta tunique?
Le cri de la nuit n'était pas, contre toute attente, le mien.
-Abrutis, tu penses vraiment qu'on laisse sa colonne si mal protégée? Il y a un fourreau à cet endroit.
Effectivement. Celui de ma lame d'argent. Je ne bats jamais avec, mais étant donné que c'était une mission importante, je l'avais pris au cas ou. J'avais bien fait apparemment.
-Je peut prier pour toi si tu veut.
-Crèves!
Il roula vers le bords du toit. Je ne compris que lorsque je le vis rebondir sur sa lame et son pied heurter ma figure camouflée. Je me rétablis tant bien que mal. Il dégagea son arme du mur et reprit position. Il dut la réadapter avec sa blessure. En fait, il avait les deux mains sur son pommeau ; l'une était sur la poignée, sa main gauche, et l'autre proche du début de la lame. Le bras gauche devait donner une impulsion pour lever la lame, la droite pour la diriger. Or son bras droit était touché. Maintenant, il posait la lame sur son épaule gauche. Il était bien amoché. Ceci dit, je n'allai pas mieux ; son dernier coups m'avait surement cassé le nez. De plus, bien que protégé de son coup de coude, j'avais ressentis un choc au dos qui était désagréable. On allait pas rester ici jusqu'à la saint-glinglin, il fallait mettre un terme à cet affrontement.
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Il courut vers moi. Sa lame décrit un arc de cercle et je dus faire une pirouette pour l'éviter. Je fis volte-face et envoyai ma lame vers sa figure. Je l'égratignai sous l'œil, puis il me redonna un coup vertical. J'esquivai, mais ma réplique ne fut pas assez rapide. Il la para, puis me donna un coup de pommeau sur le crâne. Je vis trouble, et il en profita pour me charger et me donner un coup d'épaule qui m'envoya bouler. Il reprit confiance et me sauta dessus. Ma dernière option fut une roulade de coté. Son arme était bien encastrée dans le toit, et j'eus une idée. Je me redressai et ma mis sur sa lame pour lui décocher un formidable coup de pied au menton. Il dégringola, mais il emporta son arme, ce qui me fit perdre l'équilibre. Je tombai vers le sol, vers la rue. La chute me serait fatale. Ma chaine sortit de ma manche et alla s'accrocher au câble qui reliait les deux toits. Je me dépêchai de grimper. Une fois dessus, je vit mon opposant sourire en levant son arme. Ma réaction ne se fit pas attendre; je courus vers lui, sortant le plus de couteaux possible, et avant que son épée atteigne le fil, je pris impulsion. Le câble se détacha, son arme était baissé, j'étais à un mètre de lui, il n'avait pas de garde. Mes huit couteaux fusèrent sur lui et le transpercèrent de toutes part, et je tombai.
Je sortis de mon coma. Je ne pense pas avoir perdue conscience longtemps car le câble tranché vacillait encore. Je voulait me déplacer, mais c'était inutile. Il pleuvait. Je voulu voir qu'est ce qui marchait encore chez moi. Mes bras n'avaient pas trop souffert, mais mon dos et ma tête étaient salement amochés. Mes jambes ne me faisaient pas souffrir, mais je ne savais pas si elles seraient capable de me soutenir. Une goutte m'arriva sur la lèvre. Elle était bizarrement salé. En fait elle avait le goût de... du sang? J'ouvris les yeux. La pluie était le sang de mon adversaires. Il me regardait et sourit quand il me vit reprendre connaissance:
-Moi qui pensai t'achever pendant que tu dormais si tu ne te réveillait pas, j'ai bien fait d'attendre.
Je voulu me relever, mais mon bras était coincé. En fait ma chaîne était attachée sur le câble. J'étais paralysé.
-Il ne me reste plus beaucoup de temps à vivre, donc je vais te tuer maintenant. Vois tu, tu est pile en dessous de moi. Il ne me reste qu'à me laisser glisser et adieu l'Assassin!
Je stressai et agitai convulsivement mon bras pour le décrocher du câble, car je ne pouvais pas me tirer avec ma chaîne, il y avait trop de mou.
-MEURT!!!
Et il glissa pointe en bas. Je voulu bouger mais je n'y arrivait pas. Je fermai donc les yeux en attendant ma mort.
***
Je me réveillai soudain. Cela sentait bon. Tout était blanc autour de moi. J'étais mort? Bah, ce n'est pas plus mal après tout. Je m'agitai, j'étais dans un lit. Attends... On a envie de pisser au paradis? Quelqu'un arriva. Je tournai la tête en sa direction. La vision que j'eus semblait irréel. Une belle jeune femme approchais. Ses cheveux étaient noires profond, ses yeux aussi. Elle était habillée de blancs. Et moi qui pensai que nos besoins primaires s'estompaient au paradis. Elle se rapprochait. Bon sang, elle allait voir mon visage! Je cherchai ma capuche que j'abattis sur ma tête avant qu'elle arrive. D'ailleurs je ressentis une vive douleur dans tout mon corps lorsque je bougeai. De plus j'avais toujours ma tenue, on n'avait donc pas soigné mes blessures. Une bonne chose. Sa voix de satin chanta:
-Ne vous agitez pas, vous pourriez vous blesser.
-On ne ressent pas la douleur au paradis.
Elle eut un léger amusement et sourit. Je n'ai jamais vu de sourire si beau. Elle s'assit sur le lit et m'obligea à me recoucher.
-Vous n'êtes pas mort, seigneur.
Seigneur? Je décidai de jouer le jeu, ne me demandez pas pourquoi.
-Tout porte pourtant à y croire. Tout est blanc, un parfum exquis inonde la sale et tout est ravissant ici.
Je cru la voir rougir. Mais elle répliqua sur le même ton:
-Et on ressent la douleur au paradis?
-Qui sait ce qu'il y à après la mort? En tout cas, si la douleur existe au paradis, je serai heureux d'y souffrir si le même spectacle y réside.
Elle devait s'y attendre, car le rose ne se peignit pas sur son visage cette fois. Elle trempa le chiffon qui était sur la table dans de l'eau, l'essora et dit:
-Paradis ou pas, il va falloir vous soigner. Enlevez votre capuche que je...
-Non.
Elle fut surprise de cette réponse négative. Elle tenta d'approcher sa main mais je l'interceptais délicatement.
-Il vaut mieux pas. Je vous assure.
Elle me donna l'éponge et sourit en mettant sa main souple sur ma jambe douloureuse, ce qui m'apaisa.
-Je comprend, dit elle avant de repartir.
Elle me laissa seul dans la chambre. Je mis l'éponge sur mon front et m'affaissais sur l'oreiller. Paradis ou pas, j'étais heureux d'avoir fait cette rencontre. Tiens mais au fait, pourquoi étais-je encore en vie?
***
J'étais partis. J'avais laissé une bourse bien remplie de francs sur mon lit, ainsi qu'une lettre destinée à Manon. Quel beau nom...
«Chère Manon,
Je vous quitte brusquement car le devoir m'appelle. Je compte revenir, mais je vous met en garde: ma compagnie ne sera pas comme vous l'imaginiez. Premièrement, je ne suis pas noble, ni bourgeois ou autre. Je suis archevêque qui a fait vœux de pauvreté, aussi voilà pourquoi la bourse est bien remplie. Ensuite, je ne suis pas un homme du peuple, loin de là. Vous trouverez cela étrange, mais imaginez, les guerres, les alliances, les assassinats, si tout cela était contrôlé. Nous donnerons à ces personnes le nom de «Templiers». Si des personnes font ceci, c'est pour gouverner le monde. Il faut bien que des personnes s'y opposent, vous ne croyez pas? Nommons ces personnes «Assassins». Depuis la nuit des temps, ces deux factions se font la guerre, l'un veut la paix, l'autre la liberté. Invraisemblable n'est ce pas? Vous avez raison, qui serait assez fou pour y croire? Et pourtant... Je vous le dit donc: je fait partis d'une de ces factions. Si vous voulez me revoir, sachez que l'on pourrait vous torturer pour ne savoir ne serait-ce que le nombre de rides que j'ai, ou la taille de mon nez. Je ne vous le cache pas, vous me fascinez. Mais je ne puis vous impliquer consciemment entre ces deux feu. Mon choix est cruelle, je le reconnais. Je comprendrai si vous refusez, je ne sais pas moi-même si j'aurai le courage de m'impliquer dans une telle organisation. J'espère vous revoir bientôt, car rien n'est sure, mes blessures ne sont pas dut au hasard. Mais j'ai bien l'intention de revoir ce visage si beau avant de mourir. C'est pourquoi donc je vous le jure: je reviendrai.»
Lorsque je relis cette lettre, je m'horrifie. J'ai juré! Dieu, ayez pardon de mon âme, mais cette diablesse m'a charmée, et je n'ai pas envie d'expier ma faute. Car je ne le regrette pas. Bien qu'elle soit morte, je ne regrette rien. Non, rien du tout.
***
Les derniers mots étaient froissés. On aurait put dire que c'était la vieillesse du livre qui en était la cause, mais c'était faux. Une larme était tombée à cet emplacement.
Commentaires
- Aelon
22/06/2012 à 21:31:47
Et tu as oublié un vers dans ta critique
- Aelon
22/06/2012 à 21:30:43
Mer, je suis tombé sur un littéraire
- KRASHFLAM
21/06/2012 à 22:51:22
Je commenterai pas ta prose qui est très agréable, mais quant à ton sonnet:
"Ta présence chaleureuse me rend toujours plus doux" = une syllabe de trop
"Ô fleurs de chagrin, ô pétale d'argent" = il manque une syllabe (on ne dit pas fleures)
"Située au c?ur du jardin, divin et tabou" = mauvaise hémistiche et un pied de trop.
"Je rêve d'un jour où je puisse te cueillir" = normalement la rime devrait être en "-ou"
"Et te tenir avec la paume de ma main" = et là en "-en"
"Il y a tellement de choses que je veuXXXXX t'offrir !" = le "-es" de choses se prononce. L'aphérèse de "y a" est possible mais assez peu recommandable. Dans "tellement", on s'attend à avoir trois syllabes "te-lle-ment". Du coup on a quatorze syllabes.
"Et malgré touSSSSS ces rochers qui nous séparent" = mauvaise hémistiche, douze syllabes. le "-e(nt)" ne se prononce pas à la fin.
"Je te jure qu'un jour, qu'une nuit ou qu'un soir" = cet alexandrin est sans conteste le meilleur de tout ton sonnet ! Bien rythmé, bonne hémistiche...
"Je viendrai. Et je m'assiérai à tes côtés" = l'hémistiche est pas bien placée mais c'est acceptable.
"Pour enfin pouvoir goûter à ta chaleur" = phrase pas naturelle, "chaleur" déjà utilisé dans "chaleureuse", douze syllabes, hémistiche en plein milieu d'un mot. Par contre très bien d'avoir mêlé le goût (goûter) au toucher (chaleur).
"Apprécier et savourer toutes tes qualités" = quatorze syllabes, hémistiche au milieu de "savou